Quelque 75 concurrents en compétition à la Semaine des marques au Mali  

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales

Fatoumata M. SIDIBÉ 

Bamako, 15 mar (AMAP) Soixante-quinze  marques sont en compétition pour divers prix, lors de la première édition de la Semaine des marques qui se tient, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), depuis lundi jusqu’au samedi 19 mars 2022. 

«Nous avons commencé par la sélection des candidats par catégorie de marque préférée du public. Cette sélection, qui a été présentée au public depuis le 8 mars dernier, continuera jusqu’au 18 du même mois», a annoncé le président du jury, Arouna Kanté.

Les marques ont été répertoriées sur la base des fiches de représentation électronique mises à disposition par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), a révélé M. Kanté.

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales, prévenir contre les risques et dangers de la contrefaçon. Ainsi, pour inciter les entreprises à protéger leurs marques au CEMAPI, les organisateurs ont mis en compétition les marques nationales protégées, établies, exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière. 

Les prix en compétition sont, entre autres, le Prix de la marque préférée du public, de la meilleure marque de produit, le Prix de la meilleure marque de service, le Prix de la meilleure marque à l’international, le Prix de la meilleure marque féminine et le Prix de la meilleure marque du plus jeune entrepreneur. 

Le president du jury a expliqué que le choix revient aux consommateurs qui peuvent voter, par SMS ou en appelant les numéros : 71 52 30 30/61 52 30 30 et 52 52 31 31 pour leurs marques préférées. 

Ces marques nominées ont été présentées au public. Il s’agit, pour la catégorie «Meilleure marque du produit», de Fofy, Sapec, Diago. La catégorie «Meilleure marque de service» met en compétition Sama Money, Ispric, Imafer.

Quant à la catégorie «Meilleure marque à l’international», elle concerne la société Bara Musso, Thé Achoura, l’hôtel Azalai. 

Faso Kaba, I ka look sont nominées pour la catégorie «Meilleure marque féminine» et Waati, Diakité robotique pour «la  marque du jeune entrepreneur». 

«Ces activités initiées par les organisateurs de la Semaine permettront « de faire la promotion de nos produits », a commenté la responsable marketing et communication de Sapec. « Remporter par exemple ce prix donnera une grande visibilité à notre marque qui existe depuis 2003 », a ajouté Ramatoulaye Berthé. «Notre objectif est d’avoir le trophée de la meilleure marque de produit», a-t-elle dit. 

Ewaati est une startup spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la  robotique. Pour ses responsables, c’est pour promouvoir leurs produits et services qu’ils ont participé à cette Semaine des marques. «Nous avons des produits et services comme e-school, e-security e-marketing, e-care, e-face», ont-ils expliqué.

Responsable marketing de Sahel infusion qui existe depuis 2013, Aissata Cissé se dit heureuse de compter parmi les nominées et espère que son entreprise sera retenue pour cette première édition. 

Quant à la chargée de communication de la société Bara Musso, elle souhaite que cette activité soit encouragée et soutenue. «La Semaine des marques nous a montré qu’on est parmi les grandes entreprises et qu’on est considéré», se réjouit Fatou Sidibé, rappelant que Bara Musso existe depuis 2008.

FMS/MD (AMAP)

Plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali, chaque année (Le Premier ministre)

Pour le chef du gouvernement, la propriété intellectuelle est un outil précieux pour le développement économique du pays 

Bamako, 15 mar (AMAP) Chaque année, plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali où 1 055 marques déposées ont été enregistrées, de 2016 à 2022, a-t-on appris, lundi, de source officielle, à l’ouverture de la Semaine des marques.

 « Ces chiffres placent le Mali dans le Top 5 des gros déposants de l’Organisation africaine de la propriété industrielle (OAPI) », a souligné le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, qui a présidé cette cérémonie, au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

La Semaine des marques, qui se déroulera jusqu’au 19 mars, est organisée par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) et son partenaire Spirit, avec comme thème : «Une marque compétitive : un outil de conquête de marchés». 

La rencontre mettra en compétition les marques nationales protégées, établies et exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière.

Les prix en compétition sont, entre autres, «la marque préférée du public», «la meilleure marque de produit», «la meilleure marque de service», «la meilleure marque à l’international», «la meilleure marque féminine», «la meilleure marque du plus jeune entrepreneur».

Pour cette grande première, il y aura une série d’activités, notamment des panels qui permettront aux participants et aux visiteurs de mieux appréhender la question de la marque, comprendre son utilité et savoir comment la protéger. Des conférences sur la contrefaçon et ses méfaits et des ateliers de formation à l’intention des jeunes et des femmes entrepreneurs et de la société civile sont, aussi, au menu de cette Semaine des marques.

Il y aura également des émissions télévisées comme «Grin de midi», des caravanes sur les deux rives du fleuve Djoliba (Niger) avec les produits et les sponsors de l’événement, une journée porte ouverte au CEMAPI, des animations et des jeux concours.

Pour le chef du gouvernement, cette manifestation économique offre l’occasion de célébrer et magnifier le secteur privé malien qui se distingue, aujourd’hui, « par son dynamisme, sa résilience, son sens patriotique et son engagement de tout instant malgré le contexte économique et géopolitique particulièrement difficile ».

Choguel Kokalla Maïga a indiqué qu’avec la mondialisation, la concurrence constitue une menace pour les entreprises qui ne sont pas préparées. D’où la nécessité pour elles de faire recours à la propriété industrielle. « En effet, a ajouté le Premier ministre, la propriété industrielle constitue un outil précieux pour le développement économique de notre pays et pour satisfaire aux impératifs du développement ». 

Il convient, pour ce faire, d’innover et de créer pour permettre d’améliorer constamment la qualité de vie de nos populations à travers la production et la commercialisation de nos biens de services. 

Selon le chef du gouvernement, derrière ces biens de services de consommation, il y a une identité, une marque qui permet de créer et de renforcer les liens entre les entreprises et les consommateurs.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, cette Semaine des marques servira donc à donner une meilleure visibilité et à sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance de la marque dans leur stratégie commerciale.

Mahmoud Ould Mohamed a précisé que la marque, comme tout autre signe distinctif, est un enjeu incontournable et essentiel en termes de communication d’entreprise. 

Elle apporte notoriété et confère à l’entreprise une image positive lui permettant de créer un lien fort avec les consommateurs.

La marque a une valeur ajoutée et est un véritable capital pour les entreprises. Il s’agit, a poursuivi le ministre de l’Industrie et du Commerce, « de faire valoir la marque malienne qui fait face à une lourde concurrence sous régionale et internationale ». 

De son côté, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, a indiqué que la Semaine des marques vise à inciter les opérateurs économiques à prendre conscience de l’importance de leurs marques, « afin de sécuriser leurs investissements ». 

M. Bathily a invité les opérateurs et les promoteurs de marques à engager, au niveau du CEMAPI, les démarches nécessaires en vue de la protection de leurs marques contre les contrefaçons et la piraterie.

AMK/MD (AMAP)

…Pas de panique au niveau des banques

Bamako, 11 janv (AMAP) Les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont pris des sanctions contre le Mali, dont le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la fermeture des frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, la suspension des transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et des produits de première nécessité. Lire la suite sur : http://lessor.ml

DC (AMAP)

Impôts, droits et taxes : Le télépaiement en marche

Les opérations se feront en toute transparence avec une traçabilité totale sans contrainte de déplacement aux guichets

Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 07 déc (AMAP) Le télépaiement des impôts, droits et taxes deviendra désormais une réalité après le lancement des opérations, lundi, par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, dans les locaux de la direction générale des impôts.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou a souligné que le télépaiement des impôts, droits et taxes « vise non seulement la simplification des opérations de paiement mais également la sécurisation des recettes de l’État par le virement direct des fonds collectés dans le compte unique du Trésor ».

Pour M. Sanou, il est important que la plateforme soit flexible pour favoriser, plus tard, l’extension de la domiciliation du compte télépaiement à d’autres banques.

Le directeur général des impôts, Mathias Konaté, a ajouté que le mode opératoire prévoit un compte dédié aux recettes, ouvert au nom du Receveur général du District. Compte dans lequel les recettes des impôts, droits et taxes collectées par voie électronique, vont être virés », a expliqué directeur général des impôts,. Le but, selon lui, est de prévenir les incidents éventuels liés au paiement électronique avant la constitution de la trésorerie de l’État.

«Le paiement des impôts, droits et taxes par voie électronique est une nouvelle procédure dans notre dispositif de collecte des impôts. À cet effet, pour un départ, ce compte de recettes sera domicilié dans une seule banque pour nous permettre de suivre adéquatement la mise à disposition régulière de la trésorerie de l’État », a encore dit M. Konaté.

« À l’issue d’un processus de sélection par manifestation d’intérêt, la Banque malienne de solidarité (BMS SA) a été choisie pour assurer la domiciliation de ce compte», a-t-il expliqué.

Plusieurs personnes sont impliquées dans le processus notamment les membres du groupe de travail télépaiement des impôts. Le Canada, partenaire historique du Mali, accompagne le processus de modernisation des services fiscaux à travers le Projet d’appui à la mobilisation des recettes intérieures (PAMORI)

Ce lancement pour une modernisation de l’administration malienne, notamment des services des impôts, a été marqué par la signature de deux conventions entre le directeur général des impôts, le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique et les banques de la place.

.L’engagement des parties impliquées dans la gestion des paiements des impôts, droits et taxes par voie électronique (banques, impôts et trésor) est un impératif pour le démarrage des télépaiements avec la solution déjà disponible. Cela s’est traduit par la signature de la Convention d’utilisation de la plateforme entre l’administration (Impôts et trésor) et chacune des banques implantées au Mali et la Convention de gestion ou compte télépaiement entre l’administration (Trésor et impôts) et la Banque malienne de solidarité (BMS-SA).

Cette opération confère à l’administration le privilège juridique d’assurer la configuration et le paramétrage du système. L’opérationnalisation de ce mécanisme requiert une plateforme qui permet un échange, hautement sécurisé, des données entre les différentes parties prenantes impliquées dans le processus de collecte et de comptabilisation des recettes.

Suite logique des télé-déclarations commencées en 2019, l’introduction des télépaiements dans le processus de collecte des impôts vise trois objectifs fondamentaux. Il s’agit de la simplification des procédures de paiement des impôts pour permettre aux contribuables de payer leurs impôts, droits et taxes, sans être obligés de se déplacer physiquement vers les guichets, la sécurisation des recettes de l’État par un paiement dématérialisé et la disponibilité de la trésorerie de l’État pour faire face aux dépenses publiques en temps et en heures.

Pour cela, le Groupe de travail a élaboré des documents pour encadrer le fonctionnement optimal du mode opératoire des télépaiements retenu. Il s’agit de l’Autorisation de prélèvement permanent, émanant du client de la banque, la convention d’utilisation de la plateforme, pour régir les rapports entre les parties prenantes et la convention de gestion du compte télépaiement. Cela, pour le respect des règles de fonctionnement des télépaiements.

« Cette œuvre de modernisation permettra aux contribuables d’effectuer désormais leur déclaration et s’acquitter de leurs obligations (impôts, droit et taxes) en toute sécurité, célérité et fiabilité », a fait noter le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF), Moustapha Adrien Sarr. « Les opérations se feront en toute transparence avec une traçabilité totale sans contrainte de déplacement aux guichets, a salué M. Sarr.

AG (AMAP)

 

 

Soutien réaffirmé de la Banque mondiale (Vice président Ousmane Diagana)

Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale

Envoyé spécial

M. SIDIBÉ

 Nouakchott, 05 déc (AMAP) Le Premier ministre, en marge de sa visite à Nouakchott, a reçu en audience, dimanche matin, à la villa des hôtes, une délégation du Groupe de la Banque mondiale conduite par le vice-président de l’institution pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Ousmane Diagana.

À sa sortie d’audience, M. Diagana a rappelé que le Mali, qui est en crise, enregistre beaucoup d’écoles fermées et des populations déplacées. «Nous avons aussi échangé autour de cela pour créer les conditions de réformes et d’investissements propices pour la réouverture des écoles», a assuré Ousmane Diagana. L’éducation est une priorité pour la Banque mondiale.

Au centre des stratégies et des interventions de l’institution au Mali, « il y a toujours la mobilisation des ressources et l’accompagnement technique pour que l’éducation soit véritablement le socle sur lequel le développement doit s’asseoir ».

MS (AMAP)

Grève des banques au Mali : Ras-le-bol des clients

Des syndicalistes assurent le piquet de grève devant un établissement bancaire

Par Babba B. COULIBALY

Bamako, 24 nov (AMAP) Des clients de banques maliennes ont exprimé, mardi, leur exaspération devant une nouvelle grève de 72 heures et reconductible déclenchée, mardi, par le Syndicat national des banques, assurances, micro finances, établissements financiers et commerces du Mali (SYNABEF).

Certains clients que l‘AMAP a interrogés trouvent indécente l’attitude des grévistes dont l’intention manifeste est de prendre en otage le paiement des salaires. Pour eux, la grève est certes un droit mais les syndicalistes ne doivent, en aucun, cas prendre en otage les salaires.

«Ils ont le droit d’aller en grève. Mais nous ne sommes pas responsables du désaccord entre les syndicats et le patronat. Donc, ils (Ndlr, les syndicalistes) ne doivent pas nous priver de nos avoirs», peste Alhassane Touré. Il invite les autorités à s’investir afin de résoudre cette crise pour le bonheur des populations.

Un autre client estime que la période choisie est inappropriée, car elle empêche les retraits bancaires et autres opérations  des salariés, en cette fin de mois. «Les banquiers ne doivent pas oublier aussi la part des salariés dans les fonds qu’ils brassent, sur lesquels ils sont payés en partie. Je trouve indécent que les syndicalistes veuillent, chaque fois, ramener leur grève vers la fin du mois en vue de pénaliser les salariés et les opérateurs économiques pour obtenir satisfaction», interpelle-t-il.

D’autres demandent aux patrons de banques de s’assumer. Plusieurs d’entre eux menacent de retirer leur argent de toutes les banques qui observent cette «grève sauvage». Ainsi, soutiennent-ils, les grévistes comprendront qu’ils ne valent rien sans les clients qu’ils semblent mépriser au regard des propos tenus par les leaders syndicaux.

«Nous sommes dans la grève illimitée qui ne dit pas son nom. Même les samedis et dimanches, nous ne travaillerons pas», a dit le secrétaire administratif du SYNABEF, Cheick Oumar Diakité, d’un ton discourtois. Comme pour dire aux clients qu’ils n’auront pas leur argent jusqu’à la satisfaction des doléances des grévistes. Il est totalement indifférent aux difficultés des clients des banques.

Rencontrés au siège de la Banque malienne de solidarité (BMS S.A), le secrétaire administratif du SYNABEF et ses camarades assuraient le piquet de grève. «La pression de la population ne va pas nous démotiver, parce que nous sommes prêts à continuer cette grève», ajoute notre interlocuteur qui donne un aperçu des raisons de la radicalisation de son syndicat.

«Pendant toute la durée de la trêve, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-Mali) ne nous a pas approchés. C’est le lundi vers 18 heures que les patrons sont venus dire qu’ils veulent négocier, mais ils sont restés sur leurs décisions de ne pas bouger», explique-t-il.

Les syndicalistes demandent la revalorisation de la grille du salaire de base de 15% déjà provisionné, la régularisation de la situation des prestataires/intérimaires, conformément à l’article L313 du Code du travail et l’application du décret de 1971 sur le fonds social.

Pour cette première journée d’arrêt de travail, le mot d’ordre a été suivi presque par toutes les banques, assurances, micro finances et établissements financiers affiliés au SYNABEF. Pas même de service minimum. Cependant, la Banque de développement du Mali (BDM Sa) et la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) se sont désolidarisées de cette grève comme c’était le cas lors des deux précédents mouvements d’arrêt de travail.

Le secrétaire général du Comité syndical de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et ses camarades disent veiller au respect strict du mot d’ordre de grève dans leur banque. Interrogé au sujet de la non observation du service minimum, Alassane Sanogo se veut formel. «Aucune loi ne nous oblige à observer un service minimum. C’est prévu dans les entreprises, mais il n’y pas un décret d’application», croit savoir le syndicaliste.

BBC (AMAP)

 

Mali :  Les syndicats des banques suspendent leur grève

Bamako, 04 nov (AMAP) Le Syndicat des banques, assurances, micro-finances et commerce (SYNABEF) a décidé, mercredi, de suspendre son mot d’ordre de grève, après un débrayage de trois jours reconduit en début de semaine.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Bah, a expliqué que « même s’il n’y a pas eu de satisfaction sur tous les points de revendications, le syndicat a tout de même décidé de suspendre sa grève pour le pays et les clients».

Il a précisé que sur les trois points de doléances, le SYNABEF a pu avoir un compromis avec la partie patronale sur la régularisation des employés qui n’ont pas de contrat avec leurs banques, autrement dit les prestataires. Les deux autres revendications qui n’ont pas eu de suite « pour le moment » concernent l’augmention de 15% sur la grille salariale et la gestion du Fonds social.

MK/MD (AMAP)

 

Banques et établissements financiers du Mali : La grève se poursuit pour la détresse des clients

Les guichets automatiques des banques concernées étaient en service

Bamako, 02 nov (AMAP) Après une grève de 72 heures largement suivie par les banques et établissements financiers, les stations-services, la semaine dernière, le Syndicat national des banques, assurances, micro finances, établissements financiers et commerces du Mali (SYNABEF), a entamé depuis, hier lundi, un nouveau débrayage de 72 heures. Ce mouvement fait suite à un préavis déposé le 7 octobre dernier, annonçant la reconduction de l’arrêt du travail si aucun compromis n’était trouvé.

En conséquence, seuls les guichets automatiques des banques concernées étaient en service hier. La Banque de développement du Mali (BDM SA) et la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) se sont désolidarisées de la grève. Quant à la Bank of Africa (BOA), son comité syndical n’est pas membre du SYNABEF.

Les points de revendication du SYNABEF portent sur le départ du directeur général de la BDM, Brahima Haïdara, à l’affaire de Mme Kané Djénaba Sall (convaincue de détournement), à la transposition et la relecture de la Convention collective.

La reconduction de la grève est insoutenable pour de nombreux clients, privés d’opérations aux guichets. Beaucoup de personnes n’arrivent pas à toucher leur salaire. Rencontré à l’ACI 2000 devant une banque de la place, Mamadou Danfaga, agent de police, était venu pour une opération bancaire. «Franchement, cette situation est inadmissible. Les grévistes doivent tenir compte de la situation actuelle du pays», a-t-il dénoncé, avant d’attirer l’attention des grévistes sur le fait que certains parents qui doivent payer les fournitures scolaires pour leurs enfants, n’ont pas encore touché leur salaire, à cause de ces arrêts consécutifs du travail dans certaines banquiers.

Moussa Dembélé, un autre client, a invité les protagonistes à la retenue. « Ils doivent, selon lui, faire passer l’intérêt des clients qui traversent déjà des périodes très difficiles à cause de la situation du pays, devant leurs intérêts personnels».

Dimanche dernier, les syndicalistes étaient autour de la table de négociations avec l’Association des banques et établissements financiers (APBEF) et le Comité des compagnies d’assurances (CCA) au ministère du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, de 17h à 02h du matin, en présence du ministre de l’Économie et des Finances. Mais aucun point des revendications concernant le SYNABEF n’a été accepté par l’APBEF et le CCA.

« Autrement dit, les patrons de banques restent sur leur position », a regretté le secrétaire administratif du SYNABEF, Cheick Oumar Diakité. Selon les grévistes, seules les requêtes relatives aux conditions de vie et de travail des pompistes des stations services Shell, Total et Oryx et des agents du Pari mutuel urbain (PMU), ont été acceptées. « Quitus a été également donné pour la régularisation de ceux qui travaillaient en gestion déléguée », a encore ajouté le syndicaliste.

« Le gouvernement, dans son rôle d’arbitre, s’est beaucoup impliqué dans les négociations », a reconnu notre interlocuteur. « Soucieux de la situation du pays, le SYNABEF a retiré devant le ministre en charge du Travail, les points relatifs au directeur général de la BDM, Bréhima Haïdara, à Mme Kané Djénaba Sall et à la transposition et la relecture de la Convention collective », a détaillé Cheick Oumar Diakité. « Ces concessions n’ont pas pu faire fléchir la position des patrons de banques », a-t-il regretté, menaçant de poursuivre la grève si les doléances ne sont pas satisfaites.

Une source à l’APBEF indique que les parties vont se retrouver, à nouveau, autour de la table de négociations afin de parvenir à un compromis.

«Faute de satisfaction, la grève sera reconduite pour 72h», avait menacé la semaine dernière, le secrétaire général du SYNABEF, Hamadoun Bah. Il avait rappelé que son organisation exige, entre autres, le retour à la BDM de Mme Kane Djénébou Sall, «arbitrairement licenciée», la relecture de la convention sur la grille salariale pour une augmentation de 30% qui, selon la convention, doit se faire tous les trois ans. Le syndicat réclame, aussi, de remettre dans leurs droits les 45 travailleurs d’Ecobank-Mali licenciés pour motif économique.

Hier, la direction générale de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et Ecobank ont assuré un service minimum, une manière de répondre aux cris de détresse  de leurs clients.

Les grévistes vont-ils entendre les cris de détresse de leurs clients ? Pas si sûr. Les syndicalistes semblent déterminés à faire aboutir leur lutte. Ils montaient hier la garde dans les cours des banques concernées pour s’assurer du suivi strict du mot d’ordre de grève. À la Banque malienne de solidarité (BMS S.A), le secrétaire administratif du Synabef et ses camarades assuraient le piquet de grève.

BBC/MD (AMAP)

La Banque atlantique Mali s’engage à financer l’entreprenariat féminin

Bamako, 29 Janv (AMAP) Le directeur de la Banque atlantique Mali, Habib Bledou, et la directrice régionale de Proparco pour l’Afrique de l’Ouest, filiale de l’Agence française de développement (AFD), dédiée au secteur privé, Fatoumata Sissoko-Sy, ont signé, jeudi, une convention de garantie Euriz de 500 millions de Fcfa, destinée à favoriser l’octroi de crédits à terme aux Petites et moyennes entreprises (PME) maliennes, principalement détenues par des femmes.

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de financement intitulé : «Entreprenariat féminin, la Banque atlantique s’engage !». Lancé en mars 2020, il est doté d’une enveloppe d’un milliard de Fcfa. A travers cet accord avec le groupe AFD, la Banque atlantique s’engage à financer des projets de développement portés par des femmes, tous secteurs confondus.

Pour le directeur général de la Banque atlantique Mali, ce partenariat confirme l’engagement de son institution dans le financement de l’entrepreneuriat féminin, à travers l’accompagnement des PME et le développement de solutions de financement innovantes des entreprises détenues par les femmes.

Habib Bledou a, aussi, rappelé que la Banque atlantique, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, avait lancé, l’année dernière, une offre afin de favoriser et développer l’entrepreneuriat féminin au Mali. Il s’agissait de mettre en place des lignes de financement adaptées pour des projets bancables portés par des femmes entrepreneures.

Cette initiative a tout de suite inspiré le groupe AFD, à travers Proparco qui, depuis, a mis les bouchées doubles pour accompagner cette action via une garantie portefeuille. «Grâce à cette synergie, nous espérons pouvoir financer jusqu’à une trentaine de femmes entrepreneurs cette année via cette enveloppe d’un milliard de Fcfa garantie par Euriz à hauteur de 500 millions de Fcfa» a expliqué M. Bleou.

“Les PME représentent jusqu’à 90% des entreprises au Mali. Elles constituent l’essentiel du tissu économique malien et sont, par conséquent, un segment de clientèle important et même stratégique pour les institutions financières”, a dit Fatoumata Sissoko-Sy.

Les femmes font face à plusieurs difficultés lorsqu’elles doivent faire financer leurs projets par des banques. Une de ces difficultés, est le manque de garanties foncières. Cette garantie d’un montant de 500 millions de Fcfa prévoit de faciliter l’accès aux crédits des femmes entrepreneures avec un objectif total de financement d’un milliard de Fcfa.

La directrice de Proparco a expliqué que Euriz est un dispositif développé par le groupe AFD, avec le soutien de l’Union européenne et du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique permettant aux institutions financières de couvrir, partiellement, leur risque de crédit.

Ce projet intègre l’initiative française Choose Africa du groupe AFD en faveur des PME africaines. Il doit soutenir le développement des PME, en facilitant leur accès aux crédits et en favorisant la création d’emplois.

Le représentant de l’UE a salué cette initiative qui permettra à plusieurs opérateurs économiques maliens d’avoir accès à un financement afin de développer davantage leurs activités, d’accroitre leur production et de créer plus d’emplois durables. “Le gouvernement du Mali, avec l’appui des partenaires techniques et financiers et le secteur privé, devra certainement contribuer à ce que cela ne soit pas un exemple isolé car les pays de l’UE sont persuadés que celle-ci représente la voie à suivre pour un développement économique durable et inclusif du pays”, a déclaré Mitia Gorguinpour.

ADS/MD (AMAP)

 

 

Produits de consommation : Les stocks peuvent couvrir plusieurs mois, selon la Direction nationale du commerce et de la consommation

Par Cheick M. TRAORE

Bamako, 16 sept (AMAP) Les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) font planer le risque de pénurie de certaines marchandises importées. Mais la Direction nationale du commerce et de la consommation (DGCC) rassure sur le niveau de nos réserves,

Un mois après la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, suite à l’intervention de l’Armée, le Mali reste sous embargo de la (CEDEAO). La tenue, les 10, 11 et 12 septembre, de la concertation nationale sur la transition n’a pas fait fléchir les chefs d’Etat de l’organisation ouest-africaine. Ces assises ont même étalé au grand jour les divergences de vue entre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et une partie du Mouvement du 5juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui a rejeté la Charte de la transition. Ces désaccords assumés semblent être mis à profit par certains pour tenter de créer la panique au sein de la population, prédisant ainsi une rupture très prochaine des stocks en denrées de tout genre. Les Maliens doivent-ils craindre ce scénario professé par les individus aux intentions inavouées ? La disponibilité en denrées peut-elle couvrir les besoins essentiels avant la levée des sanctions ? Existe-t-il des alternatives crédibles d’approvisionnement en cas de prorogation ou d’alourdissement du blocus ?

Cet embargo arrive au mauvais moment pour le Mali. Très vaste pays sans débouché sur la mer, le Mali vit depuis 2012 une crise sécuritaire, sociale et politique qui affecte, année après année, ses efforts de développement. La croissance de son Produit intérieur brut (PIB) a régresser de plus de 6% à un peu moins de 5% (2019) sur la même période. Ce taux est, selon le dernier rapport des services du Fonds monétaire international (FMI), estimé à 0,9% cette année, contre une projection initiale de 5%. Cette chute drastique est consécutive aux effets de la crise sanitaire. S’il faudrait y ajouter les effets néfastes de l’embargo, l’économie malienne tomberait en récession. Comme ce fut le cas après le coup d’Etat de 2012.

Cette régression économique est à nouveau envisageable eu égard au volume des échanges entre le Mali et les autres pays membres de l’organisation sous régionale. Ceux-ci comptent pour environ 17% de nos recettes d’exportation dont 6.1% sur le Burkina Faso, 4,9% vers la Côte d’Ivoire, 4,7% en direction du Sénégal et 0,91% vers la Guinée. En direction de ces pays, le Mali exporte principalement le bétail, les noix de karité, les denrées agricoles (pomme de terre, mangue, etc.).

En revanche, notre pays dépend en grande partie d’eux en matière d’importations. Le Sénégal vient en tête avec 21% du volume des produits importés dans la zone. Il est suivi par la Côte d’Ivoire avec 9.7%. Nos achats de biens dans les pays membres de la CEDEAO avoisinent 40% du total de nos importations. A titre illustratif, le Mali a, en 2018, importé pour 472 milliards de Fcfa auprès du Sénégal et 377 milliards de Fcfa auprès de la Côté d’Ivoire. La moyenne quotidienne est de 2,3 milliards de Fcfa de produits importés auprès de ces deux pays : 1,3 milliard de Fcfa en faveur du Sénégal et un milliard de Fcfa pour la Côte d’Ivoire.

SOUVERAINETE ECONOMIQUE – “Les hydrocarbures constituent l’essentiel de nos produits d’importation (24%), suivis des machines (8,4%), des véhicules (6.9%), des équipements électroniques (6.6%)”, précise l’analyste Abdoul Karim Coulibaly. Selon lui, ces produits transitent ou sont revendus pour la plupart par ces pays. «C’est par exemple, ajoute le spécialiste, le cas des hydrocarbures dont le Mali s’approvisionne à travers le Sénégal. Bien que n’étant pas producteur de pétrole, le Sénégal arrive à exporter le pétrole en direction du Mali, bénéficiant ainsi dans les termes de l’échange». Il ajoute que d’autres produits tels que le poisson, la banane plantain, le ciment, le bois, sont directement produits par nos voisins de la CEDEAO.

Une restriction sur les échanges n’est pas alors sans conséquence pour l’économie et sur la population maliennes. «Un embargo sera très ressenti par la population malienne, car il nous priverait de 40% de nos produits d’importation», analyse M. Coulibaly. Pour l’expert, ce ressenti se manifestera par un accroissement du prix des denrées et des produits manufacturés à cause de leur rareté sur le marché et une baisse des recettes de nos opérateurs économiques. Ces derniers verront leurs biens stockés au niveau des différents ports. « Cela peut avoir des contraintes de coûts de stockage, et même affecter certaines denrées périssables », déplore-t-il.

Ces chiffres illustrent à suffisance que le Mali est loin de pouvoir se passer de ses voisins de la CEDEAO. L’économiste Étienne Fakaba Sissoko, lui, rappelle, à juste titre, notre dépendance économique. «Savez-vous qu’aujourd’hui, l’ensemble du patrimoine (argent, liquidité) du Mali est dans un compte unique à la BCEAO ? Avec l’embargo de la CEDEAO, on n’y a plus accès. Aujourd’hui, nous fonctionnons sans caisse régulièrement alimentée, donc exclusivement avec les nouvelles entrées de recettes et la liquidité existante au Trésor», a-t-il écrit dans un récent post.

Toutefois, le directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence, Boukadary Doumbia, intervenant sur une radio, invite les consommateurs à la sérénité. « Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le ministère en charge du Commerce, à travers la DGCC, avait pris des mesures pour faciliter l’importation des denrées de première nécessité », rappelle M. Doumbia. «Toutes les provisions n’ont pas été utilisées. A ce jour, les stocks que nous avons dans les magasins peuvent couvrir plusieurs mois. Et n’y a pas de raison d’augmenter les prix, comme le font certains commerçants en cas de crise», rassure le DGCC.

Menaçant de sanction les contrevenants, il précise que son service a décidé de ne plus donner d’autorisations pour l’exportation des produits de base maliens dans les pays de la CEDEAO. Cela jusqu’à la levée de l’embargo.

Rappelons aussi que les produits alimentaires, pharmaceutiques, les hydrocarbures, sont exclus des sanctions de la CEDEAO.

ALTERNATIVES – Afin de renforcer notre capacité de résilience, Boukadary Doumbia propose de tout mettre en œuvre pour trouver une autre porte d’entrée pour nos produits, à partir par exemple du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Mauritanie. Le directeur général du commerce, de la consommation, de la concurrence invite, également, le ministère de l’Economie et des Finances à échanger avec les banques afin qu’elles assurent les transactions des commerçants destinées à l’achat des produits de première nécessité.

Comme autres solutions à envisager, Abdoul Karim Coulibaly, pour sa part, propose d’accroitre la production locale de denrées importées dont dépendent les populations maliennes. Surtout les produits agricoles, en encourageant et en supportant une production locale dans différents domaines. Pour ce faire, le pays pourrait recourir à la solidarité des Maliens de l’extérieur. Qui, selon les statistiques de la Banque mondiale, envoie un peu plus d’un milliard de dollars par an (environ 550 milliards de Fcfa). « Ces fonds pourraient, par exemple, être utilisés pour compenser les pertes de recettes d’exportation et soutenir les producteurs locaux, les entrepreneurs et la mise en place d’unités de production et de transformation », argumente l’analyste.

Aussi, le Mali devrait-il trouver d’autres destinations à son bétail et envisager l’exportation de la viande plutôt que du bétail sur pied. A cet effet, propose Abdoul Karim Coulibaly, « notre pays pourrait songer à marchander la viande vers les pays de l’Afrique centrale ». « S’offrant ainsi une vraie opportunité de maximiser les revenus dans ce secteur », estime-t-il. De même, insiste-t-il, le Mali pourrait plaider auprès du Sénégal pour une levée de l’embargo. Le pays du président Macky Sall, qui ne cesse de plaider pour un allègement de ces sanctions, sera très affecté par cet isolement avec le risque de perdre 24% de ses recettes d’exportation. En témoigne la revue encore à la baisse, la semaine dernière, de ses prévisions de croissance qui sont désormais estimées à moins de 1%.

En attendant, Abdoul Karim Coulibaly demande de se rabattre sur le port de Nouakchott «pour nous approvisionner en produits pour lesquelles nous n’avons pas encore la capacité de production locale (avec une vision future de les produire)». La solution pourrait, selon lui, « passer également par la réduction de nos importations au strict nécessaire et du train de vie de la nation toute entière ».

A ce propos, le banquier malien, Cheickna Bounajim Cissé, estime que le port de Nouadhibou (Ndlr, situé à 470 km de Nouakchott à la frontière avec le Maroc sur l’Océan Atlantique) n’est pas en mesure de constituer une alternative crédible pour le Mali. Pour la raison simple qu’il n’est pas en eau profonde, donc incapable d’accueillir les navires de gros tonnage. « L’actuel port est dominé à 80% des opérations de pêche et 20% d’activités commerciales », conclut l’économiste.

CMT/MD (AMAP)

 

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