Cinéma malien : Mamy, une bibliothèque qui brûle

Mamadou Sidibé faisait partie d’un noyau de jeunes recrutés et formés à la technique cinématographique en URSS, en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie

Par Kabiné Bemba DIAKITÉ

Bamako, 26 mai (ANAP) Mamadou Sidibé, du haut de ses 83 ans, s’est éteint lundi 24 avril 2023, entrant au panthéon érigé par Amadou Hampäté Bâ qui a valorisé la séniorité par cet adage exprimé devant l’UNESCO en 1960 : « En Afrique, un vieillard, qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. »

De 1964 à 1999, Mamy, comme l’appellent affectueusement les intimes, s’est donné à fond pour l’essor du cinéma malien, d’abord à l’Anim (Agence nationale d’information du Mali) puis au CNPC (Centre national de production cinématographique) qui devient CNCM (Centre national de la cinématographie du Mali).

Formé au Maroc de 1964 à 1965 à la technique du cinéma, il effectua de nombreux stages à partir de 1970 en Yougoslavie (aujourd’hui la Serbie) qui a été d’un apport inestimable pour le Mali en matière de cinéma. En sa qualité de caméraman, il a effectué des reportages d’actualités filmées sur la vie politique, économique, sociale, culturelle et sportive dont les activités du président Modibo Kéita, puis celles de Moussa Traoré jusqu’à l’avènement de la télévision en 1983.

Il faisait partie d’un noyau de jeunes recrutés et formés à la technique cinématographique en URSS, en Yougoslavie, en Tchécoslovaquie entre autres. La jeune république du Mali a senti la nécessité de se doter de moyens de communication en créant l’Anim chargée de gérer l’information avec Radio-Mali (qui s’appelait Radio-Soudan jusqu’au 22 septembre 1960), le journal l’Essor (créé en 1947) et la division cinématographique chargée des reportages filmés, des documentaires et, éventuellement des films de fiction comme en 1972 «5 jours d’une vie» de Souleymane Cissé et en 1976 «Le retour de Tiéman» de Djibril Kouyaté. Ces deux hommes étaient de la frange des réalisateurs aux côtés des cameramen qu’étaient entre autres, Mamadou Sidibé, Moussa Sidibé, Cheick Hamalla Kéita, Isaac Diallo, Moussa Camara et des techniciens de son et d’éclairage comme Moussa Diallo Albert, Mamadou Camara.

Cette division de l’audiovisuel de l’Anim assurait le reportage, le montage (à Belgrade) des films de reportages qui étaient ensuite mis à la disposition des salles de cinéma qui les projetaient avant les séances de films de fiction. L’Anim se scinda en deux branches : l’Amap et la division cinéma qui prit le nom de CNPC en 1979 puis celui de CNCM en 2005. Mais, l’avènement le 22 septembre 1983 de la RTM, (Radiodiffusion Télévision du Mali, devenue ORTM) grâce à une subvention de 2,5 milliards de Fcfa du gouvernement libyen et son soutien technique, a réduit considérablement le champ des actualités filmées, ce qui poussa à la création du CNPC essentiellement orienté sur les films de fiction et documentaires.

Mamadou Sidibé était une véritable bibliothèque du cinéma malien. Aux côtés de son alter ego, Moussa Sidibé, il a participé activement à toute cette évolution de la communication au Mali. Il a ainsi contribué à la formation des jeunes recrues pour donner un sang nouveau au cinéma malien. Ainsi, sont arrivés des réalisateurs comme Ibrahim Touré, Adama Drabo, Ladji Diakité, Sidi Sangaré, Léopold Togo, Youssouf Coulibaly, mais aussi des cameramen comme Boubacar Sidibé ( aujourd’hui brillamment reconverti en réalisateur avec beaucoup de films à son actif, surtout des séries TV et courts métrages), Abdrahamane Somé, Mohamed Lamine Touré….

Jusqu’à son départ à la retraite en 1999 ; Mamadou Sidibé était comme un conseiller technique pour les directeurs qui se sont succédé au service du cinéma malien, à savoir Modibo Diarra, Mamadou Kaba, Cheick Oumar Sissoko, Youssouf Coulibaly. Sa bonhommie faisait qu’’il s’entendait avec tout le monde et prodiguait des conseils qui éteignaient le feu des cœurs les plus impulsifs. En retour, il était ouvert aux critiques même les plus acerbes et arrivait toujours à ne pas céder à l’emportement.

Mamy passait sa retraite dans son domicile à Kalabancoro lorsque la cruelle mort l’a fauché au terme d’une longue maladie au milieu des six enfants inconsolables qu’il laisse derrière lui, dont sa deuxième fille Mme Doumbia Mariam Sidibé, cadre commercial à l’Amap.

Nous nous joignons à eux pour souhaiter que les bienfaits et les prières de soumission qu’il a consentis au Tout-puissant tout au long de sa vie bien remplie lui ouvrent les portes du paradis.

KBD/MD (AMAP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FESPACO : l’Etalon d’or du Yennenga revient au Tunisien Yousseh Chebbi

Ouagadougou, 06 mar (AMAP) Le Tunisien Youssef Chebbi a remporté l’Etalon d’or de Yennenga avec son film «Ashkal» au 28è Festival panafricain du cinema de Ouagadougou (FESPACO) dont les rideaux sont tombés, le week-end dernier, dans la capitale burkinabè.

Déjà vendredi, il y avait de la joie dans les différents hôtels des festivaliers maliens. Les films maliens en compétition ont remporté quatre prix et une mention spéciale du jury. Cette manifestation de joie s’explique par le fait que depuis plusieurs éditions de la grande messe africaine du cinéma, le Mali n’a pas eu autant de récompenses.

Pour un pays habitué des prix, dans les années 1980, et qui en a été sevré si longtemps, cette joie était compréhensible et justifiée.

Dramane Minta avec «Paya et Koulou» a remporté le premier prix dans la catégorie film d’animation du palmarès officiel. C’est un prix d’une valeur de 2 millions de Fcfa.

Le prix spécial : Laafi la Boumbou d’une valeur de 5 millions de Fcfa a été remporté par «Sira sur la route» de Fousseyni Maïga, actuel directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM).

Pour sa seconde œuvre en compétion «Fanga», le pouvoir, le même réalisateur a obtenu une mention spéciale du jury dans la catégorie série télévisée.

Quant au prix spécial du court métrage documentaire de l’Union économique et monétaire oust-africaine (UEMOA) d’une valeur de 5 millions de Fcfa a été adjugé au film de Mohamed Dayfour Diawara, «Les cavaliers de Tonka».

Enfin, dans le cadre de la compétition de «Yennenga post production», Abdoubacar Gakou Touré a obtenu le prix clap de l’atelier Yennega pour son projet de long métrage : «Klema» dont le tournage commencera en mai prochain.

YD/MD (AMAP)

 

 

 

 

28è FESPACO : « Fanga » ou le pouvoir de Fousseyni Maïga entre en lice

Envoyé spécial

Youssouf DOUMBIA

Ouagadougou, 1er mar (AMAP) Deux films maliens de belle facture ont été projetés, dimanche, à la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Il s’agit de trois épisodes de la série « Fanga » ou pouvoir de Fousseyni Maïga, directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) et «365 jours au Mali», un documentaire co-réalisé par les Maliens Ladji Ly et Benkoro Sangaré dit Ben.

« Fanga », en compétition dans la catégorie des séries, raconte l’odyssée d’un haut gradé de l’Armée qui entreprend de venger son père dont les efforts n’auraient pas été reconnus par son pays. Il veut tout faire pour que le candidat qu’il soutient à l’élection présidentielle soit élu afin d’assouvir le noir dessein qu’il nourrit pour son peuple. En face, il y a un président qui veut rempiler pour un troisième mandat, interdit par la Constitution.

Dans les trois épisodes, qui ont été projetés, quatre femmes restent au cœur du scénario : deux officiers de l’armée qui assistent le haut gradé, une riche femme d’affaires et une journaliste.

À la fin de la projection, le réalisateur Fousseyni Maïga a expliqué le dénouement. Les braves dames arriveront à mettre fin au règne sanguinaire et prendront le pouvoir.

Comme toute bonne série, « Fanga » se caractérise par la maîtrise de l’écriture du scénario, de l’intrigue qui maintient le spectateur dans le suspens total à la fin de chacun des épisodes.

Le jeu des acteurs aussi est intéressant avec des grands comédiens maliens comme Fily Traoré (le colonel), Maïmouna Doumbia (la capitaine Maï), Djénéba Diawara, Garibou Fama et Salif Samaké qui joue le rôle de directeur de la douane.

Fousseyni Maïga a tenu à rendre un hommage mérité à ses illustres devanciers dans le cinéma au Mali et, particulièrement, à Boubacar Sidibé dont les nombreuses séries ont représenté le Mali dans la catégorie pendant plus de cinq éditions au FESPACO. Il souhaite que « la jeune de garde de cinéastes s’inspire de ces grands réalisateurs. »

Le cinéaste rappelle que les femmes ont toujours joué un grand rôle dans la société malienne, notamment dans la vie politique et la gestion de la Cité. C’est pourquoi, il a voulu leur rendre hommage dans cette fiction.

Il a insisté sur le fait que le scénario a été écrit bien avant les récents coups d’Etat dans nos pays. C’est depuis 2018 qu’il a commencé à écrire, avec son collègue Ibrahima Kébé, le texte de cette série qui reste une chance pour le Mali de décrocher un prix.

«365 jours au Mali», en lice dans la catégorie des documentaires, a été projeté dans une salle de la Mairie centrale de Ouagadougou. Il retrace une période de crise du Mali qui va de février 2012 à mars 2013.

Le premier réalisateur, un franco-malien, est révolté par la manière dont les médias occidentaux traitent les informations concernant le Mali. C’est ainsi qu’il a décidé de promener sa camera dans le Septentrion du Mali en passant par la frontière du Burkina Faso.

l se fait accompagné par un ex-membre de la rébellion touareg du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA) qui le conduit à travers des pistes sinueuses jusqu’à Kidal, dans le Nord du Mali.

Bencoro Sangaré, son co-réalisateur, suit minutieusement les évènements politiques à Bamako jusqu’à la chute du président Amaamtou Toumani Touré (ATT), les premières décisions des putschistes d’alors.

Lui, aussi, trimbale sa caméra de Bamako à Mopti (Centre) avant de regagner Tombouctou (Nord) pendant l’occupation. Il arrive à filmer et à interviewer des habitants et des djihadistes.

Ce film montre environ 80% d’images inédites sur l’occupation du Nord du Mali entre 2012 et 2013. Des témoignages poignants sur les différents aspects de la vie à Mopti avec la milice Ganda Iso, les habitants de Gao, de Tombouctou et de Kidal sont très instructifs.

Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, avant de quitter Ouagadougou, a visité le stand du Mali au Marché international du cinéma d’Afrique (MICA), près du siège du Fespaco.

Il était accompagné du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo.

Le chef du gouvernement a encouragé les professionnels du cinéma malien, avant d’émettre le vœu de voir nos œuvres cinématographiques primées à cette édition.

YD/MD (AMAP)

 

28è édition du FESPACO : Le Malien Cheick Oumar Sissoko immortalisé par une statue géante

Le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko (g) et le directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), Fousseyni Maïga (d)

Bamako, 1er mar (AMAP) Une statue érigée, en hommage au cinéaste malien, Cheick Oumar Sissoko, dans l’allée des Étalons, avenue Monseigneur Joanny Thevenoud à Ouagadougou, a été inaugurée, mardi, par le ministre burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina, Jean Emmanuel Ouédraogo.

« Cette statue est un hommage mérité à un monstre sacré du cinéma africain, qu’est le réalisateur Cheick Oumar Sissoko », a confié le ministre lors de cette cérémonie en marge des activités de la 28ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Jean Emmanuel Ouédraogo a appelé la jeunesse africaine à s’inspirer du combat du cinéaste, afin que d’autres Cheick Oumar Sissoko « puissent continuer de faire vivre le cinéma africain. »

Le cinéaste malien s’est dit honoré et comblé par cette réalisation, avant d’adresser ses remerciements aux autorités burkinabè et à l’ensemble de ses collaborateurs.

La statue a été réalisée par le sculpteur burkinabè Siriki Ky. Elle est érigée aux côtés de grands noms du cinéma africain tels que Ousmane Sembène, Souleymane Cissé, Idrissa Ouédraogo, Gaston Kaboré…

Cheick Oumar Sissoko a remporté deux fois l’étalon de Yennenga. La première en 1995 avec son film « Guimba le Tyran » et la seconde en 1998 avec son film « La Genèse ».

Cheick Oumar Sissoko a, aussi, remporté plusieurs prix hors du continent. Homme politique, originaire de la Commune rurale de Mahina, dans le Cercle de Faloubabé, Région de Kayes, dans l’Ouest du Mali, Cheick Oumar Sissoko a été ministre de la Culture de 2002 à 2007.

AT/MD (AMAP)

 

28è édition du FESPACO : Le Mali, invité d’honneur, entend faire honneur à son rang

Envoyé spécial

Massa SIDIBÉ

Ouagadougou, 27 fév (AMAP) la cérémonie d’ouverture de cet événement majeur Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et son homologue du Burkina Faso, Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela, ont donné, samedi après-midi. le clap de lancement officiel de de la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) dont le Mali est l’invité d’honneur

La cérémonie d’ouverture de cet événement majeur dont le thème, cette année, est : «Cinémas d’Afrique et culture de la paix» s’est déroulée au Palais des sports de Ouagadougou qui abritait. C’était, en présence, outre des membres de la délégation du chef du gouvernement, de nombreux compatriotes.

Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, le Mali prend part à cette édition du FESPACO dans un esprit de fraternité agissante avec le peuple frère du Burkina Faso. « Autant le choix du Mali comme invité d’honneur honore notre pays, autant le choix du thème de cette édition n’est pas fortuit », a dit le chef du gouvernement. Il a soutenu que cette thématique « est de nature à renforcer notre capacité de résilience forgée par nos valeurs ancestrales, par notre vécu auxquels la production cinématographique n’est pas étrangère. »

« Le Mali, le Burkina Faso et tant d’autres pays sont confrontés aujourd’hui aux mêmes défis sécuritaires. Notre combat pour la liberté, la paix, la dignité et la souveraineté de nos Etats est et demeure la priorité des présidents Assimi Goïta et Ibrahim Traoré et le substrat de leurs actions courageuses et déterminées », a poursuivi M. Maiga.

« Ce thème appelle à une réflexion profonde dans un contexte géopolitique mouvant et incertain. Il sonne, également, comme une invite des professionnels du 7è Art à poser un regard critique sur le Sahel et ses défis multiformes, afin d’esquisser des pistes de solutions durables face à la crise sécuritaire », a ajouté Choguel Kokalla Maïga. « Des solutions qui tiennent compte des réalités endogènes et des solutions locales », a-t-il expliqué.

S’exprimant au nom du Premier ministre du Faso, le ministre burkinabé en charge de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo, a chaleureusement remercié les autorités maliennes pour avoir rehaussé l’éclat de cette fête du cinéma africain. « Le choix du Mali comme pays invité d’honneur amène les deux nations à davantage fraterniser et regarder dans le même viseur. L’évolution récente de l’histoire commune des deux Etats est soumise aux attaques terroristes »,a-t-il dit. «C’est pourquoi nous avons foi en cette fraternité avec le Mali qui a donné à l’Afrique la première Constitution au monde dite Charte du Mandé…», a relevé le ministre Ouédraogo.

L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé par une magnifique prestation de notre compatriote, l’artiste Sidiki Diabaté qui a exécuté, à la kora, les hymnes nationaux du Burkina Faso et du Mali.

MS/MD (AMAP)

FESPACO 2023 : Le Mali désigné invité d’honneur

Bamako, 08 fév (AMAP) Le Mali a été désigné Invité d’honneur de la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) par le Comité national d’organisation (CNO) lors de son installation, le jeudi 2 février.

Selon le président du CNO, Fidèle Tamini, le choix porté sur le Mali, se justifie à plusieurs titres. « Au regard des réalités des deux pays, de la vision du moment, le Mali était le meilleur partenaire pour être pays invité d’honneur de ce FESPACO », a-t-il expliqué. De même, « c’est un pays de cinéma, suffisamment représenté dans cette 28e édition », a-t-il ajouté.

En effet, 10 œuvres cinématographiques maliennes dont des courts métrages, des documentaires, des séries et des films d’écoles ont été sélectionnés pour les différentes compétitions.

Le Mali, choisi par les autorités burkinabés, pour l’édition 2023, prévue du 25 février au 4 mars, succède au Sénégal en 2021, le Rwanda en 2019 et la Côte d’Ivoire en 2017.

Le remplace, au pied levé, le Togo qui était désigné comme pays invité d’honneur de cette célébration.

Le Mali a remporté trois fois le prestigieux Étalon du Yennenga, deux fois avec Souleymane Cissé grâce à ses films « Baara » en 1979 et « Finyè » en 1983 et une fois avec Cheick Oumar Sissoko pour son film « Guimba » en 1995.

D’autres réalisateurs comme Adama Drabo, Abdoulaye Ascofaré, Salif Traoré, Momo Cissé, Moussa Ouane, Ibrahima Touré, Léopold Togo entre autres…ont participé au FESPACO.

Sur 1 142 films inscrits au total, 170 ont été retenus en sélection officielle pour cette 28e édition dans une dizaine de catégories, notamment les fictions, documentaires, séries, films d’animation, des écoles…

Cette édition du plus grand festival panafricain du cinéma dont la première édition date de 1969, est dédiée aux « cinémas d’Afrique et la culture de la paix », avec comme affiche l’image de Sarraounia (la légendaire reine nigérienne, symbole de la résistance contre la colonisation).

Dans un monde où le climat sociopolitique reste tendu dans plusieurs pays, cette édition 2023 du FESPACO vise à réfléchir sur comment le cinéma peut contribuer à la culture de la paix, à la réconciliation entre les peuples du monde.

Le 28e FESPACO, l’une des plus grandes manifestations cinématographiques du continent africain, organise notamment des projections cinématographiques en zones rurales.

 

 

Youssouf DOUMBIA

CHAN 2022 : Les Aigles locaux en ordre de bataille

Envoyé spécial

Ladji M. DIABY

Oran, 20 janv (AMAP) La sélection nationale prépare sereinement son deuxième match contre la Mauritanie, programmé le 24 janvier au complexe olympique d’Oran, dans une ambiance de concentration maximum.

Le Mali a fait match nul contre l’Angola (3-3) lors de la première journée après avoir été mené 1-0 puis 3-1. Pour se qualifier au tour prochain, les Aigles locaux sont dans l’obligation de gagner contre la Mauritanie alors que la rencontre Angola-Mauritanie, ce samedi, s’est soldé par un nul vierge (0-0) prévue aujourd’hui.

«Après le match contre l’Angola, nous avons mis les joueurs au repos. Nous avons fait des séances d’entraînement légères, parce que la meilleure manière de récuperer, c’est le repos», explique le préparateur physique de l’équipe Adama Djefla Diallo.

Après ces deux jours, le niveau a été relevé avec le travail de force et vivacité. «Maintenant, c’est le travail technico-tactique pour mettre les joueurs dans tous les conditions pour gagner ce match», ajoute le technicien.

Le staff technique a reçu le soutien du sélectionneur national, Eric Sékou Chelle, arrivé jeudi soir à Oran, et présent à la séance d’entraînement de ce matin, au stade d’athlétisme du complexe olympique d’Oran.

Les défenseurs centraux Yoro Mamadou Diaby et Barou Sanogo, qui étaient enrhumés, et Moussa Koné, touché lors de la séance de mercredi, se sont bien entraînés alors que Nankoma Keïta, touché à la cheville lors de la préparation à Sousse (Tunisie), et Aly Dessé Sissoko, blessé depuis Bamako, mais avec possibilité d’être récupéré après la phase de poules, reviennent petit à petit.

Les Aigles locaux vont affronter les Mourabitounes locaux puisqu’ils ont perçu les primes de matches lors des éliminatoires (victoires en aller-retour contre la Sierra Leone) et de qualification après le match contre l’Angola.

LMD/MD (AMAP)

28è FESPACO : sept  films maliens sélectionnés

Bamako, 18 janv (AMAP) Sept œuvres cinématographiques du Mali ont été retenues parmi les 170 films sélectionnés sur 1.200 proposés et qui seront projetés, du 25 février au 4 mars, 2023, lors de la 28è édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), a annoncé, vendredi dernier, dans la capitale burkinabè, le comité d’organisation dirigé par Moussa Alex Sawadogo.

Cette biennale du 7e art africain, d’un coût d’environ 2 milliards de Fcfa, se tiendra sous le thème : «Cinémas d’Afrique et culture de la paix».

Dans la catégorie des courts métrages, «Les cavaliers de Tonka», un documentaire de 11 minutes du cinéaste Mohamed Dayfour Diawara, sera en lice. Pour les films d’animation,  4 productions : «Fadi, le village de transformer», une œuvre de Cheick Ouattara qui dure 8 minutes, «L’affront de Nèguèba Traoré (3mn), «En surface» de Fan Sissoko (4mn) et «Paya et Koulou», un film de 15 mn réalisé par Dramane Minta, représenteront le Mali.

«Fanga ou le pouvoir» de Fousseyni Maïga (26mn X 3) sera en compétition dans la catégorie des séries. Enfin dans le panorama, Bouba Touré défendra les couleurs maliennes avec un documentaire de 120 mn intitulé : «Xaraasi Xanne, Les Voix croisées».

Quelques 15 films vont concourir pour l’Etalon d’or de Yennenga. Le délégué général du Festival, Moussa Alex Sawadogo, a indiqué que les films sélectionnés sont répartis dans onze sélections.

Le film d’ouverture est «Bravo, Burkina», une œuvre cinématographique du Burkinabè-Nigérian de la diaspora, Oyéjidé Walé. « Dans la catégorie des longs métrages, il y a 14 films qui ont plu au comité de sélection, parmi lesquels deux œuvres burkinabè », a relevé Moussa Alex Sawadogo.

YD/MD (AMAP)

Fousseyni Maïga, directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) : «Faire du cinéma un pilier du développement économique»

Propos recueillis

par Amadou SOW

Bamako, 07 nov (AMAP) Pour les cinéphiles, le glorieux passé du cinéma malien évoque en eux des souvenirs agréables. Ils souhaitent de tout cœur que le 7è art malien retrouve son lustre d’antan à travers des films, mais aussi des hommes et des femmes (ces cinéastes qui ont fait du Mali une grande nation de culture cinématographique). Malheureusement, depuis quelques années, le secteur connait des difficultés. Pour en savoir plus, nous avons échangé avec le nouveau directeur général du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), Fousseyni Maïga, qui a fait le check-up du cinéma malien.

AMAP : Votre nomination à la tête du cinéma malien a été largement commentée sur les réseaux sociaux comme étant un coup de pouce pour le 7è art. Quelle appréciation en faites-vous ? 

Fousseyni Maïga : Permettez-moi tout d’abord d’adresser ma reconnaissance à toutes les personnes ayant commentées positivement ma nomination sur les réseaux sociaux. Je voudrai également exprimer toute ma gratitude aux plus hautes autorités du pays, à travers le ministre en charge de la Culture, Andogoly Guindo. J’ai été agréablement touché par la motion de soutien de la Fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel du Mali (FENACAM) qui regroupe tous les corps de métier du cinéma et de l’audiovisuel.

Malgré des défis structurels auxquels le cinéma fait face, depuis plusieurs années, nous avons apporté notre modeste contribution au rayonnement du secteur à travers des productions régulières, le développement d’un nouveau modèle économique et une nouvelle offre cinématographique plus volontariste. Au-delà de nos ambitions, nous avons mesuré les attentes de cette responsabilité.

AMAP : Le cinéma malien peine, depuis 20 ans, à se hisser au sommet des grands événements cinématographiques comme le Fespaco. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

FM : Les brillants résultats engrangés par le cinéma malien en son temps étaient le fruit d’une série d’initiatives volontaristes entreprises par les plus hautes autorités du pays et plaçant le cinéma au cœur de la dynamique de construction d’une identité culturelle forte. Cette volonté politique a permis la formation de nombreux cinéastes, et s’est traduite par la valorisation d’un marché avec l’ouverture de salles de cinéma dans presque toutes les agglomérations du pays. L’acquis le plus important à l’époque était le financement de la filière avec des guichets internationaux qui ont renforcé les moyens locaux mis à la disposition par l’État. Les résultats, naturellement, ont été à hauteur d’ambitions.

Hélas, depuis quelques années, le Mali brille par son absence. Cette léthargie s’explique essentiellement par le manque de financement, mais aussi un déficit de structuration des différents corps de métier, le faible niveau des ressources humaines et bien entendu un manque de volonté politique. Malgré cette faiblesse, les films maliens sont bel et bien présentés au FESPACO. Ils concourent avec des films dont le budget est 40 fois plus élevé que celui des nôtres. Il faut l’admettre aussi, les œuvres proposées par nos cinéastes ne sont pas très compétitives et ne bénéficient toujours pas du lobbying ou de la promotion nécessaires pour maximiser leurs chances.

AMAP : De votre prise de fonction à nos jours, quelles ont été les grandes actions menées par le CNCM pour le réveil du cinéma malien ?

FM : Après trois mois d’activité, des résultats concrets ont été enregistrés sur tous les chantiers malgré la situation conjoncturelle du pays, marquée par le gel des crédits et les restrictions budgétaires. La première action a porté sur une série de consultations et de réflexions qui nous ont permis d’écouter les acteurs et professionnels de la filière cinéma, de recueillir leurs attentes et d’analyser avec eux les pistes de solution pour la relance du secteur. Cela a permis d’élaborer un plan d’action stratégique qui couvre la période 2022-2024 et une proposition de relecture et d’adoption d’une  Politique nationale pour le cinéma.

Cette réflexion a, aussi, permis de faire des recommandations qui sont, entre autres, la gouvernance, la formation, la professionnalisation, l’augmentation substantielle et qualitative des productions et le développement d’un marché intérieur du cinéma. En effet, l’approche managériale a été repensée et orientée vers une gestion inclusive. Un système de gestion intégré a été initié au CNCM afin de moraliser la gestion des ressources financières et d’augmenter substantiellement les recettes.

Il faut également noter la relecture des contrats et une augmentation de 100% de la masse salariale du personnel contractuel. La FENACAM et l’ensemble des partenaires sociaux internes sont associés dans les prises de décisions et consultés pour les orientations stratégiques. Le processus de relance de la carte professionnelle, la structuration avec les organisations faitières et la relecture des textes ont été déclenchés. Les programmes de formation, production et diffusion ont été lancés.

Pour la formation, «In pact cinéma» est un projet fédérateur qui forme 50 nouveaux talents dans tous les corps de métier du cinéma. Ces derniers seront formés sur une période de 6 mois, accompagnés dans la réalisation de leurs premiers ou seconds projets et coachés pour faciliter leur intégration dans les métiers du cinéma.

Durant ce trimestre, ont été produits 4 films dont 2 longs métrages fiction et documentaire. Cette performance s’explique autant par la motivation du personnel. Le CNCM a, aussi, soutenu 10 projets de cinéma qui  seront disponibles d’ici le 31 décembre prochain contre une moyenne de 2 à 3 projets par an.

Pour le marché intérieur, nous avons acquis un financement pour les études de réhabilitation de 7 salles de cinéma dans  les localités de  Bamako, Kati, Ségou, Koulikoro, Markala, San et Mopti avant fin  2024.

AMAP : Selon vous, quelles sont les difficultés qui plombent le 7è art au Mali  ? 

FM : Depuis de nombreuses années, il n y a plus aucun dispositif de formation dans les métiers du cinéma. Les stages et opportunités ponctuels, ayant permis d’avoir des alternatifs de formation pour la génération intermédiaire de cinéastes maliens, se font de plus en plus rares. Le déficit de productions locales, faute de financement, l’absence de structuration et de compétitivité des sociétés de productions nationales, l’inexistence d’une école spécialisée dans les métiers du cinéma sont autant de facteurs qui fragilisent le cinéma malien.

L’Essor : Le Mali assure le secrétariat exécutif des directeurs des cinémas dans les pays de l’Union économique monétaire Ouest africain (UEMOA) à travers votre personne. Pouvez-vous nous restituer la vision de cette organisation ? Et qu’apportera-t-elle à notre cinéma surtout en cette période de vaches maigres ?

FM : Du 5 au 10 septembre derniers, s’est tenue à Abidjan une table ronde des directions en charge de la cinématographie dans l’espace UEMOA. Au cours de cette rencontre, nous avons établi un diagnostic du dispositif règlementaire et institutionnel dans les différents pays de l’organisation en vue d’évaluer l’état d’avancement de la transposition des directives de l’UEMOA sur l’image dans chaque pays et analysé les points de blocage.

La rencontre a été sanctionnée par plusieurs recommandations dont la mise en place d’un secrétariat exécutif, chargé de coordonner les actions des différentes directions en charge de la cinématographie de l’espace UEMOA. Le Mali, à l’unanimité, a été désigné pour diriger cette instance dont la mission principale est de jeter les bases d’une industrie cinématographique à l’échelle sous régionale et d’une mutualisation des ressources.

AMAP : Quelles sont les perspectives en cette période de résilience face aux multiples crises pour redorer le blason du cinéma malien ?

FM : Notre vision est de faire du cinéma un pilier du développement économique au Mali. Cela passe par la promotion de l’industrie cinématographique et des réformes structurelles dans le cadre de la professionnalisation de la filière.

L’ambition du CNCM, dans un bref délai, est de structurer les bases d’une industrie cinématographique tournée vers le futur, booster la production locale, promouvoir les corps de métier à travers la formation, développer le marché intérieur du cinéma. Mais, aussi, renforcer les partenariats et les sources de financement. Enfin, faire du cinéma un puissant vecteur de développement du Mali.

AS (AMAP)

Rencontres de Bamako : La 13è édition se déroulera du 8 décembre 2022 au 8 février 2023

Ce rendez-vous photographique est une plateforme de découvertes, d’échanges qui met en relation les professionnels de l’image, les collectionneurs, les galéristes et les managers

Bamako, 26 septembre (AMAP) La 13è édition des Rencontres de Bamako se déroulera du 8 décembre 2022 au 8 février 2023 sous le thème : «Maa ka Maaya ka ca a yere kono», a appris, lundi, l’AMAP lors de la cérémonie officielle de lancement de ce rendez-vous photographique qui s’est déroulée au Musée national.

«En dépit du contexte difficile, marqué par de multiples crises, le gouvernement de Transition tient à maintenir ce rendez-vous culturel majeur », a déclaré Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, qui a présidé le lancement.

Il a réitéré l’engagement du gouvernement à maintenir cette principale manifestation internationale consacrée à la photographie contemporaine et aux nouvelles images en Afrique. « Elle est célébrée dans notre capitale, faisant de Bamako la capitale africaine de la photographie », ajouté le ministre en charge de l’Artisanat.

Cette 13è édition était initialement prévue en 2021.

Selon les organisateurs, cette édition mettra l’accent sur la multiplicité, la différence, le devenir et l’héritage. Les Rencontres de Bamako  sont une plateforme de découvertes, d’échanges et de visibilité qui réunit régulièrement à Bamako, les photographes venus du continent et ceux de la diaspora, mais aussi les collectionneurs, les galéristes, les managers et autres professionnels de l’image fixe.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence du délégué général de l’événement, Cheick Diallo, de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Mali, Bart Ouvry, et du chef de la Coopération suisse au Mali, Patrick Etienne. On y notait aussi la participation des représentants des ambassades, de l’Unesco et des artistes photographes.

« La nomination de Cheick Diallo, architecte et designer de son état, en qualité de délégué général  est un choix bien mûri, car il s’appuie sur le parcours de l’homme mais, également, sur son expérience avérée dans le monde de la création artistique contemporaine et sur son engagement personnel à défendre les causes nobles pour notre pays», dit le ministre Guindo. Il a salué les partenaires, notamment l’UE, les ambassades de France, des Etats-Unis, la Suisse, le Royaume du Maroc, entre autres.

Pour sa part, Cheik Diallo a expliqué l’engouement de l’Association rencontres des arts qui  entend donner une nouvelle impulsion aux Rencontres de Bamako en en faisant « un véritable espace socioéconomique et artistique ».

Malgré le contexte difficile, la prochaine édition attend environ 30.000 visiteurs, 75 artistes exposants, 200 professionnels, 50 journalistes internationaux. Il est prévu, également, un catalogue d’exposition et plus de 200 articles de presses seront publiée lors cet événement. Des récompenses et des programmes de médiation à destination des établissements scolaires de Bamako.

«Le défi est de créer un lien entre toutes les disciplines artistiques, l’appropriation de l’événement par la population, le renforcement du partenariat et l’institutionnalisation des Rencontres», a dit le délégué général, avant d’expliquer que l’événement poursuit la construction socioéconomique et la création des conditions pour la vulgarisation des rencontres de Bamako.

Il a décortiqué le thème proposé par le directeur artistique, Bonaventure Soh Benjeng Ndikung «Maa ka Maaya ka ca a yere kono» se traduit par «les personnes de la personne sont multiples dans la personne».

Il a rappelé que les rencontres de Bamako ont permis de découvrir  plus de 500 photographes africains.

Bart Ouvry a assuré de l’engagement de l’UE à soutenir la culture et les Rencontres de Bamako. «L’UE accompagne la culture parce que nous y croyons», a-t-il dit. Le diplomate a, aussi, mis l’accent sur le partenariat dans la promotion de la culture malienne, notamment avec l’ambassade de France qui est un partenaire potentiel des Rencontres de Bamako.

Il a aussi annoncé que l’UE a mis en place un programma Awa pour soutenir les activités culturelles au niveau de la Région Afrique.

Patrick Etienne a, aussi, exprimé l’engagement de la Coopération suisse et son soutien pour les des arts et la culture, avant de saluer le  partenariat entre son pays et le Mali.

AS/MD (AMAP) 

 

Go to Top