Bamako, 22 mar (AMAP) Les stratégies pour une paix durable sont au cœur d’un séminaire international organisé, à Bamako, au Mali, par l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye (EMP-AB) dont l’objectif est d’approfondir les réflexions sur les mécanismes du dialogue interculturel et interreligieux afin d’actionner les leviers à mettre à contribution dans les stratégies et pistes de solution pour une paix durable au Sahel.

Le continent africain a toujours été une terre de rencontres, de brassage et d’interpénétration où diverses communautés ethnolinguistiques et religieuses ont vécu dans une symbiose parfaite, partageant un héritage commun.

Paradoxalement, depuis des décennies, les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad etc.) sont le théâtre d’une crise sans précédent, marquée par des évènements tragiques et funestes qui ont répandent la terreur et sème la psychose.

Malgré les efforts des gouvernements respectifs appuyés par la communauté internationale, des conflits intra et intercommunautaires persistent et continuent d’endeuiller les populations, mettant en mal le vivre ensemble dans la région.

C’est en réponse à cette situation que l’EMP-ABB organise, depuis mardi, dans ses locaux, un séminaire international de haut niveau, de trois jours, sur le thème : « dialogue interculturel et interreligieux : quelles stratégies pour une paix durable au Sahel ?»

Pour le directeur de l’EMP, le colonel Souleymane Sangaré, nos cultures et nos cultes portent les ressorts de la paix. «Ils portent le ferment de l’amour du prochain, les voix de la tolérance et du pardon», a déclaré le colonel Sangaré. Cela est d’autant plus vrai que pendant des siècles et chaque fois que cela est nécessaire, « nous avons su trouver les équilibres pour vivre les uns à côté des autres, en étant riches de nos différences et de notre diversité », a-t-il rappelé. Avant d’inviter les participants à interroger la façon dont ces vertus peuvent être employées pour retrouver la paix dans le Sahel pour nos communautés et nos pays.

D’après le directeur de l’EMP, il urge, « en ces moments de crises profondes dans nos différents pays, de recourir aux mécanismes endogènes de pacification. Mais, aussi, aux valeurs qui nous sont chères pour faire face aux nouvelles formes de menace à notre survie. »

De son côté, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a souligné que nos ancêtres ont mieux réussi le brassage ethnique et le dialogue interculturel qui nous permet, aujourd’hui, de respirer un air sociétal sain.

Pour lui, le dialogue interculturel est une arme séculaire de prévention et de résolution des conflits dans notre pays. « Il est, aussi, source d’initiatives pour réconcilier les cœurs, consolider la cohésion sociale, la solidarité et la paix, gage d’un développement harmonieux et durable », a indiqué M. Guindo.

Pour sa part, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le colonel-major, Ismaël Wagué, qui a présidé, il a dit que le but du dialogue interculturel et interreligieux est de détruire les préjugés qui peuvent exister. Il s’agit également d’apprendre à mieux connaitre les personnes ayant des convictions différentes des nôtres pour créer du lien social. « L’objectif final étant de permettre à des personnes de convictions différentes de vivre ensemble dans une même société. Cette démarche est en réalité le complément social indispensable à la laïcité», a estimé le ministre Wagué. Pour lui, toutes les religions et cultures ont un rôle important à jouer pour maintenir la paix et la réconciliation.

Plusieurs membres du corps diplomatique étaient présents à l’ouverture des travaux.

BD/MD (AMAP)