Bamako, 10 Déc (AMAP) Le comité syndical de la Société des mines d’or de Syama (SOMISY), dans la Région de Sikasso (Sud), a exprimé, mercredi, son inquiétude face à la décision de la direction générale de l’entreprise de licencier 90 travailleurs maliens, à partir du 14 décembre prochain, en raison de difficultés économiques liées à la Covid-19.
Le comité syndical observe une grève de 5 jours, depuis le 7 décembre dernier pour dénoncer ce que le secrétaire général du comité syndical de la SOMISY, N’Fa Doumbia, a qualifié de « méchanceté » de l’administration de l’entreprise.
Dans sa déclaration préliminaire, lors d’une conférence de presse à la Bourse du travail, le secrétaire général du comité syndical de la SOMISY, N’Fa Doumbia juge d’« abusive » cette décision.
Les travailleurs exigent le retour effectif et progressif des employés nationaux sur le site, le respect de la liberté syndicale, le droit de grève, l’implication, la prise en compte de l’avis du syndicat dans toutes les décisions concernant les travailleurs.
Faisant la genèse de la situation et M. Doumbia a relaté les péripéties des négociations avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) sur la question. Et de rappeler que les années 2015 à 2017 ont été très agitées avec des débrayages de travailleurs pour réclamer de meilleures conditions de vie. Ils revendiquaient le rétablissement de l’Assurance maladie de 80 à 100%, l’instauration de la prime de rendement, la formation professionnelle, la mise en place d’un plan social pour les travailleurs licenciés pour des motifs économiques au niveau du bureau de Bamako.
Une entente était intervenue entre la direction et les travailleurs sur l’arrêt de la vente parallèle des avaries par la direction, l’augmentation des salaires, de certaines primes de risque et de logement et l’octroi des fûts de 1.000 et de 200 litres aux travailleurs.
Nonobstant ces accords de principe, l’administration de la SOMISY a maintenu son plan de licenciement. C’est ainsi que le comité syndical a déposé un préavis de grève de 5 jours, le 18 novembre 2020, demandant l’annulation de la décision de licenciement.
En dépit de la menace de débrayage, la direction générale de la SOMISY n’a pas bougé d’un iota dans sa décision de réduire le personnel. « Des notifications de licenciement ont été transmises, parfois, dans des conditions pathétiques comme le cas de Mamadou Sanogo, un agent malade qui a reçu sa notification de licenciement sur son lit d’hôpital, avant de décéder quelques jours après », a déploré N’Fa Doumbia.
« Les employés sont décidés à poursuivre leur action par des méthodes et procédures légales. Toute résistance ou opposition à cette action ne fera que renforcer notre détermination », a-t-il prévenu.
Après avoir souligné que les travailleurs sont ouverts au dialogue social pour la satisfaction de leurs revendications, le secrétaire général du comité syndical de la SOMISY, a aussi appelé les autorités de la Transition, notamment le président Bah N’Daw, afin qu’elles s’impliquent auprès de l’entreprise afin qu’elle renonce à sa décision de licenciement.
La SOMISY, qui existe depuis 1990, emploie près de 2.000 travailleurs, dont près de 650 Maliens.
Selon N’Fa Doumbia, au cours du premier semestre de l’année, l’entreprise a généré 36 millions de dollars, soit environ 18 milliards de Fcfa de bénéfices. Et le syndicat de la SOMISY, « dans sa lutte pour de meilleures conditions de vie des travailleurs », a obtenu une augmentation entre 200 à 400.000 Fcfa sur les salaires du personnel
SYW/MD (AMAP)