“Dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, notre pays va recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national et apporter les services sociaux de base aux populations” (le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta)

Bamako, 25 sept (AMAP) Le colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat , a expliqué, vendredi, a Bamako, que la situation sécuritaire tendue au Mali, “est bien compréhensible au regard des enjeux géopolitiques, géostratégiques et géo-économiques”, à la Place d’armes du 34è Bataillon du Génie militaire, à la faveur de la célébration du 63è anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.

Le colonel Goïta, lors d’une interview à la presse à la fin de la prise d’armes, a donné l’assurance que “nous allons faire face à toutes ces menaces d’où qu’elles proviennent.” “Notre pays a fait des choix stratégiques, les choix d’affirmer sa souveraineté sur les plans sécuritaire, économique, de diversifier ses partenaires stratégiques”, a-t-il rappelé.

“Cela, a-t-il souligné, va forcément compromettre les intérêts de certains partenaires qui pensaient nous maintenir dans la dépendance.” « Ce qui est sûr et certain, nous sommes déterminés à défendre les intérêts et la souveraineté du peuple malien », a déclaré le chef de l’Etat.

Dans cette interview à la presse au cours de laquelle il a rendu hommage au président Modibo Kéita et ses compagnons qui ont, “par leur patriotisme, conduit le Mali à la souveraineté nationale et international”, le chef suprême des Armées a, ensuite, indiqué que ce 63è anniversaire de “notre pays est placé sous le signe du sursaut national pour la défense et de la patrie.”

Le colonel Goita est revenue, aussi ,sur le départ de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour l astabilisation au MaIi (MINUSMA) qu’il a présenté comme étant “une volonté du peuple malien suite à un constat d’échec de dix ans de présence sur notre sol.”

Ce qui a poussé “le peuple à décider que les Forces armées maliennes (FAMa) prennent leur responsabilité face à sa sécurité.” « Raison pour laquelle, je pense qu’avec la mise en œuvre de la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, le Mali va recouvrer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national et apporter les services sociaux de base aux populations”, a dit le chef de l’Etat.

“Et, aussi, de cerner tous les aspects liés à l’insécurité. Comme vous le savez, certaines parties échappent au contrôle total des FAMa », a ajouté le colonel Assimi Goïta qui a soutenu que ce redéploiement des FAMa sur toute l’étendue du territoire “va permettre de lutter efficacement contre le terrorisme.”

Concernant de l’Alliance des Etats du Sahel qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, il a indiqué que “c’est une vision commune d’établir une architecture de défense collective, d’assistance mutuelle.”

Les trois pays partagent les mêmes défis en termes de lutte contre le terrorisme, de développement et ont en commun les mêmes frontières. « La Charte de l’Alliance est une bonne initiative qu’il faudra consolider dans les jours à venir pour le bénéfice de nos différents peuples », a exhorté le chef de l’Etat.

NE PAS FAIRE LE JEU DE L’ENNEMI – Pour le chef de l’Etat, la lutte contre la corruption et la délinquance financière sont une volonté du peuple malien. A ce propos, le président Goïta a rappelé que “les autorités de la Transition ont pris l’engagement solennel de lutter efficacement, avec beaucoup de détermination contre ce fléau.” Il a ajouté qu’ “aujourd’hui la lutte contre la corruption est un facteur de stabilité pour notre pays.” Selon lui, la plupart des cas de tensions sociales que le Mali traverse actuellement, ne sont pas forcément liés à un problème de moyens mais plutôt au mauvais comportement de certains Maliens au détriment de l’intérêt général.

« Je donne toujours l’assurance au peuple que nous allons mener cette lutte avec la détermination requise et sans état d’âme », a dit le président de la Transition.

Le colonel Assimi Goïta a, aussi, salué “la résilience du peuple qui a permis de se focaliser sur l’essentiel.” “Et sans cette résilience, a-t-il apprécié, on ne pourra rien faire. Il a appelé à l’union sacrée : « Le moment que nous traversons, la situation sécuritaire tendue, cela est normal, mais nous allons y faire face. Mais cela demande l’adhésion, la cohésion de tous les Maliens contre la menace commune qui est le terrorisme ».

Parlant de la communication en temps de guerre, le président de la Transition a demandé aux médias “de ne pas faire le jeu de l’ennemi, ne pas valider les propagandes de nos adversaires et inonder les réseaux sociaux avec des informations qui ont tendance à démoraliser les troupes engagées sur le terrain.”

« Ceux qui se battent au quotidien pour que certains restent en vie et ceux qui affrontent la mort toutes les secondes ne doivent pas être découragés et démotivés », a soutenu le chef suprême des Armées.

Il a, par contre, félicité et encouragé “tous les journalistes qui, par les écrits ou par les réseaux sociaux, motivent les Forces armées et les encouragent à la défense de la patrie.” « Je demande, une fois de plus, l’union sacrée autour des FAMa », a-t-il invité, rappelant que tous les grands pays, à un moment de leur histoire, ont traversé des périodes très difficiles.« Aujourd’hui, c’est notre tour, nous devons faire face à ces menaces et difficultés. Ce qui est sûr et certain, avec la détermination des Maliens, l’engagement constant et patriotique des FAMa, nous allons travailler pour la victoire finale », a assuré le colonel Goïta. Et de souligner que pendant la guerre il y aura toujours des moments très difficiles et des moments de victoire. « Une fois de plus, je tiens à souhaiter bonne fête d’indépendance à tous les Maliens », a conclu le chef de l’Etat

En lieu et place du faste pour commémorer ce 63è anniversaire, à l’aube de la IVè République, les autorités maliennes ont décidé de parler de la solidarité légendaire du pays. “Raison pour laquelle, a précisé le chef de l’Etat, pour manifester la compassion de la Nation aux familles endeuillées, les autorités ont décidé de réorienter les fonds alloués à cet effet à l’assistance ces familles et aux rescapés des attaques barbares et lâches contre le bateau Tombouctou. Et également de soutenir tous les sinistrés de différentes régions de notre pays”.

L’ensemble des forces militaires et paramilitaires du pays ont participé à la prise d’armes initiée pour célébrer le 63è anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance. La Place d’armes du 34è Bataillon du Génie militaire, relookée, a refusé du monde à cette occasion.

L’ancien président de la République par intérim, le Pr Dioncounda Traoré, le Premier minister, Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de Transition, le colonel Malick Diaw, des membres du gouvernement et de nombreuses de personnalités administratives, politiques et religieuses de notre pays étaient présentes. On notait également la présence des diplomates accrédités, des hauts gradés venus des pays amis de la sous-région. Une foule nombreuse avait fait le déplacement pour ne pas se faire relater la cérémonie.

OD/MD (AMAP)