Djenné et Bandiagara : Le textile traditionnel pour promouvoir la paix et la cohésion sociale

Bamako, 9 juin (AMAP) Le Projet de «Conservation, revitalisation et valorisation des textiles traditionnels dans le Centre du Mali : cas des localités de Bandiagara et Djenné», utilise les traditions de conception et de production textiles. Mais, aussi, les nombreuses pratiques culturelles qui y sont associées pour promouvoir la cohésion sociale au Centre du Mali.

Financé par le gouvernement américain, le projet dans sa phase 2 s’est bien déroulé. Malgré les défis, les objectifs ont été atteints grâce à la sensibilisation, à la formation des collecteurs de données pour l’inventaire et au renforcement des capacités des artisans en matière de production de qualité et d’accès au marché.

Les activités menées ont permis au Projet d’impliquer directement plus de 1 000 personnes et environ 30 000 autres individuellement dont la majorité sont des femmes et des jeunes.

«Ce programme, selon certains, changera positivement la cohabitation et la façon dont nous faisons des affaires entre nous, en référence aux liens entre dogons et peuls.

Pour renforcer les capacités de résilience des communautés face au conflit et jeter les bases du processus de paix entre les communautés peules et dogons dans le Centre du Mali, deux missions culturelles (Bandiagara et Djenné) ont reçu un prix de l’ambassade des États-Unis au Mali à travers le Fonds des ambassadeurs pour la préservation culturelle (AFCP).

Ceci pour mettre en œuvre un projet intitulé : «Conservation, revitalisation et mise en valeur des textiles dans le Centre du Mali : cas de Bandiagara et Djenné». Ce programme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord bilatéral sur les restrictions à l’importation de matériel archéologique de la vallée du Niger et des falaises de Bandiagara, signé le 19 septembre 1993, et renouvelé le 22 août 2022, entre les gouvernements américain et malien.

Il vise à renforcer la cohésion sociale, sensibiliser les communautés affectées sur le rôle de la culture et des tissus traditionnels pour maintenir la paix et créer une résilience communautaire, soutenir l’économie locale et contribuer à la réconciliation entre les communautés peules et dogons.

Il s’agit, aussi, de rétablir la collaboration inter ethnique. À terme, il doit permettre d’éduquer les jeunes sur les diverses traditions culturelles sur l’identité malienne partagée, préserver les preuves visuelles et fournir un soutien pour transmettre les traditions à la prochaine génération.

Dans le même temps, il a le droit de faire progresser la mise en œuvre de l’Accord sur les biens culturels entre les États-Unis et le Mali et un plan d’action à travers la sensibilisation éducative et les expositions culturelles de textiles maliens et d’objets connexes dans les contextes culturels des deux communautés au centre du Mali.

Selon Moriba Moussa Diakité, chef de la mission culturelle de Djenné et responsable du Projet, il y a des missions sur le terrain et la diffusion de messages radiophoniques pour sensibiliser les communautés sur le rôle des tissus culturels et autres objets dans l’effort de réconciliation et le vivre ensemble.

Il y a aussi l’inventaire et la documentation du patrimoine culturel lié aux textiles pour enregistrer, organiser le patrimoine culturel matériel lié au textile et le renforcement des compétences de production et de commercialisation des artisans pour faciliter l’accès au marché avec des produits de qualité.

Au cours de cette phase du Projet, les Missions culturelles de Bandiagara et de Djenné ont poursuivi les missions de terrain qui ciblaient ses bénéficiaires directs dans les communautés peule et dogon, en particulier ceux qui son du secteur de l’artisanat et peuvent jouer un rôle dans la mise en œuvre du Projet.

Huit sites étaient concernés à Djenné (Kéké, Welingara, Djenné, Diabolo, Madiama, Promani, Bougoula et Bangassi). Au total, 200 objets ont été inventoriés à Djenné et dans les villages voisins, répartis comme suit : Kéké (32 ans), Welingara (16 ans), Djenné ville (45 ans), Diabolo (26 ans), Madiama (20 ans), Promani (45ans), Bougoula (20 ans), Bangassi (40 ans). Et à Bandiagara, les activités d’inventaire ont réuni 20 jeunes, y compris trois filles, et 16 d’entre eux ont été formés par 4 personnes ressources travaillant en étroite collaboration avec la Mission culturelle de Bandiagara.

Répartis en cinq équipes de quatre personnes, ils ont été envoyés sur le terrain pour trouver des objets liés aux textiles traditionnels dogon et peul dans les villages et hameaux des Cercles de Bandiagara, Bankass et Koro.

Au-delà des trois cercles, l’inventaire a concerné 9 communes, 23 villages et porté sur 158 objets à Bandiagara, Dandoli, Sangha, Dourou, Ondougou, Ségué-Iré, Diamnati, Kani-Bonzon et Youdiou. Quelque 11 objets indisponibles ont été reproduits en dessin à Bandiagara.

YD/MD (AMAP)

Biennale artistique et culturelle Mopti 2023 : Les organisateurs à pied d’œuvre, selon le ministre en charge de la Culture

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo au cours de la conférence de presse

Bamako, 31 mai (AMAP) Des dispositions sont prises sur les plans sécuritaire, technique et financier pour faire de cette manifestation biennale une vraie réussite, avec la participation effective des 19 régions du Mali et du District de Bamako, a annoncé, lundi, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo.

Au cours d’une conférence de presse au Centre international de conférences de Bamako (CICB), pour faire le point des préparatifs de ce grand rendez-vous culturel prévu à Mopti (Centre), M. Guindo a indiqué que c’est un défi organisationnel que doit relever la Commission nationale d’organisation mise en place, en avril dernier, et présidée par le secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme.

Le ministre a rappelé que c’est la ville de Mopti (Centre) qui accueillera l’événement du 06 au 16 juillet placé, cette année 2023, sous le leadership du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

La Biennale est un héritage de la première République (1960-1968) et des gouvernements qui se sont succédés. Elle a toujours eu pour fil conducteur la promotion et le développement d’une culture ancrée dans les valeurs endogènes. en restant ouverte aux autres, en vue de construire une identité commune.

Elle a pour objectif de faire de la Culture le levier de l’unité nationale, de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble et du développement socio-économique et culturel du Mali.

Selon le ministre Guindo, la reprise de la Biennale artistique et culturelle est une volonté du président de la Transition Assimi Goïta, « qui entend faire de la culture un puissant levier d’interpénétration, de cohésion sociale et de vivre-ensemble, un espace de dialogue des cultures, mais aussi d’éclosion des talents. »

Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, des recommandations des Assises nationales de la refondation et elle s’inscrit dans le cadre stratégique de la refondation.

L’édition 2023 de la Biennale artistique et culturelle aura pour thème : «Le Mali : une histoire commune, une seule nation, un même destin». Mopti 2023 aura la particularité de réunir pour la première fois les 19 régions du Mali et le District de Bamako. Plusieurs disciplines sont au programme, à la fois en compétition officielle et dans les espaces off. Les compétitions officielles porteront sur l’ensemble instrumental traditionnel, le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d’orchestre, la danse traditionnelle, le chœur, le ballet à thème. Et plusieurs autres espaces seront animés dans la ville pour promouvoir les expressions artistiques et culturelles.

Le ministre Guindo a tenue à situer l’événement dans son contexte en rappelant l’enjeu que représente la reprise de la Biennale dans un Mali dont les autorités travaillent nuit et jour pour recoudre le tissu social entamé et fragilisé par une décennie de crise sécuritaire. La place de la culture, dans un tel contexte, est très importante.

YD/MD (AMAP)

 

Biennale artistique et culturelle : La Commission nationale d’organisation à pied d’oeuvre

La Biennale, une communion avec l’ensemble des créateurs des 19 régions et du District de Bamako (Archives).

Bamako, 26 mai (AMAP) La Commission nationale d’organisation de la Biennale artistique et culturelle  du Mali travaille d’arrache-pied pour la réussite de cet important rendez-vous culturel dans notre pays qui enregistrera la participation des 19 régions et du District de Bamako.

Après une interruption de plus de sept ans, les artistes maliens se retrouveront, bientôt, dans la Venise malienne, Mopti (Centre) pour montrer leur savoir-faire. Ce sera un grand moment de communion avec l’ensemble des créateurs des 19 régions et du District de Bamako.

Cette édition enregistre une participation record avec l’arrivée de nouvelles régions. En effet, si le Mali a compté six régions administratives de 1960 à 1978, puis sept régions et un District à partir de 1979, elle en a neuf en 1991.

Ainsi à l’issue du lancement, le tirage a donné un ordre de passage suivant devant le jury : Sikasso, Ménaka, Bandiagara, Koutiala, Nioro, Tombouctou, Koulikoro Dioïla, Kidal, Ségou Mopti, Bamako, Sans Gao, Nara, Kayes Douentza, Kital Bougouni et enfin Taoudénit.

Pour ce faire, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a créé une Commission nationale d’organisation (CNO) qui est à pied d’œuvre depuis plus d’un mois.

Une autre commission locale a été mise en place à Mopti sous l’égide du gouverneur de cette région qui accueillera l’évènement.

Après les phases locales organisées par chacune des régions dans le but de sélectionner les meilleurs numéros ou créations artistiques et les artistes et instrumentistes. « Chacune d’entre elles a déjà constitué sa troupe et les répétitions battent leur plein », a dit le directeur national de l’action culturelle, Alamouta Dagnoko.

La Biennale artistique et culturelle 2023 se tiendra sous le thème : «Le Mali : une histoire commune, une seule nation, un même destin».

Les troupes doivent concourir dans les disciplines suivantes : Ensemble instrumental, solo de chant, pièce de théâtre, musique d’orchestre, danse traditionnelle, chœur et ballet à thème.

Au menu de la Biennale artistique, cette année, il y aura, aussi, des innovations dans l’exposition d’objets d’art, des conférences-débats, des colloques et un symposium.

L’audio visuel et multimédia, les jeux concours, les marionnettes et contes, l’exposition artisanale, la cuisine des communautés et les visites guidées sont, aussi, des nouveautés. L’objectif de ces innovations est de maximiser l’apport de ces nouvelles disciplines à la promotion et à l’enrichissement du patrimoine culturel.

Une mission de la CNO s’est rendue, le week-end dernier, à Mopti, sous la conduite de son président et secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Hamane Demba Cissé.

Cette délégation a rencontré la commission régionale, en présence du directeur de cabinet du gouverneur de Mopti, Kantara Diawara. La séance de travail a essentiellement porté sur comment réussir ensemble le challenge.

À la suite de débats, la joie se lisait «sur presque tous les visages » et Le sentiment d’avoir compris l’orientation de Bamako était réel, a assuré le haut fonctionnaire de défense et président de la sous-commission défense et sécurité, le colonel Sibiri Konaté.

Le lendemain samedi, sous un soleil de plomb, la délégation a visité les dix sites d’hébergement proposés par la commission régionale. Il s’agit de mettre les troupes dans les conditions idoines de compétition. Toutes les commodités requises, en termes d’approvisionnement en eau, d’alimentation en électricité et de ventilation des sites d’hébergement, ont été scrutées à la loupe.

Les dix sites à retenir seront repartis, à parts égales, entre Mopti et Sévaré.

Il ressort des explications des organisateurs qu’à l’issue du débriefing, il a été retenu que la CNO siégera pour le choix des sites, une proposition qui n’a fait l’objet d’aucune objection au niveau régional.

YD/MD (AMAP)

 

 

Marché de l’art : Les œuvres africaines flambent

Les adjudications d’oeuvres africaines à plus de 100 000 dollars, environ 55 milliards de Fcfa, voire supérieure au million de dollars, ne sont plus si rares

Bamako, 14 avr (AMAP)L’art contemporain africain est devenu incontournable sur le Marché de l’art global : tandis que les sociétés de ventes Piasa, Artcurial, Bonhams ou Sotheby’s lui consacrent des sessions dédiées, Christie’s et Phillips recherchent, constamment, des œuvres d’artistes africains pour alimenter leurs ventes généralistes d’art contemporain dont les coups de marteau retentissent à travers toute la planète, selon Artprice.

L’enjeu devient conséquent pour ces acteurs du marché qui, en plus de constater un élargissement considérable de leur clientèle, voient s’accélérer les transactions haut de gamme.

Les adjudications à plus de 100 000 dollars, environ 55 milliards de Fcfa, voire supérieure au million de dollars, ne sont plus si rares. Cette dynamique des prix incite l’ouverture du marché à de nouveaux artistes africains. L’offre ne cesse donc de s’élargir, avec un record de plus de 2 700 œuvres d’artistes africains vendues aux enchères en 2022 : presque deux fois plus qu’avant la pandémie de la Covid-19.

En outre, les collectionneurs du continent africain et les Français fidèles et actifs depuis longtemps, les acheteurs se manifestent de plus en plus fermement depuis le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Asie.

Rappelons à ce propos qu’en mars 2022, le fameux artiste ghanéen de 38 ans, Amoako Boafo, vendait à Shanghai, sous la direction de Christie’s, sa toile « Orange shirt » (2019) à plus de 1,3 million de dollars, environ 650 millions de Fcfa.

La réussite de cette première vente réalisée en Chine continentale illustre combien les artistes africains célèbres sont désormais attendus de ce côté du globe. Cet élargissement géographique de l’offre et la croissance perpétuelle du nombre de collectionneurs consolident la place de l’art contemporain africain sur le Marché de l’art global.

Les acteurs anglo-saxons exploitent, quant à eux, de plus en plus, la demande en art contemporain africain. Phillips, qui a initié la flambée des prix de Amoako Boafa (1984), en présentant sa première toile aux enchère en 2020 (The Lemon Bathing Suit vendue 881 000$), a fait découvrir à son réseau de collectionneurs de nouveaux artistes ghanéens à travers une exposition-vente dédiée tenue à Londres, en février 2022.

Christie’s et Sotheby’s se livrent à une véritable course aux records en termes de prix. Citons les 2,19m$ obtenus pour Toyin Ojih Odutola chez Sotheby’s, en novembre 2021 ou les 4,47m$ pour une toile de Njideka Akunyili Crosby chez Christie’s, en novembre 2022.

Les adjudications les plus puissantes ne proviennent donc ni de Paris, ni de Marrakech mais de New York, tandis que le marché commence à battre son plein à Hong Kong où la maison de ventes chinoise, Holly International, remporte deux nouveaux records d’artistes : celui de l’artiste ghanéen Isshaq Ismail avec 341 000$ pour « Epoch 1 » décrochés fin juillet 202, et celui du peintre ivoirien, Aboudia Diarrassouba, avec 614 000$ enregistrés, fin novembre, pour une toile de quatre mètres intitulée « Jeux d’enfants ».

Ces records hongkongais ont bousculé le classement des 500 artistes des plus performants de l’année 2022, dans lequel se distinguent quatre artistes contemporains africains. En premier lieu, Aboudia se hisse à la 128e position grâce à un saisissant produit de ventes dépassant les 15,6m$ aux enchères puis, arrive Isshaq Ismail avec la 352e performance mondiale établie à 5 millions de dollars annuel (un succès fulgurant qui le propulse devant William Kentridge et Njideka Akunyili Crosby dont les produits de ventes annuels se hissent à 4,7 millions chacun).

YD/MD (AMAP)

Salif Keïta : En route pour une tournée internationale

L’artiste malien n’est plus à présenter. Ses airs entonnés, puisés parfois dans le terroir, ont bercé de nombreuses générations

Par Youssouf DOUMBIA

Bamako, 14 avr (AMAP)C’est ce dimanche 16 avril que l’artiste musicien malien, Salif Keïta, commence sa tournée printemps/été 2023 par une prestation à Kyoto, au Japon. Il prestera encore, le dimanche 23 avril, au même endroit, dans le pays du Soleil levant, apprend-on auprès de son entourage.

Après cette étape initiale, la voix d’or de l’Afrique reviendra à Bamako, au Mali, pour jouer sa partition lors de Bama’Art, le 6 mai prochain, avant de s’envoler pour l’Amérique Latine où, il prendra part au «Black Festival» de Rio de Janerio, au Brésil. Il enchaînera ensuite avec l’étape européenne qui prendra fin en septembre prochain.

En Europe, Salif Keïta doit jouer, notamment en France, Espagne, Belgique, au Danemark mais, aussi, en Finlande et Norvège. C’est une reprise des activités professionnelles de cet énorme artiste malien après une longue pause. En effet, l’artiste de plus de 70 ans dont 55 ans de carrière musicale n’a pu résister à l’appel de la scène. Les sollicitations sont encore nombreuses pour celui qui voulait observer un break.

Chanteur virtuose et compositeur, il doit lutter contre sa condition d’albinos, dans une société qui accepte mal cette anomalie, notamment l’absence de mélanine dans la peau.

Très jeune pourtant, il a transgressé la loi ancestrale du noble qui ne chante et partira pousser la chansonnette et jouer de la guitare, de bar en bar, à regagner Bamako où, en 1970, il deviendra le chanteur du célèbre «Rail band» du buffet de la Gare de capitale malienne, avant de rejoindre, en 1973, en compagnie du célèbre guitariste, Kanté Manfila, les Ambassadeurs du Motel, une autre formation légendaire de la ville.

Au sein des groupes comme les «Ambassadeurs internationaux» ou en solo, il est aujourd’hui considéré, en Europe et aux Etats-Unis comme un artiste majeur du continent africain. «La Différence » album phare sorti en 2009. perpétue son combat humaniste en chansons et lui vaudra, en 2010, la victoire et le sacre de «Meilleur album de musiques du monde».

Salif Keïta s’essaye à la world fusion sous la direction de Philippe Cohen-Solal de Gotan Project avec « Talé »en 2012.

Après avoir créé en 1978 sa propre formation : Les Ambassadeurs internationaux, mélange de musiques traditionnelles et d’orchestrations modernes, Salif Keïta décide de s’installer à Paris, en 1984. Celui que le journal Libération présente comme «Le plus grand bluesman mandingue» sortira, en 1987, un premier album, « Soro », réalisé par Jean-Philippe Rykiel et François Bréant. « Ko-yan » sera, en 1989, son premier enregistrement pour Island mais, c’est en 1991, avec « Amen » que la carrière de Salif prend un véritable essor international.

La production et les arrangements de cet album seront confiés à Joe Zawinul (Weather Report) et l’on y retrouve de nombreux invités de marque : et le pianiste Joe Zawinul, Carlos Santana, Wayne Shorter, Bill Summers, Cheick Tidiane, Paco Sery…

En 1995, il sort « Folon », dont la réalisation a été confiée au Béninois Wally Badarou et dans lequel, l’on retrouve sur deux titres (Mandela et Folon) l’empreinte magique de Jean-Philippe Rykiel.

En 1980, c’est aux Etats-Unis (ses frais de voyage et de séjour ont été réglés par un homme d’affaires malien) qu’il enregistre deux disques : «Primpin», chanson scandaleuse où sont évoqués alcool et drogue, et « Tounkan ».

Désireux de conforter sa carrière en solo, Salif s’installe alors, dès 1984 et après une visite à son père malade, à Montreuil, dans la banlieue parisienne. Il devient instantanément le Prince des nuits de l’immigration malienne et le public français le découvre au gré de sa participation au Festival des Musiques Métisses d’Angoulême.

Trois ans plus tard et suite à sa participation (initiée par Manu Dibango) à une opération humanitaire en faveur d’une Ethiopie ravagée par la famine, il met dans les bacs son premier album international, en son nom propre « Soro ». Il y chante en Malinké (langue parlée au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Gambie et en Guinée) et recueille un succès mérité. Produit par Ibrahim Sylla (pape de la diaspora musicale africaine), le disque combine, en effet, talentueusement racines africaines, jazz, funk, et pop.

La même année, il participe à l’anniversaire londonien de Nelson Mandela, en compagnie de Youssou N’Dour et Ray Lema. En 1989, son deuxième album « Ko-Yan » – édité par le label Island de Chris Blackwell – s’attaque frontalement aux problèmes d’immigration et est appuyé d’une tournée au Japon, en Europe, en Afrique et dans les Caraïbes.

En 1992, Keïta compose la musique du film L’Enfant Lion de Patrick Grandperret.

Deux nouvelles éditions s’ajoutent à son catalogue : la compilation « The Mansa of Mali… A Retrospective » (1994) et « Folon » (1995), dédié aux enfants albinos de l’association qu’il a créée et grand retour à la tradition.

C’est en 1996 qu’il crée un studio à Bamako dans lequel il accueille des artistes comme Rokya Traoré. En 1997, son album Sosie est élaboré autours de reprises du répertoire de la chanson française (de Maxime Le Forestier à Serge Gainsbourg, en passant par Michel Berger et Jacques Higelin), simplement interprétés au balafon et à la kora.

Son album Papa (1999), produit par le guitariste de Living Colour Vernon Reid, évoque son père, décédé deux années auparavant. Il inclut également un duo ravageur avec la chanteuse Grace Jones. Son album « Moffou » (2002), disque d’or dans l’Hexagone, porte le même nom qu’un studio d’enregistrement et un club, dont il est nouvellement propriétaire. Le moffou est en fait une sorte de flûte.

Deux années plus tard, le disque « Remixes From Moffou » accueille les prestations de producteurs comme Frédéric Galliano.
Toujours en 2004, son engagement militant et ses convictions le font nommer par les Nations unies ambassadeur itinérant pour le sport et la musique. Le musicien retourne, par la suite, à Bamako en vue de l’enregistrement de l’acoustique « M’Bemba » (l’ancêtre) en 2006.

Salif Keïta est candidat aux élections législatives maliennes de 2007. La même année, il crée son propre label, Wanda record.

YD/MD (AMAP)

 

Préparation de la bouille : Casse-tête de nouvelles mariées

© Habib Kouyaté AMAP 22/08/09 Fondation partage operation ramadan preparation de la bouillie alimentation

Par Fadi CISSE

Bamako, 12 avr (AMAP)Pendant le ramadan, la femme est très sollicitée tant pour la préparation du «suhour» (le repas pris avant le jeûne) que pour les mets de rupture, comme la bouillie. Certaines nouvelles mariées n’arrivent pas faire les granulés de mil pour faire la bouillie. Elles ne représentent pas la majorité, mais ne peuvent pas non plus contenir dans un train de voyageurs.

La problématique s’est invitée sur les réseaux sociaux, notamment sur Tik tok et Facebook. Les internautes, à travers des vidéos, exposent les difficultés que beaucoup de nouvelles mariées rencontrent dans leurs belles familles.

La préparation de ce repas liquide semble causer des soucis à certains d’entre elles. Une vidéo aimée par plus de 200.000 personnes, en un seul jour, présente une nouvelle mariée tenant une calebasse dans ses mains et qui demande à sa maman au téléphone comment vite faire les granules de la bouillie, avant l’heure de la rupture. Dans les commentaires, des femmes ont aussi reconnu être confrontées à cette situation.

Mariam Diarra, l’une des commentatrices explique en substance qu’elle ne savait rien faire de ses dix doigts. Elle pleurait, constamment, en incriminant sa mère parce qui lui avait fait du tord en ne lui apprenant pas à cuisiner.

Malheureusement, elle finit par divorcer et retourner chez son père où elle semble désormais mettre à profit toutes les occasions pour apprendre et mieux s’exercer dans l’art culinaire. Aujourd’hui, elle invite avec suffisamment de recul à suivre les conseils de la tik-tokeuse pour échapper au déshonneur. Selon Mariam Diarra, savoir cuisiner participe de l’équilibre du foyer, autrement dit de la vie du couple.

PRÉVENANCE DES MÈRES –Ces conseils ne sont pas tombés dans des oreilles d’un sourd puisque de nombreuses jeunes filles, sur les réseaux sociaux, ont exprimé leur volonté d’apprendre à cuisiner, afin de ne pas se retrouver dans la même situation que Mariam.

Les différentes vidéos mettent l’accent sur la situation délicate de nouvelles mariées qui ne sont pas des cordons bleus et qui ne savent même pas préparer une simple bouillie. À en croire Anna Touré, une sexagénaire, « ce sont des réalités actuelles de notre société qui interpellent. »

La vieille femme n’a pu s’empêcher de faire une comparaison des époques. Jadis, c’était une saine émulation pour les mamans d’apprendre à leur progéniture la cuisine, notamment des spécialités maliennes comme des plats à base de céréales, la bouillie et autres. « Malheureusement, il y a une négligence coupable des mères de famille qui, par prévenance, développent une mansuétude à l’endroit de leurs filles, tout en sachant bien qu’elles sont appelées à se marier », déplore-t-elle.

En termes clairs, notre interlocutrice accuse les mères de ne plus s’occuper de l’éducation culinaire de leurs filles avant le mariage. Celle qui est de la vieille génération exprime son amertume de voir certains repères se perdre.

Seyba Diabaté, un chef de famille, met un bémol. Il trouve que le fait de ne pas pouvoir bien préparer ne doit pas être un motif de divorce ou de répudiation de la conjointe. Il estime simplement que dans le cas d’espèce, il y a nécessité d’accorder un temps d’apprentissage à la nouvelle mariée, par exemple à faire les granulés et préparer la bouillie.

Yahaya Camara, chauffeur, évoque l’incapacité des jeunes filles à faire ce repas. Dans la famille Kanté à Djicoroni para, en Commune IV de Bamako, les belles-filles font la cuisine à tour de rôle. Celles qui ne savent pas faire la bouillie ont une solution toute simple. Elles achètent les «monicourou» (granulés) emballés dans des sachets et s’exercent auprès de celles qui passent pour des expertes en la matière.

Aïché Traoré est formatrice au Centre Aoua Keïta. La quinquagénaire met de l’énergie et la pédagogie à partager son art de la cuisine avec les jeunes filles, notamment dans la préparation des mets traditionnels. Elle qui vend le «monicourou». Elle dit que pendant le ramadan, elle reçoit beaucoup plus de commandes. Sa clientèle vient de l’intérieur comme de l’extérieur du Mali.

Aux détaillants, elle cède le sachet à 1.500 Fcfa l’unité contre 1.250 Fcfa pour les grossistes.

FC/MD (AMAP)

Ramadan : Le Printemps des hijabs

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreuses femmes changent de comportement mais, aussi, de style vestimentaire pour se conformer au code islamique.

Par Fadi CISSE

Bamako, 12 avr (AMAP)Aïdatou Touré est du genre à épouser la tendance du moment. Depuis le début de ce mois, la jeune fille a abandonné ses vêtements habituels et ne paraît plus qu’en hidjab. C’est le ramadan ! Pendant ce mois béni, tout change. L’être, en premier lieu, avec la piété, l’humilité et la solidarité mais, aussi le paraitre, avec un impératif de pudeur dans l’espace public auquel les filles et les femmes se plient avec zèle. Les mini-jupes, les robes moulantes et les jeans sont rangés au fond des armoires. Place aux amples hijabs, aux foulards et aux voiles qui trustent momentanément les placards féminins.

A Bamako, le marché est extrêmement réactif et saisit au bond les tendances, les accompagne au plus près et même les précède, dans le cas du Ramadan. Ainsi, bien avant le 23 mars et le début du jeûne, les boutiques de vêtements féminins avaient déjà déballé des monceaux de hidjabs et d’accessoires qui constituent la garde-robe recommandée aux femmes musulmanes. L’offre est abondante et visible pour répondre à la demande mais, aussi, la susciter par la diversité des articles et de leurs prix.

Les rayons des boutiques, les étals au marché, les vendeurs ambulants, les vendeuses occasionnelles, qui écoulent la marchandise de grossistes, proposent une gamme variée de prêt-à-porter spécifique à cette période et même de la friperie de premier choix. Petites bourses, élégantes, étudiantes ou lycéennes, chacune y trouve son compte pour sacrifier aux impératifs de «décence» de l’heure.

On sort donc « couvert » pour se rendre dans les services publics comme privés, les établissements financiers, les universités, les marchés et dans les rues, comme notre équipe de reportage a pu le vérifier, ce mardi matin, du mois de mars. Beaucoup sont voilées, arborant des hijabs à la mode maghrébine. D’autres, désignées un peu ironiquement par le pseudo «Adja», ont enfilé en plus des chaussettes, des gants et une voilette noire pour cacher leur visage.

C’est le cas d’Aminata Diallo, une juriste en herbe venue faire ses achats dans une boutique de hijabs du Grand marché de Bamako. La cliente du jour trouve les prix élevés et marchande systématiquement, en prenant soin de dissimuler son intérêt pour tel ou tel produit. Car, il lui faut nécessairement renouveler sa garde-robe : «c’est le mois de ramadan, je ne peux me permettre de porter mes vêtements habituels».

Par respect pour ce mois béni, explique-t-elle, il lui faut s’habiller « décemment comme de nombreuses femmes. » «En plus, ce n’est qu’un seul mois dans l’année, donc, je ferai l’effort de me conformer au respect des préceptes de la religion », argue-t-elle, tout en pressant le vendeur de baisser ses prix.

Djénéba Sacko est dans un état d’esprit similaire. D’habitude, le pantalon est de rigueur pour ses journées de stage. Mais ce matin, elle décide de se vêtir autrement. Ainsi, elle prend le chemin du bureau, enveloppée dans une grande robe noire, les pieds chaussés de ballerines assorties à son foulard de tête.

C’est dans les établissements financiers que la métamorphose est la plus totale. En effet, le dress code dans les banques serait plutôt celui de l’Executive woman : tailleur chic, jupe et chemisier, coiffure soignée. En ce moment dans les open-spaces et les bureaux, les employées sont toutes voilées. Elles ne laissent entrevoir aucune partie de leur corps et « ce sera ainsi durant ce mois », constate un jeune client venu faire un retrait. Lui, se satisfait de cette attitude et souhaite même qu’elle perdure après le mois de ramadan pour devenir la norme et non l’exception. Mais, il ne se fait guère d’illusions : «Attendons l’approche de la fête, on les verra à nouveau porter des mèches et des habits non décents en violant les dires de Dieu».

A l’heure de la rupture du jeûne, dans une université privée de la place, les étudiantes qui font leurs ablutions en uniforme scolaire sont toutes couvertes de la tête au pied et ne se différencient que par la couleur de leur hijab.

Cette uniformité qui peut désorienter, prête facilement à plaisanterie amicale. Ainsi la jeune Oumou Dolo est interpellée par son camarade de classe Hassane Maïga. Celui-ci s’écrie, la bouche grande ouverte en signe d’étonnement : « C’est toi petite dogon ? Je jure que j’ai failli ne pas te reconnaitre. Comme tu es bien habillée aujourd’hui par rapport aux autres jours». Hassane Maïga apprécie le look ramadan de Oumou. C’est le style qu’il lui conseille pour le quotidien.

A quelques mètres de là, la tenancière de la cantine de l’école milite pour la même cause. Elle entreprend de convaincre un groupe de jeunes clientes de se convertir durablement à un style vestimentaire exemplaire pour la femme musulmane.

Sans surprise, l’imam Abdoulaye Maïga abonde dans le même sens. Professeur des matières religieuses au lycée Madina de Bamako et encadreur des membres du bureau du Centre islamique de formation et de documentation (CIFOD), il rappelle qu’une fois que la femme atteint la puberté, l’islam lui recommande de se voiler quand elle sort de chez elle.

«C’est une recommandation divine et un ordre qui vient d’Allah, ramadan ou pas. Même chez elle, la femme doit couvrir son corps du regard des hommes», précise l’imam. » « Mais l’idéal, tempère-t-il, est de continuer le port du hidjab même après ce mois car c’est le signe de sa sincérité durant le ramadan, donc du respect des recommandations divines. » « Le Ramadan débute et s’achève, pas la foi. ». professe-t-il

FC/MD (AMAP)

 

Exposition photos : Six femmes portent leur regard sur l’univers féminin

Bamako, 10 mar (AMAP) Des dizaines d’admirateurs de l’art, notamment de la photographie, ont convergé, mardi dernier, vers la galerie Medina pour célébrer la Journée internationale de la femme à travers une exposition photographique de six femmes, intitulée : «Six regards photographiques féminins.»

Depuis l’entrée de la galerie, les images en grand format et de couleurs variées vous conduisent dans l’univers féminin. Ces œuvres sont de femmes qui parlent à leurs concitoyennes à travers les images. C’est une véritable retrouvaille autour de la femme malienne.

Les visiteurs (hommes, femmes et jeunes) se bousculent au portillon de la galerie pour contempler les œuvres de très grande qualité de ces « nyéléni » (braves) de la photographique malienne.

Fatoumata Diabaté, Kani Sissoko, Oumou Traoré, Oumou Diarra, Dickonet Coulibaly et Mariam Niaré ont traité de sujets qui s’intéressent, particulièrement, à la chambre des jeunes filles, au matériel de travail de nos mamans, au vestibule, au tisserand, à la femme malienne dans sa diversité, entre autres. Le tout appuyé par une projection du cinéaste Fatoumata Tioye Coulibaly qui a, également, porté un regard sur la femme.

Après avoir expliqué le contexte de l’exposition, le promoteur de la galerie Médina, Lassana Igo Diarra, a salué l’engagement des femmes photographes pour le développent de la culture malienne. M. Diarra a invité le public à découvrir avec beaucoup d’intérêt leur travail.

Quant au chef de cabinet du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Yamoussa Fané, qui a présidé le vernissage de l’exposition financée par la Coopération suisse, il a remercié les responsables de la galerie pour « cette belle initiative artistique qui met en relief la beauté de la femme malienne. »

Franziska Jenni, qui avec Joyce Pennekamp, a assuré la coordination artistique, a expliqué l’idée de Nyéleni qui est un projet artistique collectif dans lequel six photographes maliennes ont développé leurs histoires visuelles personnelles qui seront présentées dans une exposition multimédia internationale.

Le projet se compose d’un atelier de coaching, de séances d’échanges et d’une exposition itinérante au profit des femmes sélectionnées dans le cadre d’un programme éducatif destiné aux étudiantes et jeunes artistes.

Selon la tradition, Nyéleni est le nom d’une figure féminine légendaire qui aurait vécu dans le village de Sirakoro, près de Ségou (Centre). On affuble de ce qualificatif les braves femmes capables de répondre aux exigences de notre société qui réserve une place particulière à la femme.

La cérémonie a été sanctionnée par une performance de l’artiste Kouamane Affoue Sylvie Armande qui a émerveillé le public avec son corps. Pour l’artiste Oumou Diarra, c’est la réalisation d’un rêve, car à travers ce projet elle dit rendre « hommage à sa mère, celle qui lui a tout donné. »

Mme Kouyaté Aminata, une visiteuse, a tout simplement dit que « c’est un beau travail » et a félicité les artistes « car les images m’ont replongé dans mon enfance». « C’était un voyage dans le temps », a conclu cette admiratrice d’art photographique, très ravie.

Des artistes, commissaires et plusieurs invités de marque étaient, aussi, présents à la cérémonie de vernissage de l’exposition.

AS/MD (AMAP)

 

 

FESPACO : l’Etalon d’or du Yennenga revient au Tunisien Yousseh Chebbi

Ouagadougou, 06 mar (AMAP) Le Tunisien Youssef Chebbi a remporté l’Etalon d’or de Yennenga avec son film «Ashkal» au 28è Festival panafricain du cinema de Ouagadougou (FESPACO) dont les rideaux sont tombés, le week-end dernier, dans la capitale burkinabè.

Déjà vendredi, il y avait de la joie dans les différents hôtels des festivaliers maliens. Les films maliens en compétition ont remporté quatre prix et une mention spéciale du jury. Cette manifestation de joie s’explique par le fait que depuis plusieurs éditions de la grande messe africaine du cinéma, le Mali n’a pas eu autant de récompenses.

Pour un pays habitué des prix, dans les années 1980, et qui en a été sevré si longtemps, cette joie était compréhensible et justifiée.

Dramane Minta avec «Paya et Koulou» a remporté le premier prix dans la catégorie film d’animation du palmarès officiel. C’est un prix d’une valeur de 2 millions de Fcfa.

Le prix spécial : Laafi la Boumbou d’une valeur de 5 millions de Fcfa a été remporté par «Sira sur la route» de Fousseyni Maïga, actuel directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM).

Pour sa seconde œuvre en compétion «Fanga», le pouvoir, le même réalisateur a obtenu une mention spéciale du jury dans la catégorie série télévisée.

Quant au prix spécial du court métrage documentaire de l’Union économique et monétaire oust-africaine (UEMOA) d’une valeur de 5 millions de Fcfa a été adjugé au film de Mohamed Dayfour Diawara, «Les cavaliers de Tonka».

Enfin, dans le cadre de la compétition de «Yennenga post production», Abdoubacar Gakou Touré a obtenu le prix clap de l’atelier Yennega pour son projet de long métrage : «Klema» dont le tournage commencera en mai prochain.

YD/MD (AMAP)

 

 

 

 

28è FESPACO : « Fanga » ou le pouvoir de Fousseyni Maïga entre en lice

Envoyé spécial

Youssouf DOUMBIA

Ouagadougou, 1er mar (AMAP) Deux films maliens de belle facture ont été projetés, dimanche, à la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Il s’agit de trois épisodes de la série « Fanga » ou pouvoir de Fousseyni Maïga, directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) et «365 jours au Mali», un documentaire co-réalisé par les Maliens Ladji Ly et Benkoro Sangaré dit Ben.

« Fanga », en compétition dans la catégorie des séries, raconte l’odyssée d’un haut gradé de l’Armée qui entreprend de venger son père dont les efforts n’auraient pas été reconnus par son pays. Il veut tout faire pour que le candidat qu’il soutient à l’élection présidentielle soit élu afin d’assouvir le noir dessein qu’il nourrit pour son peuple. En face, il y a un président qui veut rempiler pour un troisième mandat, interdit par la Constitution.

Dans les trois épisodes, qui ont été projetés, quatre femmes restent au cœur du scénario : deux officiers de l’armée qui assistent le haut gradé, une riche femme d’affaires et une journaliste.

À la fin de la projection, le réalisateur Fousseyni Maïga a expliqué le dénouement. Les braves dames arriveront à mettre fin au règne sanguinaire et prendront le pouvoir.

Comme toute bonne série, « Fanga » se caractérise par la maîtrise de l’écriture du scénario, de l’intrigue qui maintient le spectateur dans le suspens total à la fin de chacun des épisodes.

Le jeu des acteurs aussi est intéressant avec des grands comédiens maliens comme Fily Traoré (le colonel), Maïmouna Doumbia (la capitaine Maï), Djénéba Diawara, Garibou Fama et Salif Samaké qui joue le rôle de directeur de la douane.

Fousseyni Maïga a tenu à rendre un hommage mérité à ses illustres devanciers dans le cinéma au Mali et, particulièrement, à Boubacar Sidibé dont les nombreuses séries ont représenté le Mali dans la catégorie pendant plus de cinq éditions au FESPACO. Il souhaite que « la jeune de garde de cinéastes s’inspire de ces grands réalisateurs. »

Le cinéaste rappelle que les femmes ont toujours joué un grand rôle dans la société malienne, notamment dans la vie politique et la gestion de la Cité. C’est pourquoi, il a voulu leur rendre hommage dans cette fiction.

Il a insisté sur le fait que le scénario a été écrit bien avant les récents coups d’Etat dans nos pays. C’est depuis 2018 qu’il a commencé à écrire, avec son collègue Ibrahima Kébé, le texte de cette série qui reste une chance pour le Mali de décrocher un prix.

«365 jours au Mali», en lice dans la catégorie des documentaires, a été projeté dans une salle de la Mairie centrale de Ouagadougou. Il retrace une période de crise du Mali qui va de février 2012 à mars 2013.

Le premier réalisateur, un franco-malien, est révolté par la manière dont les médias occidentaux traitent les informations concernant le Mali. C’est ainsi qu’il a décidé de promener sa camera dans le Septentrion du Mali en passant par la frontière du Burkina Faso.

l se fait accompagné par un ex-membre de la rébellion touareg du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA) qui le conduit à travers des pistes sinueuses jusqu’à Kidal, dans le Nord du Mali.

Bencoro Sangaré, son co-réalisateur, suit minutieusement les évènements politiques à Bamako jusqu’à la chute du président Amaamtou Toumani Touré (ATT), les premières décisions des putschistes d’alors.

Lui, aussi, trimbale sa caméra de Bamako à Mopti (Centre) avant de regagner Tombouctou (Nord) pendant l’occupation. Il arrive à filmer et à interviewer des habitants et des djihadistes.

Ce film montre environ 80% d’images inédites sur l’occupation du Nord du Mali entre 2012 et 2013. Des témoignages poignants sur les différents aspects de la vie à Mopti avec la milice Ganda Iso, les habitants de Gao, de Tombouctou et de Kidal sont très instructifs.

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, avant de quitter Ouagadougou, a visité le stand du Mali au Marché international du cinéma d’Afrique (MICA), près du siège du Fespaco.

Il était accompagné du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo.

Le chef du gouvernement a encouragé les professionnels du cinéma malien, avant d’émettre le vœu de voir nos œuvres cinématographiques primées à cette édition.

YD/MD (AMAP)

 

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