Rapport trimestriel du Secrétaire général de l’ONU sur le Mali : Le mémorandum -réponse de Bamako

Le ministre Diop lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU (Archives)

Bamako, 16 juin (AMAP) La stabilité durable du Mali passe nécessairement par les réformes politiques et institutionnelles recommandées dans le cadre des Assises nationales de la refondation (ANR), ont indiqué les autorités de Bamako, en réaction au Rapport trimestriel du Secrétaire général de l’ONU sur le pays.

Après avoir pris connaissance du rapport trimestriel d’Antonio Guterrez, couvrant la période du 31 mars au 1er juin 2023, le Mali dans son mémorandum, met en exergue les reformes en cours, y compris l’organisation, le 18 juin 2023, du référendum constitutionnel,

Ces reformes « saluées par le Secrétaire général » comme participant de « la volonté du Gouvernement et des Maliens de refonder le Mali et d’en faire un pays stable et prospère. »

Dans une note qu’elle a publiée, la diplomatie malienne indique que « les opérations en cours, de sécurisation des personnes, de leurs biens et de stabilisation du territoire national, menées de manière autonome par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du Mali dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, contribueront à renforcer les acquis des dividendes de la paix en faveur des populations ».

Le document poursuit, de façon plus générale, poursuit, que le Gouvernement note, par endroit, que le rapport onusien « évoque des faits antérieurs à la période sous examen et qui, dans certains cas, étaient mentionnés dans des précédents rapports. »

« Cette approche interroge sur la pertinence de tels rappels, particulièrement lorsqu’ils tendent, dans l’ensemble, à dépeindre une situation sécuritaire qui ne reflète pas la réalité », fait remarquer le document de Bamako.

En outre, le Mali déplore le constat que « le rapport ne valorise pas les résultats obtenus par des FDS dans la lutte contre le terrorisme. Cependant l’accent est plutôt mis sur les activités des Groupes armés terroristes (GAT) ».

Les autorités maliennes se félicitent, tout de même, que le Secrétaire général mette en exergue les avancées majeures enregistrées dans le domaine des réformes politiques, notamment l’adoption consensuelle de la Loi électorale et de six (6) lois sur la réorganisation territoriale, la mise en place de la carte d’identité nationale biométrique, l’installation de l’Agence indépendante pour la gestion des élections (AIGE), y compris ses coordinations régionales, locales et dans les ambassades et consulats du Mali.

« Tenant compte des réalités actuelles et des aspirations profondes du peuple malien, le Gouvernement de transition s’attèle à l’organisation réussie du scrutin référendaire, prévu le 18 juin 2023. Le bon déroulement du processus de vulgarisation du projet de nouvelle Constitution et la campagne festive y relative augurent un scrutin référendaire apaisé et crédible » écrit Bamako.

Sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger le Mali partage la préoccupation du Secrétaire général concernant « le retard accusé dans le processus de paix, dû, en ce qui concerne le récent blocage des travaux, à la décision unilatérale de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi de l’Accord. »

Malgré ces défis, le Gouvernement malien se dit « engagé à poursuivre la mise en œuvre efficiente de l’Accord, notamment avec les Mouvements de l’Inclusivité, également signataires de l’Accord. »

Les autorités maliennes veulent comme preuve de leur engagement constructif « la visite à Kidal, le 14 mai 2023, du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé du suivi de la mise en œuvre de l’Accord, (Ndlr, le colonel-major Ismaïl Wagué) dans le but de renforcer la confiance entre les parties et faciliter la reprise des travaux du Comité de suivi de l’Accord (CSA) ».

Sur la question des droits de l’Homme, le Gouvernement « rejette vigoureusement et intégralement les conclusions du rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. »

« Signe du caractère pour le moins tendancieux (de ce) rapport, de nombreux acteurs, principalement les populations ayant vécu les évènements de Moura, et des organisations de la société civile, donc indépendantes du Gouvernement, ont démenti les accusations portées » retorquent les autorités de la Transition au Mali.

Le Gouvernement « réitère encore une fois son appel en faveur d’un traitement impartial de la question des droits de l’homme (…) afin d’éviter de telles situations regrettables et préjudiciables à la confiance des Etats membres vis-à-vis d’une Organisation dont l’objectif premier est d’aider ses membres à surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés. »

Pour le Mali, une chose est constante : « le Gouvernement continuera d’œuvrer pour la protection et la promotion des droits de l’homme et conformément aux valeurs ancestrales humanistes contenues dans la Charte de Kurunkanfuga de 1236, tout en réitérant son opposition ferme à toute tentative d’instrumentalisation de la question à des fins politiques. »

Le Mali « adhère à l’analyse du Secrétaire général 9de l’ONU) selon laquelle le statu quo n’est pas tenable » Le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop fera entendre à l’ONU cette position en plaidant pour la paix, le respect de la souveraineté, la réconciliation nationale et le développement.

AC/MD (AMAP)