Une dizaine de ministres maliens participent à cette 9è session de la Grande commission mixte de coopération entre le Mali et la Guinée

Massa SIDIBÉ

Envoyé spécial

Conakry, 17 nov (AMAP) Les travaux de la 9è session de la Grande commission mixte de coopération entre le Mali et la Guinée ont débuté, mercredi, à Conakry, dans un contexte où les deux pays entendent dynamiser un partenariat stratégique afin de relever les nombreux défis en termes de développement, a constaté l’AMAP.

La session qui a démarré, sous la co-présidence du ministre malien des Affaires étrangères et la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et de son homologue guinéen, Dr. Morissanda Kouyaté, se tient dans un contexte difficile pour les deux États traversent une période charnière de leur histoire marquée par une transition politique.

Le Mali doit relever de nombreux défis notamment au plan politique, avec les réformes politiques et institutionnelles, la préparation des élections générales. Mais, aussi, des défis économiques et sécuritaires, par exemple la lutte contre le terrorisme. A cela est venue se greffer la crise en Ukraine impactant de plein fouet les économies de plusieurs pays dont le Mali et la Guinée.

ADVERSITÉ ET HOSTILITÉ – Au cours de son intervention, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a, opportunément, remercié les autorités et le peuple guinéen pour leur solidarité et leur soutien multiforme et sans faille à l’égard du Mali « suite aux sanctions illégales, illégitimes et injustes imposées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA, le 9 janvier dernier».

Le Mali, qui est redevenu premier producteur de coton en Afrique avec une production record de plus de 760.000 tonnes, au titre de la campagne 2021-2022, exporte une quantité non négligeable de cette production depuis le port de Conakry.

Du reste, l’adversité et l’hostilité auxquelles nos deux Etats font face doivent être perçues comme des opportunités d’avancer. « Parce que l’on se rend compte, a expliqué le chef de la diplomatie malienne, que si le Mali et la Guinée parviennent à maitriser et valoriser leur potentiel, l’esprit de domination qui préside aux relations avec beaucoup de leurs partenaires va certainement s’estomper ».

« Pour relever les défis les deux Etats doivent renforcer la coopération dans tous les domaines mais, aussi, jouer d’une solidarité sans faille », préconise Abdoulaye Diop, ajoutant qu’il est impératif que le partenariat stratégique, spécifique entre les deux Etats soit dynamisé dans tous les domaines de coopération à travers une mutualisation des efforts.

Le ministre Diop s’est dit « convaincu que les potentialités énormes, y compris les ressources naturelles et humaines dont regorgent les deux pays, méritent d’être exploitées de manière optimale afin de favoriser le développement socioéconomique ».

Il a insisté sur la nécessité d’assurer un suivi rigoureux et diligent de la coopération entre Bamako et Conakry. « À ce propos, a-t-il averti, pour pouvoir mesurer ce que nous faisons, la boussole sera la satisfaction de nos populations. »

ENSEMBLE CONTRE L’INJUSTICE – Pour le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, son pays et le Mali ont toujours entretenu de bonnes relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage fondées sur des principes historiques, de solidarité naturelle, de respect mutuel, d’entraide. Etayant ses propos, Dr Morissanda Kouyaté est revenu sur quelques pages glorieuses de l’histoire, en relevant que c’est à Woyowayanko, à la fin du 19è siècle, que l’Almamy Samoury Touré a gagné contre l’impérialisme et le colonialisme français, «au nom de l’Afrique et des deux pays. »

« C’est dire que nous avons toujours lutté ensemble contre l’injustice et la domination», s’est réjoui le ministre Kouyaté  qui a rappelé que les présidents Modibo Keïta, Moussa Traoré et Ahmed Sékou Touré « ont suivi le même chemin. »

Pour  Dr Morissanda Kouyaté, la présence de l’importante délégation malienne à Conakry est le témoignage du caractère étroit et la profondeur des relations d’amitié existantes entre les deux pays.  Et de confier que le gouvernement et le président de la Guinée apprécient hautement le volume global de nos échanges et souhaitent qu’ils soient rehaussés.

«Nous devons, sans tarder, capitaliser cette marche afin de densifier la coopération entre les deux pays», a galvanisé le ministre guinéen des Affaires étrangères.

NOUVEL ELAN – La présence de la délégation malienne à Conakry est l’illustration des excellentes relations d’amitié et de coopération qu’entretiennent les deux pays et les présidents Assimi Goïta et Mamady Doumbouya qui ont décidé de les placer sur une nouvelle rampe de lancement. Cela, afin d’établir définitivement une relation stratégique, spéciale et exemplaire en Afrique.

En prenant part le 22 septembre dernier aux festivités de la célébration du 62è anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance, le président de la Transition de la Guinée a donné, ainsi, la preuve de sa solidarité et de son engagement aux côtés du Mali.

En retour, le président Goïta a élevé son homologue guinéen à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national à titre étranger. Pour rendre la pareille, quelques semaines plus tard, le Premier ministre par intérim, colonel Abdoulaye Maïga, à la tête d’une importante délégation, s’est rendue en Guinée pour rehausser l’éclat de la fête nationale de la Guinée.

Une dizaine de ministre maliens participé à cette rencontre.

MS/MD (AMAP)  

 

 

 

 

 

.

 

 

 

 

 

 

 

 

.