Retrait des pays de l’AES de la CEDEAO : Le Premier ministre malien rencontre les acteurs du secteur privé

Le chef du gouvernement, Choguel Maiga (g) les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally (c) et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara (d) et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé

Bamako, 1er fév (AMAP) Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, a annoncé, mercredi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef du gouvernement s’est adressé aux responsables et membres des organisations professionnelles et faîtières du secteur privé qui, de leur côté, attendent les mesures gouvernementales pour faire face à la nouvelle donne.

Selon le chef du gouvernement, qui avait à ses côtés le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, les présidents du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mossadeck Bally et de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara, et plusieurs membres du gouvernement, cette Transition est celle de la rupture et dans tous les domaines.

« L’hésitation, la peur, trop de questions amènent toujours à rester sur place et faire le jeu de l’adversaire », a dit M. Maïga, pour soutenir la décision des chefs d’État des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de se retirer de la de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Ces Etats accusent l’organisation sous régionale de s’être éloignée des idéaux de ses fondateurs et d’avoir « brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique face aux États de l’AES ».

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur « retrait sans délai » de la CEDEAO. Le choix de ces pays, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), suscite quelques inquiétudes dans le monde des affaires où certains acteurs craignent la fin des facilités qu’offre l’appartenance à cet ensemble sous-régional. Pour les pessimistes, ce retrait suppose surtout des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxes.

Si l’éventualité d’un durcissement des règles régissant nos rapports avec la CEDEAO n’est pas à négliger, cette décision ne saurait, cependant, conduire aux malheurs prédits par les Cassandres. Au contraire, selon le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, « ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation, est mille fois pire que ce que nous allons assumer en restant nous-mêmes ».

Mieux, les trois pays « restent membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour le moment, donc bénéficient de la liberté de circulation » au sein de tous les pays de cette Union.

COMPLICITÉ POSITIVE – Sans ambages, le chef du gouvernement a déclaré que la CEDEAO est progressivement devenue une menace, car son dessein lugubre consistait clairement à mettre à genoux nos pays, à provoquer des changements politiques pour satisfaire les intérêts des puissances étrangères. « Elle a très peu écouté nos États, elle s’est mise à donner des injonctions. Et son plan, c’était de déstabiliser le Niger, avant de passer au Burkina, puis au Mali », a-t-il révélé. Et de résumer : « l’accumulation d’actes inamicaux a rendu inévitable le retrait de nos États qui subissent au quotidien l’injustice, l’acharnement et l’austérité d’une organisation à l’avènement de laquelle ils ont contribué. »

Le Premier ministre a assuré que le gouvernement prend la pleine mesure de la situation des préoccupations de nos compatriotes, en particulier les opérateurs économiques face à cette décision. Le président de la Transition a déjà mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement, de croissance économique. Objectif difficile à atteindre sans une complicité positive avec le monde des affaires. « C’est pour cela que j’ai décidé dans le lot des forces vives de la nation qu’il faut rencontrer et leur expliquer ce qui se passe, il fallait commencer par vous. Parce que les questions qui sont posées aujourd’hui sont d’ordre économique et financier », a déclaré Choguel Kokalla Maïga, comptant sur « l’ingéniosité » des acteurs économiques pour réussir ce challenge.

« Notre réussite dépend en grande partie de vous », a indiqué le chef du gouvernement qui est formel : « Économiquement, ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation est mille fois pire que ce que nous allons assumer, en restant nous-mêmes ».« Aussi, la sortie de la CEDEAO permettra-t-elle au Mali de définir des politiques commerciales optimales et plus avantageuses, d’avoir la liberté de prendre certaines décisions politiques et économiques. »

Au niveau de l’AES, il faudra identifier et alléger les barrières tarifaires, faciliter les transactions économiques et commerciales pour les opérations d’exportation et d’importation.

CONJUGUER LES EFFORTS – Le Premier ministre a également évoqué la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Une décision responsable, qui découle de plusieurs constats dont la mauvaise foi des mouvements signataires de l’accord qui s’en sont écartés et éloignés depuis fort longtemps. Cette décision est aussi la conséquence logique du comportement de la République sœur d’Algérie, chef de file de la médiation internationale qui a sapé sa crédibilité et son autorité de médiateur impartial dans la gestion d’une série d’actes. Choguel Kokalla Maïga a longuement évoqué les agissements inamicaux du voisin algérien, qui ont pris la forme, ces dernières semaines, d’ingérences intolérables dans les affaires internes du Mali. Cependant, a-t-il tenu à préciser, « nous ne sommes pas dans une guerre contre le gouvernement algérien ni contre le peuple algérien ».

Le ministre Moussa Alassane Diallo s’est dit convaincu que le Mali va transformer cette sortie de la CEDEAO en un point de compétitivité et de rentabilité pour notre économie. À condition que « nous ayons confiance en nos forces».  « Aucun pays côtier ne peut fermer ses ports au Mali, parce que quand on investit dans les ports on s’attend aussi à des retours sur investissements. Et le Mali est le principal retour sur investissements de ces pays-là », a soutenu le ministre Diallo, assurant que le gouvernement a déjà son plan d’action pour aborder cette phase importante de notre histoire. Et que le secteur privé est au cœur de ce dispositif. « D’ici le 31 décembre 2026, le Malien dira pourquoi nous n’avons pas quitté plus tôt la CEDEAO », a dit Moussa Alassane Diallo.

Ces explications éclairent les lanternes et rassurent le secteur privé dont l’une des figures, le président de la CCIM, a appelé les opérateurs économiques à s’unir. «Nous sommes tous des Maliens et, à ce titre, nous devons travailler ensemble pour faire avancer le Mali», a exhorté Madiou Simpara. Et d’informer que sa structure verra, avec les services concernés comme les Douanes et les Affaires économiques, comment conjuguer les efforts pour relever les difficultés qui seront induites par ce retrait de la CEDEAO.

Du côté du CNPM, l’heure est au recensement des préoccupations qui seront, ensuite, analysées par les experts. En attendant, le patronat prend acte de la décision prise par les autorités et son président, Moussadeck Bally, présume que les « décideurs politiques ont bien analysé les inconvénients et avantages de leur choix».

ID/MD (AMAP)

Mali : Le mot d’ordre de grève des banquiers levé

Bamako, 26 juil (AMAP) Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerces (SYNABEF) et la Fédération nationale du pétrole, commerces, assurances et banques (FENPECAB) ont décidé, mercredi, de lever leur mot d’ordre de grève de 72 heures.

Par conséquent, les syndicats « invitent leurs militants à reprendre le travail dès ce mercredi 26 juillet 2023. »

Le comité syndical a déposé un préavis de grève de 72 heures à partir du 26 au 28 juillet 2023 au ministère du Travail suite à une résolution prise lors de l’Assemblée générale extraordinaire des travailleurs le 24 mai dernier. Cela, avec la possibilité de prolonger la grève de 96 heures, à partir du 31 juillet si leurs demandes « ne sont pas satisfaites. »

Le syndicat exige « la satisfaction de la totalité de sa plateforme revendicative » qui tourne essentiellement autour de la régularisation des employés intérimaires dans le secteur du commerce et de la microfinance, l’application des accords signés par les entreprises pétrolières, le respect de la liberté syndicale.

Les syndicalistes ont également demandé « la cessation des abus judiciaires contre les banques et les banquiers, la libération des collègues détenus par Orabank, l’arrêt du paiement de la part patronale de l’AMO et le remboursement des paiements indûment effectués par les banques et les assurances. »

Ils réclament le respect des dispositions légales concernant le fonds social, la révision de la Convention collective des Systèmes financiers décentralisés (SFD), la mise en place et la révision des accords d’établissements, la restitution des droits sur les conditions de prêts au personnel à la Bank Of Africa.

Sans oublier la demande de mise en œuvre des protocoles d’accord signés avec le comité syndical par la direction générale de la BCI, la réintégration des travailleurs licenciés illégalement ou rétrogradés pour des raisons syndicales, et la mise en place de la Convention collective des industries pharmaceutiques.

SS/MD (AMAP)

Bancarisation du secteur informel au Mali : Que de chemin à faire !

Les difficultés d’accès aux établissements banquiers, l’absence de garantie, l’insuffisance des textes sont autant de facteurs qui sont sources de blocage pour la formalisation de l’informel

Par Oumar SANKARÉ

Bamako, 19 juil (AMAP) Téléphone portable à l’oreille, Bakary Bamba Kébé donne des instructions à un agent de sécurité au bout du fil. La vingtaine révolue, ce jeune homme de teint noir est peu loquace. Il gère au quotidien sa petite entreprise, «Mandé immobilier», depuis son «Grin» (groupe informel de discussions entre amis).

Il dispose d’une dizaine d’appartements meublés qu’il loue aux particuliers et joue, quelquefois, les intermédiaires pour des ventes de maisons et de terrains nus.

«Jamais, je n’ai songé à avoir un soutien d’une banque soit pour commencer ou étendre mon business. Le soutien des banques n’est qu’un mythe pour des gens comme moi», dit-il.

Entre deux gorgées de thé à la menthe, Karim, membre du Grin, soutient qu’il est plus facile de se faire financer par une Organisation non gouvernementale (ONG) ou une institution de microfinance qu’une banque au Mali.

Le trentenaire, qui évolue dans les domaines de l’élevage et de l’immobilier, a tenté à plusieurs reprises d’avoir un financement. Sans succès ! Il en déduit que les produits bancaires proposés ne correspondent pas aux besoins des jeunes entrepreneures.

«Un agriculteur, un éleveur, un restaurateur ou encore ceux qui sont dans les domaines du numérique, de l’agroalimentaire… doivent tous avoir des produits adaptés à leurs besoins. On ne sait pas si le système est contre nous mais une chose est sûre, ce système n’est pas fait pour nous», renchérit Karim.

« Il y a une corruption endémique dans le système», regrettent unanimement les membres du Grin. Chacun a une anecdote. «Les banques croulent sous de fausses garanties et titres fonciers qui n’ont aucune valeur. Des documents trafiqués par leurs experts en complicité avec des banquiers eux-mêmes », affirme l’un d’entre eux.

Un autre affirme que des «projets avec des business plans bien élaborés traînent des mois, parce que les banquiers en charge de ces projets veulent leurs parts». «Des projets sont rejetés et paradoxalement repris par des proches des banquiers», enchaine un membre du Grin. Une voix incrimine l’Etat qui n’aurait « rien fait pour protéger le business modèle de la star up Telimani. Voici comment on tue l’innovation et la créativité».

SOUS LES RADARS – S.T et H.B sont des hommes d’affaires réputés dans leur cercle. Ils sont respectivement dans le domaine des pierres précieuses et l’exportation de bétail dans la sous-région. Ils brassent des centaines de millions de Fcfa en marge du système bancaire. «Je ne pense pas à formaliser mes affaires. L’informel me convient parfaitement. Je suis sous les radars», explique S.T qui avouera plus tard qu’il a été témoin de la «destruction» de certains de ses pairs.

«Certains princes du jour exigent de nous de contribuer à leur campagne politique ou alimenter leur bureau. Gare à toi si tu refuses. Les impôts et taxes seront utilisées pour te détruire», confie-t-il.

Le terme bancarisation désigne un processus mené par les banques, qui consiste à ouvrir des comptes bancaires aux ménages, aux particuliers et aux entreprises dans un pays.

Cette démarche vise un double objectif. D’abord, celui pour les banques d’élargir leurs ressources et leurs clientèles en vue d’optimiser et développer leurs activités financières.

Pour les autorités publiques, la bancarisation permet de contrôler et gérer la création de monnaie ainsi que les différents mouvements monétaires. Elle donne, également, un indice sur le niveau de développement d’un pays.

Une entreprise informelle, d’après Sanou Sarr, président du Réseau des petites et moyennes entreprises (REMAP) est une entreprise qui n’est pas connue de la fiscalité, du registre de commerce et de la fiscalité, d’aucune structure étatique ni consulaire.

Ce sont des entreprises qui évoluent sans paiement de taxes, sans être connues des banques.Toutefois, il y a des entreprises informelles qui ont des comptes bancaires, précise-t-il.

Quant à la structure formelle, elle possède un Numéro d’identification fiscal (NIF), un numéro de registre de commerce, un numéro NINA, un compte bancaire et peut postuler aux marchés publics. Une entreprise, qu’elle soit formelle ou informelle est une PME (Petite et moyenne entreprise) dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 Franc et 1 milliard de Fcfa.

ENTREPRISE CRÉDIBLE – Pour le conseiller en investissement, Cheick Oumar Soumano, le financement est un processus : de la création de l’entreprise jusqu’à la possibilité pour elle de prouver que le financement va se diluer de lui-même à travers les opérations normales.

En d’autres termes, c’est l’activité qui justifie le financement. Cela suppose que l’entreprise est crédible du point de vue financier (impôts, taxes, assemblées des actionnaires, réunion du conseil d’administration).

Ces indicateurs permettent à la banque de mesurer le risque qu’elle va prendre. «Dès l’instant que la banque n’est pas en possession de ces éléments, elle ne va jamais vouloir accompagner l’entreprise», explique Cheick Oumar Soumano.

Toute entreprise qui n’est pas formelle est donc exclue du champ d’action des banques. Et cette exclusion, selon le conseiller en investissement, ressort dans les textes règlementaires de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO).

En effet, les banques sont soumises à un contrôle de la BCEAO à travers la commission bancaire. Chaque financement doit obligatoirement être justifié par un certain nombre d’éléments techniques, juridiques et financiers. Et Hamidou Dicko, responsable du département partenariats et stratégies du Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP-Sa), de reconnaitre : «Beaucoup de nos micro-entreprises ont du mal à fournir des documents et informations pertinents pour convaincre la banque, car elles évoluent dans l’informel qui favorise l’asymétrie d’information».

Selon les statistiques de l’Institut national de la statistique (INSTAT) de 2022, 98% des entreprises maliennes et 96% des PME opèrent dans l’informel. Le directeur national des PME, Dr Boubacary Cissé, en se référant au rapport du conseil d’administration du 5 avril 2022 de la Bank of Africa (BOA) Mali, rapporte que « le taux de bancarisation est faible, moins de 6%, avec une économie informelle qui échappe toujours à la bancarisation». « Malheureusement, analyse-t-il, beaucoup pensent qu’être informel leur permet de grandir et d’échapper au fisc. » Et M. Sarr de renchérir : « en réalité, les gens ont peur de la fiscalité et c’est ce qui fait que tous préfèrent l’informel. Même moi qui a une entreprise formelle, j’ai des problèmes avec la fiscalité. C’est ce qui fait que des milliardaires opèrent toujours dans le secteur informel au Mali».

À la direction nationale des PME, on reconnaît les lacunes et tares autant du côté des banques que des entreprises. Pour Badié Coulibaly, chef développement des PME, les banques se basent sur la confiance alors que les PME informelles n’ont aucune traçabilité.

D’après les analyses de cette direction, les entreprises ne se formalisent pas, elles ne se préparent pas à la négociation avec les banques. Et lorsque les fonds sont mis à disposition de l’entrepreneur, très souvent la banque ne fait pas de suivi. En cas d’échec, elle dispose de moyens de pression pour se faire rembourser. Toutes choses qui n’incitent pas les structures informelles à se formaliser.

Comment amener alors les entreprises informelles à se formaliser ? Pour Soumano, l’Etat qui joue un rôle de régulateur, de protection et de sanction, doit créer les conditions pour changer la donne.

Toutefois, il met un bémol : « le secteur informel fait partie du modèle économique malien. » « Ce qui a d’ailleurs permis au pays de tenir face aux sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au choc du coronavirus », selon le promoteur du cabinet COS-Solution.

«Il faut amener les entrepreneurs à se former à travers des mécanismes qui leur permettront de voir leurs intérêts dans le jeu, notamment à travers l’accès aux marchés publics sans», conseille le spécialiste.

De son côté, Sanou Sarr préconise la mise en place d’un certain nombre de dispositions. « D’abord, il faudra revoir le dispositif de la BCEAO pour le financement des PME. En 5 ans d’existence, seulement deux entreprises ont bénéficié d’un financement sur les 150 qui se sont formalisées », dit-il.

«Pour inciter les banques à jouer leur partition, la BCEAO a proposé de prendre la garantie à hauteur de 90%. Les banques sont restées aphones», déplore Sanou Sarr. Toujours pour inciter les banques, une Structure d’accompagnement et d’encadrement (SAE) est mise en place pour suivre les PME, du montage des plans d’affaires au remboursement des fonds empruntés. «Malgré toutes ces exigences des banques, elles ont refusé de financer les PME», regrette le président du REMAP.

FONDS DE GARANTIE – Sur le sujet, Hamidou Dicko rappelle que l’Etat a mis en place le Fonds de garantie pour le secteur privé (FGSP), « un dispositif phare à travers lequel l’Etat soutient fortement l’accès des micro-entreprises au financement bancaire». Celui-ci garanti 80% des risques.

Ainsi, ce Fonds joue, depuis 2015, un rôle de catalyseur à travers des mécanismes incitatifs de garanties reconnues par les banques et les institutions de microfinance de la place.

En plus, le FGSP-SA a développé depuis 2021 des mécanismes de garantie de portefeuille visant à favoriser spécialement l’accès des Micros, petites et moyennes entreprises (MPME) au crédit aussi bien auprès des banques que des institutions de microfinance. Cependant, «le principal défi reste l’amélioration de la structure des micro-entreprises pour les rendre bancables », constate M. Dicko.

«Malgré ce nouveau dispositif, le financement reste timide du côté des banques», fait remarquer Sanou Sarr qui affirme qu’aucune « banque au Mali n’a mis en place un mécanisme adapté aux PME et si mécanisme il y a, la ressource humaine la torpille à travers la corruption».

En réalité, «nos banques sont des banques commerciales. On a plutôt besoin de banques d’investissement dédiées aux PME comme au Sénégal», ajoute Dr Boubacary Cissé, directeur national des PME. Ce dernier rappelle que l’Etat a également mis en place le «Régime de l’entreprenant», un dispositif de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des Affaires (OHADA) qui demande à chaque Etat membre d’accorder un statut particulier aux entreprises du secteur informel « pour leur permettre de se formaliser. »

Par ailleurs, la direction en charge des PME a déployé le mécanisme « New Entrepreneurship Monitoring (NEM) » qui consiste à identifier les entreprises informelles et les sensibiliser en leur montrant les avantages de la formalisation. « Ce qui a permis, selon Dr Boubacary Cissé, de suivre 20 entreprises dont 13 ont eu la notification de financement et 2 ont été financées pour le moment. » Les business plans sont à revoir selon la banque partenaire.

D’autres structures de l’Etat comme le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA), l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) accompagnent les entreprises.

S’y s’ajoutent le Projet de promotion de l’accès au financement et à l’emploi au Mali (PAFEMM), le Programme jeunesse et stabilisation (PROJES), Tony Elumelu Foundation (TOF-PNUD)…

Pour Bourama Traoré, chef du département entreprenariat jeunesse de l’APEJ, les banques financent difficilement les projets des jeunes, depuis le début de la crise sécuritaire. Elles préfèrent les grandes entreprises.

« Avec nos partenaires, nous privilégions la piste des institutions de microfinances pour un taux d’intérêt à 10%, en deçà des 15% des banques», explique-t-il.

Une source au sein d’une banque de la place, confie : «On ne finance pas les entreprises de moins de trois ans. Il faut, aussi, un état financier en béton pour qu’on prenne ton dossier».

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF) n’a pas donné de suite à notre demande d’interview.

Tenu en marge du secteur bancaire, le secteur financier informel s’est toujours basé sur des relations de proximité : elle se pratique en circuit fermé, les fonds sont levés entre personnes qui se connaissent. Or le développement du Mali ne pourrait se faire sans un encadrement optimal de ce secteur à haut potentiel.

OS/MD (AMAP)

 

La BAD compte au Mali 23 opérations pour environ 422 milliards  (Responsable pays de la Banque africaine)

Bamako, 17 juil(AMAP) Le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali compte 23 opérations pour un montant d’environ 422 milliards de Fcfa, a déclaré, jeudi, le responsable pays de la Banque africaine, Albert Nshimymuremyi.

M. Nshimymuremy, qui s’exprimait lors de la session politique de la revue conjointe à mi-parcours du Document stratégique pays (DSP) 2021-2025 et du portefeuille des projets et programmes financés par la BAD au Mali, tenue jeudi, a estimé que ce niveau des engagements est une illustration du solide partenariat entre le Mali et le Groupe de la BAD.

«Actuellement, le portefeuille actif du Groupe au Mali compte 23 opérations pour un montant de 422 milliards de Fcfa (643 millions d’euros). Les projets couvrent les transports (33,8 %), l’agriculture (30 %), l’énergie (11,2 %), l’eau et l’assainissement (9,5 %), la finance (4%), la gouvernance (4,8%), le social (2,9 %)», a-t-il détaillé.

Le représentant de la BAD au Mali a salué le leadership du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, pour les progrès réalisés dans la stabilisation du climat sociopolitique, dans le domaine de la sécurité et celui des réformes politiques et institutionnelles.

Selon lui, ces progrès « sont importants et indispensables pour permettre au pays de continuer sa marche vers le développement. « Grâce aux efforts du gouvernement dans la mise en œuvre du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2019-2023) et du Plan d’action du gouvernement de transition (PAG 2021-2022), le Produit intérieur brut a augmenté de 3,1% en 2021 à 3,7% en 2022, malgré les chocs », a apprécié M. Nshimymuremyi.

Il a ajouté que la mise en œuvre du CREDD et du PAG, sur lesquels la stratégie d’intervention de la BAD pour la période 2021-2025 est alignée, a été déterminante dans l’action de la BAD et des partenaires techniques et financiers au Mali.

Il a, aussi, souligné les efforts du gouvernement pour le paiement des arriérés au titre du service de la dette publique extérieure, en dépit des difficultés de trésorerie découlant, en partie, de la crise temporaire de liquidité sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), ainsi que de l’absence d’appuis budgétaires.

Le ministre de l’Économie et des Finances, gouverneur du Groupe de la BAD pour le Mali, Alousséni Sanou, qui a présidé, la session, a indique que son pays est convaincus que « les leçons tirées de la mise en œuvre à mi-chemin du DSP en cours nous serviront utilement à mieux le réorienter et à l’adapter surtout au contexte actuel de fragilité et aux réalités du pays. »

« Cette revue à mi-parcours du DSP coïncide fort heureusement avec la préparation de la nouvelle version de notre document de référence en matière de politique de développement qu’est le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable au Mali», a fait remarquer le patron de l’hôtel des Finances. Selon lui, cet exercice devra s’aligner étroitement sur les priorités nationales définies par les autorités du pays.

«Le portefeuille des projets et programmes financés par le Groupe de la BAD au Mali connaît, depuis quelques années, un niveau avancé de détérioration de sa qualité, soit plus de 60% des projets du portefeuille marqués au rouge à date, autrement dit de projets éligibles à l’annulation», a déploré le ministre Alousséni Sanou.

Il a ajouté que « cette revue conjointe est l’opportunité d’identifier ensemble toutes les contraintes ou goulots d’étranglement qui sont à l’origine de cette forte détérioration et de prendre les mesures correctives appropriées. »

«Pour ce qui est du Document de stratégie pays 2021-2025, l’exercice de revue à mi-parcours, de façon générale, consiste à s’arrêter (…) en vue de mesurer les progrès réalisés, de diagnostiquer et d’identifier les difficultés qui ont émaillé ledit parcours et de maintenir la dynamique ou le cap si la trajectoire est jugée satisfaisante », a expliqué le ministre.

Le DSP a été approuvé le 02 juin 2021 par le Conseil d’administration du Groupe de la BAD. Il s’articule autour d’un pilier unique : «réduire la fragilité économique à travers des chaines de valeur agricoles améliorées».

Au cours des deux dernières années de mise en œuvre du DSP, la BAD a financé en faveur du Mali six nouveaux projets, pour un montant total de 76,7 milliards de Fcfa.

Cet atelier de restitution, en présence de plusieurs membres du gouvernement, est l’aboutissement et le résultat du travail accompli conjointement par la partie malienne et les équipes de la BAD.

Depuis l’approbation, le 4 juin 1970, de sa première opération au Mali, le Groupe de la BAD a financé accordé 117 prêts et dons couvrant l’ensemble des secteurs socio-économiques, pour un montant cumulé d’environ 1.274 milliards de Fcfa (1,94 milliards d’euros), selon le responsable pays de l’institution de financement du développement continental.

BBC/MD (AMAP)

Affacturage: Une solution aux problèmes de trésorerie des entreprises

Aïssata Naba Coulibaly, directrice (CEO) d’Affacto group, une fintech spécialisée dans le financement et l’accompagnement des PME-PMI

Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 30 nov (AMAP) Les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) éprouvent des difficultés à accéder au financement bancaire en raison des risques qu’elles représentent pour les préteurs. Pour contribuer à la dynamisation du financement de ces entreprises confrontées à des difficultés de trésorerie dans leur cycle d’exploitation, le gouvernement a adopté au Conseil des ministres du mercredi 26 octobre dernier, un projet de loi relatif à l’activité d’affacturage au Mali. Ce projet de loi permettra d’offrir des produits et services financiers variés, abordables, accessibles et adaptés aux besoins des MPME et des start-ups.

L’affacturage est une opération par laquelle l’adhérent (entreprise) transfère par une convention écrite avec effet subrogatoire, ses créances commerciales à l’affactureur (banque ou Système financier décentralisé : SFD) qui, moyennant rémunération, lui règle par avance tout ou partie du montant des créances transférées, supportant ou non, selon la convention des parties, les risques d’insolvabilité sur les créances cédées.

Il permet à l’adhérent de se procurer des fonds et constitue un moyen de recouvrement qui présente, entre autres avantages, l’optimisation de la trésorerie en réduisant l’impact des échéances de paiement, l’élimination du risque d’impayés.

Selon le rapport de présentation du projet de loi sur l’affacturage, il s’agit d’une technique couramment utilisée dans les pays développés. Le paysage de l’affacturage en Afrique est nettement dominé par l’Afrique du Sud (85%), le Maroc (10%) et l’Egypte (3%).

La part des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est encore bien plus faible. Le montant des ressources accordées au titre de l’activité d’affacturage dans notre espace communautaire représente à peine 0,4% du volume global des crédits bancaires qui était de 8.670 milliards de Fcfa en fin septembre 2021.

Au Mali, c’est l’Unité d’appui et de suivi de la stratégie de développement du secteur financier (UAS/SDSF), une structure du ministère de l’Économie et des Finances, qui est porteuse du dossier de l’affacturage. Selon son chargé des banques et marchés des capitaux, Aliou Samaké, l’esprit de cette loi part d’un constat qui est commun aux huit pays de l’UEMOA : 80 à 90% des entreprises de cet espace sous-régional sont des MPME. «Partant de ce constat, on s’est dit que soutenir financièrement ces entreprises, c’est in fine soutenir l’économie à 90%», analyse M. Samaké. « Ainsi, poursuit notre interlocuteur, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé en mars 2019 une concertation afin de présenter un projet de loi uniforme sur l’affacturage qui devrait régir de façon homogène les opérations d’affacturage effectuées au sein des pays de l’UMOA. »

Selon Aliou Samaké, le Mali doit insérer cette loi dans son ordre juridique. « Les prochaines étapes de ce processus, affirme-t-il, seront l’adoption de la loi par le Conseil national de Transition (CNT) et celle de son décret d’application. »

Le chargé des banques et marchés des capitaux de l’UAS/SDSF explique qu’une opération se réalise par l’adhérent qui est une MPME et l’affactureur qui est soit une banque ou un SFD à travers la signature d’un contrat d’affacturage. Ce contrat définit les factures qui peuvent être pris en compte.

Aliou Samaké précise que « le SFD, avant d’avancer de l’argent à l’adhérent sur la base de ses factures, doit se faire une idée de la solvabilité des clients dont les factures doivent faire objet d’un affacturage. »

En outre, il souligne que les conditions de créance, surtout en termes de délai, ne sont pas modifiées. «Quand il y a transfert de créance, tous les droits liés à la créance sont aussi transférés à l’affactureur. C’est ce qu’on appelle la subrogation des droits», laisse-t-il entendre. Et d’ajouter que l’affacturage donne droit à une commission pour l’affactureur.

Aliou Samaké chargé des banques et marchés des capitaux, Unité d’appui et de suivi de la stratégie de développement du secteur financier (UAS/SDSF), ministère de l’Économie et des Finances

MOBILISATION DES CREANCES – Parlant des avantages de l’affacturage pour les MPME, le chargé des banques et marchés explique que l’opération dégage l’entreprise de recouvrement. «Dans les entreprises, souvent, il y a un agent qui est chargé du recouvrement. Avec l’affacturage, si les créances sont cédées à l’affactureur, la fonction recouvrement est réduite, comme une peau de chagrin», dit-il.

Pour les banques, l’avantage est que cela vient augmenter le produit net bancaire. «Plus une banque fait des prestations, elle encaisse des commissions. Ce qui diversifie les services financiers offerts», affirme-t-il.

L’affacturage va, également,  permettre à l’entreprise (adhérent) de mobiliser ses créances auprès d’un SFD (affactureur) en attendant que les échéances de paiement n’arrivent.

Aïssata Naba Coulibaly, directrice (CEO) d’Affacto group, une fintech spécialisée dans le financement et l’accompagnement des PME-PMI, est convaincue que cette loi va soulager les entreprises. «L’affacturage n’était pas réglementé dans l’espace UEMOA. La BCEAO a essayé de recadrer les bords. Aujourd’hui, pour faire de l’affacturage, il faut être une banque… Il faut essayer de synthétiser l’activité pour que les professionnels puissent le faire et que ça soit surtout réglementée de sorte à aider les PME-PMI», dit notre interlocutrice.

Ces entreprises font, en effet, face parfois à des mandats qui tardent à être payés. L’affacturage permet de les accompagner «pendant ce laps de temps où les factures ne sont pas payées», selon Aïssata Naba Coulibaly.

En outre, la directrice d’Affacto group souligne que cette loi va faire connaitre l’affacturage au Mali et dans les autres pays où elle a été promulguée. « Déjà, dit-elle, une grande majorité des PME-PMI n’est pas bancarisée. Même celles qui sont bancarisées n’ont pas forcément accès au crédit. Et, l’affacturage est la solution à ce problème, parce qu’il peut servir à financer les entreprises qui sont dans le formel ou un peu dans l’informel», commente-t-elle.

Aïssata Naba Coulibaly demande à l’État de les accompagner. «Quand on parle de facture, on parle aussi de mandats de l’État parce que ce sont aussi des factures. Donc, on peut accompagner aussi les opérateurs de l’État en finançant leurs mandants, en attendant que l’État nous rembourse», indique la CEO d’Affacto group.

AG/MD (AMAP)

Immatriculation des motocycles, vélomoteurs et tricycles : En demie teinte

Par Amadou GUÉGUÉRÉ

Bamako, 14 sept (AMAP) Plus de 1.500 cartes grises délivrées sur une prévision d’au moins 15.000, quelque 9.402 personnes ont obtenu leur permis de conduire sur 11.390 candidats présentés. Tel est le bilan de la phase initiale de l’opération spéciale d’immatriculation des motocycles, vélomoteurs et tricycles et de délivrance de permis de conduire.

Lancée le 15 novembre 2021, elle a pris fin le 15 août dernier. L’objectif était de créer des conditions pour que de nombreux usagers puissent se mettre en règle. A l’heure du bilan de cette phase initiale, les attentes ne sont pas comblées. Des voix s’élèvent pour demander une prolongation.

Le directeur national des transports terrestres, maritimes et fluviaux, Mamadou Sow, plaide pour la prolongation jusqu’à la fin de l’année, au regard des difficultés constatées durant ces 9 mois d’activités.

Beaucoup de Maliens se souviennent encore des souffrances endurées, notamment dans la cour de la Direction régionale des transports du District de Bamako, ex-Office national des transports (ONT), qui abritait l’un des trois centres d’examen de l’opération dans la capitale.

Un interlocuteur anonyme, qui a obtenu son permis de conduire, raconte : «J’ai passé plusieurs mois sans obtenir la carte grise. Ils te demandent de déposer une copie de l’acte de dédouanement de l’engin et d’attendre le temps de retrouver l’original dans les archives de la douane ». « J’ai attendu quatre mois sans être appelé. J’ai changé de moto entre-temps. Il y a moins d’un mois, j’ai été voir si les choses avaient évolué mais rien de nouveau», déplore notre interlocuteur.

Il regrette le non-respect par les autorités de la promesse de l’adoption de nouvelles mesures pour éviter les désagréments que causent la recherche des actes de dédouanement originaux.

Si lui, comme de nombreux Maliens, s’est plié en quatre pour les avoir, d’autres ne se sont pas donnés de la peine. Tidiane, la trentenaire, fait partie de ceux-ci. «Faute de moyens», ce résident de Djicoroni-Para ne dispose ni de carte grise, ni de permis de conduire. «J’aimerais vraiment me mettre en règle, mais c’est l’argent qui me manque. Je le ferai si l’opération se prolongeait», dit cet usager qui dit avoir acheté sa première moto, il y a plus de 10 ans.

DIFFICULTÉS – Faman Kéita, un autre motocycliste, explique qu’une urgence survient chaque fois qu’il décide de se mettre en règle. «Ainsi, j’utilise l’argent que j’avais mis de côté pour me procurer ces pièces», confie-t-il, l’air visiblement gêné. Ladji Sanghanta pensait, plutôt, que l’opération concernait uniquement les mototaxis et les tricycles (Katakatani). Cependant, le jeune électricien admet qu’il est bon de se mettre en règle.

Le président du Syndicat national des mototaxis (Synamota) abonde dans le même sens. «Cette immatriculation permet de nous sécuriser aussi bien que nos clients. Elle empêche, également, le vol de motos. La réduction des  coûts des différents documents, a été un soulagement pour nous», commente M. Traoré.

Il déplore la lenteur administrative au niveau des douane et le manque d’information comme difficultés majeures, lors de cette première phase. Selon lui, la douane a, par exemple, des difficultés à délivrer aux motocyclistes le Certificat de mise à la consommation (CMC) exigé pour avoir la carte grise.

« Les activités d’information et de sensibilisation devraient se poursuivre du début jusqu’à la fin de l’opération », souligne le syndicaliste, ajoutant que de nouvelles motos sont mises en circulation tous les jours.

À cet égard, Adama Traoré invite les autorités à proroger l’opération jusqu’à la fin de l’année et retirer le dédouanement de la procédure d’immatriculation. « Car, pense-t-il, il constitue à ce stade le plus grand obstacle à l’accomplissement de l’opération. » En effet, lors de cette première phase, « les engins à deux roues et les tricycles sont immatriculés à 7.500 Fcfa contre 22.750 Fcfa. Et le permis de conduire coûte 5.000 Fcfa contre 15.200 Fcfa », rappelle le directeur national des transports terrestres, maritimes et fluviaux.

« En la matière, l’accès au CMC est un casse-tête pour les motocyclistes », reconnaît Mamadou Sow. Cela au regard, selon lui, de la nature de l’opération. «C’est une opération spéciale caractérisée par la proposition de paiement de frais forfaitaires. Le système douanier a été vraiment ignoré parce qu’il devrait intégrer la somme de 5.000 Fcfa non prévue par les paramètres», argumente Mamadou Sow.

« Durant les neuf mois d’activités, précise-t-il, 22.856 CMC ont été reçus sur la base du tarif plein contre 751 sur la base des 5.000 Fcfa forfaitaire. Au plan régional, la Région de Bougouni a délivré le plus de CMC avec 325 CMC au tarif promotionnel de 5.000 Fcfa, 212 au tarif normal. Elle est suivie, respectivement ,par San (169) et Sikasso (94). »

IMPLICATION FORTE – Quant à la direction régionale des douanes du District de Bamako, « elle n’a traité aucun CMC à 5.000 Fcfa, souligne-M. Sow. Selon lui, l’implication forte et formelle de la Direction générale des douanes est nécessaire pour faire avancer les choses dans le sens souhaité. « Si un propriétaire d’engin dispose de ces documents, on est habilité à lui accorder un numéro d’immatriculation en lui fournissant une carte grise et en apposant une plaque d’immatriculation sur l’engin », soutient le directeur national.

«Nous avons saisi la direction générale des douanes sur instruction de la ministre en charge des Transports pour pouvoir proroger le délai. Avec des changements, nous espérons que les usagers pourront être satisfaits», indique M. Sow. Pour ce faire, un rapport partiel a été envoyé à la hiérarchie, en attendant de finir l’élaboration du rapport final.

M. Sow ajoute : «Nous avons tenu une réunion qui est allée dans le sens de la prolongation de la date de l’opération», assure-t-il. Une réunion de restitution aura lieu dès que le rapport final sera disponible. « Au cours de cette rencontre, explique Mamadou Sow, les participants décideront de proroger ou non l’opération jusqu’au 31 décembre ».

En attendant, ce n’est plus l’affluence des grands jours dans la cour de l’ex-ONT. Les mouvements bruyants des conducteurs de moto venus passer leur examen de conduite a cédé la place à l’ambiance monotone ordinaire du quotidien.

AG/MD (AMAP)

Semaine des marques : Six entreprises primées 

Bamako, 21 mar (AMAP) Six marques ont été primées et quinze marques sur soixante-quinze, en compétition, ont su se démarquer dans les cinq différentes catégories, à la première édition de la Semaine des marques qui a pris fin samedi, dans l’après-midi.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a présidé la cérémonie de clôture de cet événement lancé lundi dernier au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

Ikalook a remporté le prix de meilleure marque féminine. Si la meilleure marque à l’international est revenue à «Thé Achoura », Fofy Industries s’est vu adjuger le prix de la meilleure marque de produit.

La catégorie meilleure marque de service a été remportée par l’Université ISPRIC et la catégorie marque préférée du public, par la société Diago. 

Une catégorie spéciale, la meilleure marque de jeune entreprise, a été ajoutée sur recommandation du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. 

Ainsi, parmi 20 jeunes entreprises nominées, c’est Diakité Robotic qui a remporté ce prix en plus d’un chèque de 2.085.000 Fcfa.

Diakité Robotic est une société de mécatronique qui est la combinaison systémique et synergique de la mécanique, de l’électronique, de l’automatisme industrielle, le contrôle et l’informatique. Il opère dans le domaine de l’industrie, de la santé, de la sécurité et des biens de consommation.

Son directeur général a estimé qu’une telle initiative doit être régulière afin de donner la possibilité à d’autres sociétés et marques de se démarquer. «Mais aussi inspirer la jeunesse pour qu’ensemble nous puissions se donner la main pour bâtir un Mali nouveau, un Mali comme nous l’avons toujours souhaité», a insisté Abdoulaye Diakité. 

Quant au directeur général de Fofy Industries, lauréat de la meilleure marque de produit, il exhorte la jeunesse à plus d’abnégation, au travail bien fait, à s’inventer et mettre des produits de qualité sur le marché. «Tous les efforts payent», a soutenu Thierno Bah.

« Ces distinctions honorent le Mali dans son ensemble et particulièrement le secteur privé malien qui se distingue par son dynamisme et sa résilience malgré le contexte économique et géopolitique difficile », s’est réjoui le ministre du Commerce et de l’Industrie. Dans le but de soutenir les entreprises maliennes, Mahmoud Ould Mohamed a assuré de la «mise en place, dès le mois de mai, d’un accompagnement technique du Centre malien de la propriété industrielle (CEMAPI), à travers un audit de propriété industrielle des lauréats de la compétition». Ce qui permettra, selon lui, « d’identifier le potentiel en propriété industrielle au sein de ces entreprises afin de proposer des stratégies de protection et de gestion optimale des actifs de propriété industrielle ». 

Le thème choisi pour cette édition initiale était : «Une marque compétitive, un outil de conquête de marché». L’objectif de cette initiative était de mettre en exergue le rôle de la marque comme actif stratégique dans la stratégie commerciale de l’entreprise, d’inciter les opérateurs économiques à prendre conscience de l’importance de la protection de leur marque pour sécuriser leur investissement, d’accroitre les dépôts de demande de titre de propriété industrielle, de créer un espace d’échange et de partenariat entre les acteurs de l’économie au Mali et de prendre en compétition les entreprises malienne possédant une marque. 

Les ministres en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué, des Transports et des infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko ont pris part à la rencontre. C’était en présence du 6ème vice-président du Conseil national de Transition, Hamidou Traoré et du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily.

OS/MD (AMAP)

Le Forum maroco-malien des diasporas plaide pour  des investissements productifs 

Bamako, 21 mar (AMAP) Les participants au Forum maroco-malien pour la mobilisation des compétences et l’investissement productif de la diaspora ont formulé une série de recommandations invitant notamment à une mobilisation des ressources additionnelles pour la prise en charge de l’ensemble des porteurs de projets de la diaspora, 

Ouvert le jeudi le 17 mars au Centre international de conférences de Bamako CICB, les rideaux sont tombés, samedi, sur cette rencontre qui a, aussi, recommandé  la signature d’une Convention d’établissement entre le Mali et le Maroc et à l’opérationnalisation de l’émission des diasporas bonds dans le cadre du Fonds d’appui à l’investissement productif (FAIP).

Organisé dans le cadre du «Projet de coopération sud-sud», ce forum participe de la mise en œuvre de la politique nationale de migration (PONAM), portée et pilotée par le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine.

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui a présidé la clôture du forum, s’est réjouie du fait que la rencontre a pu démontrer comment la diaspora peut réellement contribuer au développement de notre pays dans sa diversité.

Pour la cheffe du département en charge des Transports, assurant l’intérim de son collègue en charge des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, l’un des temps forts du forum a été la présentation du Fonds d’appui à l’investissement productif.

À ce propos, elle a noté que l’opérationnalisation de cet outil pour accroire l’investissement productif exige un engagement de toutes les parties prenantes, particulièrement le gouvernement. C’est pourquoi, elle a rassuré «l’ensemble des acteurs concernés de l’adhésion de l’Etat à ce mécanisme d’accompagnement et (qui) jouera toute sa partition pour l’opérationnalisation de cet instrument». Mme Dembélé a, également, invité les institutions financières, les acteurs du secteur privé et les Maliens établis à l’extérieur à s’inscrire dans cette dynamique.

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry, a expliqué que « le Projet de coopération sud-sud est une initiative qui stimule les échanges de bonnes pratiques sur l’accueil et le retour des personnes de la diaspora, afin de créer une synergie entre les pays du Sud, voisins directs du continent européen ». 

Le diplomate européen a réaffirmé l’engagement de l’UE à soutenir les autorités dans la gouvernance des migrations et l’appui à la diaspora.

L’ambassadeur du Maroc, Driss Isbayene, qui n’a pas caché sa satisfaction, a relevé que les trois jours de travaux ont permis de rassembler ses compatriotes, les Maliens et leurs amis « autour du développement d’une relation de confiance entre les diasporas des deux pays et leurs gouvernants ». En plus, la rencontre a renforcé «la participation de ces diasporas au développement de nos pays respectifs », selon Driss Isbayene qui a annoncé l’organisation du prochain forum au Maroc.

AT/MD (AMAP)

Quelque 75 concurrents en compétition à la Semaine des marques au Mali  

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales

Fatoumata M. SIDIBÉ 

Bamako, 15 mar (AMAP) Soixante-quinze  marques sont en compétition pour divers prix, lors de la première édition de la Semaine des marques qui se tient, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), depuis lundi jusqu’au samedi 19 mars 2022. 

«Nous avons commencé par la sélection des candidats par catégorie de marque préférée du public. Cette sélection, qui a été présentée au public depuis le 8 mars dernier, continuera jusqu’au 18 du même mois», a annoncé le président du jury, Arouna Kanté.

Les marques ont été répertoriées sur la base des fiches de représentation électronique mises à disposition par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI), a révélé M. Kanté.

La Semaine des marques vise à valoriser et à donner une meilleure visibilité aux marques nationales, prévenir contre les risques et dangers de la contrefaçon. Ainsi, pour inciter les entreprises à protéger leurs marques au CEMAPI, les organisateurs ont mis en compétition les marques nationales protégées, établies, exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière. 

Les prix en compétition sont, entre autres, le Prix de la marque préférée du public, de la meilleure marque de produit, le Prix de la meilleure marque de service, le Prix de la meilleure marque à l’international, le Prix de la meilleure marque féminine et le Prix de la meilleure marque du plus jeune entrepreneur. 

Le president du jury a expliqué que le choix revient aux consommateurs qui peuvent voter, par SMS ou en appelant les numéros : 71 52 30 30/61 52 30 30 et 52 52 31 31 pour leurs marques préférées. 

Ces marques nominées ont été présentées au public. Il s’agit, pour la catégorie «Meilleure marque du produit», de Fofy, Sapec, Diago. La catégorie «Meilleure marque de service» met en compétition Sama Money, Ispric, Imafer.

Quant à la catégorie «Meilleure marque à l’international», elle concerne la société Bara Musso, Thé Achoura, l’hôtel Azalai. 

Faso Kaba, I ka look sont nominées pour la catégorie «Meilleure marque féminine» et Waati, Diakité robotique pour «la  marque du jeune entrepreneur». 

«Ces activités initiées par les organisateurs de la Semaine permettront « de faire la promotion de nos produits », a commenté la responsable marketing et communication de Sapec. « Remporter par exemple ce prix donnera une grande visibilité à notre marque qui existe depuis 2003 », a ajouté Ramatoulaye Berthé. «Notre objectif est d’avoir le trophée de la meilleure marque de produit», a-t-elle dit. 

Ewaati est une startup spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la  robotique. Pour ses responsables, c’est pour promouvoir leurs produits et services qu’ils ont participé à cette Semaine des marques. «Nous avons des produits et services comme e-school, e-security e-marketing, e-care, e-face», ont-ils expliqué.

Responsable marketing de Sahel infusion qui existe depuis 2013, Aissata Cissé se dit heureuse de compter parmi les nominées et espère que son entreprise sera retenue pour cette première édition. 

Quant à la chargée de communication de la société Bara Musso, elle souhaite que cette activité soit encouragée et soutenue. «La Semaine des marques nous a montré qu’on est parmi les grandes entreprises et qu’on est considéré», se réjouit Fatou Sidibé, rappelant que Bara Musso existe depuis 2008.

FMS/MD (AMAP)

Plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali, chaque année (Le Premier ministre)

Pour le chef du gouvernement, la propriété intellectuelle est un outil précieux pour le développement économique du pays 

Bamako, 15 mar (AMAP) Chaque année, plus de 14 000 entreprises voient le jour au Mali où 1 055 marques déposées ont été enregistrées, de 2016 à 2022, a-t-on appris, lundi, de source officielle, à l’ouverture de la Semaine des marques.

 « Ces chiffres placent le Mali dans le Top 5 des gros déposants de l’Organisation africaine de la propriété industrielle (OAPI) », a souligné le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, qui a présidé cette cérémonie, au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

La Semaine des marques, qui se déroulera jusqu’au 19 mars, est organisée par le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (CEMAPI) et son partenaire Spirit, avec comme thème : «Une marque compétitive : un outil de conquête de marchés». 

La rencontre mettra en compétition les marques nationales protégées, établies et exploitées et celles exerçant une activité économique ou sociale régulière.

Les prix en compétition sont, entre autres, «la marque préférée du public», «la meilleure marque de produit», «la meilleure marque de service», «la meilleure marque à l’international», «la meilleure marque féminine», «la meilleure marque du plus jeune entrepreneur».

Pour cette grande première, il y aura une série d’activités, notamment des panels qui permettront aux participants et aux visiteurs de mieux appréhender la question de la marque, comprendre son utilité et savoir comment la protéger. Des conférences sur la contrefaçon et ses méfaits et des ateliers de formation à l’intention des jeunes et des femmes entrepreneurs et de la société civile sont, aussi, au menu de cette Semaine des marques.

Il y aura également des émissions télévisées comme «Grin de midi», des caravanes sur les deux rives du fleuve Djoliba (Niger) avec les produits et les sponsors de l’événement, une journée porte ouverte au CEMAPI, des animations et des jeux concours.

Pour le chef du gouvernement, cette manifestation économique offre l’occasion de célébrer et magnifier le secteur privé malien qui se distingue, aujourd’hui, « par son dynamisme, sa résilience, son sens patriotique et son engagement de tout instant malgré le contexte économique et géopolitique particulièrement difficile ».

Choguel Kokalla Maïga a indiqué qu’avec la mondialisation, la concurrence constitue une menace pour les entreprises qui ne sont pas préparées. D’où la nécessité pour elles de faire recours à la propriété industrielle. « En effet, a ajouté le Premier ministre, la propriété industrielle constitue un outil précieux pour le développement économique de notre pays et pour satisfaire aux impératifs du développement ». 

Il convient, pour ce faire, d’innover et de créer pour permettre d’améliorer constamment la qualité de vie de nos populations à travers la production et la commercialisation de nos biens de services. 

Selon le chef du gouvernement, derrière ces biens de services de consommation, il y a une identité, une marque qui permet de créer et de renforcer les liens entre les entreprises et les consommateurs.

Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, cette Semaine des marques servira donc à donner une meilleure visibilité et à sensibiliser les opérateurs économiques sur l’importance de la marque dans leur stratégie commerciale.

Mahmoud Ould Mohamed a précisé que la marque, comme tout autre signe distinctif, est un enjeu incontournable et essentiel en termes de communication d’entreprise. 

Elle apporte notoriété et confère à l’entreprise une image positive lui permettant de créer un lien fort avec les consommateurs.

La marque a une valeur ajoutée et est un véritable capital pour les entreprises. Il s’agit, a poursuivi le ministre de l’Industrie et du Commerce, « de faire valoir la marque malienne qui fait face à une lourde concurrence sous régionale et internationale ». 

De son côté, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily, a indiqué que la Semaine des marques vise à inciter les opérateurs économiques à prendre conscience de l’importance de leurs marques, « afin de sécuriser leurs investissements ». 

M. Bathily a invité les opérateurs et les promoteurs de marques à engager, au niveau du CEMAPI, les démarches nécessaires en vue de la protection de leurs marques contre les contrefaçons et la piraterie.

AMK/MD (AMAP)

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