
© Oumar DIOP, AMAP Commerce, tours des stations d’essence dans la ville de Bamako, le lendemain de la déclaration de l’embargo décrété par la CEDEAO contre le Mali à la suite du coup d’Etat du 22 mars, le 03/04/2012 (Archives)
Bamako, 17 mar (AMAP) À compter d’aujourd’hui, jeudi 17 mars 2022, le litre du super carburant (essence) sera vendu, au Mali, à 762 Fcfa et le gasoil à 760 Fcfa, a décidé la Commission de suivi du mécanisme de taxation des produits pétroliers qui s’est réunie, mercredi, à l’Office national des produits pétroliers (ONAP).
Cette mesure, consécutive à la flambée du prix du baril liée, à son tour, à la crise en Ukraine, est applicable à compter de mercredi 16 mars 2022 à minuit.
À sa sortie de réunion, le directeur général de l’ONAP, Modibo Gouro Diall, a expliqué que le contexte actuel est caractérisé par la flambée des cours mondiaux du pétrole. « Ces fortes augmentations selon lui, sont liées à la crise ukrainienne qui, de façon mondiale, a eu des répercussions sur les prix des produits pétroliers ».
Selon Modibo Gouro Diall, au mali, depuis près de 16 mois, les consommateurs ont acheté le carburant au même prix qui est de 663 Fcfa pour le super carburant et 593 Fcfa pour le gasoil. « Cette reconduction, a-t-il ajouté, depuis novembre 2020, s’explique par le souci des autorités de la Transition d’œuvrer à préserver le pouvoir d’achat du consommateur.
«L’État dans le souci de soutenir les consommateurs a sollicité les opérateurs pour que chaque partenaire puisse faire des sacrifices en vue d’avoir des prix soutenables. C’est ainsi qu’on a procédé à un certain nombre de réduction des charges. Nous avons eu à réduire le transport, la redevance d’usage routier et la marge des opérateurs qui a été diminuée principalement de 20 Fcfa par litre», a souligné M. Diall qui a, par ailleurs, annoncé que l’État a renoncé à une bonne partie des droits et taxes.
« Quant aux opérateurs, a-t-il poursuivi, ils ont aussi accepté de renoncer à une partie de leurs marges, en guise d’accompagnement des autorités ». Modibo Gouro Diall a salué le patriotisme et le dynamisme des opérateurs pour ce sacrifice. Et d’assurer que le souci des autorités est de faire en sorte que les prix à la pompe soient compatibles avec le pouvoir d’achat du consommateur.
Pour sa part, le secrétaire permanent du Groupement des maliens professionnels du pétrole (GMPP), Ibrahim Touré, il a indiqué que l’augmentation qui est intervenue, n’a rien à voir avec l’embargo de la CEDEAO, parce depuis cette sanction, le Mali pouvait s’approvisionner partout en produits pétroliers.
Ibrahim Touré a remercié le dynamisme des opérateurs pétroliers qui sont prêts, selon lui, à assurer la sécurité énergétique du pays. «Nous avons consenti à des réductions sur nos coûts d’approche pour que la population ne souffre pas gravement de l’augmentation. Nous avons revu nos marges et nos frais de transport à la baisse», a Ajouté M. Touré.
Selon lui, l’État et les opérateurs économiques ont fait ce qu’il faut. Le secrétaire permanent du GMPP a invité les consommateurs à accepter les efforts consentis par les deux parties. Avant d’ajouter que cette hausse a été imposée par la guerre en Ukraine qui a impacté le marché international.
Le 1er vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA), Abdoul Wahab Diakité, a indiqué que par nature, les associations de consommateurs sont contre toute forme d’augmentation.
« Cependant, le contexte actuel nous oblige à accepter la situation », a dit M. Diakité. « S’il n’y avait pas eu cette augmentation, il y aurait, certainement, une pénurie sur le marché. Finalement, ce sont les spéculateurs qui allaient prendre le train », a-t-il soutenu.
«Ce que je déplore, c’est que le gouvernement malien communique très peu. Parce que depuis plus d’un an, le gouvernement est en train de faire des efforts, les opérateurs économiques en font autant. Malheureusement, ces actions ne sont pas connues par le grand public», a souligné Abdoul Wahab Diakité.
AG/MD (AMAP)


