Mali-Russie : Alliance contre le terrorisme et pour le combat diplomatique

Moscou et Bamako ont la même lecture des défis à relever

Envoyé spécial

Issa DEMBÉLÉ

Doha, 07 mar (AMAP) Le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, s’est entretenu, lundi, avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Vershineen, en marge des travaux de la 5è conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA).

Sergey Vershineen et Dr Choguel Kokalla Maïga ont procédé, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et d’autres membres de la délégation, à une analyse de l’évolution des relations entre le Mali et la Russie qui se sont densifiées, ces dernières années.

Moscou et Bamako ont la même lecture des défis à relever. Elles s’épaulent sur les plans sécuritaire et diplomatique. Le vice-chef de la diplomatie russe s’est dit certain que cette relation se développera davantage dans tous les domaines. «Et pour cause, a-t-il soutenu, «nos intérêts coïncident et nous pouvons aller de l’avant sur les plans politique et économique ».

Tel est également le souhait du chef du gouvernement malien qui a indique avoir rappelé à « nos amis russes » que les choix du Mali s’articulent autour de ces trois principes : le respect de la souveraineté, le respect des choix de partenaires stratégiques et la défense des intérêts du peuple malien.

Dans toutes ses interventions à Doha, le Premier ministre Maiga a systématiquement répété ces principes, sur la base desquels le Mali définit ses relations au niveau bilatéral. « Il se trouve qu’aujourd’hui, s’est-il félicité, la Russie tire dans la même direction. »

Ce pays est surtout sur la même longueur d’onde que le Mali sur les questions de souveraineté et de lutte contre le terrorisme, selon Dr Choguel Kokalla Maïga qui a rappelé que la Russie a été l’une des plus grandes victimes de ce fléau. Elle a en effet connu, il y a une décennie, des attaques terroristes d’envergure. « L’on comprend dès lors le sens de son engagement aux côtés du Mali’, selon le Premier ministre.

Pour lui son pays, dans le cadre de cette coopération pragmatique, peut tirer profit de l’expérience russe. Mais, aussi et surtout, ce pays frère (la Russie), « en tant que puissance militaire, peut satisfaire une bonne partie de nos d’équipements militaires. »

En outre, le chef du gouvernement a évoqué l’appui que les russes peuvent apporter au Mali dans le domaine de la sécurité alimentaire. Les deux États ont déjà conclu des accords importants sur le blé, les engrais, le pétrole… Ils entendent élargir l’éventail à d’autres produits.

La volonté commune affichée lors de cette audience est de poursuivre les échanges afin de dissiper totalement les problèmes qu’il y a eu par le passé entre notre pays et l’ex-Union soviétique. Et ce, pour que «notre coopération soit éminemment profitable à nos deux pays», a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga.

Sur le plan diplomatique, les parties sont convenues de coopérer davantage au niveau du système des Nations unies où certains proposent « des embargos contre le Mali et qui sont systématiquement bloqués par les Russes». Ces derniers sont aussi très « enchantés que nous soyons ensemble pour éviter la bataille diplomatique contre la Russie», a ajouté le Premier ministre, « convaincu que cette lutte commune contre le terrorisme et pour un rééquilibrage des relations internationales, sera forcément gagnante. »

Cette audience s’est, également, voulue une rencontre préparatoire à la prochaine visite du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en Russie.

ID/MD (AMAP)