Tianjin : Dans la mouvance du 15e anniversaire du développement et de la construction de l’éco-ville

Par Aminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale

Beijing, 11 sept (AMAP) Située sur les rives du fleuve Jiyun et de la mer de Bohai, l’éco-ville sino-singapourienne de Tianjin est un projet de coopération majeur entre les gouvernements de la Chine et de Singapour. Il s’agit de la première éco-ville au monde développée dans le cadre d’une collaboration intergouvernementale.

Dans la mouvance du 15ème anniversaire de développement et de construction, les hauts responsables de cette ville ont animé, mercredi, dans l’après-midi, une conférence de presse au Musée national maritime. La rencontre a regroupé, outre les médias locaux, les journalistes en séjour en Chine dans le cadre de la phase2 du programme 2023 du Centre International de communication de la presse chinoise (CIPCC). La conférence était animée par le Président du comité administratif de l’Eco ville Chine-Singapour de Tianjin, Wang Guoliang et les vice-présidents Yang Yong et Wang Rui.

Important projet de coopération entre les gouvernements chinois et singapourien, l’éco-ville dont la construction a débuté le 28 septembre 2008, possède naturellement un caractère ouvert et inclusif. La Chine et Singapour travaillent ensemble, se concentrant sur des industries telles que les technologies vertes et à faible émission de carbone, les technologies intelligentes, le tourisme culturel, les produits biopharmaceutiques et les services de transport portuaire, et introduisant des projets de haute qualité de Singapour.

Faisant le bilan, le Président du comité administratif de l’Eco ville Chine-Singapour de Tianjin, Wang Guoliang, a souligné qu’au cours des quinze dernières années, grâce aux efforts conjoints de la Chine et de Singapour, l’éco-ville est devenue un foyer prospère et durable sur l’ancienne friche saline, incarnant la transition d’une « ville écologique » à une « ville dynamique », d’une « ville planifiée » à une « ville gérée », et d’une « cité-jardin » à une « ville adaptée à la vie, au travail, au tourisme et aux loisirs ».

Il a indiqué que cette transition a établi une nouvelle référence pour le développement intégré du port, de l’industrie et de la ville. « Aussi, a-t-il-dit l’éco-ville a fermement établi un système de valeurs écologiques consistant à respecter la nature, à suivre ses voies et à la protéger afin de promouvoir la réduction des émissions de carbone, de réduire la pollution, d’étendre le développement vert et de poursuivre la croissance économique. »

« Après 15 ans de développement et de construction, la zone bâtie s’étend sur 22 kilomètres carrés, la zone verte sur 11 millions de mètres carrés et la proportion d’eaux littorales d’excellente qualité atteint 100 %, ce qui lui a valu le titre de base nationale d’innovation pratique pour la transformation des montagnes luxuriantes et des eaux claires en or et en argent, ainsi que le titre de cas exemplaire de « belle baie » » s’est-il réjoui.

Par ailleurs, a rappelé Wang Guoliang, l’éco-ville a réussi à équilibrer la relation dialectique entre la préservation de l’environnement et la croissance économique. Elle mené la mise en œuvre d’un projet pilote à Tianjin pour valoriser les produits écologiques, tout en explorant et en exploitant activement les sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire, géothermique et éolienne.

« L’intensité de ses émissions de carbone par unité de PIB atteint le niveau impressionnant de 145,3 tonnes de CO2 par million de dollars américains, dépassant ainsi les normes internationales » s’est-il félicité.

L’éco-ville a construit la ville intelligente à énergie zéro carbone et encouragé l’utilisation de bâtiments préfabriqués et passifs. Elle s’est également fermement engagée dans la voie de la construction d’un système industriel moderne, ce qui a donné naissance à des pôles industriels dominants tels que les services de technologie intelligente, le tourisme culturel et de santé, ainsi que la construction et le développement écologiques. « Le nombre d’entités commerciales a dépassé les 28 000 et la proportion des recettes fiscales industrielles a atteint 76 % ».

« Tout au long de son parcours, a-t-il dit, l’éco-ville n’a cessé de progresser, de dessiner de nouveaux plans et de donner l’exemple en tant que pionnière. « À l’aube d’une nouvelle étape historique, la Chine et Singapour soutiendront conjointement la construction de l’éco-ville en tant que zone de premier plan pour une économie verte et à faibles émissions de carbone. Des efforts seront déployés pour renforcer l’introduction de ressources industrielles de haute qualité et créer une version améliorée de la coopération Chine-Singapour qui définisse la direction et le modèle pour un développement futur de haute qualité ». a-t-il-fait annoncé.

Wang Guoliang a ajouté qu’au cours de la prochaine phase, l’éco-cité continuera d’accélérer la construction d’une ville verte et écologique, d’une ville intelligente et innovante, d’une ville coopérative et ouverte, et d’une ville dynamique et heureuse, propice à la vie, au travail, au tourisme et aux loisirs. Elle permettra à la coopération Chine-Singapour de franchir de nouvelles frontières et d’atteindre de nouveaux sommets, en vue de devenir un modèle international de développement durable dans la nouvelle ère.

En prélude à cette conférence de presse, les hommes et femmes de médias ont visité le centre d’opération de l’éco-ville intelligente sino-singapourienne, la bibliothèque de l’éco-ville et l’exposition du 15 ème anniversaire, le musée national maritime de la Chine.

La visite du parc « Tianjin Fantawild adventure » a mis fin aux activités de cette journée.

ADS/MD (AMAP)

 

 

 

Tianjin : Le carrefour terrestre et maritime de « la Ceinture et la Route »

Par Aminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale

Beijing, 11 sept (AMAP) Tianjin, la plus grande ville côtière ouverte dans le Nord de la Chine, est l’une des quatre municipalités relevant directement du gouvernement central. Il s’étend sur près de 12 000 kilomètres carrés et compte une population de 13,63 millions d’habitants.

Avec plus de 600 ans d’histoire ancrée dans son système de transport fluvial et son ouverture commerciale, Tianjin a la particularité d’être le berceau de l’industrie chinoise moderne et un phare de la Chine moderne dans son ensemble. C’est dans cette ville que des journalistes de la phase2 du programme 2023 du Centre International de communication de la presse chinoise (CIPCC) ont séjourné du 4 au 7 septembre dernier.

Arrivés aux environs de 11h30 à Tianjin, les hommes de médias ont abord visité le temple de Dule. Ils ont, également, pu constater les réalisations faites dans le cadre du développement des nouvelles campagnes socialistes dans le village de Xijingyu et visité le musée géographique.

Tianjin ne regorge pas que de sites attractifs. Dans le domaine de l’économie, la ville abrite le port Tianjin et la China national offshore oil engineering Co, Ltd. (Société nationale chinoise d’ingénierie pétrolière offshore) qui jouent des rôles importants dans la construction conjointe de « la Ceinture et la Route ». C’est pourquoi leur visite a été inscrite dans l’agenda des journalistes qui ont été suffisamment éclairés à travers des différentes présentations et visites guidées.

Le port de Tianjin est le port artificiel en eau profonde de la plus haute qualité au monde, avec un quai de 300 000 tonnes et une profondeur de chenal de -22 mètres. Il peut entretenir des relations maritimes et commerciales avec plus de 800 ports dans plus de 200 pays et régions du monde.

En tant que ressource stratégique essentielle de la Chine, le port de Tianjin est non seulement la porte d’entrée maritime de Pékin, Tianjin, Hebei et des trois régions septentrionales mais, aussi, le port le plus proche de la nouvelle zone de Xiong’an. Il est le carrefour terrestre et maritime de « la Ceinture et la Route » et joue un rôle important dans le développement coordonné de Pékin, Tianjin et Hebei, dans la construction conjointe de la ceinture et de la route, dans le déblocage de la circulation intérieure et dans la promotion de la double circulation intérieure et internationale.

Le deuxième terminal à conteneurs dont les journalistes ont visité est un front de mer aux sept couleurs visibles à la fois de la terre et de la mer.

Le terminal s’étend sur 1 100 mètres le long du rivage, couvre 750 000 mètres carrés et comprend trois postes d’amarrage pouvant transporter chacun jusqu’à 200 000 tonnes et une capacité nominale de 2,5 millions d’EVP. Le rivage est équipé d’un total de 12 grues à quai unique de couleur cyan, tandis que la zone centrale présente 42 grues à portique et 92 robots de transport horizontal ART, tous de couleurs différentes.

Quant à la Offshore Oil Engineering Co. dont le siège se trouve dans la nouvelle zone de Binhai, à Tianjin, elle est une société cotée en bourse contrôlée par China National Offshore Oil Corporation. C’est la seule grande entreprise de construction en Chine qui peut gérer la planification, l’achat, la construction, l’installation, les essais et l’entretien des projets d’exploitation du pétrole et du gaz et aussi du gaz naturel liquéfié, de l’énergie éolienne en mer, du raffinage et des projets chimiques.

Elle est également l’une des entreprises les plus importantes et les plus compétitives de la région Asie-Pacifique dans le domaine des projets pétroliers et gaziers offshore. Ses activités s’étendent à plus de 20 pays et régions. L’entreprise dispose d’importantes bases de production pour l’ingénierie offshore notamment à Tanggu, dans la ville de Tianjin, à Qingdao, dans la province de Shandong, à Zhuhai, dans la province de Guangdong. Ses capacités d’installation offshore et de pose de conduites sont parmi les meilleures d’Asie.

Selon ses responsables, après plus de 40 ans de croissance et de progrès, l’entreprise s’est fixée pour objectif de « créer une société d’ingénierie exceptionnelle avec une identité chinoise distincte et de se concentrer uniquement sur le développement de la capacité EPCI, avec la conception comme principal moteur, et l’amélioration du leadership opérationnel et technologique comme fondement ».

La société se donne également pour objectif de progresser dans trois secteurs potentiels l’internationalisation, l’ingénierie en eaux profondes et la nouvelle industrialisation.

En plus de ces sociétés, les journalistes ont visité le groupe alimentaire Haihe et l’entreprise « China Africa TEDA investment CO ».

ADS/MD (AMAP)

 

Ateliers Luban : Pour renforcer les talents techniques le long de la ceinture et la route

Il existe 21 ateliers Luban dans le monde. Le Mali figure parmi les pays africains qui en dispose

ParAminata Dindi SISSOKO

Envoyée spéciale

Beijing, 11 sept (AMAP) La visite du musée de l’expérience de construction de l’atelier Luban était également inscrite à l’agenda des journalistes en séjour à Tianjin la semaine dernière. L’atelier Luban, un programme de formation professionnelle chinois, est une initiative mise en œuvre par la ville de Tianjin, dans le cadre de la ceinture et la route.

Il vise à former des ouvriers hautement qualifiés, professionnels et innovants dans le monde entier. S’inspirant de l’esprit artisanal de Lu Ban, un célèbre charpentier, il partage avec d’autres pays les modèles d’enseignement professionnel et les compétences professionnelles de la Chine et forme des talents locaux compétitifs.

Il favorise la coopération entre les écoles chinoises et les établissements d’enseignement étrangers, les entreprises et les gouvernements, ouvrant ainsi une nouvelle voie de développement caractérisée par une contribution conjointe et des avantages partagés.

Selon le directeur du Centre International de communication de la presse chinoise (CIPCC), Yu Lei, il existe 21 ateliers luban dans le monde dont 12 en Afrique. Le premier atelier Luban au monde a été fondé en Thaïlande en 2016. « Le Mali figure parmi les pays africains qui disposent d’un atelier Luban. L’Atelier Luban du Mali est le quatrième ouvert en Afrique en 2019 » a-t-il dit.

Selon le site de l’Université des Sciences des techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), l’atelier Luban du Mali est le fruit de l’accord de coopération signé le 15 octobre 2019 entre les Universités des Sciences des techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) et des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (ULSHB) et l’Ecole Supérieur Professionnelle de Médecine de Tianjin, l’Ecole Secondaire Professionnelle Hongxing de Tianjin, en Chine. Il constitue un projet de coopération internationale en matière de formation professionnelle soutenu par la municipalité chinoise de Tianjin.

Situé au centre Universitaire de Kabala, ce projet a pour but d’améliorer la formation académique des meilleurs talents techniques et de soutenir l’économie locale par le biais de la formation professionnelle. Il se veut également un cadre de promotion de la collaboration scientifique sino-malienne par la mise en place de programmes de formation et de recherche communes, une intégration harmonieuse de la médecine traditionnelle chinoises et de la médecine traditionnelle malienne et les développements de nouveau produits, en valorisant les plantes médicinales maliennes.

Au cours de cette visite, les journalistes ont suffisamment appris sur les ateliers Luban. En effet, Lu Ban, également connu sous le nom de Gongshu Ban, est un célèbre charpentier et inventeur qui a vécu à la fin de la Période des Royaumes combattants de printemps et d’automne.

Il est né dans une famille de charpentiers de l’État de Lu et a commencé à apprendre le travail du bois dès son plus jeune âge. Au cours de sa vie, il inventa et perfectionna de nombreux outils de menuiserie, comme la scie et l’équerre. L’atelier Luban, porte le nom de ce maître chinois exceptionnel.

A la suite de l’entretien avec les hauts responsables du musée de l’expérience de construction de l’atelier Luban, les hommes de médias ont également pu visiter l’université de technologie et d’éducation de Tianjin, les cinq avenues et le musée d’art numérique de Tianjin.

ADS/MD (AMAP)

Unités de production de fer : Le ministre en charge de l’Industrie exige le respect des normes

L’effondrement d’immeubles construits ou en construction est dû en partie à la mauvaise qualité des fers. 

Bamako, 06 sept (AMAP) Les usines de production de fer qui continueront à ne pas respecter les normes pourraient être fermées, après la deuxième phase de vérification et de sensibilisation menée par les services techniques, a mis en garde, lundi, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, en marge d’une visite sur les sites de l’Industrie du Mali et de fer (IMAFER), à Fougadougou dans la Commune rurale de Tienfala.

Le Mali a connu, récemment, l’effondrement d’immeubles construits ou en construction entrainant des dégâts matériels et financiers importants. Dans certains cas, des pertes en vies humaines ont été enregistrées. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a, à cet égard, instruit la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) et l’Agence malienne de métrologie de conduire un vaste programme de contrôle et de vérification du diamètre et de la longueur dans toutes les unités de production de fer sur l’ensemble du territoire national.

Le résultat de cet audit mené par les deux structures est sans appel. «Des fers commercialisés sur le marché comme étant du fer 6 ont été contrôlés diamètre 4, des fers 8 présentés et vendus au prix du fer 8 ont été contrôlés au diamètre 6, des fers 10 ont été contrôlés au diamètre 7 et ceux présentés comme des fers 12 et vendus à ce prix ont été contrôlés 9. Les longueurs ne sont pas respectées», a dénoncé Moussa Alassane Diallo.

Pour le minsitre en charge de l’Industrie, cette situation est inacceptable pour le gouvernement et insupportable pour les populations. C’est pour cette raison que toutes les unités de production de fer ont été réunies le 22 août dernier pour partager avec elles, les conclusions des études de vérification et de contrôle menées par les services techniques.

À l’issue de cette réunion, des recommandations fortes et des décisions ont été prises par le département. La visite terrain du ministre a consisté à vérifier la mise en œuvre effective de ces recommandations et décisions.

«Le développement économique inclusif et durable du Mali se fera avec l’industrie ou ne se fera pas. C’est pourquoi, soutenir l’industrie dans notre pays est une exigence pour mon département. L’objectif recherché est de permettre à nos industries de transformer notre production locale, pour que nous puissions assurer nos besoins nationaux par la production nationale», a-t-il expliqué.

Selon M. Diallo, nos industries doivent donner des produits de qualité qui respectent les normes. Autrement, il sera difficile de tenir sur la durée les engagements pris par rapport à la politique industrielle du pays.

«La conduite de cette politique qui se repose sur la promotion et le développement de l’industrie locale (petite, moyenne et grande) ne peut aller avec la promotion de la médiocrité. Nous devons être meilleurs en matière de production», a-t-il insisté.

Cette visite a permis au ministre Diallo de constater qu’il y a un nombre important d’usines qui ne respectent pas les normes. «D’ici octobre prochain, une deuxième vague de contrôles et de vérifications sera enclenchée par mes services. Si nous arrivons aux conclusions qu’il y a encore des unités de production de fer au Mali qui ne respectent pas les normes, nous serons amenés à assumer nos responsabilités et cela pourrait conduire à la fermeture de ces usines», a-t-il averti.

Les orientations et exigences du ministère de l’Industrie et du Commerce, ainsi que les mécanismes de suivi-évaluation et de supervision mis en place, à la fois, pour contrôler la qualité et le respect des normes, seront partagés avec les acteurs du secteur pour un développement industriel réussi.

Évoquant le problème d’énergie, le ministre Diallo a dit que c’est une donnée permanente. « Dans les réflexions que nous sommes en train de conduire, il s’agira de voir, aussi, comment on peut rendre nos industries moins dépendantes de l’énergie thermique. Pour cela, plusieurs pistes s’offrent à nous, surtout en ce qui concerne le solaire. On a déjà rencontré les promoteurs de l’énergie solaire, des réflexions sont en cours pour concevoir une politique industrielle où nos industries seront moins dépendantes de l’énergie à partir de l’EDM. SA», a-t-il dit.

Les responsables des unités industrielles visitées ont salué cette démarche du ministre Diallo qui vise à assainir le secteur.

BBC/MD (AMAP)

 

 

Il y a urgence à assainir la production d’eau en sachet plastique

La consommation de cette eau expose à des maladies, telles que la diarrhée, la dysenterie, les problèmes liés aux reins, au foie et au système nerveux.

Par Aminata DIARRA

Bamako, 06 sept (AMAP) L’unité de conditionnement d’eau en sachet plastique d’Assitan, considérée comme clandestine, est l’illustration parfaite de l’explosion, aussi bien à Bamako qu’à l’intérieur du Mali, de ces fabriques, à la pelle et sans parfois tenir compte des règles élémentaires d’hygiène, de sachets d’eau.

Sans passer par aucun dispositif de filtrage, l’eau du robinet est prélevée et directement conditionnée dans des sachets en plastique à l’aide d’une machine. Ici, même les enfants sont mis à contribution pour notamment empaqueter les sachets produits. Ils ne s’encombrent guère de mesures d’hygiène. La ptote affaire d’Assitan n’est pas conneu des services techniques. Elle n’a d’ailleurs jamais cherché à formaliser son activité, de peur qu’elle n’ait à «payer des taxes».

Quid du respect des normes édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les services nationaux compétents en la matière ? Elle n’en sait rien. Nombreuses sont les petites unités qui, comme celle d’Assitan, évoluent dans la clandestinité, donc en marge des textes régissant le secteur. Elles prélèvent directement l’eau au robinet, des fois avec une forte présence d’éléments étrangers. Certaines utilisent l’eau de forage. Avec la durée, l’eau, contenant du chlore, peut avoir des effets indésirables (saveur, odeur) au contact avec le sachet s’il n’est pas de qualité aux normes.

Pour écouler facilement leurs produits, ces unités utilisent de fausses adresses et de faux contacts quand elles ne s’octroient pas tout simplement les références d’une unité connue, se livrant ainsi à une concurrence déloyale.

Selon les spécialistes, l’installation d’une unité de mise en sachet d’eau potable doit se faire suivant des normes de sécurité sanitaire en vigueur. «Ce qui garantira que l’eau est propre à la consommation et ne présente aucun risque pour la santé des consommateurs», rappelle Dr Maïga Hamssatou Touré, chef du service assurance qualité et secrétaire permanente de la Commission nationale d’autorisation de mise sur le marché.

« Pour obtenir cette autorisation de mise sur le marché (AMM), ajoute-t-elle, le producteur doit approcher le secrétariat afin de s’enquérir des informations et entreprendre les démarches nécessaires. »

HORS DE CONTROLE – Aminata Niaré, propriétaire d’une unité clandestine, trouve qu’il n’est pas «facile de respecter les exigences de l’Etat». Pour avoir l’autorisation, dit-elle, il faut des mois. «Ce n’est pas que nous refusons de nous mettre en règle mais nous sommes découragés à cause des attentes assez longues. Le processus, c’est vraiment un parcours du combattant», se justifie la productrice d’eau en sachet.

Des unités clandestines continuent ainsi de produire. Les services techniques en charge de la question semblent dépassés par l’ampleur du phénomène. «C’est difficile de reconnaître les unités qui produisent clandestinement, car elles sont très nombreuses et leurs sources de production sont masquées », concède le directeur général adjoint du Laboratoire national de la santé (LNS), Dr Seydou Moussa Coulibaly.

L’action de son service et celle du Laboratoire national des eaux (LNE) ne portent que sur les unités répertoriées où des missions de contrôles et de vérifications sont régulièrement effectuées. Le LNE procède à une série d’échantillonnage des eaux en sachet à Bamako et à Kati. « Il ressort des résultats que les paramètres physico-chimiques mesurés au laboratoire sont conformes aux directives de l’OMS », résume une note technique publiée en avril dernier par le ministère de l’Energie et de l’Eau.

Cependant, les non-conformités sont constatées souvent au niveau des analyses bactériologiques. Aussi, souligne la même note, «il existe de nombreuses unités clandestines, les mêmes emballages sont utilisés par plusieurs entreprises et également beaucoup de sachets existent avec de fausses adresses».

Ces facteurs font que le suivi de la qualité de ces eaux est assez complexe, soutient-on au LNE. Les spécialistes indiquent également que les emballages utilisés peuvent agir sur la qualité des eaux si les indications mentionnées sur les étiquettes ne sont pas respectées.

PRÉSERVER LA SANTÉ – Pour Dr Seydou Moussa Coulibaly du LNS, il est du devoir de tout bon citoyen de participer à la préservation de la santé de ses concitoyens, en évitant de mettre sur le marché des produits illégaux et dont la source de production n’est pas connue. «Les personnes qui font ce travail illicite veulent avoir de l’argent au détriment de la santé des autres», dit-il, tout en demandant aux consommateurs de ne payer que des «sachets étiquetés et dont la provenance est connue».

Vendeuse d’eau en sachet au marché de Kalaban Koulouba depuis deux ans, Kadia Kouyaté, aide-ménagère, travaille pour le compte de Djénèba Soumaré qui habite non loin du marché du quartier. Sa patronne a découvert le filon, il y a cinq ans. Et depuis, elle en a fait sa principale source de revenus.

Djénèba Soumaré dit s’approvisionner auprès d’un distributeur d’eau et avoue n’avoir jamais cherché à savoir ni la provenance ni les conditions de la mise en sachet du liquide. «Ce qui m’intéresse, c’est le profit. Par jour, je gagne entre 2 500 et 3 000 Fcfa», confie-t-elle.

Une bonne partie des sachets produits se retrouvent en vente aux carrefours. distribués lors de cérémonies de baptême, de mariage ou encore de funérailles. Toutes choses qui ont favorisé la prolifération des unités de conditionnement. Les prix appliqués (25 à 50 Fcfa) sont à la portée de toutes les bourses. «J’achète les sachets d’eau parce que j’ai pas assez d’argent. L’eau minérale, c’est pour les riches. Je ne peux pas me prononcer sur leur qualité mais il y en a qui sont vraiment désagréables et elles sentent des odeurs bizarres», affirme Sitan Dramé, vendeuse de légumes au marché Woninda.

Cette prolifération d’eau en sachet constitue de nos jours un danger pour la santé humaine en raison du mode de prélèvement et de conservation. Selon Mme Maïga Hamssatou Touré, cheffe de service à l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA), les eaux en sachets peuvent exposer à la contamination microbiologique, aux virus, aux parasites ou d’autres micro-organismes pathogènes.

Elles peuvent être sources de maladies : diarrhée, problèmes liés aux reins, au foie et au système nerveux. «Il est donc essentiel de s’assurer que les eaux que nous consommons sont produites légalement et conformément aux règlementations et aux normes de sécurité alimentaire en vigueur. Optez pour des marques, en s’assurant que l’eau est conditionnée et stockée dans les meilleures conditions hygiéniques», conseille-t-elle.

AD/MD (AMAP)

Distribution en cours de l’engrais subventionné à Sikasso : Le soulagement des producteurs

Les producteurs souhaitent obtenir les quantités d’engrais pouvant couvrir l’ensemble de leurs superficies cultivées

Par Mariam F. DIABATE

 Sikasso, 04 août (AMAP) Les producteurs de Sikasso, dans le Sud du Mali, ont accueilli avec soulagement la mise à disposition des fertilisants subventionnés par l’État même s’ils estiment que les quantités disponibles sont en deçà des besoins.

L’insuffisance des quotas alloués provoque, souvent, l’ire et l’incompréhension des producteurs de la 3è Région administrative du Mali. Depuis juin dernier, les producteurs de Sikasso prennent d’assaut la cour de la Direction régionale de l’agriculture (DRA) où se déroulent les opérations de distribution, dans l’espoir de s’approvisionner en engrais subventionnés par l’État.

Lundi 24 juillet dernier, il est 10 heures dans la cour de la DRA. Le ciel est couvert de nuage. À l’entrée, l’ambiance est bon enfant. L’opération de distribution d’engrais subventionnés se déroule devant la section agriculture dont la devanture est bondée de monde. De nombreux producteurs, venus de différentes contrées de Sikasso, y sont campés avec leurs motos. Ils sont là depuis le petit matin. Chacun tient à être servi.

IMPATIENCE – L’un d’eux, visiblement en colère, explique les raisons de cette impatience. «La subvention de l’engrais est une bonne initiative de la part du gouvernement. Cette année, mon village met en valeur des champs d’une superficie de 81 ha de maïs et 85 ha pour la culture du riz. Je suis là pour récupérer le quota d’engrais subventionnés destiné à mon village», explique Diakalia Bengaly.

L’envoyé du village de Pengafolasso est convaincu qu’il n’aura pas le quart du besoin exprimé par son village. Conscient qu’il faudra se contenter de ce qu’il aura, notre interlocuteur déplore les va-et-vient incessants entre son village et la DRA pour remplir des formalités.

«Pour l’instant, nous sommes dans l’attente», a dira M. Bengaly qui invite l’État à penser à décentraliser la distribution de l’engrais subventionné pour rapprocher les sites des producteurs. «Toute chose qui permettra aux producteurs de s’approvisionner dans leurs communes», suggère-t-il.

Harouna Traoré et Alhassane Ouattara ont été délégués par Kalfabougou et Sayaga. Ces deux villages possèdent, respectivement, des champs de maïs d’une superficie de 70 ha et 90 ha ainsi que des champs de riz s’étendant sur 30 et de 40 ha. Leurs représentants souhaitent obtenir la quantité d’engrais pouvant couvrir l’ensemble des superficies cultivées. Nos deux interlocuteurs exhortent les autorités à augmenter la quantité d’engrais subventionné allouée à la région de Sikasso.

Également rencontrée sur place, Adjaratou Diamouténé estime que l’accès à l’engrais est très difficile pour les coopératives des femmes. « C’est la raison pour laquelle, explique la quadragénaire, nombres de femmes abandonnent la lutte. »

Les inquiétudes de ces producteurs et productrices sont-elles fondées ? «Cette année, la quantité d’engrais subventionnés accordées à la DRA de Sikasso par l’État s’élève à 17 932 tonnes. Pour l’heure, 7 333,9 tonnes d’engrais (tous types confondus) ont été distribués», détaille le chef du bureau statistique et suivi évaluation de la DRA, Moussa Dembélé. Selon ljui, cette quantité ne représente que 12% des besoins de la région.

DIX JOURS SUPPLEMENTAIRES – « La distribution a démarré le 12 juin pour l’engrais organique et le 3 juillet pour l’engrais minéral », explique le directeur régional de l’agriculture, Alkassoum Barka. Il précise que 1.535 tonnes d’urée dont 38 tonnes de DAP et 863 tonnes de NPK, 15.488 tonnes d’engrais organiques, 8 tonnes de fertilisant (ovalis) et 6 tonnes de maïs hybride ont été mises à la disposition de la DRA au profit des cercles de Sikasso et de Kadiolo.

Les prix subventionnés sont de 14 000 Fcfa le sac de 50 kg pour l’engrais minéral, 3 000 Fcfa le sac de 50 kg de l’engrais organique, 17 500 Fcfa pour l’ovalis et la semence de maïs hybride coûte 1 500 Fcfa.

Quant aux prix non-subventionnés des engrais, il est de 27 000 Fcfa pour l’urée, 31 000 Fcfa le sac de DAP et 29 000 Fcfa pour le NPK. Le sac de 50 kg de l’engrais organique est cédé à 6 000 Fcfa, contre 3 000 Fcfa pour la semence de maïs hybride à et à 35.000 Fcfa pour l’ovalis.

Sikasso, la cité verte du Kénédougou, est l’une des principales régions nourricières du Mali. Zone de production par excellence de légumes, de tubercules, de fruits, de céréales et de coton, la région doit son essor économique aux investissements massifs (financiers et humains) de ses fils dans l’agriculture. Productions agricoles qui continuent de croître grâce à l’accès des paysans aux intrants notamment les fertilisants subventionnés par le l’État. Malheureusement, cette année encore, des retards sont constatés dans la mise en place de ces engrais chimiques.

Dans la zone de l’Office du Niger, dans le centre du Mali, des lourdeurs administratives entravent les activités. En visite cette semaine dans cette zone, le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a, au regard des difficultés d’approvisionnement, invité les fournisseurs à plus d’efforts pour une mise en place rapide des engrais.

«Nous avons adressé une lettre à tous les fournisseurs pour leur accorder dix jours supplémentaires afin qu’ils puissent honorer leurs engagements. Passé ce délai, leurs reliquats seront attribués à d’autres fournisseurs disposant de l’engrais», a-t-il prévenu.

Il a révélé que l’opération de distribution, dans cette zone, connaît un léger retard à cause du nombre important de signataires et le fait qu’il n’y ait qu’un seul contrôleur financier à Niono qui doit signer les cautions techniques de cinq zones de production (Niono, Molodo, N’Débougou, Kouroumari et M’Béwani.)

« Cette tâche, selon lui, n’est pas du tout aisée, car il s’agit de milliers de documents à signer. D’où le retard dans la délivrance des cautions techniques aux producteurs agricoles. » Quant aux zones de production de Kolongo et de Ké-Macina, un contrôleur financier doit signer leurs documents. «C’est une lourdeur que nous allons signaler au département de l’Économie et des Finances», a assuré le ministre Dembélé.

Parlant des défis à relever, le directeur régional de l’agriculture de Sikasso, Alkassoum Barka, a évoqué, entre autres, l’insuffisance de l’engrais minéral subventionné, le dérèglement climatique, l’insuffisance du personnel d’encadrement ainsi que l’intensification de la production de la fumure organique.

Il a invité les producteurs à alerter les autorités en cas d’apparition de ravageurs (ovalis, chenilles légionnaires).

MFD/MD (AMAP)

Le poulet métissé Wassa chè, une aubaine pour les aviculteurs

Par Fatoumata TRAORE

Bamako, 03 août (AMAP) La viande de volaille, particulièrement de poulet, occupe une place de choix dans la gastronomie malienne. Elle se retrouve dans nos assiettes lors de cérémonies et de fêtes religieuses, de mariage, de baptême ou autres rencontres festives. Des grands hôtels aux plus petites gargotes, en passant par les restaurants et les rôtisseries, la consommation de poulet atteint des proportions difficiles à estimer. Ce qui rend la demande plus forte sur le marché.

L’élevage des poules comme toutes autres activités économiques, répond à des normes scientifiques, sanitaires et commerciales. Elle s’appuie sur des résultats de recherches scientifiques au plan nutritionnel, sanitaire mais, aussi, génétique pour se développer.

La hantise de tout aviculteur vient des maladies aviaires. C’est la principale cause des échecs dans les élevages. « Pour pallier cette contrainte, les chercheurs de l’Institut d’économie rural (IER) ont mis au point une technique qui permet de croiser la race de poulet locale métissée avec une race exotique appelée le «Rhode Island red», pour obtenir un degré de sang à ¼ de la première et à ¾ de la seconde », explique Dr Amindi Moussa Dolo, chef de programme au Centre de recherche de Sotuba.

Le fruit de ce croisement est dénommé ¾ ou «Wassa chè» en bambara qui veut dire : un poulet qui répond aux attentes. De nombreux aviculteurs ne jurent plus que par cette race hybride. Il se caractérise par sa capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair. En plus, il résiste aux maladies aviaires.

Selon le chercheur, c’est un sujet qui, grâce à son gène local, s’adapte à l’environnement rural. Il est moins gourmand en nourriture et très productif en œufs (180 en moyenne par an), contre 80 à 90 pour la race locale. En terme de croissance, il présente le double avantage de mettre moins de temps que le poulet local et d’avoir une durée de vie plus longue que la race exotique.

Fort de ce potentiel, le « Wassa chè » est devenu une aubaine pour les producteurs maliens. Moussa Maguiraga, président de la Coopérative « Wassa chè » du Mali confime et confie que grâce à cette technique, « les aviculteurs maliens peuvent sortir de la pauvreté et faire du sous-secteur un moteur de l’économie malienne tout en contribuant à la sécurité alimentaire des populations. »

FOURNIR LES PAYS VOISINS– Aujourd’hui, à en croire M. Maguiraga, l’activité se porte bien, même s’il met une réserve quant à la vulgarisation du « Wassa chè » qui n’a pas encore atteint les résultats escomptés.

On rappelle que le gouvernement, à travers ces travaux de recherche de l’IER, a voulu faire de l’aviculture un moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural. Car, l’activité pourrait être génératrice de revenus pour de nombreuses familles qui vivent dans la précarité et l’insécurité alimentaire.

« Cependant, dans les grandes agglomérations comme Bamako, l’activité réussit à beaucoup d’acteurs », reconnaît l’aviculteur. Ce qui permet au Mali de fournir les pays voisins en poulets. Par exemple, cette année, sa coopérative a exporté 5 000 sujets en Guinée, 3 000 au Niger et à peu près 1 500 au Burkina Faso.

Lassine Doumbia, entrepreneur avicole à Banankabougou, confirme cette performance. C’est en 2010 qu’il s’est « lancé dans cette activité », nous confie-t-il. Après avoir acquis une expérience solide et une maîtrise du domaine, il forme les jeunes et les aide à s’installer à leur compte. Aujourd’hui, il a initié 125 jeunes qui sont en pleine activité.

Quand le « Wassa chiè » atteint sa maturité, il peut peser environ 4 kilogrammes. Ce qui est une bonne source d’approvisionnement en viande de poulets. Leur différence avec les races exotiques et les poulets de chair, est leur capacité à produire des œufs fécondables, en même temps que de la chair, contrairement à la race locale qui a moins de poids et pond moins, En outre, les œufs et la chair de la race exotique ne sont destinés qu’à la consommation.

Pour notre interlocuteur, la différence entre un poulet local amélioré et un poulet de chair se situe au niveau de leur cycle de vie. Le cycle de vie d’un poulet de chair ne dépasse pas 45 jours au maximum ou 2 mois, sinon il meurt par engraissement. Quant au poulet griffé, son cycle de vie peut aller jusqu’à plusieurs mois voire 2 ans. « On les appelle les rigoureux », selon lui.

Le jeune entrepreneur, Moussa Dembélé promoteur de la ferme Dem à Djoliba, soutient que ce métissage permet l’amélioration génétique et accroît la marge de rentabilité d’un éleveur en un temps de record. Ce qui, selon lui, « attire la jeunesse à venir dans le secteur avicole. »

Il est convaincu que la promotion de cette race permettra de lutter contre le chômage des jeunes, la pauvreté en milieu rural et l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali.

FT/MD (AMAP)

Mise en garde du gouvernement aux spéculateurs sur le prix du sucre au Mali (Communiqué)

Depuis quelques temps, des spéculateurs sur le prix du sucre sont à l’oeuvre

Bamako, 02 août (AMAP) Les autorités maliennes en charge du commerce et de la concurrence ont mis en garde, mercredi, contre la spéculation sur le prix du kilogramme de sucre importé vendu entre 700 et 800 Fcfa, par endroits, notamment sur les marchés de Bamako et environs.

Dans un communiqué, le directeur général du Commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) en appelle « à la responsabilité collective » après avoir constaté que « certains opérateurs économiques violent les dispositions du cahier de charges déterminant les conditions d’importation et distribution du sucre, notamment le respect des prix indicatifs plafonds fixés. »

Le directeur général en charge du Commerce, a rappelé « aux commerçants détaillants et aux consommateurs que les prix de vente plafonds du sucre importé demeurent ce comme suit : le prix de gros à 30.000 Fcfa le sac de 50kg et le prix de détail à 650 Fcfa le kilogramme », précise le communiqué.

À cet effet, le DGCC invite les revendeurs et les consommateurs à signaler tout manquement aux numéros verts 33 088 et 33 099.

Il a averti que « les brigades de contrôle de la DGCC restent mobilisées sur le terrain en vue de s’assurer du respect des prix indicatifs plafonds fixés. »
AT/MD (AMAP)

Mali : Le gouvernement opte pour le maïs contre la pénurie de farine de blé

Moussa Alassane Diallo a exprimé la volonté gouvernementale d’assurer un soutien aux industries maliennes

Bamako, 1er aout (AMAP) Les opérateurs économiques privés et le gouvernement maliens ont décidé de miser sur la transformation de nos produits agricoles afin d’apporter des solutions appropriées aux problèmes de pénurie de farine au Mali, a appris l’AMAP, lundi, à Bamako.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, qui a dirigé, dans les locaux de son département, une réunion technique avec les meuniers, a indiqué que son département est en concertation avec les ministères de l’Agriculture et de l’Économie et des Finances afin d’assurer la production de 10 millions de tonnes de maïs.

«Aujourd’hui, le maïs est la production agricole qui peut nous permettre d’assurer la couverture nationale de nos besoins en farine. Nous avons la capacité de produire 10 millions de tonnes de maïs», a-t-il signalé.

Cette céréale peut être transformée en farine par les usines maliennes, selon le ministre qui a ajouté avoir eu un échange «franc et constructif» avec l’ensemble des industriels dans le domaine de la farine.

Moussa Alassane Diallo a exprimé la volonté du gouvernement de prendre toutes les mesures pour assurer un soutien aux industries maliennes. Il a, également, assuré de la disponibilité des autorités à prendre des mesures pour lutter contre la fraude et la concurrence déloyale qui causent des préjudices à nos industries « en terme de crédibilité. »

«Après la bataille sécuritaire et diplomatique, le temps de la bataille économique est arrivé. Les industries y jouent un rôle extrêmement important», a expliqué le ministre Diallo, ajoutant que « ce sont les industries qui créent la richesse et qui redistribuent les revenus. »

« Pour cela, a-t-il affirmé, son département est actuellement dans la relecture pour la refondation de toutes nos politiques industrielles qui reposent essentiellement sur la transformation des produits locaux, notamment dans le domaine de l’Agriculture. »

Moussa Alassane Diallo a estimé que toutes les difficultés que le Mali a, aujourd’hui, sur la farine « sont des problèmes structurels auxquels une réponse conjoncturelle par le biais de l’importation a toujours été apportée. »

«C’est cela le vrai problème que nous devons regarder en toute transparence», a dit M. Diallo, ajoutant que notre pays n’a jamais été autosuffisant en farine et en sucre. Il a promis des échanges s entre le gouvernement et les opérateurs économiques, « dans les prochains jours », pour trouver des mécanismes et des actions en vue de réformes structurelles dans le secteur du sucre et de la farine. « Cela, a-t-il fait savoir, pour que notre pays puisse sortir définitivement de cette spirale de pénurie sur nos marchés. »

Il s’agit assurer afin  la production de 10 millions de tonnes de maïs par an « de façon et de transformer cette céréale en farine par nos usines et consommée par les Maliens. « Cette dynamique permettra, selon Moussa Alassane Diallo, de sortir notre pays de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur en production de farine. »

MS/MD (AMAP)

Saint Pétersbourg : Le président de la transition rencontre la communauté malienne en Russie

Envoyé spécial
Moriba COULIBALY

Saint-Pétersbourg, 30 juil (AMAP) Le chef de l’État malien, le colonel Assimi Goïta, a rencontré les Maliens résidant en Russie avec lesquels il a dressé la situation du Mali et a exhorté les étudiants à retourner au pays pour faire bénéficier de leurs connaissances.

S’adressant à la communauté, en langue nationale bamanankan, le président de la Transition a s’est réjoui du soutien réaffirmé de ses compatriotes en Russie aux autorités maliennes.

Il leur a demandé de respecter les lois du pays d’accueil qui « est plus qu’un ami et un partenaire exemplaire et fiable. » Il a encouragé les étudiants maliens à être assidus aux cours, « surtout à retourner au pays en vue d’apporter leurs pierres à la construction de l’édifice national, en mettant leurs connaissances au service de la Nation. »

Ces derniers ont souhaité que l’État fasse un effort pour augmenter le complément de leur bourse d’études (la contrepartie que l’État verse aux étudiants boursiers de l’extérieur) qui est présentement de 100 000 Fcfa par trimestre. Cette somme ne leur permet pas de faire face à leurs dépenses.
Le chef de l’État a souligné qu’il a compris les difficultés financières des étudiants.

Reconnaissant la justesse de leur revendication, le président Goïta a précisé que « les études riment très souvent avec des contraintes financières. » Il a révélé son cas, alors qu’il était un homme marié, il ne touchait que 25 000 Fcfa par mois pour s’acquitter des frais de la mutuelle qui s’élèvent à 10 000 Fcfa. Le restant, tout naturellement, ne pouvait guère suffire pour ses besoins.

«Cela ne signifie pas que vous ne méritez pas ce que vous demandez, c’est qu’il faut toujours se mettre en tête que la vie rime avec difficultés», a souligné le chef de l’Etat.

Toutefois, il a exhorté les étudiants à plus de résilience compte tenu du contexte actuel du Mali, notamment la situation d’insécurité que le pays vit. Il a, aussi, rappelé que pendant l’embargo et après, le pays s’est attelé à assurer sa sécurité, en cherchant des « partenaires sûrs qui peuvent l’aider et à assurer la survie de l’Etat.

« Dans ce contexte, notre pays a rencontré beaucoup de difficultés, des partenaires traditionnels avec lesquels nous sommes en délicatesse nous ont tourné le dos et ont employé tous les moyens pour décourager ou dissuader d’autres qui peuvent nous venir en aide. », a-t-il dit.

« Quand j’ai envoyé des émissaires en Russie, notamment le ministre de la Défense et des Anciens combattants, et ceux en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, de l’Economie et des Finances, la partie russe a répondu favorablement à nos doléances et elle nous a appuyé pour nous permettre d’obtenir les résultats que nous connaissons aujourd’hui », a révélé le président de la Transition.

« Le développement d’un pays ne rime avec le tout sécuritaire, il faut aussi promouvoir l’emploi, les infrastructures et beaucoup d’autres aspects du développement. », a encore dit le chef de l’Etat.

Il signalé que lors des interventions militaires sur le terrain, des jeunes qui ont été interpelés et qui sont engagés « aux côtés des ennemis de la Nation » ont expliqué qu’ils sont payés à plus de 150 000 Fcfa par «leurs employeurs» et qu’ils ont rejoint les rangs des terroristes par nécessité.

«Je comprends leur détresse. C’est parce qu’ils ont été confrontés aux dures réalités de la vie. Il y a parmi eux ceux qui ont tenté l’aventure de l’émigration mais ont été refoulés dans leur pays et n’ont pas d’emplois ou d’opportunités qui leur permettent de se rendre utiles à la Nation », a expliqué Assimi Goïta..

SOUTIEN AUX ACTIONS DE LA TRANSITION – Néanmoins, s’adressant aux étudiants, il a aussi indiqué que le Mali « compte sur (eux) pour consolider les rangs des bâtisseurs de la République. » « Le pays a besoin de toutes ces intelligences et vous qui avez bénéficié de bourses d’études à l’étranger, la Nation compte, particulièrement, sur vous pour lui faire bénéficier de vos connaissances acquises à l’extérieur», a ajouté le chef de l’Etat.

Il a enfin assuré que le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseini Sanou, qui l’accompagne, a pris bonne note de les doléance estudiantines. Et,en guise de contribution symbolique, le chef de l’État a remis une enveloppe de 8 000 euros (un peu plus de 5 millions de Fcfa) à la communauté. Il a fait des bénédictions pour les étudiants, la communauté et le pays.
Auparavant, Aliou Tounkara et Issa Togo, les représentants de la communauté malienne résidant en Russie ont exprimé leur soutien aux autorités de la Transition.

« Nous sommes plus que jamais fiers d’être Maliens ! Notre pays à l’étranger est respecté, admiré et adoubé par beaucoup d’autres nationalités », ont dit les intervenants.

Aliou Tounkara a, cependant, précisé que la communauté malienne est confrontée à l’obtention et ou au renouvellement des documents administratifs (passeports et nationalité malienne) pour les enfants nés à l’étranger.

Prenant la parole à son tour, le Pr Issa Togo s’est dit « fier et heureux de partager les soucis du pays ». Il a exhorté les autorités à consolider l’enseignement qui est fondamental pour le développement d’un pays.

« Une nation non instruite sombre facilement dans le chaos, pour éviter cela l’enseignement doit être au cœur des priorités », a dit l’enseignant qui est chargé de cours à la prestigieuse Université polytechnique de Saint-Pétersbourg et est membre de l’Académie des Sciences de la Fédération de Russie. Un statut qui en fait pour une fierté pour le Mali.
Auparavant, l’ambassadeur du Mali en Russie, le colonel major Seydou Kamissoko a rappelé « les relations amicales » avec la Fédération de Russie et les autres pays de sa juridiction.

Il a évalué la communauté malienne à un millier de résidents parmi lesquels les étudiants, au nombre de 200, dont 67 boursiers de l’État, le personnel des forces de défense et de sécurité en formation est de 240 personnes.

Dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale, la Fédération de Russie a augmenté le quota de bourses d’études octroyées au Mali. Ainsi, ce nombre passera de 35 à 290 boursiers pour l’année académique 2023-2024. Il a félicité les autorités russes pour tous les efforts déployés en faveur du Mali en vue de renforcer la coopération multiforme entre les deux pays.

Il a salué la présence d’une forte délégation d’opérateurs économiques maliens au Forum économique et humanitaire organisé par les autorités russes, cette semaine, à Saint Pétersbourg.
Le diplomate a expliqué que « la communauté malienne se caractérise par sa participation à toutes les activités organisées. » Elle est bien organisée et Aliou Tounkara, vice-président du Conseil national de Transition (CNT) représente cette communauté au plan national.

Le Pr Issa Togo est proposé au poste de Consul honoraire du Mali à Saint Pétersbourg.

Les difficultés auxquelles la communauté malienne est confrontée, selon le diplomate, sont le complément de bourse pour les étudiants et le manque de soutien financier en faveur des recherches scientifiques des doctorants.

MC/MD (AMAP)

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