Le Forum maroco-malien des diasporas plaide pour  des investissements productifs 

Bamako, 21 mar (AMAP) Les participants au Forum maroco-malien pour la mobilisation des compétences et l’investissement productif de la diaspora ont formulé une série de recommandations invitant notamment à une mobilisation des ressources additionnelles pour la prise en charge de l’ensemble des porteurs de projets de la diaspora, 

Ouvert le jeudi le 17 mars au Centre international de conférences de Bamako CICB, les rideaux sont tombés, samedi, sur cette rencontre qui a, aussi, recommandé  la signature d’une Convention d’établissement entre le Mali et le Maroc et à l’opérationnalisation de l’émission des diasporas bonds dans le cadre du Fonds d’appui à l’investissement productif (FAIP).

Organisé dans le cadre du «Projet de coopération sud-sud», ce forum participe de la mise en œuvre de la politique nationale de migration (PONAM), portée et pilotée par le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine.

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui a présidé la clôture du forum, s’est réjouie du fait que la rencontre a pu démontrer comment la diaspora peut réellement contribuer au développement de notre pays dans sa diversité.

Pour la cheffe du département en charge des Transports, assurant l’intérim de son collègue en charge des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, l’un des temps forts du forum a été la présentation du Fonds d’appui à l’investissement productif.

À ce propos, elle a noté que l’opérationnalisation de cet outil pour accroire l’investissement productif exige un engagement de toutes les parties prenantes, particulièrement le gouvernement. C’est pourquoi, elle a rassuré «l’ensemble des acteurs concernés de l’adhésion de l’Etat à ce mécanisme d’accompagnement et (qui) jouera toute sa partition pour l’opérationnalisation de cet instrument». Mme Dembélé a, également, invité les institutions financières, les acteurs du secteur privé et les Maliens établis à l’extérieur à s’inscrire dans cette dynamique.

L’ambassadeur de l’Union européenne (UE), Bart Ouvry, a expliqué que « le Projet de coopération sud-sud est une initiative qui stimule les échanges de bonnes pratiques sur l’accueil et le retour des personnes de la diaspora, afin de créer une synergie entre les pays du Sud, voisins directs du continent européen ». 

Le diplomate européen a réaffirmé l’engagement de l’UE à soutenir les autorités dans la gouvernance des migrations et l’appui à la diaspora.

L’ambassadeur du Maroc, Driss Isbayene, qui n’a pas caché sa satisfaction, a relevé que les trois jours de travaux ont permis de rassembler ses compatriotes, les Maliens et leurs amis « autour du développement d’une relation de confiance entre les diasporas des deux pays et leurs gouvernants ». En plus, la rencontre a renforcé «la participation de ces diasporas au développement de nos pays respectifs », selon Driss Isbayene qui a annoncé l’organisation du prochain forum au Maroc.

AT/MD (AMAP)

Filière bétail-viande : L’usine des sous-produits d’abattage bientôt opérationnelle

La promotrice, Mme Soulakamoussou Konaté, reçoit les clés de l’usine

Bamako, 13 déc (AMAP) Le ministre du Développement rural, Modibo Keïta, a remis samedi dernier dans l’après-midi, les clés de l’usine des sous-produits d’abattage de Sabalibougou-Est à la directrice générale de la société Katura international, Mme Soulakamoussou Konaté, une Malienne établie en France.

Cette cérémonie, couplée à l’ouverture du marché à bétail, a eu lieu à Sabalibougou Courani à côté de l’abattoir frigorifique. Elle cérémonie fait suite à la signature entre le gouvernement du Mali et la société Katura international d’un contrat d’affermage de l’atelier de transformation des sous-produits d’abattage de l’abattoir de Sabalibougou pour une durée de dix ans renouvelable.

Modibo Keïta a relevé l’importance de la signature de ce contrat avec Katura International pour la valorisation des sous-produits d’abattage (sang, os, cornes, sabots, onglons, viandes saisies). « Ils seront transformés en aliments pour volailles et poisson, engrais et biogaz », a précisé le ministre en charge du Développement rural.

La production nationale en la matière est évaluée à 27.162 tonnes par an. L’essentiel de ces sous-produits est soit jeté dans la nature, soit stocké pour être ensuite détruit et  « constitue de ce fait des sources de nuisances et de pollution pour l’environnement des centres d’abattage », a signalé Modibo Keïta.

Parlant des termes de la convention, il a expliqué que l’apport en ressources propres de Katura International s’élève à 632.125.000 de Fcfa. Cette contribution est destinée à la rénovation, à l’expansion et à la mise en exploitation de l’atelier.

Ce qui permettra la création de 40 emplois directs et 200 emplois indirects grâce au développement de la sous-filière collecte et transport des sous-produits d’abattage, s’est-t-il. Aussi contribuera-t-elle à la production d’une tonne d’aliment poisson-volaille et de 4,5 tonnes d’engrais par jour, le développement de la production industrielle de biogaz et créera de nouvelles ressources fiscales pour l’état, a ajouté le ministre Modibo Koné.

Il a rappelé que l’atelier de transformation des sous-produits d’abattage a été construit en 2017 et équipé en 2018 sur financement du budget national pour un montant total d’environ 3 milliards de Fcfa. Ce joyau technologique, bâti sur une superficie de 2 hectares 16 ares 17 centiares n’a pas été mis en service depuis sa construction.

Selon la directrice générale de la société Katura International cette usine de valorisation des sous-produits d’abattage nous permettra de créer des emplois directs et indirects pour le bien-être de la population. Elle a pris l’engagement « de faire prospérer ce joyau et d’en faire un exemple de probité et de professionnalisme en matière de gestion ».

C’était en présence du ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’élevage et de la Pêche, Youba Ba, de son collègue des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyène et du maire de la Commune rurale de Kalaban-coro, Tiékoura Diarra.

MS/MD (AMAP)

Le PM a rencontré la communauté malienne de Mauritanie pour un tour d’horizon des préoccupations nationales

Le chef du gouvernement a rencontré la communauté malienne résidant en Mauritanie

Envoyé spécial

M. S.

Nouakchott, 05 déc (AMAP) Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, en marge du Sommet sur l’éducation au Sahel à Nouakchott, a rencontré, samedi, dans la soirée, la communauté malienne résidant en Mauritanie pour partager les préoccupations des Maliens établis à l’extérieur et leur donner les nouvelles du pays.

La rencontre dans la salle de conférence du nouveau bâtiment de l’ambassade du Mali dans ce pays voisin a été riche en échanges. Estimés à plusieurs milliers, les Maliens établis en Mauritanie évoluent dans quasiment tous les secteurs économiques de leur pays d’accueil.

Ce dynamisme s’explique probablement par des conditions d’accueil acceptables que leur offrent les autorités mauritaniennes. Les propos tenus par l’ambassadeur du Mali en Mauritanie, Mohamed Dibassy, vont en tout cas dans ce sens. Le diplomate a, en effet, confié que les Maliens ne subissent plus de tracasseries liées aux cartes de séjour. « La tenue de la Grande commission mixte Mali-Mauritanie boostera davantage la coopération entre les deux pays », a-t-il estimé.

Conscients des enjeux et défis complexes auxquels fait face notre pays, nos compatriotes ont décidé de soutenir la Transition. C’est ce que l’on peut retenir de l’intervention du président du Conseil de base des Maliens de la Mauritanie, Issiaka Traoré. Il a, également plaidé pour l’ouverture et le dialogue avec les pays voisins, avant de révéler que de nombreux Maliens sont confrontés à de multiples difficultés au niveau de la frontière commune.

Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire de nos compatriotes récemment assassinés à Bandiagara, le Premier ministre s’est longuement exprimé sur la situation du Mali. Selon Choguel Kokalla Maïga, la situation dans laquelle se trouve le Mali aujourd’hui nous oblige à l’union sacrée et le rassemblement autour des Forces de défense et de sécurité. «Mon intime conviction est que notre pays gagnera cette lutte contre le terrorisme», a-t-il lancé.

Il s’est, également, dit convaincu que cette Transition sera le point de départ pour poser les bases de la fondation du Mali nouveau. Tout le travail de la Transition est dédié à donner satisfaction à cinq grandes revendications du peuple malien largement exprimées lors des mouvements de contestations en 2020 : amélioration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; ouverture des enquêtes pour éclaircir les tueries commises par des forces spéciales ; lutte contre l’impunité et la corruption.

S’y ajoutent l’organisation d’élections libres et transparentes à travers la création de l’organe unique de gestion des élections ainsi que la mise en place des réformes politiques et institutionnelles. « Il s’agira, a résumé le Premier ministre, de garantir la stabilité du régime après les élections ». « Or, a-t-il fait observer, pour des partenaires du Mali, la transition se résume aux élections ».

« Au sortir des Assises nationales de la refondation (ANR) dont les dates viennent d’être fixées, a clarifié le chef du gouvernement, les Maliens diront de quel temps ils auront besoin pour rendre irréversible le processus de changement ».

En réponse aux préoccupations soulevées par nos compatriotes, le Premier ministre a promis de rendre compte à qui de droit.

MS (AMAP)

 

Réintégration des migrants : La success story d’un rescapé de la Méditerranée

Par Mohamed TOURE

Bamako, 15 oct (AMAP) Yeli Diallo a échappé à la noyade en mer en tentant de rallier les côtes italiennes à bord d’une embarcation. Échaudé par cette mésaventure, le jeune homme est retourné au bercail pour se lancer dans le maraîchage, une activité qui lui réussit

Yeli Diallo est plus que jamais déterminé à réaliser ses nombreux projets. À 35 ans, il a le sourire pudique qui ne quitte plus ses lèvres. Mince, la barbe en bataille, l’homme confie s’être forgé une résilience face aux vicissitudes de la vie. En 2018, Yeli ne jurait que par l’Europe. Peu lui importait les risques. Marié, face aux difficultés de trouver un travail pour subvenir aux besoins de sa famille, le jeune homme s’engage alors sur le chemin de la migration clandestine.

Parti pour l’Algérie par la route, le jeune homme traverse les villes de Gao et Kidal (Nord), en bravant le danger, entre les mains des passeurs et des groupes armés. La traversée du désert le conduit en Libye, via l’Algérie. Malgré ses compétences en mécanique, c’était impossible pour lui de travailler en Libye. Trop risqué à cause des hommes armés ayant la gâchette facile. «C’est difficile de travailler avec des gens armés qui sont capables de te tuer au moindre malentendu. Le rapport de collaboration est presqu’impossible», argumente-t-il. Grâce à la débrouillardise, Yeli arrive à réunir un peu d’argent pour réaliser son rêve. Mettre les pieds en Europe.

Le jeune homme se lance, un vendredi, nuitamment, dans une embarcation de fortune. À bord, plus de 120 personnes déterminées à rejoindre l’Italie en traversant la Méditerranée. «Nous avons passé deux jours en mer sans retrouver notre chemin. Le deuxième jour, au soir, il y avait de la neige. La visibilité était réduite, pendant qu’un hélicoptère italien nous cherchait», se souvient Yeli.

Une soixantaine de personnes, dont Yeli tombent à l’eau suite à un mouvement de panique. Selon le rescapé, 54 ne survivent pas et meurent dans les profondeurs de la Méditerranée. Ses réflexes de nageur et son instinct de survie le sauvent de la noyade. « Mais l’épisode, confie-t-il, le marque à jamais ». « Pendant ces genres de moment, les gens sont sans pitié. Par exemple, ceux qui s’évanouissaient étaient jetés à l’eau pour avoir plus d’espace sur la petite embarcation », témoigne le jeune qui a encore du mal à mettre des mots sur cette mésaventure.

PRISONS À CIEL OUVERT – Le récit de Yeli donne un aperçu glaçant de la route migratoire par la mer Méditerranée. Tristement reconnue comme la plus meurtrière au monde, elle a coûté la vie, entre juin 2019 et fin 2020, à plus de 2.600 candidats à la migration, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les tentatives de traversée de la Méditerranée se terminent souvent par des échecs. Plus de 10.000 migrants ont été interceptés et envoyés dans des centres de détention par les autorités libyennes, rien qu’entre janvier et juin 2021, signale encore l’OIM. Pour le cas de Yeli Diallo, avec d’autres rescapés, il a été recueilli à Tripoli par la police libyenne.

Le jeune vivra l’expérience des centres de détention. Dans ces prisons à ciel ouvert, il fut témoin de plusieurs actes de violation des droits de l’Homme ou de violences notamment contre des femmes. Les violences dans ces centres libyens sont régulièrement répertoriées par des organismes dont le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits humains (HCR). Dans un rapport publié en mai 2021, l’organisme onusien dénonçait l’inaction de l’Union européenne (UE) et de la Libye face à la tragédie que vivent les migrants comme Yeli qui empruntent le chemin de la Méditerranée. En mars 2021, le Conseil de l’Europe dénonçait le «manque de volonté des États» d’établir des politiques de protection des migrants.

SIGNE DU DESTIN – Après l’échec de la traversée, Yeli est pris en charge par l’OIM. Il est rapatrié à Bamako avec d’autres compatriotes. « Ils ont reçu, chacun, 55.000 Fcfa afin de retourner chez eux », explique-t-il. Le retour de Yeli à la maison était aussi difficile à cause des pesanteurs sociales. Les petits emplois qu’il multiplie sont de nouveau insuffisants pour assurer les dépenses de la famille.

Reprendre la route de l’émigration lui a effleuré l’esprit. «Je voulais gagner un peu d’argent pour partir à Gao. De là, j’allais me débrouiller pour entrer en Algérie, en comptant sur un ami qui allait m’aider», détaille-t-il ainsi son nouveau plan de voyage. «Je n’avais rien à perdre et presque plus le goût à la vie. Je n’avais plus peur de mourir vu que j’avais vu des atrocités en Libye. Beaucoup de gens ont été tués devant moi», confie-t-il.

Au moment où Yeli commence à désespérer, il reçoit un signe du destin. «J’ai reçu un appel des gens de l’OIM qui m’ont parlé d’un programme d’aide pour les migrants de retour», dit-il. Ce programme mis en œuvre par l’OIM, en partenariat avec l’UE, aide certains migrants de retour à travers  la réintégration dans plusieurs domaines professionnels, tels que l’artisanat, la maçonnerie ou le secteur agricole. Yeli trouvera sa voie dans le maraîchage, domaine qu’il connait bien. Il avoue s’être attendu au début à une aide financière, qu’il aurait pu utiliser pour retourner en Algérie.

Finalement, il accepte de suivre plusieurs formations avant de commencer ses activités. «Les formations m’ont été utiles pour changer ma vision de certaines choses. Les formateurs nous disaient que nous allions rencontrer les mêmes difficultés chez nous comme à l’étranger», explique Yeli qui reçoit du matériel pour commencer son activité de maraîchage dans son village. «Je me suis décidé à travailler pour honorer la confiance placée en moi. Six à neuf mois plus tard, j’avais déjà la clôture de mon jardin avec un grillage», raconte-t-il fièrement.

RÉINTEGRATION RÉUSSIE – Yeli fait partie des quelques exemples qui prouvent que la réintégration après une expérience de migration est possible. À quelques encablures du nouveau pont de Kayes, à Danfagabougou, le jeune homme arpente chaque jour les pistes étroites, où son jardin d’un demi hectare est niché. Plusieurs autres périmètres longent les berges du fleuve. L’endroit est calme, le vent frais se mêle au chant des oiseaux pour une ambiance agréable. Yeli travaille depuis un an avec son employé, Bourama Napo, un jeune venu de Bandiagara, dans la Région de Mopti (Centre). Habitué aux activités champêtres, le jeune Dogon aide son patron, devenu son ami qui l’héberge et le nourrit. «Depuis que je travaille chez lui, nous n’avons pas eu de problème. J’ai beaucoup appris à ses côtés sur le maraîchage. Avant, je ne faisais même pas la différence entre les tomates et les herbes sauvages», ironise le jeune ouvrier, derrière un sourire.

Une balade avec Yeli permet de découvrir l’étendue de l’espace dont il dispose. Un hectare appartenant à son père. Celui-ci a pris des rides, par la force de l’âge. Le vieux Hamidou Diallo est affaibli par l’hypertension. Il s’essouffle vite en plaçant quelques mots. Sa radio à ses côtés, débite des informations du jour. «S’ils partent, c’est bien. Mais quand ils décident de revenir, ils doivent être aidés et encouragés», glisse-t-il, en parlant des jeunes migrants comme son fils qui reviennent au pays.

«Je suis très content du retour de Yeli, parce que depuis qu’il est là, il travaille beaucoup et s’occupe de la famille. Il a repris la gestion de nos terres. Son retour nous a été vraiment utile», témoigne le vieil homme qui s’était opposé au départ de son fils en 2018. Aujourd’hui, il se réjouit de voir son garçon rependre l’affaire familiale. La fierté de le voir réussir se lit sur le visage de beaucoup de ses proches. C’est le cas de Bandiougou Mariko, aussi maraîcher. Il côtoyait Yeli quand celui-ci rechignait à travailler dans les jardins. «Pour que les jeunes ne partent pas massivement à la migration, il faut leur garantir un accès à la terre. Quand un jeune a une terre et de l’aide, il ne cherchera pas à partir. Il va travailler et réussir», argumente le jardinier, pour qui l’expérience de Yeli en est l’illustration.

RÊVES ET AMBITIONS – De son côté, Yeli Diallo se dit reconnaissant des initiatives qui l’ont aidé à se relancer. «Ils m’ont aidé à avoir confiance en moi-même et en ma capacité de travailler pour m’en sortir», explique-t-il. Dans son jardin, il cultive divers légumes qui font le bonheur de ses clients, surtout des vendeuses au marché. «Nous achetons des produits chez lui. Il est compréhensif et nous aide souvent à avoir des crédits que nous payons une fois les produits vendus», explique Sétou Koné, une cliente, venue négocier quelques légumes avec le jardinier.

Yeli ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La première année de son activité en 2019, il a gagné plus de deux millions de Fcfa de la vente de ses produits de maraîchage et de son champ de maïs qu’il cultive en hivernage. Ambitieux, Yeli veut acquérir un tracteur et ambitionne de créer une entreprise. «J’ai beaucoup de projets, notamment m’investir dans la pisciculture et l’aviculture. Je suis sûr de réussir avec un peu d’aide pour débuter», dit-il.

Il ne cache pas sa fierté devant ce qu’il a pu réaliser à la sueur de son front et à la vigueur de ses bras. «Alhamdoulillah ! Nous pensions que ce n’était pas possible de réussir sans aller à l’extérieur. Kayes est une ville où, traditionnellement, les jeunes veulent tous réussir en allant à l’étranger. Je peux dire à tout le monde que je suis fier de ce que j’ai réalisé», se réjouit le jeune qui regarde désormais l’avenir avec espoir.

MT (AMAP)

Diéma : Gouba Dabo (Ouest) étrenne deux ponts réalisés par ses ressortissants pour plus de 100 millions

Diéma, 1er juin (AMAP) La localité de  Gouba Dabo, dans la commune rurale de Béma (Ouest), a inauguré, dimanche, deux ponts  que ses  ressortissants ont construit  pour plus de 100 millions de francs Cfa.

Ces ponts, sur l’affluent d’une rivière, dénommée « Hassèye », pour désenclaver le village et d’autres localités, surtout en période hivernale, mesurent 12 mètres de long, 5 mètres de large et 4 mètres de hauteur, pour le premier ; 5 mètres de longueur, 8 mètres de largeur et 2 mètres de hauteur, pour le second.

Ces ponts, solidement bâtis, ont été réalisés dans un intervalle de trois mois, de janvier à mars 2021.

Le jour de l’inauguration, hommes, femmes, jeunes et vieux, se sont tous transportés sur le lieu de l’évènement, situé à 1 km, en allant vers Béma. Certains ont effectué le trajet en motos taxis, d’autres ont emprunté des véhicules, des charrettes, d’autres, encore comptaient sur l’agilité de leurs jambes.

Le porte-parole des chefs de villages, Habou Tounkara, griot de son état, comme le veut la tradition dans ce milieu, a salué les ressortissants et l’ensemble des populations de Gouba Dabo, et de la Commune rurale de Béma, pour la réalisation de ces infrastructures, sans lesquelles, la localité serait coupée du monde. Pendant l’hivernage la route, à ce niveau, devient impraticable pour les usagers dont de nombreux commerçants qui n’arrivent pas à se tendre aux foires hebdomadaires.

Les chefs de village, à travers leur porte-parole, ont prôné la paix et l’entente, pour permettre un développement durable de leurs localités et ont formulé des vœux pour une bonne campagne agricole.

Le représentant des ressortissants de la Commune rurale de Béma, Diarra Diawara, qui a été responsabilisé pour le suivi et le contrôle des chantiers, ainsi que l’organisation de la cérémonie d’inauguration, a remercié les populations pour cette marque de confiance les ressortissants et tous ceux qui ont contribué à la construction de ces infrastructures routières d’une grande utilité.

Il a remercié particulièrement Abdoulaye Fofana et Issouf Camara, et plusieurs autres natifs de Gouba Dabo, à l’initiative de la construction des ponts. Il a réitéré son entière disponibilité à apporter le meilleur pour toute action  visant le bien-être des populations.

Le maire de la Commune rurale de Béma, Madikandia Diawara, a invité les ressortissants à l’union pour braver tous les obstacles au développement de leur commune. M. Diawara est revenu plusieurs fois dans ses propos, sur l’entente et la cohésion sociale, « seule alternative pour relever les immenses défis ». Il a cité en exemples quelques grandes réalisations des ressortissants parmi lesquelles des mosquées, écoles, centres de santé, forages,  périmètres maraîchers… « Des gestes magnanimes, a dit l’édile, qui concourent efficacement au développement de leur commune ».

Le sous-préfet de Béma, Mamadou Sissoko, s’est dit plus que comblé par cette action des ressortissants, qu’il a qualifiée de « hautement patriotique », et qui permettront de plus fluidifier la circulation surtout en hivernage. Il a expliqué la politique de l’Etat en matière d’infrastructures routières qui consiste à désenclaver progressivement le pays, mais, a-t-il insisté, « le Mali est vaste, l’Etat à lui seul, ne peut tout faire ».

Le sous-préfet Mamadou Sissoko a invité les bénéficiaires à prendre soins des réalisations. Compte tenu des impacts positifs que ces ponts auront sur l’économie des familles, il a souhaité que des actions semblables se multiplient « pour le bonheur de tous ».

Le sous-préfet de Béma, Mamadou Sissoko, a coupé symboliquement le ruban, autorisant ainsi la circulation sur les ponts fraîchement bâtis.

C’est une danse folklorique du terroir, qui a mis fin à cette cérémonie riche en couleurs.

OB/MD (AMAP)

 

Epouses de migrants : Interminable attente

Par Ouka BAH

Diéma, 07 avr (AMAP) Les épouses de migrants, dans la zone de Diéma, dans l’Ouest du Mali, comme se plaisent à dire certaines femmes, attendent, avec pour seule compagnie, l’absence d’époux qui ont choisi d’aller faire fortune, souvent très loin. Le cercle est une zone de forte migration. Selon les estimations, 80% des jeunes âgés de 18 à 20 ans, tentent de rejoindre les côtes de la Méditerranée, à leurs risques et périls

Les infortunées épouses sont priées de comprendre la situation dans laquelle se trouve leur mari expatrié et de s’armer de patience. En réalité, les conditions des migrants sont souvent difficiles à gérer dans les pays d’accueil. Chaque pays de destination a ses principes, ses lois en matière de migration. De nombreux « sans-papiers » peinent à se mettre en règle, à obtenir une carte de séjour, sans laquelle, aux dires de Kaourou Fofana, ils ne pourraient se déplacer librement encore moins revenir au pays pour rendre visite à la famille, ni occuper des emplois garantis.

Dans de nombreux villages et hameaux, aujourd’hui, le besoin de bras valides se pose avec acuité. Ces « aventuriers » ont dans la tête qu’après avoir amassé beaucoup d’argent, ils pourront remplir les greniers de leurs parents, financer des microprojets au profit de leurs communautés, à travers, notamment, la construction de mosquées, d’écoles, de centres de santé, la réalisation de forages.

Dans une zone comme Diéma où la campagne agricole est le plus souvent déficitaire à cause de la rareté des pluies, il est difficile de fixer les jeunes dont la plupart ne dispose d’aucun moyen de subsistance. Les jeunes, qui restent aux côtés de leurs parents et auxquels on colle tous les qualificatifs possibles, sont considérés, au mieux comme des vauriens, au pire comme des ratés. Dans ce milieu, celui qui choisit de rester ne pourra pas trouver femme. Toutes les filles se détourneront de lui. « S’il est pauvre, se délectent les méchantes langues, c’est sa faute, parce qu’il n’a pas osé se rendre sur la terre des ‘Oreilles rouges’ (Touloblénou) ». Parce qu’ils ne sont pas partis, dans la pure tradition Soninké de mobilité, ils ne sont pas écoutés dans la société, n’ont aucun pouvoir décisionnel au sein de leur famille.

Généralement, avant que le jeune garçon ne parte à l’aventure, (on ne croit pas si bien le dire) ses parents lui cherchent une femme à marier. Il existe plusieurs raisons à cette pratique ancestrale, vieille de plusieurs siècles. D’abord, c’est pour que le fils songe surtout à sa femme restée derrière lui, qu’il évite de jeter tout son argent par la fenêtre, qu’il ne scelle jamais de mariage avec une autre femme, dans son exil, qu’il puisse retourner au bercail quand il le désire. C’est pourquoi, il est difficile de voir, ici, un jeune partir étant célibataire.

En donnant femme à leur enfant, beaucoup de parents veulent lui confier plus de responsabilités, afin qu’il s’assume lorsqu’il fera face à de dures épreuves. De nombreux jeunes mariés partent à l’exode dès leur sortie de la chambre nuptiale, laissant les épouses dans l’incertitude et l’angoisse. Mais de nos jours, les mentalités ont changé. De nombreuses jeunes filles refusent le mariage avec des expatriés qui ne constituent plus une assurance tous risques à leurs yeux.

Selon Boubacar Kamissoko, gardien à la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), il fut un moment à Kita (Ouest), si tu n’avais pas la tête d’un « Espagnol », d’un « Italien » ou d’un « Parisien », tu ne pouvais pas avoir une femme. Les migrants avaient le vent en poupe. « Mais actuellement, tel n’est plus le cas. Beaucoup de filles détestent les expatriés, car si elles se marient avec eux, ils partent et les oublient », raconte l’homme.

« Aujourd’hui, à Lambidou, sur dix filles, huit vous diront clairement qu’elles ont horreur de se marier avec des migrants, qu’elles ont besoin plutôt d’hommes corrects, capables de les nourrir et de pourvoir à leur entretien », estime Fodié Niakaté, producteur agricole à Kobokoto, Commune rurale de Lambidou. Il tranche : «Il n’y a rien à faire, nos enfants iront sur les mers pour chercher fortune en Espagne, Italie ou en France », ajoutant que le problème n’est pas près de trouver une solution.

« Généralement, celles des épouses, qui reçoivent un peu d’argent de leur mari, décident d’attendre. Mais une femme seule, vivant sans son mari, c’est difficile à supporter. C’est pourquoi, certaines se cachent pour faire le planning familial sachant bien que leur époux est absent », constate Alpha Diombana, président du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECOTRADE).

A force d’attendre son mari parti aux Amériques, depuis une dizaine d’années, Saba Coulibaly, a été obligée d’abandonner le domicile conjugal, avant, argumente-t-elle, « que je ne devienne vieille et incapable de faire des enfants ». Aussi, se bouche-t-elle les deux oreilles, chaque fois qu’on évoque les questions de migrants. Elle ne veut plus en attendre parler.

Migrants rapatriés

PATIENTE ATTENTE – La présidente de la Coordination des associations et organisations féminines (CAFO) de la communale de Diangounté Camara, Mme Banta Camara, dans un élan de sincérité non feinte, affirme que les femmes, qui acceptent de rester dans leur foyer, en l’absence de leur époux, n’en peuvent plus d’attendre. « On les traite, souvent, de menteuses, de prostituées, etc. Certains migrants restent cinq à dix ans voire plus sans revenir au pays, soit par manque d’argent ou de carte de séjour. Leurs femmes, nos brus, je voulais dire, endurent toutes sortes de souffrances, elles sont parfois laissées pour compte », dit Mme Camara.

« Malgré tout, quand le mari revient, au lieu de féliciter sa femme pour son courage et sa patience, la première vacherie qu’il lui fait, c’est d’épouser une nouvelle femme », s’étouffe notre interlocutrice.

La pauvre se voit alors trahie, abandonnée par celui-là même sur qui elle a fondé son espoir. La situation devient plus compliquée, plus conflictuelle lorsque la femme accouche d’un enfant alors que son mari n’est pas présent. Dans la plupart des cas, l’époux refuse de reconnaître l’enfant illégitime et le divorce s’en suit.

La fille d’Anthioumana Camara, notable à Diangounté Camara, a refusé de divorcer, malgré les nombreuses années d’absence de son époux. Le jour où son mari est rentré au pays, elle n’a montré aucun signe encore moins dit un mot pouvant vexer le revenant. Ici, la plupart des femmes des « expatriés » ne veulent pas divorcer. Elles prennent sur elles d’attendre le retour improbable de leur conjoint, peu importe le temps que cela prendra. Il arrive, souvent, que certains beaux-parents libèrent leur belle-fille, mais ces dernières refusent de regagner le domicile paternel. Même si le mari décède, après la période de veuvage, sa femme préfère généralement rester, surtout, pour, dit-elle, s’occuper de ses enfants.

Sidaty Dicko, notable à Diam-kara, du haut de ses 65 ans, soutient que le phénomène n’existe pas dans son village. Chez eux, les Maures, les enfants se déplacent à l’intérieur du cercle de Diéma ou à la rigueur à Kayes, capitale régionale, pour y exercer le métier de berger. « Quand l’hivernage approche, ils reviennent pour aider leurs parents à cultiver. Moi-même, j’ai un fils qui s’apprête à retourner à Lakamané, (Ndlr, commune située sur la route de Kayes), pour s’occuper des animaux de son patron. Je l’ai fait appeler pour lui donner femme. Il a atteint ses vingt pluies cette année ».

A Madina Maure, par contre, selon Alassane Siby, à partir de 15 ans, l’âge d’initiation, tous les enfants se préparent pour aller à l’exode. Les pays de destination sont la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. Certains font, souvent, plus de dix ans sans remettre pieds dans le village. Si l’épouse du migrant a des enfants, généralement, elle préfère rester, Dans le cas contraire, elle n’hésite pas à claquer à la porte.

LONGUE ABSENCE – Réparateur de téléphones portables, originaire de Grouméra, Bandiougou Touré, cherchait à établir sa carte d’identité nationale ce jour-là. « Nos ressortissants vont en France ou en Espagne. Certains restent longtemps sans retourner au pays. Si le mari se trouve à l’intérieur du Mali, s’il fait plusieurs années sans rentrer, sa femme divorce carrément, car selon elle, cette longue absence n’est pas normale et ne peut se justifier », soutient-il, « Moi-même, je travaille à Kayes, mais je me rends constamment dans mon village. Tout est une question de volonté », dit l’homme.

Sékou Wagué, notable à Tinkaré, explique que les ressortissants a l’étranger contribuent beaucoup au développement de leur localité. Ils envoient de l’argent à leurs épouses, « même si le montant est parfois dérisoire ». Il relate l’histoire d’un ressortissant qui est rentré et a trouvé que « ses beaux-parents voulaient « donner » sa femme à un autre homme. L’épouse s’y était opposée. L’homme a tout bonnement ramené son épouse qui a réintégré le foyer conjugal ».

Alassane Siby, notable à Madina Maure, rencontré lors d’un atelier, déclare que les fils de leur village partent en direction de la Côte d’Ivoire ou la Mauritanie. « Certains restent longtemps sans donner signe de vie. Si la femme a des enfants de son mari, généralement, elle reste dans le foyer », dit Siby.

Fodié Niakaté, de Kobokoto, soutient que le risque pour le migrant, qui n’a pas eu d’enfants avec sa femme et ne parvient pas à rentrer au pays, au bout de trois ans, c’est de voir son épouse commencer à adopter de mauvais comportements. « C’est une façon, pour elle, d’exprimer son envie de se libérer des liens de ce mariage », analyse notre interlocuteur. Selon lui, ces attitudes négatives ont pour seul objectif de pousser son mari à la congédier.

SITUATION INTENABLE – Le chef de service du Plan et de la Statistique, Aboubacar Diarra, qui a servi à Yélimané durant de nombreuses années, connaît bien le problème. Il soutient que le véritable souci des femmes de migrants, c’est l’absence prolongée de leur époux. « Même si elles prennent la décision de rompre et de rentrer chez leurs parents, il y a la pression sociale qui les retient. La plupart de ces mariages sont issus de liens parentaux, donc c’est difficile de divorcer », explique l’homme.

Mina Semega, matrone au Centre de santé communautaire (CSCOM) de Béma, est plutôt catégorique. « Certaines belles-mères sont mesquines, elles surveillent les moindres mouvements de leurs brus, surtout si elles savent que les maris de celles-ci sont hors du Mali. Elles s’intéressent plus à leurs brus dont les maris sont présents », dit Mme Semega.

Même pour aller faire des achats dans une boutique du coin, la belle-fille dont le mari est absent doit se faire accompagner par un enfant. « En réalité, ce n’est pas un problème d’argent que ces femmes d’expatriés ont », lâche la dame.

Certaines de ces femmes esseulées n’ont pas le choix, elles se livrent aux hommes. Boubacar Kamissoko raconte que la femme d’un migrant a contracté une grossesse en l’absence de son mari. Quand la nouvelle est parvenue à son époux, ce dernier a engagé des procédures de divorce. Il a tenu à ce que la pauvre lui rembourse, jusqu’au dernier centime, tout ce qu’il a dépensé pour elle.

« Dans un village de Yélimané, un travailleur saisonnier était employé dans une maison dont le chef de famille, un vieux, vivait seul avec ses belles-filles. Tous ses fils étaient partis en France. Le travailleur saisonnier était devenu très familier avec les membres de cette famille. En dehors des travaux domestiques, il s’occupait de toutes les petites courses », raconte Boubacar Kamissoko.

C’est lui qui était chargé des opérations bancaires du chef de famille, ainsi que pour les femmes de la maison. Tous les colis portaient son nom. Par crainte d’avoir des comportements inappropriés avec les femmes dont certaines lui reprochaient de ne pas rester plus souvent en leur compagnie, il a préféré abandonner le travail pour ne pas céder a la tentation.

Mahamadou Gory, notable à Fatao, explique que les filles de la localité commencent à prendre conscience de la profondeur du phénomène. Si un prétendant désire se marier avec une fille, les deux se concertent d’abord : si l’homme veut partir à l’exode après le mariage, la fille renonce à l’union. « Les parents s’alignent derrière leur fille. La pratique du mariage forcé a tendance à disparaître dans notre localité », soutient-il.

DRAME DE COUPLE – Moussa Traoré, fils du chef de village de Nafadji signale que le village n’a aucune nouvelle de cinq de ses fils partis par la mer, depuis 2014. On a perdu toute trace d’eux après leur arrivée en Libye. « Sur ces cinq garçons, trois s’étaient mariés avant de prendre la route. Après trois années d’absence, n’en pouvant plus d’attendre, leurs épouses ont divorcé pour se remarier », raconte Traoré.

« Nous continuons de rechercher nos enfants dont on n’a plus de nouvelles depuis plusieurs années. Nous ne cachons jamais la nouvelle du décès d’un migrant. Dès qu’on l’apprend, si c’est vérifié, si la victime est mariée, on informe son épouse afin qu’elle soit soumise au veuvage », dit-il.

L’ex-femme d’un migrant, malgré son état mental quelque peu dégradée, sous le sceau de l’anonymat, rapporte que son mari lui a tourné le dos dès le lendemain de sa sortie de la chambre nuptiale. «  S’il savait qu’il allait me quitter, pourquoi m’a-t-il entourée de tant d’affection ? En Libye, avant d’embarquer, il m’a envoyé un peu d’argent pour régler mes petites dépenses », se souvient la dame.

« Aujourd’hui, j’ai plus besoin de sa présence physique, pour que les autres femmes de la grande famille, dont les époux sont présents, sachent que je jouis des mêmes droits, de la même considération qu’elles », poursuit-elle, le regard lointain et la voix qui faiblit, ressemblant plus à des monologues, comme traumatisée par son présent.

Dans le cercle de Diéma, de nombreuses femmes de migrants attendent, impatiemment, le retour de maris, disparus depuis près d’une décennie. En 2015, le Comité international de la Croix Rouge (CICR), en partenariat avec le Gouvernement italien, a effectué, à travers des volontaires de la Croix rouge malienne de Diéma, une enquête dans le cadre du projet de Rétablissement des Liens Familiaux (RLF), au niveau des communes de Lambidou, Fatao, Diangounté Camara, Madiga Sacko et Diéma, afin d’identifier et de répertorier des victimes de naufrages.

Il s’agissait de trouver des solutions appropriées pour faciliter le rapatriement des corps jusque dans leur village ou hameau d’origine. Pour ce faire, les parents devraient fournir tous les renseignements nécessaires concernant leurs enfants victimes.

Ici, de nombreux parents vivent, toujours, dans l’inquiétude et l’incertitude quant au sort de leurs progénitures dont ils demeurent toujours sans nouvelles.

OB/MD (AMAP)

 

 

 

 

Inquiétudes pour le chantier du barrage Hontongolo de Yélimané

Yélimané, 15 juin (AMAP) L’aménagement de dix bas fonds de 1143 ha, dans le Cercle Yélimané, pour plus de trois milliards de Fcfa, suscite des inquiétudes parce que le chantier traîne en longueur douchant le grand espoir les travaux avaient fait naitre.

« Nous avons peur de perdre plus de trois milliards d’investissement de l’État (plus précisément 3 270 516 662 Fcfa) mais surtout l’espoir de réduction du chômage, de réduction de l’immigration irrégulière et d’émancipation féminine », affirme Soumaïla Kandé Diakité, maire de la Commune rurale de Guidimé (Yélimané).

Ces travaux, lancés en grandes pompes, dans le village de Makana, par le ministère de l’Agriculture, le 21 décembre 2019, pour une durée d’exécution de six mois, (fin juin 2020) sont, à la date du 12 juin, à un taux d’exécution moyen de 20% avec 90% de temps consommé, selon le représentant du service de contrôle NOVEC/BIRAD à Yélimané, Alphady Cissé.

Aujourd’hui, l’inquiétude a gagné non seulement les populations bénéficiaires mais aussi le Conseil communal de Guidimé qui est le plus grand bénéficiaire avec 1 300 000 000 de Fcfa d’investissement.

Le 02 juin, une mission du Conseil communal de Guidimé accompagnée de six chefs de villages bénéficiaires, du Comité de gestion du barrage de Hontongolo, a fait des constats amers. Le taux d’exécution était de moins de 10,55%. Il ressort, également, des insuffisances de main d’œuvre, d’eau et de matériaux de construction.

Le Conseil communal aurait alerté le ministère de l’Agriculture ainsi que l’Organisation de la mise en œuvre du fleuve Sénégal (OMVS) qui est le maître d’ouvrage.

Selon le responsable de l’Agence de développement rural du fleuve Sénégal (ADRS), le maître d’ouvrage délégué à Yélimané, « le retard est consommé ». Cependant, il assure que le projet sera réalisé. Plusieurs options sont à envisager : une rallonge de durée d’exécution avec possibilité de pénalité, une résiliation de contrat avec l’entreprise SIETRA pour l’attribuer à une autre entreprise.

AS/MD (AMAP)

 

Yélimané accueille le maire de Montreuil dans la ferveur

Yélimané, 19 décembre (AMAP) Les populations du Cercle de Yélimané ont accueilli, mercredi, le maire de la Commune de Montreuil, France, Patrick Bessac, qui effectue une visite dans le cadre de la coopération décentralisée entre sa ville jumelée à Yélimané, depuis 1985.

Montreuil appuie les treize collectivités de Yélimané dans les domaines du renforcement de capacités des acteurs communaux, de la promotion des droits des femmes, de la protection de l’environnement, de la création d’emplois et de l’insertion des jeunes, de l’assainissement.

M. Bessac, accompagné de trois de ses conseillères, Djénéba Kéïta, Alima Menus et Zabbaou Liman, a procédé à l’inauguration de la Maison des femmes de Yélimané, financée par Montreuil, qui forme les femmes à la savonnerie, à la couture, à la coiffure, parmi tant d’autres.

L’hôte de marque a, en outre, procédé à la pose de la première pierre des latrines scolaires à Tambacara. Il a, aussi, fait don de kits scolaires aux filles de l’école Mady Kangué Traoré de Yélimané, tout en procédant à la plantation d’arbres dans la cour de cet établissement.

Le district de football du Cercle a reçu un lot de matériels sportifs des mains du maire.

La population de Yélimané a, sous la houlette du préfet Fadio Fané, réservé un accueil très chaleureux à ses hôtes. Les maires des douze communes, les responsables du Conseil de Cercle, les chefs des villages, les chefs des services déconcentrés de l’État étaient tous présents, signe de la bonne collaboration entre les deux villes jumelles.

En guise d’amitié, les maires du cercle et les chefs des villages ont offert deux béliers blancs au maire Patrick Bessac.

Dans son discours, M. Bessac s’est dit «fier et heureux d’être lié à Yélimané » dont les ressortissants contribuent au mieux-vivre à Montreuil. Il a, également, fait des annonces fortes dont la reconstruction du foyer Bara et trois autres foyers pour mieux accueillir et dignement, à Montreuil, les migrants, en général et ceux de Yélimané, en particulier. Les deux communes vont, aussi, intervenir ensemble dans le cadre de l’assainissement et la lutte contre les déchets à Yélimané.

Le maire de Guidimé, Soumaïla Diakité, a remercié Montreuil et son maire pour leur volonté de s’unir à Yélimané pour travailler dans le cadre du développement durable avec l’Association pour le Développement du Cercle de Yélimané en France (ACIDEF).

Birama Traoré, président du Syndicat inter collectivités Méraguemou, a affirmé que la réussite de cette coopération fait la fierté des deux parties, avant de remercier Patrick Bessac pour l’aide qu’il a apportée aux migrants en difficulté au foyer Bara de Montreuil.

AS/MD (AMAP)

 

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