
Les chefs d’État et de gouvernement à la 5ème Conférence des Nations unies sur les PMA, à Doha, au Qatar
Envoyé spécial
Issa DEMBÉLÉ
Doha, 06 mar (AMAP) Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a représenté le Mali, à la 5ème Conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA5), samedi, à Doha, la capitale du Qatar, où il a plaidé pour que son pays puisse bénéficier du Programme d’action de Doha.
« Le Mali espère, à l’instar des autres PMA, tirer profit du Programme d’action de Doha qui contient des mesures destinées à lever les obstacles au commerce international et à la compétitivité, y compris l’épineuse question des infrastructures énergétiques et de transport.
En effet, le pays est sans littoral. Il est par, conséquent, préoccupé par l’inflation, la volatilité des marchés financiers et la perturbation des chaînes d’approvisionnement et de transport.
Face à ces obstacles que plusieurs PMA ont en commun, le chef du gouvernement a estimé «important» de promouvoir une chaîne de solidarité et de justice internationale.
Pour lui, le Programme d’action de Doha est une réponse cohérente à cette demande forte. « Il nous revient à présent de travailler ensemble à son application diligente et efficace pour les dix prochaines années, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations », a déclaré Choguel Kokalla Maïga.
Il a réitéré la disponibilité de son gouvernement à coopérer avec l’ensemble des partenaires pour aider à réaliser ensemble les objectifs convenus dans ce nouveau Programme « dans le respect des principes définis par le président Assimi Goïta. »
En prélude à l’ouverture officielle de cette 5ème Conférence des Nations unies sur les PMA, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis en Sommet au Centre national des congrès de Doha au Qatar, sous la houlette du président malawite, Lazarus McCarty Chakwera.
Un évènement majeur qui a permis aux chefs de délégation, dont le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, d’indiquer les voies susceptibles de conduire rapidement aux résultats attendus du Programme d’action de Doha 2022-2031. Ce Programme intervient à la suite de celui dit d’Istanbul 2011-2020, comme une nouvelle génération d’engagements renouvelés et renforcés entre les PMA et leurs partenaires au développement.

Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, (en boubou) et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (Costume)
Le Mali, reconnu comme l’un des PMA les plus vulnérables à cause de la crise multidimensionnelle qu’il traverse, ne peut que s’inscrire dans les dynamiques tendant à améliorer sa situation. À preuve, concernant le Programme d’action d’Istanbul, le Mali a adopté, en décembre 2011, le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) 2012-2017.
Par la suite, il a instauré un cadre unique de référence de mise en œuvre des politiques et stratégies de développement, appelé Cadre stratégique de relance économique et de développement durable (CREDD) 2019-2023.
Dr Choguel Kokalla Maïga a évoqué ces acquis pour expliquer l’intérêt qu’accorde son pays à ces programmes. L’opérationnalisation du CREDD a, cependant, butté sur des obstacles liés essentiellement à la situation sécuritaire. Toute chose qui conforte le Premier ministre dans sa conviction que «le développement d’un pays reste tributaire de sa stabilité». « Raison pour laquelle, a-t-il justifié, le rétablissement de la paix a été érigé au rang des priorités des autorités maliennes. »
Et ce choix se concrétise par le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité. «Ces efforts ont permis de rétablir progressivement l’autorité de l’Etat, d’assurer le retour, étape par étape des services de l’Etat, des services sociaux de base et de protéger nos populations et leurs biens », a dit M. Maïga.
CONDITIONS DE VIE DES POPULATIONS – Concomitamment, le gouvernement du Mali mène des réformes politiques et institutionnelles, en vue de la refondation de l’Etat, selon Dr Choguel Kokalla Maïga qui a saisi l’occasion pour, également, faire le point du processus de la Transition malienne.
En plus, il œuvre, «conformément aux engagements pris avec les organisations régionales et sous-régionales, à la tenue réussie des élections, suivant le chronogramme convenu en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel », a assuré le Premier ministre, ajoutant que la réalisation de ces chantiers requiert, aussi, l’accompagnement des partenaires régionaux et internationaux du Mali.
Avant le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, plusieurs intervenants ont mis en exergue l’inadéquation des réponses proposées par les pays riches aux besoins des PMA.
Selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le système en place profite largement aux riches. M. Guterres a alors demandé une aide de quelque 500 milliards de dollars par an pour les pays les plus pauvres de la planète, « coincés dans des cercles vicieux » qui empêchent la réforme de leurs économies.
Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, qui préside le sommet des PMA, a dénoncé les promesses non tenues des partenaires, estimant que l’aide « n’est pas une faveur ou un acte de charité mais une responsabilité morale».
ID/MD (AMAP)