Par Youssouf Doumbia
Bamako, 29 novembre (AMAP) Plus de 85 photographes et vidéastes vont concourirpour les différents prixde la 12è édition des Rencontres de Bamako, la capitale malienne, oùphotographes, galeristes, collectionneurs, critiques, organisateurs de festival, journalistes de l’Afrique et d’autres continents se retrouvent, à partir de ce samedi 30 novembre. Ils célèbrent, du coup, les 25 ans de cet évènement qui est désormais inscrit dans l’agenda des grandes manifestations artistiques africaines voire mondiales.
Ces artistes sélectionnés exposeront au Musée national du Mali. Ils vont conquérir des prix officiels dont la proclamation aura lieu, le mardi 3 décembre 2019. Plusieurs dizaines d’autres collections seront exposées en d’autres lieux comme le Palais de la culture Amadou Hampaté Ba qui abritera le «Village de la biennale photo», une initiative du réseau des opérateurs culturels Kya. Le hall de la gare ferroviaire de Bamako fait également partie des lieux d’exposition.
La 12ème édition sera consacrée au thème : «Courants de conscience», une métaphore littéraire, appelant à une réflexion profonde, lyrique et vibrante sur l’acte photographique, sa spécificité, ses préalables, ses exigences, sa transmission, dans un monde «hyper-visible où circulent en permanence de millions d’images». Ce sera le meilleur moyen pour les organisateurs de célébrer le jubilé d’argent de cette manifestation panafricaine.
Pour Lassana Igo Diarra, le nouveau Délégué général des Rencontres photographiques de Bamako, cette biennale anniversairese veut festive, amicale, populaire mais aussi intellectuelle, de réflexion par les symposiums, conférences, master classes, édition de catalogues.
La direction artistique de la 12ème édition des Rencontres de Bamako a été confiée au Dr Bonaventure Soh Bejeng Ndikung du Cameroun. L’équipe des commissaires est composée de Aziza Harmel de la Tunisie, d’Astrid Lepoultier du Mali et de Kwasi Ohene Ayeh du Ghana. Les conseillers photographiques sont Akinbode Akinbiyi du Nigéria et Seydou Camara du Mali. Enfin, le grand designer et architecte malien, Cheick Diallo, en est le conseiller artistique et scénographe en Chef.
PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAINE – Organisées par le ministère de la Culture du Mali, avec le soutien de l’Institut français, les Rencontres de Bamako sont la principale manifestation consacrée à la photographie contemporaine et aux nouvelles images en Afrique. D’envergure internationale, les Rencontres de Bamako sont une plateforme de découvertes, d’échanges et de visibilité. Elles s’inscrivent comme un lieu incontournable de révélation des photographes africains, un temps d’échanges avec le public malien et les professionnels du monde entier.
Cette 12ème édition de la Biennale africaine de la photographie, créée en 1994, marque la célébration de ses 25 ans d’existence. Elle se tiendra dans notre capitale, du 30 novembre 2019 au 31 janvier 2020. Lassana Igo Diarra, directeur de la Galerie Médina (Mali) et directeur des Editions Balani’s, est le Délégué général des Rencontres de Bamako. Quant à Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, commissaire d’exposition indépendant et fondateur de SAVVY Contemporary (Berlin, Allemagne), il en est le directeur artistique.
L’exposition panafricaine, au cœur de la manifestation, est le résultat d’une sélection de photographes et vidéastes africains. L’appel à candidatures pour la participation des photographes et artistes vidéo à l’exposition panafricaine de la 12ème édition des Rencontres de Bamako a été ouvert du 20 mars au 1er mai 2019.
Par le choix de ce thème, il s’agit de penser l’œuvre comme l’expression d’un monologue intérieur, comme un dialogue entre artistes, d’artiste à spectateur ou, encore, comme les réactions sensorielles de l’artiste face aux événements extérieurs. Il s’agit, donc, de porter une réflexion sur la notion de représentation du point de vue de l’artiste qui s’exprime par un courant de pensée artistique. Ainsi, le thème de l’exposition panafricaine cherche à amener les photographes à imaginer la pratique artistique du courant de conscience photographique dans le but de «penser en images».
«COURANTS DE CONSCIENCE» – L’œuvre photographique se conçoit comme le fruit des associations conceptuelles et esthétiques de son auteur. Elle est l’expression de son œil intérieur ou de sa voix intérieure, une évocation de ce qui ne se voit pas, mettant ainsi ce courant de conscience en action.
Les œuvres sélectionnées pour l’exposition panafricaine seront celles qui explorent, à travers la pratique photographique, cette notion de «courants de conscience» telle qu’elle est conceptualisée en psychologie et en littérature. Une attention particulière sera donnée aux œuvres qui emploient cette notion de «courants de conscience» comme métaphore pour aborder les courants de pensée des peuples et des cultures qui traversent le fleuve Niger.
L’accent sera, également, porté sur la notion de dialogue entre le continent et ses diasporas, notamment les passerelles qui composent et animent l’univers africain. L’Afrique a longtemps cessé d’être un concept géographique limité à son espace géographique. En tant que concept planétaire, l’Afrique concerne les personnes d’origine africaine reparties dans le monde entier (Asie, Océanie, Europe, Amérique) et sur le continent africain. À travers la dynamique de la photographie, il s’agit de donner lieu à des courants de conscience qui naissent à partir et au-delà des côtes du continent africain.
YD/MD (AMAP)