Bamako, 1er nov (AMAP) «Compte tenu du rythme d’accroissement des villes maliennes en général (5,1%) et de la capitale, Bamako, en particulier (5,4%, l’un des plus élevés en Afrique), on estime qu’un Malien sur 2 habitera dans les villes en 2024 », a déclaré lundi, à Bamako, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Bréhima Kaména.
M. Kamena, qui a présidé l’ouverture des travaux de commémoration de la Journée mondiale des villes, a expliqué « tout ce que cela comporte en matière de développement urbain durable : emplois urbains, infrastructures, services urbains, protection de l’environnement. »
« Malgré une relative faiblesse de l’urbanisation, a-t-il affirmé, les villes jouent un rôle moteur dans le développement économique à l’échelle nationale et régionale dans la mesure où, avec moins du 1/3 de la population nationale, elles produisent 50 % des richesses nationales ». « Elles pourraient, selon Bréhima Kaména, en produire davantage si les problèmes posés par leur développement sont maîtrisés. »
Le Mali a commémoré cette journée, à travers une journée portes ouvertes dans les locaux de la direction nationale de l’urbanisme et de l’habitat, à Darsalam, dans la capitale, Bamako.
Le thème international de la Journée, célébrée chaque année à la date du 31 octobre, est «Agir localement pour devenir global». La Journée mondiale des villes vise à promouvoir l’intérêt de la communauté internationale pour l’urbanisation mondiale durable, à faire avancer la coopération entre les pays et les villes pour saisir les opportunités, à relever les défis de l’urbanisation et contribuer au développement urbain durable dans le monde.
Elle est, aussi, une occasion pour les pouvoirs publics et la société civile d’informer et de sensibiliser par l’organisation d’activités sur les enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le développement durable ou la santé.
Au Mali, les activités commémoratives se sont étalées du 3 octobre au 31 octobre 2022, à travers plusieurs activités notamment la tenue de journées de concertation entre les acteurs du secteur du foncier, de l’habitat, de l’urbanisme.
SERVICES DE BASE – Le ministre en charge de l’Urbanisme a rappelé que la Politique nationale de la ville (PONAV) a été initiée pour, notamment, « rendre les villes maliennes conviviales et harmonieuses, renforcer les économies locales pour améliorer les capacités d’autofinancement des villes et favoriser l’expression des diversités socioculturelles. Et d’indiquer que le principal outil de mis en œuvre de cette politique est le programme décennal de développement des villes.
Parmi les perspectives, le ministre Kaména a cité la tenue prochaine de la 7ème édition du Salon de l’habitat de Bamako en 2023, la mise en œuvre de la troisième phase du Programme participatif de l’amélioration des bidonvilles (PPAB), la mise en œuvre du Projet de résilience urbaine de Bamako (PRUBA) ainsi que la poursuite de l’élaboration des profils urbains des villes du Mali.
S’y ajoutent aussi la poursuite de la réalisation des programmes de logements sociaux, l’amélioration de la mobilité urbaine au niveau de nos grandes villes, la sécurisation et la conservation des espaces publics par leur aménagement et le rapprochement des services sociaux de base de nos populations.
Pour sa part, le directeur de l’Observatoire national des villes (ONAV), Moussa Tamba Diakité, a énuméré quelques défis du domaine urbain. Il s’agit, entre autres, de l’accès à l’eau potable, à la santé, à la sécurité, la mobilité urbaine, l’étalement urbain et les constructions illicites.
Par rapport à l’évolution de la population de la ville et en zone urbaine, il dira qu’en 1800, 5% de la population mondiale vivaient dans les villes, qui évolue aujourd’hui à 50%. Selon les estimations des Nations-unies, ces chiffres doivent aller de 65 à 70%.
«La population nationale a augmenté ce qui fait que cette transformation démographique rapide est source de défis mais, aussi, d’opportunité et de chance à saisir », a dit M, Diakité.
C’est pour cela qu’aujourd’hui, le ministère en charge de l’Urbanisme et de l’habitat, à travers l’ONAV, « est en train de développer un système beaucoup plus numérique, qu’on appelle les villes connectées, les villes intelligentes qui est aujourd’hui à la mode dans le monde urbain », a indiqué Moussa Tamba Diakité.
Selon lui, ce système numérique permet de faciliter l’accès aux services urbain de base, de réduire les coûts et un moyen très efficace de contrôler et de diminuer drastiquement l’insécurité urbaine.
MS/MD (AMAP)