Bamako, 29 mars (AMAP) La force Barkhane, conjointement avec les Forces armées maliennes (FAMa) et nigériennes (FAN), a conduit l’opération «MONCLAR» dans la région des trois frontières, du 3 au 23 mars derniers, qui a neutralisé un grand nombre de terroristes, indique un communiqué de l’opération française parvenu vendredi dernier à l’AMAP.
En près de trois semaines d’opération, cet engagement, inédit par le volume de forces engagées (près de 5000 soldats), a également permis de saisir ou détruire de très nombreuses ressources parmi lesquelles près de 80 motos, un pickup armé d’une mitrailleuse lourde, une très grande quantité d’armements, de munitions, de matériel nécessaire à la confection d’engins explosifs, et de matériel de guerre en tout genre.
De leur côté, la FC-G5S et les forces armées des pays partenaires qui opéraient en totale autonomie, et de manière coordonnée avec Barkhane, ont également porté des coups aux terroristes.
Cette opération, dans laquelle Barkhane a engagé ses moyens terrestres et aériens, s’intégrait dans une action plus vaste menée avec la force conjointe du G5-Sahel (FC-G5S) et les FAN, permettant d’atteindre « un niveau de coordination remarquable » entre ces différents acteurs de la sécurisation au Sahel.
De plus, le communiqué précise que cette concentration des efforts sans précédent, « fait suite aux nombreuses opérations conduites depuis plusieurs mois en zone des trois frontières et traduit directement la volonté de la force Barkhane, de la FC-G5S et des armées partenaires d’exercer une pression forte contre les groupes armés terroristes », notamment l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Ces opérations concrétisent, ainsi, les efforts de synchronisation des plans souhaités depuis le sommet de Pau, en France, permettant l’atteinte d’un niveau de coordination inédit entre les forces qui opèrent dans la région.
Cet engagement conjoint illustre la montée en puissance des forces partenaires opéré ces derniers mois. En effet, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes, 1700 soldats de la force Barkhane, 1500 soldats et aviateurs de la FC-G5S et 1500 soldats des forces armées nigériennes ont ainsi été engagés conjointement dansdes opérations aux objectifs coordonnés, à partir de leurs emprises ou déployés sur le terrain, concourant toutes à l’affaiblissement des groupes armés terroristes (GAT) en zone des trois frontières.
Des forces maliennes et nigériennes ont opéré conjointement avec la force Barkhane dans le cadre de l’opération « MONCLAR », notamment dans le Liptako nigérien et le Gourma malien, tandis que la force Barkhane déployait près de 400 véhicules blindés sur le terrain, au cours de cette opération.
Parallèlement, les FAN ont, également, conduit une opération majeure sur leur territoire, coordonnée avec la force Barkhane et la FC-G5S. Enfin, la force conjointe a procédé à une vaste opération à la frontière Mali-Burkina.
Aussi, apprend-on que la mise en place du mécanisme de commandement conjoint (MCC), structure inédite constituée du détachement de liaison de la FC-G5S, déployé au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Barkhane à N’Djamena, d’une cellule de partage du renseignement et d’un Poste de commandement conjoint (PCC), a rendu possible le bon déroulement d’une telle opération.
La cellule de partage de renseignement a pour sa part permis de délivrer du renseignement à fin d’actions, qui, exploité dans un cycle particulièrement rapide, a permis de conduire plusieurs opérations contre les GAT.
C’est pratiquement au même moment qu’onze pays européens ont annoncé le lancement officiel de la future force « Takuba », un groupement de forces spéciales européennes destiné à accompagner les soldats maliens au combat face aux terroristes. Le Mali et le Niger participaient également à la réunion.
Du fait de la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, et, plus largement au Sahel, ces Etatssoutiennent politiquement la création d’une task force pourassister les forces armées maliennes dans la lutte contre les groupes terroristes et appuyer les efforts actuellement déployés par l’opération Barkhane et la Force conjointe du G5 Sahel.
La force «Takuba », qui doit compter quelques centaines d’hommes, débutera cet été ses opérations sous commandement français dans la région du Liptako, aux confins du Niger et du Mali, réputée servir de sanctuaire à des groupes terroristes, au nombre desquels figure l’EIGS.
MS/MD (AMAP)