Bamako, le 15 avr (AMAP) Quelque 101 partis politiques maliens ont unanimement dénoncé, mardi, à Bamako, la décision gouvernementale d’organiser de nouvelles consultations des forces vives, jugées redondantes, coûteuses et contraires à la logique républicaine, a constaté l’AMAP.
« Pourquoi consulter à nouveau sur un sujet déjà tranché par les Assises nationales de la refondation (ANR), qui représentent la plus haute légitimité ? » s’est interrogé le président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID-FYT), Me Moutaga Tall, lors d’un point de presse à la Maison de la Presse.
Il a rappelé que la Constitution de 2023 garantit le multipartisme et les droits des partis (articles 39 et 185).
Concernant la relecture de la Charte, Me Mountaga Tall a rappelé que, suite à l’appel du ministre délégué chargé des Réformes politiques, daté du 19 décembre 2024, une centaine de partis ont transmis des « Propositions consensuelles » le 14 mars 2025.
Ces propositions, conformes aux résolutions des ANR, prônent une réduction du nombre de partis via des conditions strictes de création et de financement, la réaffirmation du rôle du chef de file de l’opposition et l’interdiction du nomadisme politique en cours de mandat.
Tandis que le président de l’Alliance pour la République (APR), Oumar Ibrahim Touré, a insisté sur « la nécessité d’un dialogue direct avec le gouvernement, plutôt que de nouvelles concertations. »
Les partis ont sollicité une audience urgente auprès du Premier ministre et demandé le report des consultations prévues les 16-17 avril (phase régionale) et les 28-29 avril (phase nationale). Ils craignent que ce processus ne vise à suspendre ou dissoudre les partis, violation des garanties constitutionnelles et sivant les pratiques des pays voisins de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le Burkina Faso et le Niger, dépourvus de Constitution.
Le président du parti Yelema, Dr Youssouf Diawara, a dénoncé l’opacité autour de la prolifération des partis, notant « une augmentation suspecte de 200 à 400 formations en cinq ans », et réclamé une liste officielle des partis avec leurs détails administratifs.
Amadou Koita, président du PS Yele Koura, a appelé à un calendrier clair pour la fin de la transition, refusant une prolongation indéfinie.
Les 101 partis réaffirment leur « engagement pour la cohésion nationale, la stabilité et la réussite de la transition, tout en exigeant le respect de la légalité constitutionnelle et des résolutions des ANR. » Ils appellent à un dialogue inclusif pour finaliser la relecture de la Charte dans l’intérêt du Mali.
Cette rencontre avec la presse fait suite à une réunion des partis politiques, le 13 avril, qui se sont fermement opposés à l’organisation de consultations des Forces vives de la Nation et des Maliens de l’extérieur pour la relecture de la Loi n°05-047 du 18 août 2005, portant Charte des partis politiques, tout en réaffirmant leur soutien aux Forces armées maliennes (FAMa) après l’incident du drone abattu par l’Algérie.
Les intervenants ont exprimé leur appui indéfectible aux FAMa dans leur mission de défense du territoire et de sécurisation des personnes et des biens, condamnant la destruction d’un drone malien par l’Algérie dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 comme une atteinte à la souveraineté nationale.
OS/MD (AMAP)


