
Très tôt, Noumouké eu, comme référence graphique, les posters affiches de cinéma qui décoraient les rues et les murs de nombreuses maisons de la capitale
Par Youssouf DOUMBIA
Bamako, 13 mai (AMAP) La galerie Manège de l’Institut français de Dakar (Sénégal) a abrité une importante exposition d’art visuel intitulé : «Picasso Remix», en prélude de la 19è édition du Dak’arts, une biennale qui a se tient, depuis mercredi dernier, dans la capitale sénégalaise pour prendre fin le 19 mai prochain.
Un concours a permis de sélectionner 15 artistes africains dont les œuvres sont en lien avec celles du célèbre peintre espagnol, Pablo Picasso. Les commissaires de cette exposition ont choisi des créations hors du commun pour cette exposition qui restera toute la durée de la biennale.
«L’art nègre ? Connais pas !». Une phrase culte de Pablo Picasso dont l’association du travail au continent africain est notoire. Cette affirmation qui a suscité tant de polémique, impose certaines interrogations légitimes. Dans le cadre du cinquantenaire de l’exposition Picasso au Musée dynamique de Dakar, la galerie, le Manège de l’Institut Français du Sénégal à Dakar a été invitée à proposer une exposition d’art contemporain. La direction artistique est assurée par la directrice de la galerie, Olivia Marsaud, et le commissaire indépendant, Mohamed A Cissé.
Cette production dont le titre est un hommage à la mythique exposition itinérante «Africa Remix» de Simon Njami, souhaitait mettre fin à la réductrice perception qui était faite de l’Afrique. Elle se propose de donner la «parole» à des artistes contemporains d’Afrique et supports d’expression différents, afin de répondre au maître du cubisme.
Une réponse, selon le rapport qu’ils entretiennent avec Picasso et autour des quatre grandes périodes qui caractérisent son œuvre, que la quinzaine d’artistes femmes et hommes, confirmés ou émergents, proposeront de manière libre. Il ne s’agira donc pas exclusivement de chercher les liens entre Pablo Picasso et la création contemporaine du continent, mais de les trouver. Car comme il le disait lui-même : «chercher ne signifie rien en peinture. Ce qui compte, c’est trouver».
Le Malien Noumouké Camara y participe. Il n’est pas à son coup d’essai. Ce peintre né à Bamako Coura, (un quartier de la capitale malienne), il y a 46 ans, a déjà remporté de nombreux prix et récompenses à travers l’Afrique. C’était le cas à «TotalArt» un concours intitulé : «Regard des artistes sur les stations service de Total» en 2019. Noumouké Camara avait remporté le premier prix d’une valeur de 500.000 Fcfa.
Très tôt il eu, comme référence graphique, les posters affiches de cinéma qui décoraient les rues et les murs de nombreuses maisons de la capitale. Mais, c’est par la voie de la peinture sous verre qu’il entre en 1990 dans le monde des arts plastiques, encadré par Joël Mounkoro, un peintre malien aujourd’hui décédé.
Entre 1994 et 2003, Noumouké participe à de nombreux ateliers et rencontres en Afrique et en France, et y trouve l’opportunité de travailler avec de grands artistes comme Alfousseyny Kelly, David Coulibaly, Lassana Kanté, Ismaël Diabaté, Jean-Claude Duaguet ou encore Michel Granger. Alors qu’il était encore étudiant à l’Institut national des arts (INA) de Bamako, il travaillera au Centre culturel français en tant que communicateur visuel et continuera après l’obtention de son diplôme en 2000.
Depuis, ce jeune créateur expose dans de nombreux lieux de référence de la ville. Ses toiles parcours également d’autres pays comme en 1995 au CCF Henri Matisse de Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, et en 2002 au Forum culturel de Blanc-Mesnil, en France.
Plusieurs fois primé lors de biennales et expositions, Noumouké Camara évolue dans l’art, animé d’une volonté de créer et de transgression. Tabous, ambiguïté, maladresse, dits et non-dits et instants de séduction représentent son inspiration. Ses œuvres emportent de la vie abstractions et figurations teintées d’un style graphique qu’il nomme «Néo-graphisme».
YD/MD (AMAP)


