Bamako, 13 octobre (AMAP) Le nouveau vaccin R 21Matrix M a été approuvé en ce début de mois d’octobre par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre le paludisme, a appris l’AMAP de source officielle.
L’information a été donnée jeudi, par les représentants du département en charge de la Santé, du Programme National de lutte contre le Paludisme et des chercheurs, au cours d’une journée d’échange à l’Hôtel de l’Amitié.
La cérémonie s’est déroulée en présence de la représentante du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Youma Sall, d’une représentante de l’OMS, Tako Ballo, de la directrice du PNLP, le médecin colonel Aissata Koné, le représentant du Malaria research and traning center (MRTC), Pr Alassane Dicko et de nombreux hommes de médias.
On pouvait déjà lire sur une géante banderole dans la salle « Partenaires Techniques et financiers, le paludisme est une maladie évitable et curable, zéro palu est possible, donc engageoans – nous pour l’atteinte de cet objectif d’ici la fin 2030 »
Après l’ouverture de la séance par la représentante du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Youma Sall qui s’est réjouie des résultats obtenus dans la lutte contre le paludisme et les efforts des autorités, Pr Dicko a expliqué dans sa présentation que ce deuxième vaccin qui vient d’être homologué par l’OMS après le RTS, S, a été mis au point par l’Université d’Oxford au Royaume Uni par le Pr Adrian Hill.
Après les essais de la phase 3 du vaccin pour mesurer son efficacité et sa tolérance, il a été recommandé par l’OMS le 2 octobre dernier. L’Organisation onusienne a indiqué que les données ont montré une efficacité élevée lorsque le vaccin est administré juste avant la haute saison et une bonne efficacité lorsqu’il est inoculé selon un calendrier basé sur l’âge. Le vaccin a un fort impact en termes de santé publique dans un large éventail de contexte de transmission du paludisme, y compris lorsque celle-ci est faible.
Pr Dicko a par ailleurs précisé que l’essai s’est déroulé au Burkina Faso, au Kenya, en Tanzanie et au Mali. Dans notre pays, l’essai s’est déroulé à Bougouni sur 4.800 enfants de 5 à 36 mois. Pour ce faire, deux schémas de vaccination ont été utilisés : (schémas saisonnier et standard). Sur l’ensemble des sites, le vaccin a prouvé une efficacité de 73% chez les enfants de 5 à 36 mois. Quand la transmission est saisonnière, l’efficacité est de 75% chez les enfants de 5 à 36 mois et 67% quand la transmission est standard.
Au Mali, c’est 80% chez les enfants de 5 à 36 mois, 89% chez les enfants de 5 à 17 mois, et 77% chez les enfants de 18 à 36 mois. C’est pourquoi, le Pr Alassane Dicko a déclaré que notre pays a toutes les raisons de trouver ce vaccin et de le mettre en œuvre.
La représentante de l’OMS, Tako Ballo a, pour ce qui la concerne invité le Mali à se positionner par rapport à l’acquisition de ce vaccin. Elle a également invité les journalistes à faire une sensibilisation positive autour dudit vaccin.
Pour sa part, la représentante du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Youma Sall a soutenu que son département ne ménagera aucun effort pour accompagner le processus d’implémentation de la vaccination contre le paludisme à travers les deux vaccins.
Pour elle, notre pays, à travers le PNLP, la direction générale de l’immunisation et autres, s’est lancé dans la dynamique d’introduction à partir de 2024 du vaccin RTS, S dans le Programme élargi de vaccination, ciblant prioritairement les districts sanitaires à fortes transmission. Dans cette mouvance, ajoutera-t-elle, cette homologation du nouveau vaccin R21 Matrix,M est une grande opportunité qui s’offre à nous pour combler le gap des besoins de couverture de la totalité des cibles.
Elle a, par ailleurs rappeler que face à la problématique du paludisme la lutte a été placée parmi les priorités de son département. Et la recherche en est un élément essentiel, car la prise de décision est guidée et éclairée par ses résultats. C’est pourquoi, elle est au cœur des interventions, des différents plans stratégiques de lutte contre le paludisme, a souligné Dr Youma Sall.
Au cours des échanges, la directrice du Programme National de lutte contre le Paludisme, Médecin Colonel Aïssata Koné a présenté « La Problématique et les défis contre le Paludisme au Mali ».
Kader MAIGA (AMAP)