Djenné et Bandiagara : Le textile traditionnel pour promouvoir la paix et la cohésion sociale
Bamako, 9 juin (AMAP) Le Projet de «Conservation, revitalisation et valorisation des textiles traditionnels dans le Centre du Mali : cas des localités de Bandiagara et Djenné», utilise les traditions de conception et de production textiles. Mais, aussi, les nombreuses pratiques culturelles qui y sont associées pour promouvoir la cohésion sociale au Centre du Mali.
Financé par le gouvernement américain, le projet dans sa phase 2 s’est bien déroulé. Malgré les défis, les objectifs ont été atteints grâce à la sensibilisation, à la formation des collecteurs de données pour l’inventaire et au renforcement des capacités des artisans en matière de production de qualité et d’accès au marché.
Les activités menées ont permis au Projet d’impliquer directement plus de 1 000 personnes et environ 30 000 autres individuellement dont la majorité sont des femmes et des jeunes.
«Ce programme, selon certains, changera positivement la cohabitation et la façon dont nous faisons des affaires entre nous, en référence aux liens entre dogons et peuls.
Pour renforcer les capacités de résilience des communautés face au conflit et jeter les bases du processus de paix entre les communautés peules et dogons dans le Centre du Mali, deux missions culturelles (Bandiagara et Djenné) ont reçu un prix de l’ambassade des États-Unis au Mali à travers le Fonds des ambassadeurs pour la préservation culturelle (AFCP).
Ceci pour mettre en œuvre un projet intitulé : «Conservation, revitalisation et mise en valeur des textiles dans le Centre du Mali : cas de Bandiagara et Djenné». Ce programme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord bilatéral sur les restrictions à l’importation de matériel archéologique de la vallée du Niger et des falaises de Bandiagara, signé le 19 septembre 1993, et renouvelé le 22 août 2022, entre les gouvernements américain et malien.
Il vise à renforcer la cohésion sociale, sensibiliser les communautés affectées sur le rôle de la culture et des tissus traditionnels pour maintenir la paix et créer une résilience communautaire, soutenir l’économie locale et contribuer à la réconciliation entre les communautés peules et dogons.
Il s’agit, aussi, de rétablir la collaboration inter ethnique. À terme, il doit permettre d’éduquer les jeunes sur les diverses traditions culturelles sur l’identité malienne partagée, préserver les preuves visuelles et fournir un soutien pour transmettre les traditions à la prochaine génération.
Dans le même temps, il a le droit de faire progresser la mise en œuvre de l’Accord sur les biens culturels entre les États-Unis et le Mali et un plan d’action à travers la sensibilisation éducative et les expositions culturelles de textiles maliens et d’objets connexes dans les contextes culturels des deux communautés au centre du Mali.
Selon Moriba Moussa Diakité, chef de la mission culturelle de Djenné et responsable du Projet, il y a des missions sur le terrain et la diffusion de messages radiophoniques pour sensibiliser les communautés sur le rôle des tissus culturels et autres objets dans l’effort de réconciliation et le vivre ensemble.
Il y a aussi l’inventaire et la documentation du patrimoine culturel lié aux textiles pour enregistrer, organiser le patrimoine culturel matériel lié au textile et le renforcement des compétences de production et de commercialisation des artisans pour faciliter l’accès au marché avec des produits de qualité.
Au cours de cette phase du Projet, les Missions culturelles de Bandiagara et de Djenné ont poursuivi les missions de terrain qui ciblaient ses bénéficiaires directs dans les communautés peule et dogon, en particulier ceux qui son du secteur de l’artisanat et peuvent jouer un rôle dans la mise en œuvre du Projet.
Huit sites étaient concernés à Djenné (Kéké, Welingara, Djenné, Diabolo, Madiama, Promani, Bougoula et Bangassi). Au total, 200 objets ont été inventoriés à Djenné et dans les villages voisins, répartis comme suit : Kéké (32 ans), Welingara (16 ans), Djenné ville (45 ans), Diabolo (26 ans), Madiama (20 ans), Promani (45ans), Bougoula (20 ans), Bangassi (40 ans). Et à Bandiagara, les activités d’inventaire ont réuni 20 jeunes, y compris trois filles, et 16 d’entre eux ont été formés par 4 personnes ressources travaillant en étroite collaboration avec la Mission culturelle de Bandiagara.
Répartis en cinq équipes de quatre personnes, ils ont été envoyés sur le terrain pour trouver des objets liés aux textiles traditionnels dogon et peul dans les villages et hameaux des Cercles de Bandiagara, Bankass et Koro.
Au-delà des trois cercles, l’inventaire a concerné 9 communes, 23 villages et porté sur 158 objets à Bandiagara, Dandoli, Sangha, Dourou, Ondougou, Ségué-Iré, Diamnati, Kani-Bonzon et Youdiou. Quelque 11 objets indisponibles ont été reproduits en dessin à Bandiagara.
YD/MD (AMAP)