Mali : Le théâtre à la conquête des jeunes bamakois

Par Mohamed TOURÉ

Bamako, 30 nov (AMAP) Faire venir le théâtre au public. L’initiative ambitieuse est du programme KènèKan Plus porté par le consortium Association Anwa Blon et le Journal estival, un outil numérique qui promeut des initiatives culturelles au Mali.

Dans le cadre de c.e programme, une pièce de théâtre agrémentée d’intermèdes musicaux notamment d’instruments traditionnels, a été présentée, samedi dernier, à l’Acropole de la Faculté des sciences et techniques de Bamako. La pièce intitulée « Champs d’oiseaux » met en scène l’histoire de deux artistes qui se retrouvent sans public lors de leur concert. Un récit haut en couleurs, plein de rebondissement et de répliques humoristiques.

Le public, en majorité des étudiants du Campus universitaire, semblaient conquis. « J’ai beaucoup apprécié le spectacle. Les acteurs ont bien joué. La mise en scène et les jeux de rôles des comédiens étaient captivants. C’était super », s’exclame Salimata Koné, étudiante au Campus, à la fin du spectacle.

Selon ses initiateurs, le projet est parti du constat que le public bamakois peinent à avoir accès à du contenu théâtrale de qualité. « L’idée est de proposer des représentations de théâtres de qualité avec un texte, une mise en scène, une distribution en plus des créations lumières. Sans oublier les costumes. En gros,nous touchons tous les corps de métiers du théâtre dans nos spectacles », explique Lévi Togo, directeur artistique du programme Kènèkan Plus.

Ce projet propose donc de mettre les artistes sur les planches chaque mois avec deux diffusions afin de permettre au public lambda de découvrir des spectacles vivant de qualité conçus par des artistes professionnels.

Kènèkan Plus a effectué sa deuxième représentation après un lancement au Palais de la Culture de Bamako en octobre dernier. Lévi Togo explique que la cible du projet est d’abord les jeunes auxquels le programme prévoit également d’offrir des initiatives d’éducation, de création et de formation théâtrale.

Kènèkan Plus ambitionne aussi de promouvoir le changement social et la citoyenneté à travers la diffusion de spectacles vivants. La touche d’innovation est certainement que les spectacles sont filmés. « Au fil du temps l’ambition est de les diffuser à la télévision ou en podcast afin de faire de la promotion du théâtre », a dit Lévi Togo.

Samuel Wilsi auteur et mettre en scène, qui a bien aimé la pièce Champs d’oiseaux, trouve « l’idée rafraichissante et intéressante. »  « Je trouve que cette pièce pose la vraie problématique du théâtre ici : où sont les spectateurs ? Il y a les créateurs, les artistes, les professionnels mais les spectateurs ne sont pas souvent au rendez-vous », exhorte l’auteur à la sortie de la salle, avant de montrer le défi qui se cache pour les créateurs derrière cette problématique.

Selon lui, les créateurs devraient réinventer leurs productions et faire comprendre au public que le théâtre raconte tout simplement des histoires comme la musique ou les films. « Ceux qui aiment les films à la maison, qu’ils viennent au théâtre regarder un film en live, après ils pourront poser des questions aux acteurs », lance-t-il ironiquement aux jeunes spectateurs.

MT/MD (AMAP)

Le conteur malien, Yaya Coulibaly, remporte le Prix international ‘il teatro nudo’, en Italie

Bamako, 20 novembre (AMAP) Le conteur, chanteur et musicien malien, Yaya Coulibaly, et sa troupe de marionnette ‘Sogolon ‘ ont été récompensés, au début de ce mois de novembre 2019, par le Spazio Teatro No’hma d’Italie, lors de La 10è  édition du prix international ’IL Teatro Nudo’, à Milan, devant cinq autres troupes.

Le spectacle «Le baptême du lionceau» que Yaya Coulibaly et ‘Sogolon’ ont présenté, le 29 et 30 mai 2019, a remporté, ainsi, la première place devant les troupes du Japon, classée deuxième, et d’Israël arrivée 3è.

Deux autres troupes, de la Corée du Sud et du Kenya, ont obtenu des prix d’encouragement. Ces cinq troupes du palmarès auront droit à des tournées internationales.

Ce prix est organisé par l’Association No’hma et la ville de Milan, sous le haut patronage du président d’Italie et avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Le théâtre de ‘IL Teatro Nudo’ « a une philosophie qui explore l’être humain et la société, avec un regard curieux et désabusé, montrant des cultures et des réalités inhabituelles », indique-t-on. Le prix est dédié à la mémoire de Teresa Pomodoroqui a, d’abord, conçu et donné vie à l’idée d’un théâtre ouvert à tous les croisements artistiques et qui peut supprimer toutes les barrières sociales et économiques. Pour ces raisons, l’ entrée est gratuite à tous les événements de ce théâtre.

Au mois de février 2010, Yaya Coulibaly a présenté, à Magnambougou, la première de « Le baptême du lionceau ». Une œuvre bien connue dans les contes populaires du Mali. L’œuvre raconte un concours de danse organisé par le roi de la forêt pour célébrer la naissance de son enfant. Les animaux de la forêt (l’hyène, l’antilope, le singe) et domestiques (le cheval, le mouton et autres) ont tous pris part à la compétition.

Les personnages humains sont, aussi, de cette fête, car un baptême est aussi une fête. Les humains sont représentés par les marionnettes de la gracieuse (Yayoroba), Yankadi (le symbole de la beauté), Mousokoroni (la vieille dame), Flanin (la jumelle), etc.

C’est, au total, dix masques et marionnettes que « Sogolon » montre à l’occasion de cette prestation.

Conteur, chanteur et musicien, Yaya Coulibalya le don de tirer les ficelles.Très habile, ce marionnettiste de génie excelle dans l’art de faire passer des messages, à travers le jeu de ses marionnettes, inspiré de nos contes et légendes. Il parcourt le monde avec ses spectacles, en mettant en avant des valeurs comme le courage, l’amour et la prospérité.

Yaya Coulibaly est à la fois marionnettiste, auteur, metteur en scène, conteur, danseur, chanteur et sculpteur. Avec « Sogolon », il a fait le tour du monde, plusieurs fois, pour des expositions et des représentations sur scène.

Il s’est, notamment, produit dans le réseau des Centres culturels français sur tout le continent africain. Ces nombreux périples à travers le monde ont commencé, en réalité, en Inde en 1990. Ils l’ont conduit sur tous les continents : l’Asie, l’Amérique, l’Europe et l’Afrique.

YD/MD (AMAP)

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