Bamako, 23 mar (AMAP) Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le Mali, en 2022, se sont élevés à 913,4 milliards de Fcfa avec une hausse de 45% par rapport à 2021, qui sont de 493,8 milliards de Fcfa, a révélé, mecredi, le chef de la délégation ivoirienne, Abdoulaye Kouyaté, lors de l’ouverture, à Bamako, des travaux des experts, prélude à la tenue de la 4è session de la grande commission mixte de coopération.
Selon le chef de la délégation ivoirienne, ce bond qualitatif sans précédent fait du Mali, à ce jour, «le premier client mondial de la Côte d’Ivoire avec 909 milliards de Fcfa de marchandises vendues en 2022». Mais également l’un des plus gros fournisseurs de la Côte d’Ivoire au niveau mondial.
Abdoulaye Kouyaté a, par ailleurs, encouragé les deux parties « à aller encore plus loin en mettant en œuvre, de façon effective, les mécanismes garantissant la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le droit d’établissement. »
« Il s’agit, a-t-il expliqué, d’éliminer toute entrave à l’implantation des activités dans les milieux d’affaires nationaux entre les deux pays et de faciliter l’accès mutuel à leur marché respectif. »
«Il nous faudra. également envisager de nouveaux axes stratégiques en vue de renforcer notre coopération et insuffler une nouvelle dynamique aux relations entre nos deux pays», a exhorté M. Kouyaté. Cela est d’autant plus important que «dorénavant, cette relation se veut forte et durable pour faire face aux nombreux défis de l’heure que sont l’insécurité à nos frontières, la lutte contre la pauvreté, l’autosuffisance alimentaire…», a-t-il ajouté.
Pour sa part, le secrétaire général du département malien en charge des Affaires étrangères, Seydou Coulibaly, a insisté sur la nécessité pour les deux États et pour le bien-être de leurs populations « de promouvoir davantage la coopération en matière de consultations politiques et diplomatiques, d’administration, de défense, de sécurité, d’échanges économiques et commerciaux. » S’y ajoutent la promotion des investissements, les transports et les infrastructures, l’artisanat et le tourisme…
Pour M. Coulibaly, la conjoncture difficile liée à la crise économique et sécuritaire doit «nous inciter à davantage de concertations et de conjugaison de nos efforts afin de relever ensemble les défis qui nous assaillent».
Il a, ensuite, réaffirmé la volonté politique et la disponibilité des autorités maliennes de faire de la coopération avec la Côte d’Ivoire « une priorité, un partenariat gagnant-gagnant et un modèle de réussite. »
Seydou Coulibaly a espéré que des travaux sortiront de pertinentes recommandations pour consolider les acquis et dégager de nouvelles perspectives au profit de la paix, de la sécurité et pour le développement économique, social et culturel de nos deux pays.
La rencontre des experts prend fin ce jeudi. Cette rencontre des experts des deux a pour objectifs d’évaluer les conclusions et recommandations de la session précédente, qui s’est tenue en 2004, mesurer les progrès réalisés et les obstacles rencontrés et envisager ensemble de nouvelles perspectives.
Elle intervient après 19 ans d’hibernation marquée par de «récents malentendus» relatifs à l’affaire des 49 militaires ivoiriens, la coopération entre le Mali et la Côte d’Ivoire.
Cette réunion s’inscrit dans une dynamique de raffermissement et de diversification des relations de coopération qui lient les deux pays. Elle doit permettre aux deux parties de réaffirmer leur engagement et leur volonté de renforcer davantage les relations de coopération bilatérale en leur insufflant une nouvelle dynamique dans l’intérêt réciproque des deux pays. Remerciant les autorités maliennes pour l’accueil «chaleureux» qui a été réservé à sa délégation, Abdoulaye Kouyaté a espéré que « cette rencontre soit l’occasion de tourner définitivement la page de longues pauses dans une relation qui dispose pourtant de tous les leviers pour figurer au nombre des plus dynamiques dans l’histoire de la coopération Sud-Sud sur notre continent. »
La grande commission mixte de coopération Mali-Côte d’Ivoire a été créée en 1977 à Abidjan. Elle devrait se réunir tous les deux ans, alternativement entre les deux pays, afin de faire le point de la coopération bilatérale.
BD/MD (AMAP)