
Quelque 1.200 soldats tchadiens sont déjà engagés au sein de la Mission onusienne au Mali
Bamako, 23 fév (AMAP) Le président de la transition au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a annoncé lundi, le renforcement du contingent tchadien au sein de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)
«Avec l’accord des autorités maliennes et de la Minusma, nous allons renforcer nos effectifs qui sont sous l’autorité de la Minusma», a dit le président du Conseil militaire de transition sur la chaîne nationale du Tchad.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno n’a pas précisé le nombre d’éléments qu’il entendait ajouter aux quelque 1.200 soldats tchadiens déjà engagés au sein de la Mission onusienne, mais le porte-parole de l’Armée a parlé d’un millier d’hommes.
Le déploiement d’effectifs supplémentaires au Mali est un geste d’amitié et de solidarité dans l’épreuve. Le contexte sécuritaire au Mali et la tension diplomatique qui l’oppose à la France donnent une dimension toute particulière à cette décision du Tchad.
La situation sécuritaire demeure volatile et le Mali, au moment où la France a décidé le retrait des forces Barkhane et de Takuba.
Répondant aux questions des journalistes tchadiens, qui ont demandé si le Tchad allait retirer ses soldats du Mali à l’unisson de la France, le général Mahamat Déby a déclaré : «Certainement pas (…). Ce n’est pas le moment de quitter le Mali, tant que le terrorisme persiste, nous allons rester pour aider nos frères maliens».
Fin janvier 2013, le président d’alors du Tchad avait engagé plus de 2.000 soldats de l’armée tchadienne pour libérer le Mali de l’emprise des terroristes.
Les Forces armées tchadiennes d’intervention au Mali (FATIM) ont ainsi été les premières troupes étrangères à venir appuyer l’opération Serval. Elles étaient commandées par le général Oumar Bikimo, dont l’adjoint était l’actuel chef de l’Etat du Tchad.
Partis de N’Djamena, fin janvier 2013, le général Bikimo et ses hommes ont vite récupéré Andéramboukane, ensuite Ménaka. Ils ont alors continué leur progression jusqu’à Kidal qu’ils ont libéré. De là, le contingent tchadien, fort de 2.400 hommes, s’était divisé en deux colonnes. L’une a mis le cap sur Aguel’hoc, puis sur Tessalit.
Alors que l’autre, après avoir libéré Kidal, a poursuivi sa marche jusqu’au cœur de l’Adrar des Ifoghas. C’est là, que les deux colonnes des FATIM se rejoignirent.
Le 22 février 2013, sur cette chaîne de montagnes où les terroristes s’étaient retranchés, les Tchadiens ont livré une bataille coûteuse en vie humaines. Bilan: 26 soldats tchadiens tués, contre une soixantaine d’islamistes mis hors de combat, dont des chefs.
L’engagement et le sacrifice de soldats tchadiens ont été déterminants pendant la guerre dite de libération du Mali. Le 12 mai 2013 à Massakory, localité située à 150 kilomètres de N’Djamena, le président de la République par intérim Dioncounda Traoré avait rendu un vibrant hommage aux soldats tchadiens : «Merci en mon nom propre et du fond du cœur, en tant que Malien et en tant que président d’un pays qui a été profondément ébranlé mais qui, revient à la normalité grâce à la chaîne de fraternité, dont le Tchad, son président Idriss Deby Itno et son armée sont un maillon essentiel… »
« Ceux devant lesquels nous nous inclinons aujourd’hui sont des héros, tombés sur notre sol…Nous attestons ici de la bravoure de ces soldats qui ont donné leurs vies pour que le Mali soit libre», a fait ajouté Dioncounda Traoré.
À l’occasion, il avait décoré le général Mahamat Deby Itno de la médaille de la Croix de la valeur militaire à titre étranger.
ID/MD (AMAP)