Bamako, 28 juil (AMAP) Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a assuré, mardi à Bamako, que son pays entretient un partenariat fécond et fructueux avec les Nations unies parce que le Mali abrite aujourd’hui, l’une des missions onusiennes les plus importantes du monde.
Abdoulaye Diop s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de la paix, Jean-Pierre Lacroix, en visite au Mali, un mois après le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
M. Diop a, ensuite, indiqué que la visite de M. Lacroix est « l’occasion de maintenir le dialogue et les échanges sur la meilleure façon d’aller vers une plus grande efficacité de ces missions au bénéfice des populations ». Mais aussi « pour pouvoir continuer à travailler avec les Nations unies dans le cadre de la franchise, de la sincérité, du respect mutuel et du respect de la souveraineté du Mali. »
Et le ministre Diop de préciser aussi que « les Nations unies sont présentes au Mali à la demande des autorités maliennes et que son pays souhaite continuer à travailler avec l’organisation internationale ». « Mais ce que le Mali souhaite, a insisté le chef de la diplomatie malienne, c’est que ce travail puisse se faire dans le respect de sa souveraineté et de ses choix politiques. »
Pour son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Mali n’est pas en guerre avec les Nations unies contrairement à ce que certains médias ont essayé de laisser croire. Toutefois, il reconnait que « la visite de Jean-Pierre Lacroix intervient dans un contexte particulier ».
Avec la délégation onusienne, Abdoulaye Diop a discuté du renouvellement du mandat de la MINUSMA et aussi des positions de principe que le Mali a affirmées par rapport à cette question notamment, les préoccupations exprimées concernant une espèce de politisation des droits de l’Homme.
TRANSPARENCE ET FIABILITÉ – Également, les échanges entre les deux parties ont porté sur la nécessité pour le gouvernement de donner son accord rapidement pour la rotation des contingents de la MINUSMA. Sur cette question, le ministre Diop a souhaité que dans les jours à venir, il y ait « très rapidement une réunion de coordination avec les Nations unies pour convenir des procédures et protocoles assurant la transparence et la fiabilité des mouvements des contingents comme ceux d’autres personnels onusiens ».
Il a précisé que le Mali ne met pas d’obstacles spécifiquement pour bloquer l’action de la MINUSMA. « Chaque fois que les autorités ont dû prendre des mesures, c’est qu’il y avait des opérations militaires en cours, des préoccupations de sécurité nationale et des besoins de coordination qui exigent de revoir un certain nombre de protocoles », a-t-il dit.
Concernant la question des droits de l’Homme, M. Diop a indiqué que le sujet a été longuement discuté avec la délégation onusienne. Pour lui, l »a protection des droits humains est consubstantielle à l’histoire et la culture maliennes ». « Cette question, a-t-il assuré, fait partie des priorités du gouvernement. Mais la préoccupation des autorités maliennes est de faire en sorte que cette question ne puisse pas être politisée. »
La question des 49 militaires ivoiriens a été aussi évoquée. A ce propos, le ministre Diop a salué l’effort de transparence des Nations unies en répondant à l’essentiel des questions posées par le gouvernement, apportant une part de lumière sur cette affaire. Toutefois, il a soutenu qu’il y a encore beaucoup de questions à élucider. A cet effet, il a annoncé une réunion, la semaine prochaine, pour travailler sur les rotations. Car pour lui, « il faut saisir ces incidents pour mettre de nouvelles bases. »
Jean-Pierre Lacroix, a quant à lui, rappelé qu’il y a une longue histoire entre le Mali et les Nations unies. « Une histoire qui inclut, de manière très visible, la participation du pays aux opérations de maintien de la paix ». Selon lui, le moment est propice pour mettre à profit la dynamique positive qui s’est installée ces dernières semaines, notamment la levée des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les différentes initiatives prises par les autorités comme le travail sur la loi électorale, la réforme de la Constitution, le renouvellement récent du mandat de la MINUSMA qui s’est accompagné d’une demande du Conseil de sécurité de procéder à une revue stratégique.
Pour le diplomate onusien, ce travail en commun consistera à définir, de manière claire, des objectifs partagés qui serviront au mieux la visée finale de la restauration complète de l’autorité de l’Etat. Selon lui, cette revue est une requête du Conseil de sécurité qui demande de venir avec des suggestions et des recommandations. Pour M. Lacroix, « le soutien et la bonne entente avec les autorités de la Transition sont essentiels et vitaux pour une opération de maintien de la paix ». Il a ajouté que « les discussions qui vont suivre, dans les prochains jours, représentent une phase initiale de ce travail ».
A son arrivée à Bamako, Jean-Pierre Lacroix a d’abord eu un tête-à-tête avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. C’est à l’issue de cette rencontre, suivie d’une séance de travail, que le secrétaire général adjoint aux opérations de la paix des Nations unies et le chef de la diplomatie malienne ont co-animé la conférence de presse.
DD/MD (AMAP)