Kayes, 29 mai (AMAP) La direction régionale de la Santé et la direction régionale du développement social et de l’Economie solidaire de Kayes ont, en collaboration avec le gouvernorat, organisé, jeudi, une rencontre pour faire le bilan semestriel des activités de prévention et de lutte contre la maladie à coronavirus à Kayes et dans les autres cercles de la région.
Cette réunion, qui intervient après la découverte de 19 cas positifs sur le site du barrage hydroélectrique de Gouina, était présidée par le conseiller aux affaires économiques du gouverneur de la Région de Kayes, Adama Assagaidou Maiga.
Les travailleurs sur ce site ont tous été mis en congé. Le comité de crise a dépêché des missions d’évaluation sur le risque de propagation de la maladie dans ce village, tout comme dans la mine de Fekola (Kéniéba). Les services socio sanitaires de la région sont à pied d’œuvre pour retrouver les personnes contacts. Ils envisagent d’envoyer à nouveau des missions d’évaluation dans certaines localités pour limiter la propagation de la maladie.
« Nous avons reçu l’information sur l’existence des cas positifs contacts. Un congé de fête a été accordé aux employés du barrage. Les ouvriers qui ont eu des contacts avec les Chinois ont disparu dans la nature. Nous avons besoin du concours de tout le monde pour retrouver ces gens et assurer leur prise en charge, surtout que la plupart d’entre eux vivent dans la précarité », a souligné le directeur régional de la Santé de Kayes, Dr Cheick Tidiane Traoré.
Abondant dans le même sens, le conseiller aux affaires économiques du gouverneur a soutenu que la recherche des cas suspects est une affaire de tout le monde (autorités locales et traditionnelles, communicateurs traditionnels et médias).
Répondant à des critiques et observations sur le « non » respect des mesures barrières au niveau de certains établissements bancaires, Adama Assagaidou Maiga a invité les banques à s’inspirer de l’exemple d’une société de téléphonie qui a installé une tente devant ses bureaux afin d’aider sa clientèle à respecter les mesures barrières.
D’après l’exposé de Mme Sissoko Coumba Sacko de la direction régionale de la santé de Kayes, la région a enregistré 232 cas suspects dont 48 confirmés, 04 décès et 27 guéris. Parmi les cas positifs, figurent 06 agents de santé. Les services socio sanitaires ont identifié 618 contacts et 208 de ces personnes sont en cours de suivi.
Les 27 patients de la COVID-19, soit les trois-quarts de la Région, sont du Cercle de Kayes. Kéniéba, à travers la mine de Fekola, occupe la 2è place avec 19 et Kita complète le trio avec 6 cas. Les cas de décès sont très fréquents chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
Outre les cas de décès, la pandémie a eu comme conséquence la fermeture du Centre de santé de référence (CSRef) et une clinique de Kayes et de deux autres établissements à Kita.
Depuis l’apparition de la maladie, des actions de prévention et de riposte ont été menées, notamment la supervision des cordons sanitaires (postes frontaliers de Gogui (Nioro), Mahinamine (Kéniéba) et Diboli (Kayes). Mme Sissoko a souligné que le comité de crise a eu des rencontres avec les Partenaires techniques et financiers (PTF) basés dans la région. Ces partenaires, dont l’UNICEF, le PAM et World Vision et d’autres, appuient les autorités régionales et les services socio sanitaires dans la prise en charge des cas de la COVID-19.
Parmi ces actions de lutte et de prévention, on retient la distribution de kits de lavage à mains, la remise de 130 clés USB contenant des messages de sensibilisation en langues nationales aux transporteurs routiers. Il y a eu la formation de 45 formateurs et de 702 prestataires de santé et l’orientation de 276 Associations de santé communautaire (ASACO). 75 agents ont été formés sur le port et le retrait de la combinaison.
S’agissant de la prise en charge des cas suspects et des patients, un centre a été installé à l’Hôpital Fousseyni Daou de Kayes. Ce centre est animé par une quinzaine de médecins, 2 hygiénistes, 1 spécialiste en santé mentale, 12 infirmiers et 13 laborantins, sans oublier les manœuvres et les chauffeurs. Ici, le site d’isolement est équipé de 32 lits avec une possibilité d’extension. L’Hôpital Mère Enfant (futur hôpital privé) a été retenu comme site de réserve.
Cependant, les aires de santé sont confrontées à l’insuffisance d’équipements de prévention (combinaison, Thermo-Flash). Il y a aussi des difficultés dans l’acheminement des échantillons à Bamako et le retard dans l’obtention des résultats des tests.
Les équipes médicales envisagent d’envoyer d’autres missions d’évaluation à Fekola, Gouina, Gangoteri, Groundapé, Karaga, Kayes, Médine et Félou. Elles entendent mettre l’accent sur la campagne de vaccination et la sensibilisation, notamment sur les sites d’orpaillage, pour le respect des mesures barrières.
Le directeur régional du développement social et de l’économie solidaire, Dramane Coulibaly et son collègue Mamadou Diarra ont fait le point des dons faits par des PTF, des organisations et associations locales et des particuliers. Ils ont invité les populations à la prudence et à une « communication positive ».
A l’occasion de la reprise des cours, qui est prévue pour le 2 juin 2020, certains intervenants ont demandé à l’Académie d’enseignement de Kayes, comme à ceux de Kita et Nioro, de prendre des dispositions pour doter les écoles en kits de lavage et en bavettes afin de protéger les enfants et leurs professeurs contre la COVID-19.
Certains participants ont demandé à l’Etat de doter toutes les populations en cache nez, le premier lot de 50 000 qui avait été offert à la région par le président Ibrahima Boubacar Keïta étant insuffisant pour l’ensemble des cercles de la région.
BMS/MD (AMAP)