Bamako, 29 novembre (AMAP) Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé, jeudi, après-midi, au Parc des expositions de Bamako, la cérémonie d’ouverture du Salon du Made in Mali qui durera jusqu’au 1er décembre prochain et est organisé dans le cadre des festivités de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) décrétée par les Nations unies le 20 novembre de chaque année.
Pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, on ne peut parler de promotion de l’emploi des jeunes et des femmes sans envisager, au préalable, un développement économique équilibré soutenu par une industrialisation qui est la voie la plus appropriée pour créer de la richesse et l’emploi durable.
Le président de la CCIM, a indiqué que notre secteur industriel traverse des difficultés qui sont relatives, entre autres, à l’accès au financement, au coût élevé des emprunts dont la durée n’est pas adaptée au projet d’investissement nécessitant des délais plus longs, au coût d’acquisition des espaces très élevé des zones industrielles, au coût élevé des facteurs de production, à la concurrence déloyale, etc.
Pour soutenir, véritablement, l’industrie malienne et favoriser son développement, il propose entre autres, d’explorer des voies et moyens pour faciliter l’accès aux zones industrielles, la mise en place d’une banque d’investissement plus adaptée au financement des industries, la mise en place de mécanismes de lutte contre la concurrence déloyale, etc. Il a, aussi, demandé aux autorités de porter une attention particulière au secteur industriel comme elles l’ont fait pour l’agriculture qui reçoit 15% du budget.
SOLUTIONS DE RELANCE – Quant à Cyril Achcar, le président de l’Organisation patronale des industriels du Mali (OPI), il a remercié le chef de l’État pour sa volonté de promouvoir l’industrie nationale dans sa vision du Mali émergent. Il a évoqué, ensuite, le plan de travail de son organisation connu sous le nom de ‘Livre blanc de l’industrie’ qui est un recueil de solutions synthétisant la situation industrielle du Mali. Ce recueil propose également 24 solutions de relance de l’industrie nourries des différentes rencontres et des difficultés rencontrées pendant 44 années de pratique de la transformation industrielle nationale, depuis le 7 juillet 1975 que l’OPI existe.
De son côté, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ag Erlaf, a reconnu que l’industrie malienne connaît certains problèmes, notamment l’obsolescence des infrastructures. Et la zone industrielle de Sotuba en est la parfaite illustration. Pour lui, elle est non seulement obsolète en termes d’urbanisme mais aussi technologique et totalement inadaptée aujourd’hui aux objectifs d’une industrialisation moderne.
Le second problème que le ministre Ag Erlaf a évoqué est le coût de l’énergie qui rend totalement improductive toute action industrielle, la mauvaise qualité de la production et la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie. Selon lui, malgré les efforts, le Mali est un pays en guerre et si tel n’était pas le cas, il aurait pu beaucoup faire pour son industrie et les autres domaines.
Après la coupure du ruban symbolique et la visite guidée des stands, le président de la République s’est dit heureux de ce qu’il a vu à ce salon. « J’ai été émerveillé par le savoir-faire malien, par la calme et la sereine maîtrise des techniques modernes», a indiqué Ibrahim Boubacar Keïta.
Pour lui, cela « est un parcours de débutant sûrement, d’industrie naissante mais qui promet beaucoup ». Cerise sur le gâteau, le chef de l’État dit avoir vu une unité qui transforme les déchets plastiques en objets utiles et utilitaires.
L’HABILETÉ DES MALIENS – Selon le président de la République, ces genres de projets doivent se multiplier et faire en sorte que notre environnement s’améliore, quotidiennement, de la plus belle des façons. Car les déchets au Mali maintenant sont devenus un problème brûlant de santé publique. «J’ai vu donc l’habileté des Maliens. Je l’avais déjà constatée lors du Salon de l’artisanat et ici au plan industriel également… C’est cela le Mali de demain, c’est cela le Mali de mes vœux, le Mali que je souhaite et le Mali qui sera», a ajouté le chef de l’État.
Ibrahim Boubacar Keïta a dit avoir noté les préoccupations des industriels. Cependant, par rapport au marché sous-régional, il dira que certaines décisions communautaires, malheureusement, s’imposent à nous bien qu’elles plombent notre industrie nationale naissante par rapport, notamment, aux pays côtiers.
Le président Keïta a expliqué aux industriels que si l’accent est mis sur l’agriculture, c’est, précisément, pour que les industriels maliens aient de la matière première. La promotion de l’agriculture malienne, selon lui, perme, aujourd’hui, d’avoir cela. «Au total, une bonne impression de ce qui est à l’œuvre au Mali et qui doit être encouragé et que nous encouragerons par des mesures structurelles, par des mesures financières, par des accompagnements, également, dans le domaine du foncier», a-t-il indiqué.
DD/MD (AMAP)