Le Mali invite la France à retirer « sans délai » les forces Barkhane et Takuba du territoire national (Communiqué) 

Le porte-parole du Gouvernement malien, le col. Abdoulaye Maiga. à la télévision nationale

Bamako, 18 fév (AMAP) Le gouvernement du Mali a invité les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, » sous la supervision des Autorités maliennes », indique, vendredi, un communiqué officiel.

Répondant à la décision du gouvernement français, jeudi, de retirer les forces militaires Barkhane et Takuba engagées contre le terrorisme au Mali, Bamako indique prendre acte « d’une « décision unilatérale » de Paris en « violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires », précise ce communiqué du gouvernement, 

Face aux annonces du président français, Emmanuel Macron, Bamako ajoute qu’ « au regard de ces manquements répétés des accords de défense, le gouvernement invite les Autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des Autorités maliennes », selon la même source. 

Selon le communiqué, la décision des autorités françaises fait suite aux annonces également « unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces armées maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne ». « Ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali », dénonce le gouvernement. 

Le gouvernement malien, poursuit le communiqué, signale que, par rapport aux attentes, « les résultats obtenus et annoncés officiellement par les autorités françaises, n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 avec l’opération Serval (détruire le terrorisme, rétablir l’autorité de l’État malien sur l’ensemble du territoire national, faire appliquer les résolutions de l’ONU) ni en 2016 avec l’Opération Barkhane (lutter contre le terrorisme, aider à faire monter l’Armée malienne en puissance, intervenir en faveur des populations) ».  

« Malgré la présence de l’Opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste localisée au Nord du Mali, s’est répartie sur l’ensemble du territoire national »,  ajoute le communiqué de Bamako. 

Le gouvernement rappelle, par ailleurs, que l’Opération Serval n’aurait pas été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011. Indiquant, aussi, que cette intervention qui a modifié la donne sécuritaire dans la Région et dans laquelle « la France a joué un rôle actif de premier plan  (…) est à la base des problèmes sécuritaires actuels du Mali en particulier et du Sahel en général ». 

« Contrairement aux allégations relatives à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la Transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenariats, consenti d’énormes efforts, permettant ainsi la montée en puissance des Forces armées maliennes et l’amélioration significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis 6 mois, notamment, en vue de créer les conditions de la tenue d’élections », assure le gouvernement.  

Le communiqué insiste sur les efforts du gouvernement « pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel ». Il s’agit, notamment, de la création du mécanisme de concertation visant à adopter un chronogramme consensuel avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) , I’Union africaine (UA),  I’Organisation des Nations unies (ONU) et certains pays de la Région. 

Le gouvernement malien exhorte les Forces armées et de sécurité nationales à « plus d’engagement, de vigilance et de détermination dans l’accomplissement de leurs missions » et « s’incline devant la mémoire des victimes de l’insécurité, civiles et militaires, maliennes et étrangères ». 

Enfin, les autorités de la Transition expriment la disponibilité du Mali à davantage de dialogue et de coopération « avec les partenaires soucieux de la prise en compte des intérêts vitaux ».

Ce dialogue se fera « dans le respect de la souveraineté nationale et de la dignité du peuple malien », indique le communiqué, assurant que « toutes les dispositions sont prises pour garantir la sécurité » du pays. 

MT/MD (AMAP)