Au cours du débat sur le rapport du secrétaire général, le représentant permanent du Mali à l’ONU a éclairé la lanterne du Conseil sur la situation au Mali.

Bamako, 13 avr (AMAP) Lereprésentant permanent du Mali à l’ONU, l’ambassadeur Issa Konfourou,a apporté, mercredi, des précisions sur l’évolution de la situation au Mali aux membres du Conseilde sécurité, réunis à New York, pour l’examen du dernier rapport du secrétaire général sur la situation malienne.

Au cours du débat sur ce rapport, le diplomate, qui a représentéle ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a souligné les efforts des autoritésde Bamako pour le retour de la paix et de la sécurité dans le pays

Au cours de la séance, plusieurs questions ont été évoquées, entre autres, les droits de l’Homme, les restrictions de déplacement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) par les autorités maliennes, l’avenir de la mission Onusienne, l’expulsion de son directeur de la Division des droits de l’Homme, le lancement de la stratégie de stabilisation du Centre.

La représentante de l’Albanie a salué les efforts fournis par les autorités maliennes. Celui de la Chine a appelé à soutenir le Mali dans ses efforts de lutte contre le terrorisme. L’ambassadeur de l’Équateur auprès de l’ONU a appelé nos autorités à organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel et insisté sur le respect des droits de l’Homme.

Le représentant de la Russie a, lui, indiqué que le report du référendum par les autorités maliennes est motivé par des causes objectives. Selon lui, la première priorité est de restaurer la sécurité dans le pays. Il a prévenu que sans normalisation de la situation au Mali, il sera impossible d’instaurer la sécurité dans le Sahel.

D’après lui, pour que la MINUSMA puisse mener à bien sa mission, elle « doit s’en tenir rigoureusement à son mandat et travailler étroitement avec les autorités maliennes. »

Prenant la parole, l’ambassadeur Issa Konfourou a fait savoir que les observations détaillées du gouvernement figurent dans le Mémorandum communiqué au Conseil de sécurité. Toutefois, il a fait quelques remarques sur les questions évoquées dans le rapport et les commentaires faits lors des différentes interventions.

Au plan politique, le diplomate malien s’est dit « heureux de constater que le secrétaire général reconnait les immenses progrès enregistrés dans ce domaine. » Selon lui, « le gouvernement s’attèle, dans le cadre d’un processus transparent et inclusif, à la mise en œuvre des réformes politiques, institutionnelles et électorales nécessaires à la refondation du Mali. »

« À cet égard, a-t-il dit, le président de la Transition a validé, le 16 mars, puis présenté aux forces vives de la nation, le projet finalisé de la nouvelle Constitution. » Selon M, Konfourou, le referendum prévu à cet effet a été différé « en vue d’introduire la carte nationale d’identité biométrique sécurisée pour prévenir les risques de fraude, créer les conditions pour la participation effective de tous les citoyens aux consultations électorales. » Mais aussi réduire le temps nécessaire à l’opérationnalisation des démembrements de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) afin de respecter le délai de la Transition.

ENGAGEMENT – Concernant l’Accord pour la paix et la réconciliation, le diplomate, qui a évoqué quelques difficultés liées à la décision unilatérale de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi, a exprimé « l’engagement du gouvernement à poursuivre sa (Accord) mise en œuvre efficiente et intelligente avec les mouvements de l’inclusivité en attendant que les autres frères les rejoignent dans le processus de paix. »

Issa Konfourou a indiqué qu’à ce jour, 2 750 ex-combattants ont été réintégrés dans les Forces de défense et de sécurité nationales. Une autre avancée qu’il a soulignée est l’adoption par le Conseil des ministres, le 1ermars dernier, des textes relatifs à la création de l’Autorité de gestion des réparations en faveur des victimes des crises depuis 1960.

Au plan sécuritaire, l’ambassadeur Konfourou a soutenu que les Forces armées et de sécurité poursuivent leurs offensives contre les organisations terroristes et des résultats très encourageants ont été obtenus.

Plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisées, leurs sanctuaires détruits et de grandes quantités de matériels de guerre saisies ou détruites. « Durant la période sous examen, plusieurs dizaines de terroristes ont été interpellés et mis à la disposition de la justice, parallèlement à la reddition volontaire de nombreux terroristes dans les régions du centre », a dit le diplomate malien

Issa Konkourou a précisé que « ces opérations sont menées dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, conformément à nos valeurs humanistes ancestrales et par devoir envers nos populations. »

Il a, aussi, cité la création de la Direction nationale des droits de l’Homme. Selon lui, le gouvernement travaille à lutter contre l’impunité, comme en atteste la condamnation par la Cour d’assises de Bamako, le 24 janvier dernier, d’une personne reconnue coupable d’une attaque ayant coûté la vie à 5 casques bleus et une personne civile, le 22 janvier 2019.

«Je puis vous assurer que le gouvernement continuera d’œuvrer inlassablement pour la protection et la promotion des droits de l’Homme ainsi que le respect du droit international humanitaire sur notre territoire », a assuré Issa Konfourou. Avant de marteler que « le Mali se dressera avec la même énergie contre toute utilisation de la question à des fins politiques ou de déstabilisation. »

Sur les défis opérationnels de la MINUSMA, il a dit que« contrairement à ce qui est véhiculé, il n’existe aucune volonté de restriction des mouvements de la Mission. » Seulement, les demandes de mouvements non autorisées ne respectaient pas la procédure convenue entre les deux parties. Issa Konfourou a rappelé que le gouvernement, par lettre en date du 1ermars 2023, a expressément demandé le changement de porte-plume sur tout dossier concernant le Mali devant le Conseil de sécurité, « en raison de nombreux faits documentés dont la France s’est rendue coupable vis-à-vis » de son pays.

Enfin, il a invité les partenaires à faire montre d’une plus grande compréhension et d’accompagnement des choix souverains du peuple malien et de son gouvernement, qui restent disposés « à coopérer avec tous ceux qui le souhaitent, sous réserve du respect des principes qui guident l’action extérieure du Mali. »

DD/MD (AMAP)