Au cours de leur séjour les experts brésiliens analyseront la qualité et la capacité des outils industriels des sociétés Sukala et NSukala

Bamako, 17 janv (AMAP) Une délégation d’experts brésiliens séjourne, depuis mardi, au Mali, pour une semaine, afin d’explorer les perspectives de renouveau dans le secteur sucrier au Mali,  a constaté l’AMAP sur place.

Dans le cadre de cette visite, à l’initiative du ministère de l’Industrie et du Commerce, le département en charge de l’Industrie a organisé dans ses locaux, une réunion de cabinet élargie à la mission d’études des experts brésiliens, en présence de l’ambassadeur du Brésil au Mali, Miguel Griesbach de Perira Franco, du chef de la mission brésilienne, Ricardo Soares De Arruda Pinto et du consultant, Adama N. Diarra.

Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, qui a dirigé les travaux, le Mali connaît un déficit en sucre depuis les indépendances. «Le déficit sucrier est structurel. Mais, nous avons toujours apporté une réponse conjoncturelle par le biais d’importations et d’exonérations », a estimé M. Diallo.

Expliquant que la mission du jour consacre le démarrage de la vision du gouvernement à moyen et à long terme pour apporter une réponse structurelle au déficit structurel du sucre dans notre pays. « C’est pourquoi, nous avons estimé faire appel aux experts brésiliens », a-t-il expliqué.

Et de justifier que le Brésil, premier producteur mondial de sucre, possède une expertise avérée tant dans la technologie que dans la production sucrière.

Il a dit que les experts brésiliens ont été sollicités pour deux missions cruciales qui permettront de concevoir une stratégie à moyen et long terme, garantissant notre capacité à assurer l’autosuffisance du Mali en sucre.

Le ministre Diallo a révélé que la mission va premièrement procéder à une évaluation des performances industrielles de Sukalla et N’Sukalla. Il s’agit, selon lui, de déterminer le maximum de production de sucre que le Mali peut attendre de ces deux unités industrielles, actuellement limitées à 100.000 tonnes.

Il a, aussi, souligné que l’état des installations industrielles et des équipements sera évalué avec précision et les réelles possibilités de production maximale de sucre définies au niveau de ces deux unités industrielles.

Pour lui, à partir de cette évaluation de l’outil industriel, différents scénarios pourront se présenter à son département. «En fonction de chaque scénario qui se dégagera, nous apporterons des réponses et des ajustements pour pouvoir atteindre notre objectif, qui est d’assurer l’autosuffisance de notre pays en sucre en produisant entre 300 000 et 400 000 tonnes voire 500.000 tonnes par an», a affirmé Moussa Alassane Diallo, soulignant que l’objectif ultime est de devenir un pays producteur de sucre pour garantir notre autosuffisance et devenir un exportateur net de cette denrée.

En outre, le ministre Diallo a confié que la deuxième étape de la mission consiste à préparer une étude sur la base des aménagements de nos terres. « Il s’agira, a-t-il expliqué, de savoir la superficie à aménager pour parvenir à produire jusqu’à 500 000 tonnes de sucre. Et de connaître les techniques culturales qu’il faut promouvoir pour maximiser les rendements sur la base des aménagements. »

«Troisièmement, sur la base de l’aménagement des terres et des techniques culturales, nous allons voir les rendements qu’on peut attendre sur la base de l’introduction des variétés culturales», a-t-il dit, ajoutant qu’une fois ces deux études menées, «il nous appartiendra d’organiser et de planifier toutes les mesures financières et techniques pour élaborer un dossier».

Le Brésil, renommé comme l’un des principaux producteurs mondiaux de sucre, tire sa prééminence de l’excellence de sa production de sucre de canne. Cette expertise a conduit à la sélection du Mali comme destination pour une mission d’évaluation approfondie.

Les évaluations de l’équipe d’experts seront cruciales pour envisager une relance stratégique et engager un changement structurel dans la dynamique actuelle du secteur sucrier au Mali.

Au cours de leur séjour, les experts brésiliens auront des séances de travail avec les autorités, les représentants des deux unités, ainsi qu’avec des acteurs clés du secteur.

L’ambassadeur du Brésil au Mali, Miguel Griesbach de Perira Franco, a assuré que ces experts sont bien qualifiés. Le diplomate brésilien a fait savoir que son service est prêt à suivre les conclusions de cette mission, et que son pays va rester aux côtés du Mali pour qu’il soit capable d’atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire. Pour cela, il a souhaité que cette initiative soit élargie au maïs et au soja.

Auparavant, la délégation a rencontré le ministre de l’Économie et des Finance, Alousséni Sanou à huit clos. Rien n’a filtré de cette rencontre.

AG/MD (AMAP)