Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, en boubou et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop (costume)

Envoyé spécial

Issa DEMBÉLÉ

Doha, 07 mar (AMAP) Les Pays les moins avancés (PMA) n’ont pas besoin d’assistance qui les maintiendrait dans une dépendance continue, a déclaré lundi, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, à la tribune de la 5è conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA5) à Doha (Qatar).

Selon le chef du gouvernement, ces PMA, « n’ont besoin ni de la commisération des plus grands, ni d’aumône, encore moins d’assistance qui les maintiendraient dans une dépendance continue. » Ils (PMA) ont plutôt besoin « de partenariats robustes et, en particulier, de justice dans les règles du commerce international et dans la gouvernance économique mondiale. »

Pour lui, « l’écrasante majorité des pays dits moins avancés stagnent pour différentes raisons, parmi lesquelles on peut citer les déséquilibres criards et l’iniquité du système économique mondial.

Dans cette optique, le «nouveau Programme d’action doit bénéficier d’un soutien franc et d’un financement ambitieux à la hauteur des défis auxquels les PMA sont confrontés», a-t-il dit.

Dr Choguel Kokalla Maïga, qui a ainsi souligné l’importance du Programme d’action de Doha pour le développement de nos pays, a livré le message du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta qu’il a représenté dans la capitale qatarie pour porter la voix du Mali à cette importante rencontre visant à libérer tout le potentiel des pays les plus vulnérables et à les mettre sur la voie de la prospérité. D’où le thème «du potentiel à la prospérité».

L’enjeu est de taille pour les 33 pays africains concernés dont le Mali qui connaît une crise multidimensionnelle depuis 2012. Certaines de ses difficultés pourraient trouver leurs réponses dans le Programme d’action de Doha qui sera validé au terme de cette rencontre. Le Mali participe donc à cette conférence avec l’espoir que ce Programme ne connaîtra pas le même sort que ses prédécesseurs.

En effet, a fait ressortir Choguel Kokalla Maïga, «de 25 pays en 1971, le nombre de PMA a presque doublé pour atteindre 52 en 1991». Ce qui en dit long sur l’impact très limité des plans d’action successifs et sur la nécessité de s’engager résolument vers l’action.

Dans son discours le Premier ministre a estimé impératif de changer de paradigme dans la lutte contre les changements climatiques, pour « investir davantage dans le capital humain et mettre en place des outils robustes de relance économique post-Covid-19. »

Il a, aussi, encouragé les PMA et leurs partenaires à s’attaquer de front aux défis liés à la paix et à la sécurité qui menacent les fondements des Etats. Sous ce prisme, le Mali a affirmé que « la lutte contre le terrorisme et la restauration de la paix sont des défis pressants, qui doivent être au cœur de l’action collective. »

Conscient de l’importance de relever ces défis, le Mali a entrepris d’importants efforts visant à enrayer le terrorisme et l’insécurité. Concomitamment, il conduit des réformes structurelles au plan politique, institutionnel et au niveau du cadre macroéconomique en vue de refonder l’Etat. «C’est dans cet esprit que notre pays a adopté plusieurs documents-cadre de croissance économique et de lutte contre la pauvreté», a souligné Choguel Kokalla Maïga. Le gouvernement est, également, pour organiser des élections crédibles et transparentes, suivant un chronogramme établi, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

PROGRAMME D’ACTION DE DOHA – À travers ces explications, Dr Choguel Kokalla Maïga a fait ainsi remarquer que « nos besoins nationaux et nos priorités sont en adéquation avec les axes majeurs du Programme d’action de Doha. » Ces priorités s’avèrent être « des chantiers ambitieux destinés à accélérer notre développement et dont la réalisation requiert un engagement plus fort au niveau national, régional et international. » «C’est pourquoi le Mali fonde beaucoup d’espoir sur la mise en œuvre du Programme d’action décennal de Doha», a insisté le chef du gouvernement.

Il a, ensuite, exhorté, une fois de plus, à promouvoir une chaîne de solidarité et de justice internationale pour lever les obstacles et les entraves au développement des PMA.

Le Premier ministre a appelé les uns et les autres à travailler ensemble à l’application rapide du Plan d’action de Doha, de manière à accélérer l’atteinte des ODD et améliorer substantiellement les conditions de vie de nos populations. « Car, en définitive, l’amélioration de ces conditions, particulièrement pour les couches les plus défavorisées, est essentielle pour réussir la lutte contre le terrorisme. Elle est aussi la condition sine qua-non pour la paix, la sécurité et la stabilité. », a-t-il dit

Pour sa part, le Mali ne se ménagera pas afin que les engagements pris collectivement soient suivis d’effet. « Aussi, reste-t-il disposé à coopérer avec l’ensemble des partenaires pour aider à réaliser ensemble les objectifs convenus dans le nouveau Programme. »

ID/MD (AMAP)