Pour sortir l’unité industrielle des difficultés, un plan de relance a été approuvé en novembre 2022. Désormais, l’État détient seul l’ensemble du capital

Bamako, 31 mai (AMAP) Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, s’est rendu, lundi, à l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP), située dans la Zone industrielle de Bamako, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de relance de cette société et pour constater les conditions de travail du personnel.

L’UMPP, qui était une fierté nationale dans les années de cogestion avec les partenaires chinois, vit en ce moment des jours difficiles. L’avenir de cette unité de production tombée dans le giron du ministère de l’Industrie et du Commerce doit être repensé. C’est pourquoi, le gouvernement a approuvé en Conseil des ministres du 18 novembre 2022, un plan de relance tout en décidant de revenir sur l’ouverture de son capital.

«J’ai vu une unité industrielle où les travailleurs sont suffisamment engagés au maintien de l’unité en marche. Le gouvernement va continuer à soutenir l’UMPP pour être encore plus moderne en remplissant les attentes des populations maliennes», a assuré le ministre à la fin de sa visite.

Le visiteur, guidé par l’ancien directeur général par intérim de l’usine, le Pr Alou Amadou Keïta, s’est rendu à la section sirop où, plusieurs machines de production de médicaments sont à l’arrêt. Même constat au niveau de la section pommade, de la chaîne de comprimés et de la division contrôle laboratoire. Au niveau de la chaîne des pesées, quelques machines tournent à faible régime.

L’usine est confrontée à un manque de ressources financières, mais aussi à la vétusté des outils de production et à un énorme passif. Ces difficultés doivent trouver leurs solutions dans le plan de relance.

Mahmoud Ould Mohamed a souligné que les dépenses du Mali, en termes d’achats et d’importation de produits pharmaceutiques, sont énormes. D’où l’importance de cette usine qui « apparaît comme un facteur économique de notre souveraineté. »

Il a aussi promis que « dans un ou deux ans, cette fabrique de médicaments sera remise à flot et répondra aux standards internationaux. » Des efforts seront aussi accomplis dans ce sens.

Aujourd’hui, l’UMPP ne réalise que trois formes pharmaceutiques sur trois lignes de production. Alors qu’elle réalisait sur ses quatre chaînes de production, cinq formes pharmaceutiques pour une gamme de 33 produits présentés en Dénomination commune internationale (DCI). Vingt huit de ces 33 produits figurent sur la liste nationale des médicaments essentiels.

L’UMPP a touché le fond quand l’État a autorisé en 1999, dans le cadre de son désengagement du secteur industriel, l’ouverture de son capital. Depuis, il y a eu une diminution de sa capacité de production consécutive à des difficultés.

Pour la commission santé du Conseil national de Transition (CNT), ces difficultés sont liées à la non-commercialisation de certaines molécules, au retrait de la chloroquine dans le schéma thérapeutique, à l’insuffisance du personnel (49 agents actuels contre un effectif de 80 agents souhaités). Mais, aussi, des équipements obsolètes et des dettes évaluées au 31 décembre 2020 à 2,19 milliards de Fcfa. S’y ajoute un problème juridique qui remet en cause l’existence de l’UMPP en tant que société de droit malien.

La mise en œuvre du plan de relance nécessite pour l’État malien de prendre des mesures législatives et règlementaires visant notamment à faire de l’UMPP, une société d’Etat et à étendre son objet afin qu’elle soit plus compétitive.

C’est ainsi que le CNT a adopté, le 18 mai dernier, la loi portant création de la société d’État dénommée «Usine malienne de produits pharmaceutiques». L’UMPP retrouve ainsi son statut initial.

Elle était une société d’État à sa création en février 1989, avec un capital de 2,55 milliards de Fcfa et entièrement souscrit par l’Etat.

FC/MD (AMAP)