Niani Sangha : Les retrouvailles des frères Keita 

Bamako, 03 juin (AMAP) Avec environ 6.000 habitants, essentiellement constitués de Keïta, Koursalé est un gros village manding, à 45 km de la capitale malienne, Bamako,  dans la Commune rurale du Mandé. 

Qui parle d’un village du Mandé, parle de l’histoire et de la culture. Koursalé a accueilli du 28 au 29 mai dernier, pour la première fois la rencontre traditionnelle, culturelle, touristique et sociale : «Niani Sangha» de l’espace «Badougou».

Les habitants des villages voisins, notamment Manicoura, Kéniéroba, Naréna et ceux de trois villages malinké de la Guinée Conakry (Niani, Niagassolo, Badougou-Balandougou) ont répondu présents à ce rendez-vous mémorable voire historique puisque l’événement était organisé pour la première fois, en terre malienne. 

Organisée tous les neuf ans, cette activité favorise la consolidation des relations entre frères de la lignée de l’empereur du Mandé, Soundjata Keïta, le partage d’expériences et de doléances, ainsi que la quête d’identité culturelle.

«Niani Sangha», ce sont, aussi, des retrouvailles et une consolidation de l’héritage et des traditions légués par Soundjata Keïta.

La rencontre rituelle a été agrémentée par des animations folkloriques, des tirs de fusil, des démonstrations de magie des chasseurs maliens et guinéens. 

Le représentant du chef de village de Koursalé, Yacouba Keïta, s’est réjoui de l’organisation de cette fête dans son village et félicité les populations d’avoir donné un éclat particulier à la cérémonie.

Le président de l’Association des ressortissants de Badougou résidant à Bamako, El Hadj Siriman Keïta, a invité les peuples de l’espace Badougou à se donner la main pour célébrer la concorde, la paix, l’union et, surtout, à travailler ensemble. 

Le président de l’Autorité intérimaire da la Commune rurale du Mandé, Nouhoum Kélèpily, a jugé que cette rencontre est un espace de paix et de cohésion sociale.

Il a remercié les présidents de la Transition en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya, et au Mali, le colonel Assimi Goïta, pour leur collaboration. «J’invite le peuple malien à une prise de conscience collective et à l’union sacrée autour de la République», a-t-il exhorté. 

Pour sa part, le sous-préfet de Kalaban-coro, Daha Keïta, a soutenu que les peuples de l’espace Badougou ont surtout faim et soif de leurs culture, us et coutumes. Il a invité tous à s’accorder sur l’essentiel. «Avec Niani Sangha, nous avons montré au monde que nous sommes soudés et pouvons nous comprendre», a déclaré l’administrateur civil, avant d’inciter la nouvelle génération à s’approprier les valeurs, traditions et  l’identité mandingues. 

La rencontre a pris fin par une réunion de famille dans le grand vestibule de Koursalé.

SYW/MD (AMAP)