Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 22 oct (AMAP) La rencontre des ministres chargés de l’Industrie et du Commerce et des représentants du secteur privé de la Confédération des États du Sahel (AES), qui a eu lieu samedi à Bamako, avait pour objectif de discuter et réfléchir ensemble sur les actions et propositions concrètes visant à assurer l’opérationnalisation effective des engagements pris par nos dirigeants pour le développement des activités économiques dans l’espace commun.

Cette réunion dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du 1er Sommet des chefs d’État de l’AES, tenu à Niamey le 6 juillet 2024.

Sur la base des travaux des experts, cette rencontre a permis d’examiner et d’adopter une déclaration dite de « Bamako », portant sur des thèmes tels que le développement industriel, la compétitivité du secteur privé au sein de la Confédération, l’amélioration du climat des affaires, l’attractivité des investissements étrangers directs, ainsi que la facilitation et l’augmentation des échanges commerciaux intra-AES.

En outre, la rencontre de Bamako aura permis aux Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture des trois pays de l’AES de créer un cadre de travail, d’échange et de collaboration à travers la signature d’un accord-cadre de coopération.

Par la signature de ce document, selon le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, les présidents des Chambres vont rentrer définitivement dans l’histoire de l’intégration économique de l’espace AES. « Ensemble, gouvernements et secteur privé souverainistes, débarrassés de l’emprise du retour à l’ordre ancien, nous allons apporter les réponses les mieux adaptées aux principaux défis pour rendre irréversible la démarche AES et faire de notre espace un pôle de croissance et de compétitivité », a-t-il déclaré.

Il a estimé que des réformes structurelles doivent être menées pour apporter des réponses aux différents défis, comme la réalisation d’infrastructures de base, l’amélioration du climat des affaires et la transition écologique et climatique.

Le ministre Diallo a également souligné que les mesures à mettre en œuvre devront viser à améliorer l’environnement institutionnel, réglementaire, fiscal et juridique, tout en renforçant l’encadrement technique, la formation et le suivi des acteurs et d’organiser mieux la commercialisation et les débouchés des produits.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce du Niger, Seydou Asman, a, pour sa part, exprimé sa conviction que cette rencontre conduira à la création d’une Fédération des organisations patronales et d’une Union des Chambres de commerce de la Confédération de l’AES. Ainsi, ces structures vont impulser de nouvelles perspectives, de nouvelles pratiques, mais aussi de nouveaux mécanismes d’échange, de travail et de solidarité.

De son côté, le ministre chargé de l’Industrie et du Commerce du Burkina Faso, Serges G Poda. a dit que cette rencontre témoigne de l’engagement renouvelé des trois pays à explorer de nouvelles voies de collaboration et en privilégiant la synergie d’actions dans les secteurs clés de leurs économies «Nous sommes fiers des progrès enregistrés et des innovations qui sont en cours dans divers domaines. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour exploiter pleinement le potentiel de notre économie », a déclaré Serges G Poda.

« Si nous avons tenu, c’est grâce à Dieu, aux opérateurs économiques… Ils ont fait vibrer la fibre patriotique en mettant de côté leur instinct d’homme d’affaires pour faire vivre nos économies, en assurant l’approvisionnement correct de nos pays en produits de première nécessité », a déclaré le Premier ministre du Mali, Dr Choguel Kokalla Maïga.

Avec plus de 70 millions d’habitants en 2022 et un taux de croissance inférieur à 6 % selon les statistiques de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), le chef du gouvernement estime que la confédération AES doit constituer une force économique, diplomatique et militaire dans la sous-région. Il a émis le vœu qui les documents qui seront adoptés au cours de cette rencontre, permettent « à l’AES de prendre toute sa place dans le concert des nations. »

AG/MD (AMAP)