Bamako, 11 avr (AMAP) Les activités des partis politiques et celles à caractère politique des associations « sont interdites jusqu’à nouvel ordre » au Mali pour raison d’ordre public, a annoncé, mercredi, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Dans un flash spécial à la télévision nationale et rendant de la décision adoptée en Conseil des ministres du même jour, le colonel Maiga a indiqué que « cette mesure restrictive fait suite au constat de multiplication des activités à caractère subversif de partis et associations, face aux multiples défis auxquels le pays est confronté».
Selon le gouvernement, «malgré la volonté et la disponibilité des autorités à agir avec le consensus du peuple et la clarté des dispositions législatives et règlementaires qui encadrent les actions des partis politiques et des autres formes d’organisations à caractère politique, les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier».
Au regard de ces constats, pour raison d’ordre public, «le projet de décret adopté suspend les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations jusqu’à nouvel ordre sur toute l’étendue du territoire national», annonce son porte-parole.
Le gouvernement rappelle que la loi nationale sur les associations, «n’autorise pas les partis politiques à former des regroupements sous la forme associative. Alors que « ces regroupements sont constitués sous la forme d’associations non déclarées qui n’ont plus d’existence légale depuis l’adoption de l’Ordonnance n°2024-008/PT-RM du 28 mars 2024 portant modification de la loi relative aux associations», explique le document.
Le ministre définit les partis politiques comme « des organisations de citoyens unis par un idéal, prenant la forme d’un projet de société, pour la réalisation duquel ils participent à la vie politique par des voies démocratiques. » Quant à l’association, elle est « la convention par laquelle plusieurs personnes mettent en commun d’une façon permanente leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices. »
Cette suspension des activités des partis politiques intervient dans un contexte marqué par le débat politique sur la fin de la Transition. Un regroupement de la classe politique, a indiqué le 31 mars, dans une déclaration commune, avoir acté la fin de la Transition conformément au décret présidentiel du 06 juin 2022.
Ce décret fixait la durée de la Transition à 24 mois, à compter du 26 mars 2022, après des négociations intenses avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, vendredi dernier, à lors d’une rencontre du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens avec les membres du gouvernement, a repliqué que la Transition en cours prendra fin avec l’investiture d’un président élu.
Selon lui, il y a trois référentiels qui guident la Transition au Mali. Il s’agit de la Constitution, la Charte révisée de la Transition et le décret présidentiel du 06 juin 2022 qui établissent la fin de la Transition avec l’investiture du nouveau président élu lors d’un scrutin organisé par les autorités actuelles.
AT/MD (AMAP)