Le Forum maroco-malien des diasporas plaide pour  des investissements productifs 

Bamako, 21 mar (AMAP) Les participants au Forum maroco-malien pour la mobilisation des compétences et l’investissement productif de la diaspora ont formulé une série de recommandations invitant notamment à une mobilisation des ressources additionnelles pour la prise en charge de l’ensemble des porteurs de projets de la diaspora, 

Ouvert le jeudi le 17 mars au Centre international de conférences de Bamako CICB, les rideaux sont tombés, samedi, sur cette rencontre qui a, aussi, recommandé  la signature d’une Convention d’établissement entre le Mali et le Maroc et à l’opérationnalisation de l’émission des diasporas bonds dans le cadre du Fonds d’appui à l’investissement productif (FAIP).

Organisé dans le cadre du «Projet de coopération sud-sud», ce forum participe de la mise en œuvre de la politique nationale de migration (PONAM), portée et pilotée par le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine.

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui a présidé la clôture du forum, s’est réjouie du fait que la rencontre a pu démontrer comment la diaspora peut réellement contribuer au développement de notre pays dans sa diversité.

Pour la cheffe du département en charge des Transports, assurant l’intérim de son collègue en charge des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, l’un des temps forts du forum a été la présentation du Fonds d’appui à l’investissement productif.

À ce propos, elle a noté que l’opérationnalisation de cet outil pour accroire l’investissement productif exige un engagement de toutes les parties prenantes, particulièrement le gouvernement. C’est pourquoi, elle a rassuré «l’ensemble des acteurs concernés de l’adhésion de l’Etat à ce mécanisme d’accompagnement et (qui) jouera toute sa partition pour l’opérationnalisation de cet instrument». Mme Dembélé a, également, invité les institutions financières, les acteurs du secteur privé et les Maliens établis à l’extérieur à s’inscrire dans cette dynamique.

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry, a expliqué que « le Projet de coopération sud-sud est une initiative qui stimule les échanges de bonnes pratiques sur l’accueil et le retour des personnes de la diaspora, afin de créer une synergie entre les pays du Sud, voisins directs du continent européen ». 

Le diplomate européen a réaffirmé l’engagement de l’UE à soutenir les autorités dans la gouvernance des migrations et l’appui à la diaspora.

L’ambassadeur du Maroc, Driss Isbayene, qui n’a pas caché sa satisfaction, a relevé que les trois jours de travaux ont permis de rassembler ses compatriotes, les Maliens et leurs amis « autour du développement d’une relation de confiance entre les diasporas des deux pays et leurs gouvernants ». En plus, la rencontre a renforcé «la participation de ces diasporas au développement de nos pays respectifs », selon Driss Isbayene qui a annoncé l’organisation du prochain forum au Maroc.

AT/MD (AMAP)

Quelque 75 concurrents en compétition à la Semaine des marques au Mali  

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales

Fatoumata M. SIDIBÉ 

Bamako, 15 mar (AMAP) Soixante-quinze  marques sont en compétition pour divers prix, lors de la première édition de la Semaine des marques qui se tient, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), depuis lundi jusqu’au samedi 19 mars 2022. 

«Nous avons commencé par la sélection des candidats par catégorie de marque préférée du public. Cette sélection, qui a été présentée au public depuis le 8 mars dernier, continuera jusqu’au 18 du même mois», a annoncé le président du jury, Arouna Kanté.

Les marques ont été répertoriées sur la base des fiches de représentation électronique mises à disposition par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), a révélé M. Kanté.

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales, prévenir contre les risques et dangers de la contrefaçon. Ainsi, pour inciter les entreprises à protéger leurs marques au CEMAPI, les organisateurs ont mis en compétition les marques nationales protégées, établies, exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière. 

Les prix en compétition sont, entre autres, le Prix de la marque préférée du public, de la meilleure marque de produit, le Prix de la meilleure marque de service, le Prix de la meilleure marque à l’international, le Prix de la meilleure marque féminine et le Prix de la meilleure marque du plus jeune entrepreneur. 

Le president du jury a expliqué que le choix revient aux consommateurs qui peuvent voter, par SMS ou en appelant les numéros : 71 52 30 30/61 52 30 30 et 52 52 31 31 pour leurs marques préférées. 

Ces marques nominées ont été présentées au public. Il s’agit, pour la catégorie «Meilleure marque du produit», de Fofy, Sapec, Diago. La catégorie «Meilleure marque de service» met en compétition Sama Money, Ispric, Imafer.

Quant à la catégorie «Meilleure marque à l’international», elle concerne la société Bara Musso, Thé Achoura, l’hôtel Azalai. 

Faso Kaba, I ka look sont nominées pour la catégorie «Meilleure marque féminine» et Waati, Diakité robotique pour «la  marque du jeune entrepreneur». 

«Ces activités initiées par les organisateurs de la Semaine permettront « de faire la promotion de nos produits », a commenté la responsable marketing et communication de Sapec. « Remporter par exemple ce prix donnera une grande visibilité à notre marque qui existe depuis 2003 », a ajouté Ramatoulaye Berthé. «Notre objectif est d’avoir le trophée de la meilleure marque de produit», a-t-elle dit. 

Ewaati est une startup spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la  robotique. Pour ses responsables, c’est pour promouvoir leurs produits et services qu’ils ont participé à cette Semaine des marques. «Nous avons des produits et services comme e-school, e-security e-marketing, e-care, e-face», ont-ils expliqué.

Responsable marketing de Sahel infusion qui existe depuis 2013, Aissata Cissé se dit heureuse de compter parmi les nominées et espère que son entreprise sera retenue pour cette première édition. 

Quant à la chargée de communication de la société Bara Musso, elle souhaite que cette activité soit encouragée et soutenue. «La Semaine des marques nous a montré qu’on est parmi les grandes entreprises et qu’on est considéré», se réjouit Fatou Sidibé, rappelant que Bara Musso existe depuis 2008.

FMS/MD (AMAP)

Plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali, chaque année (Le Premier ministre)

Pour le chef du gouvernement, la propriété intellectuelle est un outil précieux pour le développement économique du pays 

Bamako, 15 mar (AMAP) Chaque année, plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali où 1 055 marques déposées ont été enregistrées, de 2016 à 2022, a-t-on appris, lundi, de source officielle, à l’ouverture de la Semaine des marques.

 « Ces chiffres placent le Mali dans le Top 5 des gros déposants de l’Organisation africaine de la propriété industrielle (OAPI) », a souligné le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, qui a présidé cette cérémonie, au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

La Semaine des marques, qui se déroulera jusqu’au 19 mars, est organisée par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) et son partenaire Spirit, avec comme thème : «Une marque compétitive : un outil de conquête de marchés». 

La rencontre mettra en compétition les marques nationales protégées, établies et exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière.

Les prix en compétition sont, entre autres, «la marque préférée du public», «la meilleure marque de produit», «la meilleure marque de service», «la meilleure marque à l’international», «la meilleure marque féminine», «la meilleure marque du plus jeune entrepreneur».

Pour cette grande première, il y aura une série d’activités, notamment des panels qui permettront aux participants et aux visiteurs de mieux appréhender la question de la marque, comprendre son utilité et savoir comment la protéger. Des conférences sur la contrefaçon et ses méfaits et des ateliers de formation à l’intention des jeunes et des femmes entrepreneurs et de la société civile sont, aussi, au menu de cette Semaine des marques.

Il y aura également des émissions télévisées comme «Grin de midi», des caravanes sur les deux rives du fleuve Djoliba (Niger) avec les produits et les sponsors de l’événement, une journée porte ouverte au CEMAPI, des animations et des jeux concours.

Pour le chef du gouvernement, cette manifestation économique offre l’occasion de célébrer et magnifier le secteur privé malien qui se distingue, aujourd’hui, « par son dynamisme, sa résilience, son sens patriotique et son engagement de tout instant malgré le contexte économique et géopolitique particulièrement difficile ».

Choguel Kokalla Maïga a indiqué qu’avec la mondialisation, la concurrence constitue une menace pour les entreprises qui ne sont pas préparées. D’où la nécessité pour elles de faire recours à la propriété industrielle. « En effet, a ajouté le Premier ministre, la propriété industrielle constitue un outil précieux pour le développement économique de notre pays et pour satisfaire aux impératifs du développement ». 

Il convient, pour ce faire, d’innover et de créer pour permettre d’améliorer constamment la qualité de vie de nos populations à travers la production et la commercialisation de nos biens de services. 

Selon le chef du gouvernement, derrière ces biens de services de consommation, il y a une identité, une marque qui permet de créer et de renforcer les liens entre les entreprises et les consommateurs.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, cette Semaine des marques servira donc à donner une meilleure visibilité et à sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance de la marque dans leur stratégie commerciale.

Mahmoud Ould Mohamed a précisé que la marque, comme tout autre signe distinctif, est un enjeu incontournable et essentiel en termes de communication d’entreprise. 

Elle apporte notoriété et confère à l’entreprise une image positive lui permettant de créer un lien fort avec les consommateurs.

La marque a une valeur ajoutée et est un véritable capital pour les entreprises. Il s’agit, a poursuivi le ministre de l’Industrie et du Commerce, « de faire valoir la marque malienne qui fait face à une lourde concurrence sous régionale et internationale ». 

De son côté, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, a indiqué que la Semaine des marques vise à inciter les opérateurs économiques à prendre conscience de l’importance de leurs marques, « afin de sécuriser leurs investissements ». 

M. Bathily a invité les opérateurs et les promoteurs de marques à engager, au niveau du CEMAPI, les démarches nécessaires en vue de la protection de leurs marques contre les contrefaçons et la piraterie.

AMK/MD (AMAP)

Mali: Une application pour suivre la qualité des services de télécommunications

Bamako, 23 fév (AMAP) L’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies, de l’information et de la communication et des postes (AMRTP) a lancé, mardi, l’outil «AMRTP-QoE- qualité d’expérience». 

Développé par le groupement SFM&FKN, l’AMRTP-QoE- qualité d’expérience est un outil de suivi de la qualité d’expérience des utilisateurs des réseaux mobiles. Autrement dit, les consommateurs des services de la téléphonie peuvent par eux-mêmes apprécier la qualité du service qui leur est offert. En retour, il permet à l’AMRTP de recueillir les informations sur la qualité de service pour les remonter aux opérateurs en vue de leur prise en charge. 

C’est une solution automatisée permettant d’assurer un suivi périodique de la QoE à travers une sonde application installée sur les Smartphones des utilisateurs, a laissé entendre le directeur des réseaux et infrastructures de l’AMRTP, Issoufi Maïga. 

L’architecture de la solution QoE est constituée de six éléments : network, GPS, serveur, application mobile, internet et application web. L’application mobile collecte les informations et mesures des réseaux des différents services (couverture, SMS, voix et données) tout en spécifiant la localisation géographique. Ces informations et mesures collectées sont transmises à travers Internet au serveur de traitement dans les locaux de l’AMRTP pour stockage, traitement et analyse. 

Elles sont accessibles en temps réel via la plateforme web : www.AMRTP.ml. Quant à l’application web, accessible en local, elle permet de faire des analyses statistiques et cartographiques des différents indicateurs de performance et également de générer des rapports. 

Cette nouvelle solution a plusieurs avantages pour le régulateur et pour les consommateurs. Pour le régulateur, elle permet d’obtenir les tendances du réseau 24/24 sur tout le territoire national, le suivi de la performance du réseau, la visibilité sur les zones blanches (trous, niveaux de signal bas), la visibilité sur la qualité réellement perçue par l’utilisateur, l’affichage des statistiques des indicateurs de performance : niveaux des signaux, appels échoués, débits moyens.  

Et les avantages pour les consommateurs ? Il s’agit de tester les réseaux des opérateurs de téléphonie du Mali en tout lieu et à tout moment, faciliter la remontée des informations et pouvoir saisir le régulateur pour des problèmes de qualité de service, voir par opérateur et par technologie, l’état de la couverture des réseaux grâce aux remontées d’autres utilisateurs et assurer la satisfaction grâce aux actions correctives des opérateurs initiées par le régulateur. 

Pour le président directeur général de l’AMRTP, Cheick Sidi Mohamed Nimaga, l’application est simple à utiliser et conçue pour permettre un suivi permanent de la qualité d’expérience (QoE) perçue par les utilisateurs. Le président directeur général de l’AMRTP d’ajouter : «La réussite de ce projet dépend fortement du degré d’utilisation de l’outil. Plus l’outil est utilisé, plus nous aurons une vue de la cartographie d’utilisation du réseau GSM au Mali et particulièrement les endroits où les opérateurs doivent fournir des efforts pour améliorer la qualité des services offerts». 

Le nouvel outil est disponible sur App store pour les systèmes Smartphones IOs, sur Play store pour les Smartphones Androïde et sur le site web :  HYPERLINK « http://www.amrtp.ml » www.amrtp.ml

OS/MD (AMAP)

Cybercafé : Le salut par la reconversion

L’affluence est de plus en plus timide dans ces lieux 

Par Makan SISSOKO

Bamako, 16 fer (AMAP) Face à la rude concurrence des téléphones portables, les promoteurs de ces espaces informatiques survivent aujourd’hui grâce à d’autres activités connexes qu’ils assuraient, (Lire suite :http://lessor.ml )

Forfait internet : Les Maliens paient-ils cher ?

Il est plus fréquent de croiser les jeunes qui ont les yeux rivés sur leurs écrans

Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako 09 fév (AMAP) Beaucoup de nos compatriotes estiment que le coût d’accès à la connexion internet est plus élevé au Mali que dans la plupart des pays voisins. Dans cette enquête, les acteurs du domaine nous éclairent davantage, (Lire suite : lessor.ml)

Etudiants et réseaux sociaux : Le divertissement empêche les opportunités de s’instruire

Les jeunes filles sont le plus attirées par ces applications

Par Chahame DJIRÉ

Ségou, 02 fév (AMAP) Les jeunes apprenants passent plus de temps à se divertir sur les réseaux sociaux qu’à saisir la formidable opportunité qu’ils leur offrent pour se former et s’informer utilement (Lire la suite sur : http://lessor.ml)

Des hommes armés non identifiés détruisent des antennes de réseaux téléphoniques à Koro, dans le Centre du Mali

Koro, 23 janv (AMAP) Les attaques par des hommes armés non identifiés ont repris dans le cercle de Koro (Centre), pendant la semaine du 17 au 23 janvier 2022, notamment contre les installations de réseaux téléphoniques dans des localités à quelques kilomètres de Koro.

Entre le 19 janvier et le 21 janvier, des hommes armées ont détruit, successivement, les antennes des réseaux téléphoniques de Karakindé (Commune de Madougou), Dangaténé (Commune de Bondo) et Bondo (chef-lieu de commune), emportant  les panneaux solaires et quelques batteries.

Le dernier site auquel ils ont tenté de s’attaquer est celui de Barapireli, dans la nuit du 22 au 23 janvier 2022. Ils en ont été empêchés par la brigade d’auto-défense du village qui garde les lieux.

Cette reprise des attaques dans le Cercle de Koro, même si pour le moment les hommes armés non identifiés ne s’en prennent qu’aux installations téléphoniques, commence à inquiéter les populations.

Le Cercle de Koro a connu une période d’accalmie relative depuis la signature des accords globaux de paix entre les communautés en février 2020. La destruction des réseaux téléphoniques pourra impacter négativement sur ces accords et la paix fragile retrouvée depuis la signature de ces accords.

Pour beaucoup, la destruction de ces installations téléphoniques, à un moment où l’armée monte en puissance et est en train de traquer les terroristes jusque dans leur dernier retranchement, n’est pas fortuite. C’est un moyen pour eux de priver les populations de tous les moyens de communication leur permettant de donner des informations à l’armée sur leurs mouvements. 

AMAP

Commerce : La vente en ligne prend son envol

Par Anne-Marie KÉITA

Bamako, 08 déc (AMAP) Au Mali, le e-commerce ou commerce électronique a déjà pris son envol. Sani-féré.com, malisougouba.com, soukouni.com, bisougou.com, Yobootao, etc. sont, entre autres, des sites Internet ou pages réseaux sociaux de vente ou de promotion de produits divers qui inondent la toile. Cet immense espace virtuel universel est, ainsi, mis à profit par des sociétés et particuliers qui ont choisi d’y ouvrir des boutiques pour améliorer leur visibilité et booster leurs affaires.

En un clic, le client peut choisir la marchandise qu’il désire acquérir et se la fait livrer à l’adresse voulue. Ce mode d’achats de biens et services prend de plus en plus de l’ampleur et crée beaucoup d’emplois. Une nouvelle façon de faire, visiblement plus rentable, qui bouleverse et les modes de consommation et les rapports entre clients et vendeurs. Ces échanges de produits ou de service se font via des plateformes électroniques. Ils consistent en la mise à disposition du consommateur d’un catalogue électronique, d’un mode de paiement en ligne… des produits d’une société ou d’un particulier installé quelque part à travers le monde.

La disponibilité et la maîtrise des Technologies de l’information et de la communication (TIC) : ordinateurs, tablettes et Smartphones, sont essentielles en la matière. Ces appareils doivent être connectés en permanence à Internet.

Le e-commerce doit son explosion au boom démographique et au développement des télécommunications. Progrès technologique ayant permis à la majorité des Maliens de rester connectés à Internet à moindre coût et à tout moment. Les achats virtuels sont devenus un réflexe à la faveur de la crise de Covid-19. Pandémie qui a confiné les consommateurs, les empêchant de se rendre physiquement aux marchés pour faire leurs emplettes.

Les commerçants en ont profité pour booster leurs business. « Le commerce en ligne a facilité les échanges tout en offrant de nouvelles fenêtres d’opportunités aux commerçants », estime Abdoulaye Doucouré. «Il suffit, aujourd’hui, de prendre les photos de tes produits et les mettre sur les réseaux sociaux», ajoute ce vendeur de basin au Grand marché. Évoluant dans le commerce général, depuis 10 ans, il a basculé dans le e-commerce depuis quelques mois. Objectif : permettre aux clients de gagner du temps, en leur épargnant les calvaires que causent les déplacements.

Son collègue Youssouf Diarra est vendeur de bijoux et autres accessoires pour femmes. «Depuis que j’ai créé ma page de vente sur Facebook, j’ai enregistré tous les numéros de mes clients à qui j’envoie régulièrement mes nouveaux produits. Ce qui leur permet de faire le choix sans se déplacer», explique-t-il avant d’ajouter qu’il reçoit, aujourd’hui, plus de commandes via WhatsApp que de clients physiques. « C’est pourquoi, explique le négociant, il se concentre plus sur le e-commerce que sa boutique physique ».

SOLUTIONS DE PAIEMENT – Certains, comme Mohamed Salim Diarra, peinent à gérer leurs clients physiques. Certains d’entre eux menacent d’aller dans les boutiques voisines où ils seront mieux traités. Pendant ce temps, les commandes affluent sur sa page Facebook. «Avec le e-commerce, nous avons la possibilité de vendre ou d’acheter un produit avec livraison gratuite ou payante, étant assis à la maison, à la boutique ou au bureau», déclare-t-il

Mme Diarra Catherine Diarra est fonctionnaire dans une entreprise à Sébénikoro, en Commune IV du District de Bamako. Pour ses achats alimentaires, elle ne se donne plus la peine de se déplacer depuis deux ans. «Depuis mon bureau, j’appelle le numéro d’un site et je reçois ma commande dans un délai raisonnable, sans me déplacer et à moindre coût», apprécie Mme Diarra.

Le e-commerce est devenu un pourvoyeur d’emplois vers lequel des jeunes diplômés se tournent. Après des années de chômage, Mariama Kouyaté décide de créer une page de vente qu’elle administre. Sa plateforme propose des accessoires pour femmes : sacs à main, perruque, chaussures, pommade, parfum, etc. Pour inciter les clientes à faire un premier achat, elle fait des remises sur certains produits. Mariama Kouyaté reçoit plus de 20 commandes par jour.

Les prix et les conditions de livraison sont discutés via WhatsApp. La e-vendeuse emploie, aujourd’hui, d’autres personnes pour la vente et la livraison. «Le succès de mon commerce, je le dois au développement des télécommunications. Aujourd’hui, beaucoup de Maliens sont sur les réseaux sociaux. Le meilleur moyen de développer son commerce sans faire un gros investissement est le e-commerce», soutient-elle.

Diplômé en communication, Amadou Maïga évolue dans le commerce électronique depuis 2019. Son site de vente : Yobootao est enregistré à l’Agence pour la promotion des investissements (API) comme une entreprise. Il propose des tissus, des basins, des chaussures, des maillots, des prêts-à-porter pour hommes, femmes et jeunes.

«Depuis ta chambre, tu peux toucher des milliers de personnes en un clic. On peut devenir populaire du jour au lendemain, augmenter ses ventes et booster son commerce quel que soit le secteur d’activité», explique-t-il.

Ces prouesses ont été rendues possibles grâce à l’évolution des solutions de paiement numérique comme Orange-Money, MoovMoney, Sama, Western-Union, Express. Ces solutions de paiement permettent à de nombreux consommateurs éloignés des circuits de consommation d’y être insérés. Elles permettent de faire des transactions sur les sites de commerce en ligne.

Conducteur de mototaxi, Salif Doumbia est également livreur de produits commerciaux. Ses frais de livraison varient entre 1 000 Fcfa et 2 000 Fcfa selon la distance à parcourir. «Le seul risque, selon lui, est que souvent les destinataires des produits refusent de payer dès qu’ils reçoivent leurs marchandises».

Mohamed Haïdara est également livreur pour une boutique de vente de draps en ligne, depuis deux ans. Sortant de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP), le quadragénaire affirme avoir galéré plusieurs années avant de trouver un emploi. Cette activité lui a permis de sortir du chômage, car il peut livrer plus de dix colis par jour. Ce qui lui permet de gagner 10.000 Fcfa par jour. L’essentiel, selon lui, ce sont ses frais de livraison qui varient entre 1 000 Fcfa et 2 000 Fcfa, en fonction de la distance.

L’entrepreneur Maïga déplore, cependant, les lenteurs quant à la réglementation du secteur au Mali. « N’importe qui, soutient-il, peut créer son site ou sa page de vente en ligne sans payer de taxe ».

La réglementation du commerce électronique était au centre de la 12è conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (CM12), tenue à Genève du 30 novembre au 3 décembre 2021. Les ministres des pays membres de l’OMC se sont penchés sur le problème de la fracture numérique, les flux de données, la localisation des données, les taxes internes, le Code source et le développement des infrastructures.

AMK (AMAP)

Bamako : Coup d’accélérateur aux travaux du tronçon Pont de l’Amitié-tour de l’Afrique

Par Babba B. COULIBALY

Bamako, 10 Déc (AMAP) Depuis le passage du ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, en octobre dernier, l’entreprise adjudicatrice du marché met les bouchées doubles pour livrer, en février 2021, le chantier du tronçon Pont de l’Amitié-tour de l’Afrique.

Le taux de réalisation des travaux d’aménagement en 2×2 voies de ce tronçon reliant le 3è pont de Bamako à la Route nationale (RN6) d’une longueur de 3,26 km, y compris la construction d’un échangeur et la réhabilitation de la section Tour de l’Afrique-Yirimadio (6,5 km) était estimé à près de 50%, à la date du 22 octobre dernier. Alors que le délai imparti avait été consommé à hauteur de 90%. Le constat amer avait été établi, ce jour-là par le ministre des Transports et des Infrastructures, juste après sa prise de fonction.

Face à la situation, M. Dabo avait demandé à l’entreprise d’avancer sur les travaux. Il s’était, par ailleurs, montré ferme quant au respect du délai contractuel initialement prévu à la fin du mois de février 2021. Prévenant qu’il veillera au respect de cette date, le chef du département avait annoncé des visites inopinées pour s’assurer de l’avancement normal des travaux. Qu’en est-il un mois après le passage du ministre lors duquel le ton utilisé et la méthode avaient été appréciés ? Sur le terrain, on constate que les choses bougent malgré des difficultés. En effet, les travaux de bitumage ont beaucoup évolué en plusieurs endroits. La cadence a été accélérée concernant la réalisation des collecteurs et des « garde-fous ». En outre, les travaux pour la construction du viaduc ont débuté. Le terrassement est en cours au niveau de la section allant du 13è arrondissement à Yirimadio.

Partout, les équipes de l’entreprise Razel, chargée de l’exécution des travaux pour un délai initial de 18 mois, sont à la tâche, sous la supervision des agents de la mission de contrôle confiée au bureau d’études CIRA. Ibrahim Ouane, un des agents de contrôle, fait des allers-retours entre les différentes sections du projet. « Actuellement, les travaux avancent normalement. L’occupation des emprises par les réseaux des concessionnaires Energie du Mali (EDM) Société malienne du patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), Orange Mali, Malitel, Société Malienne de Transmission et de Diffusion (SMTD) et certaines propriétés privées retardaient les travaux. Certaines emprises ont été libérées, d’autres non », explique-t-il.

Cette remobilisation de la troupe est appréciée par la population riveraine et d’autres usagers. Alassane Touré habite Niamana ATT-bougou. Il emprunte cette voie tous les jours pour se rendre au travail. Au volant de sa voiture, cet usager confirme que les travaux progressent à un rythme appréciable. « Depuis quelques jours, nous avons constaté que les choses commençaient à bouger. L’entreprise se donne à fond. Nous avons reçu les échos de la visite surprise du ministre qui semble donner un coup d’accélérateur aux travaux », confie notre interlocuteur.

Yaya Bagayoko fait le même constat. De l’avis de cet habitant de Missabougou (Commune VI), l’entreprise en charge des travaux a mis les bouchées doubles et les ouvriers sont de plus en plus actifs. « Ces derniers temps, ils travaillent de nuit comme de jour (y compris les dimanches) sur le chantier du viaduc (passerelle) au niveau du marché de Yirimadio, à la descente du 3è pont », fait-il observer.

Harouna Doumbia, qui habite Yirimadio, est du même sens. Rencontré à l’entrée du marché de ce quartier, il confirme que les travaux de construction du viaduc et du tronçon passant devant le marché de Yirimadio ont bel et bien commencé.

LIBERATION DE L’EMPRISE – Ces avancées remarquables sont confirmées par le directeur national des routes. « Certains riverains, qui ont compris l’intérêt du projet pour eux et pour la population, ont commencé à libérer l’emprise en attendant leur indemnisation. Le tronçon, qui posait des problèmes, commençait à partir du viaduc où l’entreprise a également débuté les travaux », explique Abdoulaye Daou, rencontré à son bureau à Darsalam.

Ici, l’entreprise travaille en demi-chaussé, c’est-à-dire tout le trafic est basculé sur le côté gauche en allant à Ségou, en attendant de terminer les travaux sur l’autre côté. Cette situation temporaire crée parfois des tensions entre usagers et policiers au niveau de l’entrée du marché. « Nous savons que c’est contraignant, mais nous demandons leur indulgence, le temps de finir les travaux », plaide le responsable.

Toutefois, des difficultés persistent, à en croire le directeur national des routes. « Il y a eu des avancées, mais on n’en a pas fini avec les concessionnaires. Nous remarquons que la plupart n’ont pas un plan de récolement de leurs installations souterraines. Souvent, nous tombons sur des installations : fibres optiques, conduites d’eau. Cela démontre qu’ils ne maîtrisent pas leurs réseaux », déplore Abdoulaye Daou. Il invite les concessionnaires à mettre leurs plans de réseaux à la disposition de la direction nationale des routes afin d’éviter des surprises désagréables qui retardent l’exécution des travaux routiers.

Certains concessionnaires se portent en faux contre les accusations à leur encontre. « Depuis le montage de ce projet, l’entreprise savait bien qu’il y aurait des installations des concessionnaires dans l’emprise et que le déplacement de ces installations était à sa charge. Donc, sachant que le coût de ce déplacement est élevé, l’entreprise Razel veut rejeter la faute du retard des travaux sur les concessionnaires », indique-t-on au niveau de la SOMAPEP. « Nous avons commencé à déplacer nos installations qui étaient dans l’emprise du projet avant même le début des travaux. Il ne reste que 500 mètres et le blocage à ce niveau incombe à l’entreprise Razel qui refuse de nous montrer le niveau zéro de canalisation au niveau du virage de Wara », confie Dougnon Keneko Albert, responsable de la communication de la SMTD.

Moussa Sacko, directeur de la communication institutionnelle d’Orange Mali, que nous avons joint au téléphone, fait savoir que son entreprise n’a aucune installation, à ce jour, dans les emprises de ce projet. Nos tentatives pour recueillir la réaction de l’EDM-SA ont été vaines.

BBC/MD (AMAP)

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