Bamako, 29 juin (AMAP) Le ministère malien de l’Education nationale a invité les journalistes et tous les acteurs de l’école à se mobiliser pour aider le département à combattre les faux sujets, les fuites de sujets et la fraude massive, communément appelés les les 3 F, dans le milieu scolaire.

 «Notre système éducatif est confronté à d’énormes défis. Nos examens scolaires sont toujours entachés d’irrégularités. Ces mauvaises pratiques ne nous honorent pas. Chacun à son niveau peut jouer un rôle, apporter sa pierre à la construction de l’édifice afin de contribuer à juguler ces maux », a déclaré, le weekend-dernier, la ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane. 

Mme Sidibé, qui ouvrait une session d’échanges de son département avec les journalistes sur la moralisation des examens de fin d’année scolaire 2021-2022, a ajouté que « le rôle de la presse nationale est très pertinent pour combattre les 3 F ». 

Les examens de fin d’années ont commence par le  Certificat d’aptitude professionnelle (CAP),  le Diplôme d’études fondamentales (DEF), dont les épreuves s’achèvent (Ndelr aujourd’hui, mercredi). Les Brevets de techniciens (BT1 et 2) et le Baccalauréat  suivront.

Par définition, on parle de fuite de sujets, c’est quand un sujet d’examen est mis ou traine sur la place publique. Les faux sujets sont des sujets d’examen qui ne sont pas les vrais . Certains individus mal intentionnés les utilisent pour tromper les candidats aux examens, les parents d’élèves ou pour nuire aux autorités compétentes. Quant à la fraude massive, elle concerne toute tentative de tricher lors des examens. 

Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Kinane Ag Gadéda, a fustigé le fait que les acteurs de l’école (enseignants, élèves et parents d’élèves) sont à  la base de la fraude. «Et au finish, ce sont les élèves qui perdent, car nous avons de plus en plus des ressources humaines médiocres, mal formées, incapables de réfléchir, de construire, d’innover et de conduire le développement de notre pays», a-t-il déploré,

Kinane Ag Gadéda a ajouté que le phénomène s’étend à tous les ordres d’enseignement. 

La surveillance sur des réseaux sociaux, la sensibilisation et l’information des acteurs et la collaboration avec les journalistes sont les mécanismes initiés par le département pour contrôler les mauvaises pratiques lors des examens.

« Dans le cadre de la lutte contre la fraude, il arrive que le département achète des sujets pour s’assurer qu’il s’agit bien des faux », a révélé le secrétaire général, ajoutant que cette méthode permet de retirer les faux sujets du circuit parallèle et de traquer les fraudeurs. 

Le tout nouveau directeur du Centre national des examens et des concours de l’Éducation (CNECE), Mahamadou Kéïta, a déploré, lui aussi, le fait que les produits qui sortent de nos écoles, à cause de ces phénomènes, n’arrivent pas à trouver leur voie sur le marché de l’emploi.

A titre d’exemple, lors du denier concours d’entrée à la Fonction publique de l’Etat, des postes sont restés vacants faute de candidats capables d’obtenir les moyennes requises. « Ce qui dénote du faible niveau de nos diplômés », a-t-il argumenté. 

«L’année dernière, nous avons pu contrer au moins 90% des mauvaises pratiques. Il est dommage que certains cadres de l’administration scolaire et des acteurs de l’école soient à la base de ces mauvais comportements répréhensibles», a fustigé Mme Sidibé Dédéou Ousmane tout en promettant que, cette année, le département ne lésinera pas sur les moyens pour la moralisation des examens. 

La ministre a, ensuite, martelé que tout candidat qui sera surpris avec un téléphone dans un centre ou une salle d’examen sera définitivement privé de son téléphone portable. « Le candidat en question et ses complices (surveillants ou parents) seront punis, conformément au règlement intérieur des examens et aux dispositions du Code de procédure pénale », a averti la ministre de l’Éducation nationale. 

Outre les journalistes, les cadres du ministère de l’Éducation nationale, les responsables des syndicats d’enseignants, du bureau de Coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) et les promoteurs d’écoles privées étaient présents à cette rencontre qui était une première.

SYW/MD (AMAP)