Déploiement des troupes au front : La préparation opérationelle, étape essentielle

  Les soldats galvanisés par les chefs militaires avant les opérations

Par Madiba KEITA

Sévaré, 14 fév (AMAP) Au camp militaire de Sévaré, les soldats se préparent physiquement et mentalement, avant de monter au contact de l’ennemi. Cette garnison, en première ligne face aux terroristes, est régulièrement le théâtre de cet exercice.

En ce vendredi 11 février 2022, alors que le soleil entame son long chemin dans le ciel, un vent violent souffle sur le camp militaire Hamadoun Bocary Barry dit Balobo de Sévaré, dans la Région de Mopti (Nord), soulevant une poussière aveuglante et axiphysiante. Mais il faut plus que ces mauvaises conditions climatiques pour entamer le moral et la détermination des soldats qui s’apprêtent à monter au front. Ils sont en pleine préparation opérationnelle avant le déploiement. C’est un exercice habituel au camp Hamadoun Barry de Sévaré, le plus grand dans la Région de Mopti, devenue l’épicentre de la lutte contre le terrorisme ces dernières années. 

La préparation des unités avant le déploiement, une étape indispensable, est directement supervisée par le commandant et le chef d’état-major de l’Armée de terre de la 6è région militaire, respectivement le colonel Karim Traoré et le colonel Adama Abdoulaye Diarra. «La préparation opérationnelle avant le déploiement de nos unités est une étape essentielle, elle est extrêmement importante. Cette étape d’une durée d’un mois permet de rassembler les éléments, de les faire travailler ensemble et, surtout, de renforcer la cohésion au sein du groupe », explique le colonel Karim Traoré.

Cette formation permet, aussi, « de développer les capacités individuelles et collectives de nos unités avant le déploiement », ajoute l’officier supérieur. Pendant les quatre semaines, il s’agit fondamentalement de rappeler aux hommes les connaissances élémentaires en matière de combat. « Par exemple, leur rappeler la règle d’or du combat qui est de tout faire pour sauver son compagnon d’arme blessé sur le champ de bataille», explique le colonel Traoré.

CERTIFICATION – Au cours de la préparation opérationnelle avant  le déploiement, les militaires sont entrainés à riposter en cas d’embuscade ou d’attaque complexe. Ils apprennent, aussi, les techniques de premiers soins aux blessés ou comment maîtriser totalement l’ennemi. «Chacun de ces soldats a fait au moins trois engagements. Ils ont connu des embuscades, des attaques complexes dirigées contre leurs emprises. Donc, pendant cette séance, les expériences sont mises ensemble pour le prochain engagement », poursuit le colonel Traoré.

« La préparation opérationnelle avant le déploiement est une directive du haut commandement à une unité avant son engagement sur le théâtre d’opération. A l’issue de cette préparation, il y a une mission de contrôle de l’Armée de terre qui vient voir si les normes sont respectées avant le déploiement des troupes au front. Ensuite, il y a une équipe de l’état-major général des armées qui vient pour la certification de l’unité. Sans cette certification, l’unité ne sera pas engagée au front », nous explique notre interlocuteur. « C’est pour vous dire que la préparation opérationnelle avant le déploiement est essentielle en cas de chaque nouvel engagement sur le front», indique le colonel Traoré.

L’adjudant-chef Adama Keita de la Prévôté fait partie de l’unité en cours de préparation pour prendre la relève des frères d’armes se trouvant à Boni (Centre) depuis six mois. Son travail au front est d’enquêter sur les suspects interpellés au front avant leur éventuelle remise aux services compétents de la justice. Il enquête, également, sur les cas de violation des droits de l’Homme sur le théâtre d’opération. «Pendant la préparation opérationnelle avant le déploiement, on nous rappelle les principes fondamentaux de la guerre, à savoir comment se comporter, se déplacer ou communiquer sur le front», confie le gendarme. 

Le sergent-chef Ousmane Dagnon de l’Armée de terre de la même unité se dit plus que jamais engagé à monter au front pour que notre pays soit débarrassé de tous les ennemis de la paix. «En tant que soldat, je suis prêt au déploiement pour que le Mali retrouve la paix et la sérénité, pour que nos populations dans les campagnes puissent reprendre une vie normale. Nous allons à Boni pour neutraliser l’ennemi et protéger les populations et leurs biens. Nous avons reçu, aujourd’hui, l’équipement nécessaire pour bien accomplir cette mission», assure le sous-officier d’une trentaine d’années.

La séance préparatoire des soldats avant leur déploiement sur le théâtre d’opération dure des heures dans la journée. Les entrainements physiques s’enchainent au rythme imposé par les instructeurs maliens et leurs homologues de la mission militaire européenne de formation (EUTM). Aujourd’hui, les braves soldats se disent physiquement et moralement réarmés pour croiser le fer avec les groupes armés terroristes (GAT) qui sont désormais en débandade dans la Région de Mopti.

Envoyés spéciaux

Madiba KEÏTA

Oumar DIOP