Les adjudications d’oeuvres africaines à plus de 100 000 dollars, environ 55 milliards de Fcfa, voire supérieure au million de dollars, ne sont plus si rares

Bamako, 14 avr (AMAP)L’art contemporain africain est devenu incontournable sur le Marché de l’art global : tandis que les sociétés de ventes Piasa, Artcurial, Bonhams ou Sotheby’s lui consacrent des sessions dédiées, Christie’s et Phillips recherchent, constamment, des œuvres d’artistes africains pour alimenter leurs ventes généralistes d’art contemporain dont les coups de marteau retentissent à travers toute la planète, selon Artprice.

L’enjeu devient conséquent pour ces acteurs du marché qui, en plus de constater un élargissement considérable de leur clientèle, voient s’accélérer les transactions haut de gamme.

Les adjudications à plus de 100 000 dollars, environ 55 milliards de Fcfa, voire supérieure au million de dollars, ne sont plus si rares. Cette dynamique des prix incite l’ouverture du marché à de nouveaux artistes africains. L’offre ne cesse donc de s’élargir, avec un record de plus de 2 700 œuvres d’artistes africains vendues aux enchères en 2022 : presque deux fois plus qu’avant la pandémie de la Covid-19.

En outre, les collectionneurs du continent africain et les Français fidèles et actifs depuis longtemps, les acheteurs se manifestent de plus en plus fermement depuis le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Asie.

Rappelons à ce propos qu’en mars 2022, le fameux artiste ghanéen de 38 ans, Amoako Boafo, vendait à Shanghai, sous la direction de Christie’s, sa toile « Orange shirt » (2019) à plus de 1,3 million de dollars, environ 650 millions de Fcfa.

La réussite de cette première vente réalisée en Chine continentale illustre combien les artistes africains célèbres sont désormais attendus de ce côté du globe. Cet élargissement géographique de l’offre et la croissance perpétuelle du nombre de collectionneurs consolident la place de l’art contemporain africain sur le Marché de l’art global.

Les acteurs anglo-saxons exploitent, quant à eux, de plus en plus, la demande en art contemporain africain. Phillips, qui a initié la flambée des prix de Amoako Boafa (1984), en présentant sa première toile aux enchère en 2020 (The Lemon Bathing Suit vendue 881 000$), a fait découvrir à son réseau de collectionneurs de nouveaux artistes ghanéens à travers une exposition-vente dédiée tenue à Londres, en février 2022.

Christie’s et Sotheby’s se livrent à une véritable course aux records en termes de prix. Citons les 2,19m$ obtenus pour Toyin Ojih Odutola chez Sotheby’s, en novembre 2021 ou les 4,47m$ pour une toile de Njideka Akunyili Crosby chez Christie’s, en novembre 2022.

Les adjudications les plus puissantes ne proviennent donc ni de Paris, ni de Marrakech mais de New York, tandis que le marché commence à battre son plein à Hong Kong où la maison de ventes chinoise, Holly International, remporte deux nouveaux records d’artistes : celui de l’artiste ghanéen Isshaq Ismail avec 341 000$ pour « Epoch 1 » décrochés fin juillet 202, et celui du peintre ivoirien, Aboudia Diarrassouba, avec 614 000$ enregistrés, fin novembre, pour une toile de quatre mètres intitulée « Jeux d’enfants ».

Ces records hongkongais ont bousculé le classement des 500 artistes des plus performants de l’année 2022, dans lequel se distinguent quatre artistes contemporains africains. En premier lieu, Aboudia se hisse à la 128e position grâce à un saisissant produit de ventes dépassant les 15,6m$ aux enchères puis, arrive Isshaq Ismail avec la 352e performance mondiale établie à 5 millions de dollars annuel (un succès fulgurant qui le propulse devant William Kentridge et Njideka Akunyili Crosby dont les produits de ventes annuels se hissent à 4,7 millions chacun).

YD/MD (AMAP)