Par Mohamed D, DIAWARA
Bamako, 28 Nov (AMAP) Le show n’a pas de secret pour l’adolescente Mariam Diabaté et ses coéquipiers. A 14 ans seulement, elle évolue au sein du Mini ensemble instrumental, une formation musical de 10 jeunes garçons et 10 jeunes filles. Bien « genré » ! Ces mômes font parler leur talent. L’initiative est du virtuose de la kora, Toumani Diabaté, soutenue par la structure dédiée à l’épanouissement des tout-petits la Cité des enfants. Le Mini ensemble instrumental, appelé auparavant « Mandingue Kids a été créé en 2006. « Mandingue kids » joue, uniquement, des instruments de musique traditionnelle.
Le groupe a séduit Mme Koumaré Amina Cissé, la directrice de la Cité des enfants. Il a rejoint cette structure dirigée par l’ancienne animatrice de la célèbre émission télévisée « Nous, les enfants ». Mme Koumaré propose au groupe le nom « Mini ensemble instrumental». Il se veut une école pour les adolescents qui aiment faire de la musique et a déjà guidé les premiers pas de plusieurs jeunes qui font, aujourd’hui, la fierté de la musique malienne parmi lesquels Sidiki Diabaté, fils de Toumani.
Ces jeunes artistes interprètent, avec brio, de nombreuses chansons des différents terroirs du Mali. Ils s’inspirent, également, de l’actualité en abordant des thèmes tels que les maladies, l’excision, les violences basées sur le genre y compris la scolarisation des filles. Ils viennent d’ailleurs de dédier une chanson à la sensibilisation contre la Covid-19. Cette pandémie a affecté le Mini ensemble instrumental tous les autres artistes. Une période de crise que le groupe musical a mis à profit pour revisiter son répertoire musical à travers une série de répétitions.
Flematou Diabaté, directrice du Mini ensemble instrumental, est nostalgique des moments glorieux de son orchestre. « On a eu la chance de participer au Hollande Festival (HF), un festival international des arts de la scène ». Le groupe est beaucoup sollicité lors de la célébration des journées internationales de la femme célébrée le 8 mars et celle consacrée à l’enfant africain le 16 juin.
Le Mini ensemble instrumental ne dispose ni de matériel de sonorisation, ni de moyen transport, explique Mme Amina Cissé : « nous sommes obligés de louer des haut-parleurs, une table de mixage, des microphones et un mini bus de transport en commun appelé Sotrama, chaque fois que le besoin se fait sentir. Des frais de locations qui réduisent les gains car ils ne sont pas pris en charge par le commanditaire.
Mariam Diabaté en est à sa deuxième année de carrière dans ce groupe. Elle est l’une des interprètes du groupe du fait de sa très belle voix et de son talent prometteur de chanteuse. L’adolescente apprécie particulièrement l’initiative. À travers cette formation musicale, elle a pu se familiariser avec les notes de la musique. « C’est le plus important », se réjouit-elle. Pour elle, le gouvernement doit les aider pour avoir les matériels de sonorisation notamment les amplificateurs et les micros.
La jeune cantatrice n’est pas près d’oublier le 8 mars qu’elle a fêté au Palais présidentiel, avaec le Mini ensemble instrumental, à l’invitation de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. « J’ai même réussi à parler avec le président », indique Mariam, toute émerveillée.
Amina Cissé se rappelle comment la Cité des enfants, et le Mini ensemble instrumental se sont rencontrés. « Quand je suis arrivée à la Cité des enfants, j’avais besoin des mômes qui jouaient uniquement avec les instruments traditionnels pour réaliser l’une des missions de la Cité qui consiste à participer à l’initiation artistique des enfants et à leur éducation civique et morale.
Comme le Mini ensemble instrumental était déjà en place sous l’appellation de « Mandingue kids », mon projet avec le groupe a été de compléter le volet orchestre par le volet enfants qui maîtrisaient les instruments de musique traditionnelle. C’est ainsi que notre collaboration a commencé et j’ai proposé le nom Mini ensemble instrumental », raconte la directrice de la Cité des enfants.
Ils animent toutes les activités de la Cité des enfants, notamment la Semaine nationale de l’enfant, le Salon de l’enfance et plusieurs autres journées internationales de l’enfant. « Tout le monde aime ces enfants », dit notre interlocutrice. À travers la Cité des enfants, beaucoup d’autres organisations et structures les sollicitent.
« Depuis qu’on a commencé à collaborer, chaque fois qu’on les sollicite, ils disent de venir voir la directrice de la Cité des enfants pour leur mise à disposition », se réjouit la directrice générale.
Chaque année, la Cité propose des formations musicales à 10 enfants du groupe à travers le festival « Équation nomade », une rencontre artistique annuelle en faveur des enfants du Mali. Dans ce domaine de renforcement de capacité, la Cité des enfants travaille d’arrache-pied pour que ces jeunes musiciens puissent bénéficier d’autres formations notamment à l’étranger.
Ces jeunes artistes profitent, aussi, de leur temps libre pour encadrer d’autres enfants qui ont aiment faire de la musique.
MDD/MD (AMAP)