Bamako, 12 avr (AMAP) Le gouvernement travaille à tout mettre en place pour gérer le processus de retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré, jeudi, à Bamako, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
Il s’agit surtout « d’œuvrer à mettre en exécution la stratégie définie par le gouvernement et le plan d’action nécessaire. Ce, en préservant les intérêts de notre pays », a dit Abdoulaye Diop, dans une interview accordée à la presse, à la fin de la première réunion ministérielle planchant sur le processus de retrait.
« C’est dans ce cadre que nous avons convoqué cette première réunion en concertation avec le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour pouvoir rassembler une vingtaine de membres du gouvernement qui sont concernés par la matière», a précisé M, Diop. Ajoutant que chacun avait fait part, avant la réunion, de l’impact de cette décision dans son secteur d’activités.
ÉVALUATION MINUTIEUSE – La rencontre a permis de faire une évaluation minutieuse de ces impacts et surtout de proposer un certain nombre d’actions afin de se préparer à remédier la situation. Selon le patron de la diplomatie malienne, il a été décidé de formaliser la structure en tant que Comité chargé de gérer le processus de retrait à deux niveaux : le premier étant ministériel comme ce fut le cas jeudi et un autre technique, c’est-à-dire celui d’évaluation et de suivi qui regardera dans tous les compartiments, entre autres, les dimensions politiques, sécuritaires, économiques et financières.
En réalité, le processus de retrait touche plusieurs questions comme la libre circulation des personnes et des biens, celles liées à l’intégration économique, à des organisations affiliées à la CEDEAO et au passeport. Tout comme des impacts financiers au niveau des pays.
Le ministre Abdoulaye Diop a soutenu, par ailleurs, qu’il s’agit d’évaluer ensemble les opportunités et les bénéfices politique et économique pour notre pays, même en termes de politique commerciale. « C’est l’ensemble de ces questions qui ont fait l’objet de discussions. Nos équipes techniques travailleront pour mettre en place ces éléments comme nous l’avons fait dans le cadre de la MINUSMA pour pouvoir identifier des actions concrètes et voir les moyens nécessaires au niveau du gouvernement », a-t-il commenté en indiquant que c’est une instance de concertation.
La sortie d’une organisation, comme cela a été le cas de la Grande Bretagne qui a quitté l’Union européenne (UE), impose des mécanismes très complexes. « Il y a des négociations très poussées sur des questions économiques, financières et autres. Donc, nos équipes sont prêtes pour engager ces discussions avec la CEDEAO afin de préserver un certain nombre d’acquis pour nos ressortissants…», a expliqué le ministre chargé des Affaires étrangères.
Selon lui, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde. Tout comme des avantages à garder pour les pays partenaires. « Notre pays a quitté la CEDEAO, mais nous restons géographiquement dans la zone Afrique de l’Ouest. Les États dans cet espace restent condamnés à travailler ensemble. Seulement, nous allons pouvoir développer d’autres mécanismes hors CEDEAO pour voir les choses soit au plan bilatéral, soit dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a soutenu le chef de la diplomatie malienne.
OD/MD (AMAP)