36e Journée internationale des droits de l’Enfant : Le Cri de cœur des enfants de la Région de Kayes (Ouest)

Kayes, 30 nov (AMAP) La présidente du Parlement régional des enfants de Kayes, Fatoumata Maïga, a plaidé, samedi pour la prise en compte des préoccupations des enfants dans les planifications et budgets.

S’exprimant à l’occasion de la célébration du 36ème anniversaire de la Journée internationale des droits de l’enfant sous le thème « Ma Journée, Mes Droits », Mlle Maiga a estimé que les aspirations de cette couche vulnérable se résument à la santé, à l’alimentation, à la protection, à l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement, aux sports et loisirs.

Selon la présidente du Parlement régional des enfants, force est de reconnaître qu’à Kayes, certains enfants sont sans acte de naissance, d’autres vivent dans les rues, privés de toute éducation. « Certains sont déscolarisés pour le mariage avant 18 ans, d’autres sont exploités dans les sites d’orpaillage. A ce lot, s’ajoute celui des enfants violés, séquestrés, battus et les auteurs de ces crimes dorment paisiblement sous la couverture de la gestion à l’amiable », s’est-elle indignée.

« Protéger nos droits, nous aspirons à la santé, à l’alimentation, à la protection, à l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement. Nous aspirons au droit de jouer et d’avoir des loisirs, à la liberté d’information, d’expression et de participation », a plaidé Fatoumata Maïga, avant de remettre la déclaration des enfants au préfet du Cercle de Kayes, Abdoulaye Cissé.

Au niveau national, le thème est : « Ensemble mobilisons-nous pour la planification et la budgétisation sensibles aux Droits de l’Enfant ». L’objet de l’édition de 2025 porte sur la réalisation des plaidoyers de haut niveau afin de favoriser le renforcement des mesures politiques, législatives et institutionnelles en faveur de la Planification et budgétisation sensibles aux droits de l’enfant dans la Région de Kayes.

Le préfet Abdoulaye Cissé a énuméré quelques résultats majeurs enregistrés, cette année par la 1ère Région administrative du Mali dans la protection de l’enfant. Il s’agit de la formation de 80 personnes sur la parentalité positive, de 20 juges sur les droits de l’enfant. 27 643 personnes dont 8 156 filles, 7 813 garçons, 7 577 femmes et 4 097 hommes ont été sensibilisées sur les conséquences des Mutilations génitales féminines (MGF), les mariages d’enfants et d’autres formes de Violences basées sur le genre (VBG).

Pour le chef du Bureau de zone de l’UNICEF à Kayes, le Dr. Hamadoun Ba, ces thèmes « nous rappellent une vérité fondamentale : chaque enfant a droit à la survie, à la protection et au développement. »

Selon l’Enquête démographique et de santé (EDSM VII) 2023-2024, la mortalité infantile reste élevée (52 pour 1 000 naissances vivantes) et la mortalité juvénile atteint 37 pour 1 000. Sur le plan nutritionnel, 11,6% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et 24,8% présentent un retard de croissance (SMART 2024).

« Cette année, les enfants sont aux commandes du plaidoyer. Leur message est clair : ils veulent apprendre, être protégés et grandir dans la dignité. Pour eux, cela exige des budgets et des politiques véritablement sensibles à leurs droits. Ecoutons-les, impliquons-les et transformons leurs aspirations en actions concrètes », a dit le Dr. Hamadoun Ba.

Organisée par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers sa direction régionale, en partenariat avec l’UNICEF, la cérémonie a eu lieu dans la cour du Groupe scolaire Plateau A-B sous la présidence d’Abdoulaye Cissé, Préfet du Cercle de Kayes, en présence d’une foule, essentiellement d’enfants parlementaires, d’enfants Journalistes, de scolaires.

Après l’exécution de l’hymne national, l’assistance a observé une minute de silence à la mémoire de 6 enfants noyés, la veille, dans le Bafing à Galoukouné (Cercle de Bafoulabé).

La Journée mondiale de l’enfant marque le jour de l’adoption des droits des enfants en 1959 et celui de la signature de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) en 1989 par l’Assemblée générale des Nations.

Le Mali est l’un des premiers pays à ratifier la CDE le 29 août 1990.

BMS/MD (AMAP)