Bamako, 10 août (AMAP) Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé, mardi, dans la salle de conférence de la Primature, un conseil de cabinet consacrée à l’examen de l’avant-projet de loi portant modification de la loi des finances pour l’exercice 2022, annonce le ministère de l’Economie et des Finances (MEF).
« La crise ukrainienne et les sanctions illégales et injustes prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) contre notre pays déjà confronté à la double crise sécuritaire et sanitaire liée à la Covid-19 ont eu un impact négatif sur l’économie nationale en provoquant un ralentissement des activités économiques et, par extension, une diminution des recettes de l’État », explique le MEF dans un communiqué.
« Ce qui fait que notre équilibre budgétaire risque d’être rompu, car les recettes que nous attendons et qui sont liées au commerce, risquent de ne pas être atteintes», a expliqué, au terme de la rencontre, le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
«Comme ces objectifs ne seront pas atteints, nous avons estimé que nous risquons de perdre à peu près 190 milliards de Fcfa de recettes. Donc, il fallait nécessairement revoir comment redistribuer les dépenses», a indiqué le chef du département en charge des Finances.
Dans cette situation de une baisse de recettes budgétaires, il faut prendre en compte deux facteurs importants, selon le ministre. «L’année dernière, le gouvernement a eu une discussion avec les syndicats qui a abouti à une unification de la grille salariale au niveau de la fonction publique. Ce qui devait avoir un effet complémentaire sur cet exercice qui n’était pas forcément budgétisé au début. Donc, nous avons vu qu’on a une dépense supplémentaire en salaire de 66 milliards de Fcfa qu’il fallait mettre dans le budget, mais aussi, celle liée à la sécurisation de tout le territoire», a expliqué le ministre de l’Économie et des Finances.
A ce propos, Alousséni Sanou a soutenu que 113 milliards de Fcfa ont été engagés dans ce sens, notamment au niveau des ministères de la Défense et de la Sécurité. Les deux montants qui font environ 179 milliards de Fcfa, viendront augmenter les dépenses.
«Il s’agira de réduire de 318 milliards de Fcfa les dépenses des autres ministères afin de pouvoir avoir un budget plus ou moins équilibré et ressortir avec des taux de déficit budgétaire similaires au déficit initial qui était prévu dans la loi de finances». Ainsi, dira le ministre Sanou, «nous avons les recettes budgétaires qui passent de 2.130 milliards de Fcfa à 1.982 milliards de Fcfa. Et les dépenses budgétaires qui passent de 2.748 milliards de Fcfa à 2.647 milliards de Fcfa».
Selon lui, le déficit budgétaire qui était attendu (4,7%), est passé à 5,2%. «Donc, on a un creusement de déficit de 47 milliards de Fcfa lié aux impacts de toutes les évolutions que nous avons connues dans l’environnement», a conclu le premier responsable de l’hôtel des Finances.
BD/MD (AMAP)