Bamako, 28 oct (AMAP) Le gouvernement malien a mis en place, jeudi, un cadre de concertation de haut niveau, secteur privé-Etat afin de renforcer le rôle des opérateurs privés pour assurer un approvisionnement correct du pays en intrants agricoles et denrées de première nécessité, a appris l’AMAP.
La décision a été prise lors de la première rencontre de ce cadre de concertation sur la question de l’approvisionnement correct et régulier du pays, tenue à la Primature, en présence des représentants du secteur privé et des départements ministériels concernés.
Lors de cette rencontre entre le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, et les représentants du monde des affaires au Mali, le colonel Maïga a demandé à ses interlocuteurs de lui faire parvenir par écrit, au plus tard le 1er novembre 2022, leurs attentes, suggestions et recommandations pour une meilleure collaboration entre l’Etat et les opérateurs privés.
L’objectif du cadre de concertation de haut niveau est de coordonner et suivre toutes les initiatives visant à faciliter l’approvisionnement correct et régulier du Mali en intrants agricoles et produits de première nécessité.
Le Premier ministre par intérim a, en cette occasion, félicité et remercié le secteur privé pour son « inestimable contribution dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale à un moment crucial de l’histoire de notre pays ».
Il a rappelé les sanctions injustement imposées au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) durant plusieurs mois auxquelles le secteur privé a pu faire face malgré les difficultés d’accéder aux crédits et aux débouchés extérieurs.
«Les temps sont durs. L’accès aux denrées de première nécessité comme l’approvisionnement en intrants agricoles sont devenus des sujets de préoccupation majeurs des maliens», a fait constater le chef du gouvernement par intérim. Il a regretté que certains « n’hésitent pas à rendre la transition responsable de cette situation ».
Le Premier ministre par intérim a assuré que face à cette situation, le gouvernement ne saurait rester sans agir. Ainsi, une commission interministérielle a été créée pour lutter contre la hausse des prix, faciliter l’approvisionnement en produits de première nécessité et assurer l’approvisionnement des intrants agricoles.
Cette commission a débuté ses travaux sous la présidence du Premier ministre avec le concours des ministres chargés de l’Economie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie, du Développement rural, de l’Elevage et de la Pêche et ainsi que le ministre Commissaire en charge de la Sécurité alimentaire. Pour plus d’efficacité, la commission a choisi d’associer les secteurs privés à ses travaux.
RELANCE – Cette rencontre a été l’occasion pour les acteurs du secteur privé d’exprimer les difficultés auxquelles ils font face. Selon, le vice-président délégué du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Sidi Dagnoko, il est temps de ramener l’économie au rang des priorités nationales.
Dans cette perspective, M. Dangoko a souhaité la mise en place d’un comité mixe Etat-secteur privé basé sur la relance de l’économie. Et d’ajouter que le sujet est beaucoup plus global et va au-delà de la seule problématique de l’approvisionnement du Mali en intrants et denrées de première nécessité.
« Notre pays a besoin d’investissements, de croissance économique, de confiance au niveau au secteur privé, de la relance de la création d’emplois pour favoriser le travail du secteur privé par rapport sa productivité.
Au nom de l’interprofession bétail-viande, Mamadou Abdoulaye Diallo a évoqué le manque d’espaces pastoraux aménagés pour le bétail. Il a souhaité de ce fait, l’aménagement d’espaces pastoraux qui permettra une plus grande rentabilité du secteur de l’élevage.
Concernant l’approvisionnement du pays en denrées de première nécessité, beaucoup de difficultés ont été évoquées. Le président du groupe Grand distributeur céréalier au Mali (GDCM) a invité les autorités à collaborer avec les commerçants pour assurer, en toute urgence, l’approvisionnement du Mali en denrées de première nécessité, notamment le riz et le sucre, en vue d’éviter une rupture.
Quant à la représentante de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, (APBEF), Mme Sidibé Aïssata Koné, elle a rappelé que les banques maliennes ont traversé des périodes très difficiles mais sont restées debout pour accompagner les commerçants dans l’importation des denrées de première nécessité et dans l’approvisionnement des intrants agricoles.
À la fin des travaux, le Premier ministre par intérim s’est dit très heureux de recevoir les différentes contributions, réflexions et recommandations. Le colonel Abdoulaye Maïga a dit avoir pris note et réaffirmé le soutien du gouvernement à satisfaire les doléances du secteur privé dans la mesure des ressources disponibles.
«Nous avons besoin de votre aide et de votre accompagnement pour trouver des réponses à certaines interrogations et pour atteindre les l’objectifs assignés par le président de la Transition», a conclu le Premier ministre par intérim.
AMK/MD (AMAP)