Tout le secteur de la construction a été affecté par cette flambée des prix

Bamako, 25 juin (AMAP) Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, et les acteurs du secteur du ciment ont convenu de ramener la tonne du ciment local à 95.000 Fcfa et 100.000 Fcfa pour le ciment importé, a appris l’AMAP, jeudi.

À l’issue d’une rencontre avec les importateurs, unités industrielles et distributeurs, pour trouver des mécanismes de stabilisation du prix du ciment sur le marché national, la réunion a décidé de ramener le prix indicatif plafond du ciment local à 87.000 Fcfa la tonne pour les commerçants et 95.000 Fcfa la tonne pour les consommateurs. Concernant le ciment importé, la réunion a convenu qu’à partir de ce vendredi, la tonne sera vendue aux consommateurs à 100.000 Fcfa.

« Le ministre, après les échanges avec les autorités sénégalaises, a pris l’engagement d’assurer l’approvisionnement correct du pays et la couverture du gap. Si cela est fait, à partir de lundi, le prix indicatif plafond du ciment importé reviendra aux consommateurs à 95.000 Fcfa», a annoncé  le directeur général de la concurrence et du commerce, Boukadary Doumbia, qui a participé à la rencontre.

Le prix du ciment, qui s’était envolé ces derniers jours, a amorcé une courbe descendante. De 5.250 Fcfa, le sac de 50 kg était vendu à 6.500 Fcfa, soit une augmentation de 1.250 Fcfa.

« Depuis bientôt quatre mois, on a assisté à une augmentation du prix du ciment sans savoir réellement pourquoi », confirme Yacouba Kanté, vendeur à Kabala. Il dit se souvenir qu’il n’y a pas longtemps, le sac de ciment était vendu à 4.500 Fcfa. Le détaillant rejette la responsabilité de la hausse du prix sur les importateurs qui, selon lui, augmenteraient les prix sans explication.

« Aujourd’hui, c’est tout le secteur de la construction qui se trouve affecté », confirme Ousmane Diarra, propriétaire d’un entrepôt de matériaux de construction. Selon lui, une nouvelle augmentation du prix du ciment n’est pas à écarter pour la simple raison que la demande est actuellement plus forte que l’offre.

L’entrepreneur en BTP, Moussa Coulibaly, explique que « le Mali est, aujourd’hui, en chantier et la grande partie du ciment consommée sur le marché local est importée du Sénégal ou de la Cote d’Ivoire ».

Sékouba Coulibaly est un grossiste en ciment. Les deux sociétés de production de ciment installées au Mali sont ses principaux fournisseurs (Ciments et Matériaux du Mali et Diamond Ciment). Il explique l’augmentation vertigineuse des prix, en grande partie, par la forte demande. Selon le grossiste, les coupures d’électricité intempestives ont impacté la capacité de production des usines de ciment au Mali.

Concernant l’importation, M. Coulibaly a dit que le Sénégal et la Côte d’Ivoire font également face aux mêmes problèmes. «Il y a une baisse de production de ciment dans ces pays voisins. Ce qui a amené les autorités sénégalaises et ivoiriennes à prioriser les besoins nationaux. Du coup, nos commerçants ne peuvent pas avoir la quantité qu’ils souhaitent importer», souligne-t-il

La flambée du prix du ciment a suscité la réaction de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA). « Le Mali a opté pour la liberté des prix et de concurrence. Cette situation permet aux opérateurs économiques de s’enrichir au détriment des consommateurs. Nous n’avons aucun moyen de faire pression, nous ne pouvons que dénoncer», a déploré Salimata Diarra, présidente de l’ASCOMA.

OS/MD (AMAP)