Mossadeck Bally : « La crise oblige les investisseurs à l’attentisme »

Mossadeck Bally, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM)

Propos recueillis

par Babba B. COULIBALY

Bamako, 05 juil (AMAP) Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée, Mossadeck Bally, président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), dévoile la vision de son équipe. Il évoque également les conditions pour une relance économique rapide, le rôle des différents acteurs, les efforts du gouvernement dans le secteur et la résilience du peuple malien.

L’AMAP : Comment se porte aujourd’hui le monde des affaires ?

Mossadeck Bally : Le monde des affaires est dans l’expectative. On ressent une sorte d’attentisme. Notre pays traverse une crise très profonde qui est à la fois sécuritaire, institutionnelle, sanitaire et internationale avec la guerre. Tout ceci fait que l’économie est très éprouvée même si elle montre des signes de résilience. Le Fonds monétaire international (FMI) l’a mentionné dans le rapport de sa dernière mission récente. Donc, nous avons une économie résiliente mais à la croisée des chemins.

Le monde des affaires et des investisseurs est dans cet attentisme. Ils attendent d’avoir un peu de visibilité pour reprendre leurs projets d’investissements. C’est ce qui caractérise aujourd’hui le monde des affaires au Mali.

L’AMAP : Quelle analyse faites-vous de la crise économique du pays ? Et quels sont les enseignements à en tirer ?

MB : C’est une crise profonde. Quand un pays est installé dans une crise depuis plus d’une décennie, forcément cela joue sur l’économie. Et lorsque l’économie est impactée, ça joue sur la population parce que ce sont des emplois qui ne sont pas créés. Il y a des entreprises qui ont dû fermer suite à cette longue crise, certaines à cause de la pandémie, d’autres ont été obligées de se restructurer.

Tout ceci montre que notre économie, malgré sa résilience, souffre. Les priorités du pays sont d’ordre sécuritaire. L’État investit énormément dans la sécurité, ce que nous comprenons parce que nous sommes en guerre contre le terrorisme. Il y a un effort à faire pour reconstruire l’appareil sécuritaire, ce qui fait qu’il n’y a pas d’investissements dans les autres domaines. Et quand il n’y a pas d’investissements ça veut dire que la commande publique diminue considérablement et les entreprises en pâtissent. Celles qui arrivent à travailler, vu que les efforts financiers sont faits sur l’appareil sécuritaire, ne sont payées à temps.

Les enseignements qu’on peut tirer de cette longue crise c’est que, dans un pays où il n’y a pas de sécurité et de stabilité institutionnelle, c’est difficile dans ce pays d’attirer des investissements. Donc, ce pays restera toujours un pays où on fait du court terme. On fait essentiellement de l’importation et de la distribution. Et pour tous les investissements d’envergures, structurants, on a tendance à les laisser en attendant de voir la crise passée. Mais nous avons tiré d’autres enseignements à savoir que nous avons une économie qui est résiliente, des chefs d’entreprises performants, patriotes qui ont fait en sorte que la machine continue à tourner malgré l’embargo que la Cedeao et de l’Uemoa nous ont imposé. Les chefs d’entreprises maliennes sont vraiment à la hauteur. Ils se sont battus pour que les marchés restent ravitaillés, pour que les impôts soient payés pour faire fonctionner l’État. Imaginez-vous, depuis presque trois ans l’État n’a plus d’appuis budgétaires. Ce sont les impôts payés par les contribuables et les entrepreneurs qui permettent de soutenir l’État. Voilà les grands enseignements que nous avons tirés mais il faudrait éviter de rester longtemps dans toute crise.

L’AMAP : La relance économique demeure un objectif. Pensez-vous que toutes les parties (secteur privé, État et partenaires) jouent véritablement leur rôle ?

MB : Je dois avouer que chacun fait de son mieux. L’État fait de son mieux avec les priorités qui sont les siennes, essentiellement rebâtir l’appareil sécuritaire, puisque nous sommes en guerre. Le secteur privé a largement joué sa partition. N’eut été le secteur privé malien, je pense qu’on aurait eu un pays qui serait dans des difficultés énormes. Le secteur privé a affronté l’embargo, la crise sanitaire, l’insécurité pour permettre au pays de continuer de tourner. On ne peut parler de relance économique que lorsque nous aurons la sécurité et la stabilité institutionnelle.

Aujourd’hui, le CNPM joue son rôle en temps qu’interlocuteur privilégié de l’État, qui nous écoute. Le dialogue public privé est en train de s’améliorer parce que le rôle du CNPM, c’est de faire en sorte que le dialogue public-privé soit de haute qualité et constant. Ce dialogue qui avait été rompu à un moment donné avec la crise que nous avons connu de 2020 à 2022, a été rétabli par le nouveau bureau. Donc, les acteurs jouent leurs rôles avec les moyens dont ils disposent.

L’AMAP : En tant que entrepreneur expérimenté, quels sont les arguments à mettre en avant pour remettre en confiance les investisseurs?

MB : La psychologie est très importante chez un investisseur. Il s’assure qu’il investit dans un environnement sécurisé où il y a la visibilité institutionnelle et à partir de là, il regarde la rentabilité et la faisabilité de son projet et voir s’il peut disposer de tous les facteurs de production dans ce pays. Cette psychologie vient essentiellement de l’État de ce pays. Et nous, pour assurer et rassurer les investisseurs, il nous faut vraiment un État régalien, visionneur, stratège, neutre, arbitre qui respecte et fait respecter les lois, les règlements à tous les acteurs de l’économie.

Ces qualités doivent être une réalité visible au niveau de l’administration publique pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers. Il faudrait que l’on sache quel genre d’État nous voulons et dont nous avons besoin pour valoriser ce formidable potentiel économique que nous avons mais que nous n’arrivons pas à exploiter en 62 ans d’indépendance. C’est possible mais ça ne peut se faire que le jour où on aurait les qualités endogènes citées ci-haut.

L’AMAP: La transformation structurelle de notre économie reste un défi majeur qui peine à voir le jour. Quelle est la vision du Patronat en la matière?

MB : L’économie du Mali est une économie extravertie. C’est-à-dire une économie qui est essentiellement tournée sur l’importation et la distribution. Nous sommes un pays qui ne produit quasiment rien de tous ce que nous consommons. Par exemple, nous avons des produits agricoles que nous ne transformons pas, tout en continuant d’importer la grande majorité de nos besoins alimentaires.

Or la seule et unique façon de développer un pays, c’est de créer de la valeur ajoutée, de créer des emplois et de payer des impôts. Dès que le nouveau bureau du CNPM s’est installé après les élections patronales de fin d’année 2022, nous avons décidé de travailler pendant notre mandature de cinq ans sur cinq axes stratégiques. Le premier axe, c’est l’énergie. Pour qu’une économie ne soit pas une économie d’importation et de consommation mais une économie qui transforme et qui exporte, il faut de l’énergie. Or, notre pays n’a pas de l’énergie.

Vous voyez la période dans laquelle nous sommes. Nous avons moins de 700 megawatts installés dans tout le pays. Donc, il nous faut de l’énergie en abondance et si possible de l’énergie renouvelable pour protéger l’environnement et à des coûts abordables.

Il nous faut des ressources humaines pour transformer structurellement notre économie. Pour produire, il faut former les jeunes. Aujourd’hui, on constate que les jeunes n’ont pas une formation adéquate. La formation dans nos écoles est généraliste et pas assez axée sur la formation technique et professionnelle, scientifique.

Il nous faut des infrastructures. Nous sommes un pays enclavé avec 8.000 km de frontières. Il nous faut des routes pour que tout notre commerce ne transite pas par uniquement un port en haut de 70%, des ponts, des zones industrielles et économiques spécialisées. Ça, on n’a pas. On l’a vu pendant l’embargo.

Il nous faut une fiscalité juste. Beaucoup d’investisseurs sont découragés par la fiscalité concentrée sur un petit nombre d’entreprises du secteur formel. On a un peu plus de 500 entreprises enregistrées à la direction des grandes entreprises à la direction générale des impôts. L’écrasante majorité des entreprises sont dans le secteur informel ; alors que qui dit secteur informel, dit non fiscalisation. Nous voulons une justice fiscale pour que cette économie soit transformée. Le dernier axe, c’est le financement. Moins de 28% des besoins de financement de l’économie sont satisfaits par le système bancaire actuel. Sans financement suffisant, pas de projets productifs.

L’AMAP: Les coupures d’électricité intempestives que nous vivons plombent la production et les affaires. Que faut-il faire pour résoudre définitivement ce problème ?

MB : Je préside actuellement le groupe de travail qui se penche sur la question de l’énergie, vue l’importance du sujet pour nous les entrepreneurs. Nous allons finir bientôt le travail et rendre les recommandations. Il faut que nous libéralisions le secteur de l’énergie. Nous avons libéralisé la production dans la mesure où aujourd’hui au Mali, des privés peuvent produire mais ils sont obligés de vendre à un seul acteur qui est EDM-SA. Et on le sait aujourd’hui, EDM est en quasi faillite parce que très mal gérée. Donc, il faut qu’on restructure l’Énergie du Mali et libéralise la commercialisation. C’est-à-dire qu’on face en sorte qu’un producteur privé puisse vendre son énergie à EDM qui sera en ce moment juste un organisme public qui peut gérer le réseau de transport. Ensuite, que ce soit des sociétés privées qui commercialisent, identifient, facturent et collectent les paiements auprès des clients. Parce qu’on sait qu’une bonne partie de la facturation de EDM n’est pas payée.

Il faut qu’on respecte les textes. EDM est une société anonyme, l’actionnaire unique est l’État. La gestion d’une société anonyme répond à certaines règles. Il faut un conseil d’administration qui est autonome et qui choisit son directeur général. Il faudrait le faire par appel à candidature et choisir le directeur général sur la base de la compétence et d’un contrat de performance sous l’autorité du Conseil d’administration. Il faudrait que l’État ne s’immisce plus dans la gestion de l’EDM, que cette gestion soit vertueuse de type privée et peut-être même ouvrir son capital à des investisseurs maliens.

Deuxième recommandation, il y a beaucoup de projets de production d’énergie qui mettent du temps pour être approuvés par l’État. La moyenne pour faire une centrale énergétique au Mali, quand vous êtes un privé et que vous voulez faire un Partenariat public-privé (PPP), c’est entre cinq et dix ans. Il y a des pays ou en deux ans, ils vous font une centrale. Là aussi, on a recommandé la relecture du texte sur le partenariat public-privé et surtout qu’on accélère le processus d’approbation des contrats PPP. Beaucoup de gens sont intéressés par les produits de l’énergie au Mali, simplement ils sont découragés par la lenteur administrative.

L’AMAP : La crise au sein du Patronat malien est-elle derrière nous ? Si oui, quelles sont désormais les grandes préoccupations du bureau que vous dirigez ?

MB : Lorsque que nous nous sommes installés, notre première mission était de réunir la famille CNPM et c’est fait. Toutes les procédures judiciaires et les malentendus sont dernière nous. Je peux affirmer aujourd’hui que la grande famille du CNPM est une famille unie et nous parlons tous d’une seule et unique voix. La vision du nouveau bureau, c’est de faire de notre pays une destination d’investissement. Notre slogan, c’est « Invest in Mali ». Nous voulons que d’ici la fin de notre mandat de cinq ans, que vraiment les investisseurs étrangers reviennent, que les nationaux reprennent confiance et re-investissent à nouveau, q

Route Bancoro-Dioro (Centre) : lancement des travaux de construction et de bitumage par Assimi Goita

La population locale s’est réjouie du lancement des travaux de construction de ce tronçon long de 45 km.

Ségou, 14 juin (AMAP) Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a donné, mardi, le coup d’envoi des travaux de construction et de bitumage de la route Banacoro-Dioro à Nérèkoro, à quelques kilomètres de la ville de Ségou, dans le Centre du Mali, a constaté l’AMAP.

Après un accueil populaire sur le site, le colonel Assimi Goïta a procédé au lancement des travaux de ce tronçon long de 45 km par un coup de lame symbolique de la niveleuse.

D’un coût total de 23,8 milliards de Fcfa, entièrement financés par le budget national, la réalisation de cette route s’inscrit dans le cadre de la vision des autorités qui entendent lutter contre la pauvreté à travers le désenclavement des zones rurales et urbaines.

La route sera conçue conformément aux standards des normes admises pour les routes communautaires de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afriaue de l’Ouest (CEDEAO).

Il est également prévu l’éclairage public dans les traversées d’agglomération, la signalisation horizontale et verticale ainsi que les équipements de la route (balises, glissières de sécurité, bornes penta kilométriques). L’assainissement longitudinal et transversal de la route est assuré par des caniveaux, des fossés en terre, des dalots.

« Le projet prévoit, au titre des mesures environnementales et sociales, la remise en état des emprunts, la réalisation de forages équipés en pompe à motricité humaine », a expliqué la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko.

La route Banankoro-Dioro a été construite en terre moderne dans les années 1970, dans le cadre de l’aménagement des casiers rizicoles de Dioro par l’Opération riz Ségou (ORS). En dépit des investissements consentis dans le cadre des programmes annuels d’entretien routier, elle se trouve constamment, dans un état de dégradation très avancé.

Pour Mme Dembélé Madina Sissoko, ce projet de construction et de bitumage de la route Banankoro-Dioro s’inscrit dans ce processus irréversible. «Cette route est un des axes principaux d’approvisionnement de notre pays en céréales sèches et bétail. Sa réalisation permettra d’assurer le désenclavement d’une zone d’agriculture et d’élevage par excellence, conformément au plan d’actions du gouvernement, approuvé par le Conseil national de Transition », a-t-elle dit

Madina Sissoko a invité l’entreprise et le bureau de contrôle à mériter la confiance placée en eux par l’autorité contractante, en assurant une bonne exécution des travaux dans le respect strict des montants et des délais contractuels.

Le tronçon Banankoro-Dioro fait partie de la Route nationale n°34 (RN34) qui est longue d’environ 244 km et passe par Banankoro, Dioro, Saye, Djenné. La RN34 traverse la zone de l’inter-fleuve, comprise entre la rive droite du fleuve Niger et la rive gauche de l’affluent Bani. Elle traverse également le Bani à Sanouna pour rejoindre le carrefour de Djenné à l’embranchement avec la Route nationale 6 (RN6).

En visite dans la Région de Ségou, le colonel Assimi Goïta a mené plusieurs activités le chef de l’État. Il a été reçu sur le site des travaux de construction et de bitumage de la route Banacoro-Dioro à Nérèkoro, aux environs de 9 heures, par les autorités régionales et une population en liesse.

Tandis que certains scandaient le nom du président, d’autres brandissaient des pancartes sur lesquelles pouvait-on lire notamment «vive la Transition», «nous votons OUI au référendum».

C’était en présence du président du Conseil national de Transition (CNT), Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement

ADS/MD (AMAP)

 

Opportunités d’affaires : Le Mali intéresse des investisseurs qataris

Le président du Conseil d’administration de l’Association des hommes d’affaires du Qatar, Faisal Bin Qasim Al-Thani, et le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, au sortir de l’audience

Envoyé spécial

Issa DEMBÉLÉ

Doha, 10 mar (AMAP) Des hommes d’affaires qataris se rendront au Mali, après le mois de ramadan, pour y mieux cerner les opportunités d’investissement, a appris l’AMAP à la fun d’une audience accordée, jeudi, par le président du Conseil d’administration de l’Association des hommes d’affaires du Qatar, Faisal Bin Qasim Al-Thani, au Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef du gouvernement, qui a pris part à la 5è conférence des Nations unies sur les Pays les moins avancés (PMA5) à Doha, au Qatar. a été reçu par le patron des patrons qataris, en présence de certains de ses collaborateurs et du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

«Nous allons envoyer une équipe d’hommes d’affaires au Mali et chacun va essayer d’identifier le ou les domaines dans lesquels il peut investir», a annoncé Faisal Bin Qasim Al-Thani, à la fin de la rencontre.

D’ores et déjà, des investisseurs manifestent de l’intérêt pour les secteurs de l’agriculture, de l’immobilier, du tourisme, des mines… «Durant les échanges avec le chef du gouvernement, nous avons parlé de toutes les opportunités au Mali. Lors de notre visite, nous allons voir ce qu’il faut entreprendre pour soutenir l’économie malienne, créer des emplois», a expliqué le président du conseil d’administration du Patronat qatari.

Il s’est dit convaincu que «Qataris et Maliens trouveront des pistes pour pousser les relations économiques entre les deux pays».

Le Premier ministre Maiga a ajouté : «Nous sommes convenus que quand les opérateurs économiques du Qatar se rendront au Mali, nous allons discuter pour mettre le focus sur les domaines d’intérêt commun. »

C’est la deuxième fois que Faisal Bin Qasim Al-Thani et Choguel Kokalla Maïga s’entretiennent sur les opportunités d’investissement au Mali. Le Premier ministre a encore saisi l’occasion pour rappeler les priorités malienne, dont la sécurité.

Une autre préoccupation à laquelle le Mali attend une réponse de la part des hommes d’affaires, c’est la construction de l’université de Tombouctou. Le sujet semble avoir séduit Faisal Bin Qasim Al-Thani.

Son organisation est, également, prête à donner des bourses d’étude à des Maliens.

Le Mali et la faîtière des hommes d’affaires du Qatar ont signé un mémorandum d’entente, il y a quelques mois. Leur ambition commune est d’instaurer des relations d’ordre stratégique sur le long terme.

«Nous avons la terre, le fleuve, la jeunesse… Donc, il nous faut de gros investissements et les Qataris peuvent répondre à ce besoin. C’est donc un mariage de raison que nous voulons et qui va durer», a déclaré le chef du gouvernement malien.

Choguel Kokalla Maiga a assuré que le nécessaire sera fait pour éviter que la bureaucratie ne «nous mette pas en retard».

ID/MD (AMAP)

OMVS : La centrale hydroélectrique de Gouina officiellement mise en service

Bamako, 06 nov (AMAP) Les quatre chefs de gouvernement du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, de la Guinée, Bernard Goumou, de la Mauritanie, Mohamed Bilal Messaoud, et du Sénégal, Amadou Ba, ont inauguré, samedi, le barrage hydroélectrique de Gouina, dans la Région de Kayes, dans l’Ouest du Mali.

La mise en service du complexe de Gouina est un « moment fort dans la vie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal OMVS », selon le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga.

Il a souligné qu’avec cette réalisation, l’Organisation « vient d’aménager près de la moitié de ses sites de barrages hydroélectriques. Et cet ouvrage est considéré comme un maillon de ce qu’on appelle les ouvrages de seconde génération. »

L’ ouvrage est une réalisation de l’OMVS qui regroupe les quatre pays. Il se dresse aux environs immédiats des chutes naturelles de Gouina, situées dans la Commune de Diamou (Kayes) et à 53 km en aval de la confluence Bafing-Bakoye, à Bafoulabé.

Sa capacité installée est de 140 mégawatts (MW). La centrale utilise les sorties du barrage de Manantali en amont. Un déversoir de 1,230 m de long construit juste au-dessus de la cascade dirige l’eau dans un canal qui alimentera la centrale. L’ouvrage comprend, également, une ligne de transport 225 kv de 60 km pour le transport de l’énergie produite.

Cette gigantesque infrastructure a coûté environ 284 milliards de Fcfa dont 248 financés grâce à un prêt contracté solidairement par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal auprès de la banque chinoise de promotion des exportations, Eximbank de Chine. C’est également un groupe chinois, en l’occurrence Sinohydro, qui a exécuté les travaux en 5 ans.

Sa production associée à celle de la centrale de Félou augmentera la capacité de production de Manantali de 200 à 340 MW. Pour faire transiter l’énergie de Gouina, l’OMVS a mis en place un projet dénommé Manatali II. Il vise à augmenter la capacité de transit de l’énergie, favoriser les échanges d’énergie dans le cadre du marché d’énergie sous-régionale et renfoncer les capacités de la SOGEM.

Le colonel Abdoulaye Maïga a encouragé les instances de l’organisation sous regionale à diligenter les travaux de ce projet, avant de rendre un « vibrant hommage » aux populations, sans lesquelles le barrage de Gouina n’aurait pas vu le jour. Il a magnifié leur sens du patriotisme pour avoir accepté de céder leurs terroirs.

Le projet a, en effet, nécessité le relogement de 104 ménages en juin 2018. Le maire de Diamou, Habib Diakité, a confirmé que les ménages affectés ont été tous relogés.

Auparavant, le président du Conseil des ministres de l’OMVS, le sénégalais Serigne Mbaye Thiam, a soutenu que l’Organisation est surtout une « communauté de volonté et d’aspirations pour une conservation qualitative de la vie de nos populations ».

Au nom de ces homologues, il a exprimé sa reconnaissance à la nation malienne dont le « peuple accorde sa légendaire « djatiguiya » aux ouvrages de Manantali, de Félou et de Gouina ».

Le  complexe hydroélectrique de Gouina est le quatrième ouvrage réalisé par l’OMVS depuis sa création en 1972, après le barrage hydro-électrique Manantali au Mali, le barrage anti-sel de Diama au Sénégal, et la centrale hydro-électrique de Félou. Ces ouvrages assurent une maitrise partielle du fleuve et donc une disponibilité permanente de l’eau qui permet de satisfaire notamment les besoins énergétiques, la fourniture d’eau potable et l’agriculture irriguée, transport.

Le colonel Abdoulaye Maiga a effectué le voyage en compagnie de quatre membres de son gouvernement dont celui en charge de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré.

ID/MD (AMAP)

Mali Un atelier de deux jours sur la problématique de l’électrification rurale 

Bamako, 25 nov (AMAP) La problématique du développement de l’électrification rurale au Mali est au cœur d’un atelier national de deux jours, ouvert, jeudi, sous l’initiative du Haut conseil des collectivités (HCC) en collaboration avec le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, à travers l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER).

Afin de faciliter l’accès à l’électrification à plus de 70% de la population du Mali, le HCC et le ministère en charge de l’Energie à travers l’AMADER ont décidé d’instituer un cadre de collaboration intersectorielle pour assurer une meilleure coordination entre les différents secteurs. Et de renforcer les synergies possibles pour améliorer l’accès aux services énergétiques en milieu rural

Durant deux jours, les acteurs proposeront des recommandations concrètes relatives aux enjeux, défis, acquis, perspectives et au mode de financement durable de l’électrification en milieu rural.

Le milieu rural a toujours été un vecteur majeur de développement du Mali. Cependant, le sous-secteur de l’électrification rurale est confronté à d’énormes difficultés qui compromettent la pérennisation de ses acquis et son développement. Il s’agit, notamment, des difficultés de planification, d’investissement, d’exploitation des installations et d’évaluation économique, financière et sociale.

OBSTACLES – Dans son intervention, le président du HCC, Mamadou Satiqui Diakité, a attiré l’attention sur le fait que « les zones rurales sont au cœur de la bataille de l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030 ». Selon M. Diakité, la majorité de la population privée d’électricité se situera « encore pour longtemps, si rien n’est fait, en zone rurale, où la dispersion des habitats, les faibles revenus de la population et les coûts de raccordement sont autant d’obstacles à la disponibilité d’un service électrique pérenne. »

Dans ce contexte, l’électrification rurale s’impose non plus seulement comme une solution, maisaussi comme une nécessité. L’expérience apprise des interventions de l’AMADER démontre que les projets d’électrification rurale sont d’abord ceux de développement. Car, l’arrivée de l’électricité dans une localité rurale entraine un développement économique et social.

Ainsi, au cours de cet atelier, il sera discuté des thèmes relatifs aux « enjeux, défis, acquis, perspectives et au mode de financement durable de l’électrification en milieu rural ».

L’électricité étant une nécessité absolue au bien-être pour les milieux urbain que rural, le citoyen

qui vit en ville et celui qui vit en campagne doivent jouir de l’électricité en commun.

L’HORIZON 2030 – À cet effet, le PDG de l’AMADER, Amadou Sidibé, a dit que le Plan directeur d’électrification rural (PDER) de sa structure, en cours d’élaboration, prend

en compte la satisfaction des besoins en énergie électrique de qualité à un coût abordable. Ce PDER va, aussi, préserver l’environnement à tous les Maliens quel que soit leur lieu de résidence sur le territoire national et quelle que soit leur classe sociale.

« Les infrastructures communautaires comme la santé, l’éducation, les adductions d’eau potable, les unités de production de transformation et de conservation et agricoles sont pris en compte par ce nouveau modèle », a précisé M. Sidibé. Et d’ajouter que 18.000 localités abritant des populations de 100 habitants ou plus ont été répertoriées dans le cadre d’un programme ambitieux d’accès universel d’électricité en milieu rural à l’horizon 2030.

Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, qui a présidé l’ouverture de la rencontre, a soutenu qu’ « aujourd’hui plus que jamais, la disponibilité de l’électricité en milieu rural contribue à l’amélioration de la productivité en vue de soutenir une dynamique de croissance forte, durable et inclusive permettant de consolider la lutte contre la pauvreté et à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD) . »

Il a, dès lors, a rappelé que l’amélioration de la qualité de vie des populations à travers le renforcement de l’accès aux services sociaux de base tels que l’électricité fait partie des objectifs prioritaires de l’action gouvernementale, notamment l’axe 4 du Plan d’action du gouvernement de la Transition. L’accès aux services énergétiques modernes en général et à l’électricité en milieu rural, en particulier, est une composante importante de cette politique qui vise à assurer un développement intégré des zones rurales et urbaines du Mali.

Le chef du gouvernement par intérim a assuré que les autorités de la Transition ont engagé la relecture des documents, des stratégies et des textes du secteur de l’énergie ainsi que l’élaboration de divers plans d’investissements.

La cérémonie d’ouverture des travaux a eu lieu en présence du ministre  de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, et des gouverneurs de région.

OD/MD (AMAP)

 

 

Berges du fleuve Niger : L’industrie du sable tourne à fond

il faut aussi compter avec les difficultés parce que c’est un travail ardu qui s’exerce parfois nuitamment

Par N’Famoro KEITA

Bamako, 16 nov (AMAP) Le quartier de Djicoroni para, en Commune IV, dans la capitale malienne, Bamako, abrite l’un des plus grands sites de vente de sable. Un marché s’est développé autour de l’exploitation de granulats avec plusieurs autres activités connexes génératrices de revenus.

Le sable est un matériau indispensable dans la construction d’infrastructures tels les routes, ponts et bâtiments, entre autres. Ce qui en fait un produit commercial très prisé. Son extraction et sa commercialisation sont, aujourd’hui, une industrie qui crée beaucoup d’emplois. Ici, on distingue plusieurs catégories de travailleurs. La première chaîne est composée de propriétaires de pirogues. Ceux-ci emploient directement des extracteurs de sable dans le fleuve ou louent leurs embarcations à des particuliers. Ces derniers, à leur tour, font travailler des extracteurs pour charger les pirogues de sable à des dizaines de kilomètres de la berge.

La chaîne est bien organisée. Chaque jour, un convoi de 20 voire 30 pirogues, attachées les unes aux autres, est propulsé par une seule pinasse à moteur. Celui-ci quitte le port d’attache pour le voyage à la recherche du sable. Le périple peut durer souvent des jours. A leur retour, on assiste à un spectacle d’embarcations chargées à ras bord, qui glissent en grappe vers le port. A quelques centaines de mètres, elles se détachent et arrivent en rang dispersé. Ce spectacle rythme le quotidien des acteurs et les riverains du «Tchin tchin danguan», le quai de sable de Djicoroni para.

Sur la berge, se trouvent les acteurs de l’autre maillon de la chaîne : les négociants de sable parmi lesquels l’on retrouve beaucoup de femmes qui y ont fait fortune et les intermédiaires ou «coxeurs» qui cherchent de potentiels clients pour les revendeurs.

On assiste à un ballet incessant de camions bennes qui assurent le transport du sable vers les clients. Ces véhicules sont chargés au rythme des cris de gaillards triés sur le volet, compte tenu de la rudesse de la tâche qui consiste à charger les véhicules à la pelle. Cette activité très lucrative a favorisé la création d’un marché où, on peut trouver sur place tout ce dont on a besoin. Des étals pour articles d’usage courant, aux gargotes, en passant par les vendeurs ambulants, tout y passe. On se croirait dans une fourmilière.

Yaya Keïta est propriétaire de deux pirogues. Ce qui lui permet « de gagner dignement » sa vie, confie-t-il. Il envoie régulièrement ses pirogues chercher du sable sur commande des clients. Il rémunère les déchargeurs à 15 000 Fcfa.

A quelques encablures, nous rencontrons Kanda Camara. Assis sur une chaise, à l’ombre d’un arbre, discutant avec ses collègues. Il nous parle de sa petite entreprise au port de sable. Il est propriétaire de trois pirogues et explique comment les choses se passent. «Nous donnons nos pirogues aux laptots (ouvriers chargeurs) qui partent extraire le sable à plusieurs kilomètres d’ici. A leur retour, je paie les miens à 15 000 Fcfa chacun, les dockers à 13 000 Fcfa et il revient à la pirogue à moteur 17 500 Fcfa de la part de tous les piroguiers associés à lui. Car, une seule pirogue à moteur peut tirer une vingtaine d’embarcations».

Selon le jeune homme, les bennes sont numérotées entre 7, 6, 5, 4 et 3, en fonction de leur contenance. Un chargement de pirogue équivaut à un chargement de benne de 7 ou 6 bombée (plus évasée). Kanda Camara dit vendre un chargement de benne 7 bombée (b7b) à 65 000 F cfa et non bombée à 50 000 Fcfa.

Il ajoute que les chauffeurs de benne peuvent vendre à leurs prix et selon les distances. Il explique aussi, que quand le prix du carburant augmente, les propriétaires des pirogues à moteur majorent aussitôt leurs prix.

Le jeune patron déplore, le tarissement progressif du fleuve. «Quand l’eau tarit, à partir du mois de janvier, les marchés ralentissent au port de Djicoroni para, car les pirogues cognent les rochers. Toute chose qui cause  des dégâts», regrette-t-il.

Kounadi Doumbia nous a accueilli. Maniant la pelle, aussi bien que les mots, elle nous lance : « Eh mon fils ! Ni ye ntori ye san fè, dugumala man nôgon a bolo », prosaïquement : « quand on voit le crapaud grimper, cela atteste des difficultés que le batracien éprouve plus bas. »

 

La sexagénaire est entourée d’autres femmes. Certaines remplissent les récipients de sable pour constituer un stock. Elle avoue évoluer dans cette activité depuis 20 ans. «Notre travail est de sortir le sable de l’eau pour constituer un stock qui est ensuite vendu par les chefs. Ce que nous gagnons par semaine est reparti entre les travailleuses et la caisse collective pour faire face aux taxes et autres problèmes sur le site». Selon Kounadi, ce gain oscille entre 15 000 à 20 000 Fcfa par semaine pour chacune d’entre elles. La brave femme exprime son regret de toujours exercer cette activité malgré son âge.

Moussa Diarra, marié et père de 5 enfants, y évolue depuis 25 ans et arrive à joindre les deux bouts. Il rappelle aussi que les difficultés rencontrées sont liées au ravitaillement en bois. Ces bois viennent de la Côte d’ivoire ou de la Guinée Conakry. « On les utilise pour souder les pirogues », explique le quadragénaire. Le prix d’une pirogue neuve peut atteindre un peu plus de 1,1 million de Fcfa selon la dimension.

Solomane Djiré est natif de Sinzani, dans la Région de Ségou (Centre). Marié et père de deux enfants, ce jeune laptot vient travailler pendant 6 à 7 mois, chaque année. Après il retourne au village auprès des siens. Selon lui, cette activité lui permet d’être indépendant, d’aider ses parents au village. Mais il reste conscient que c’est un travail pénible aussi sans oublier l’épuisement corporel et l’insomnie.

« Quand on quitte ici dans la journée, on arrive à destination souvent à des heurs indues. Nous remplissons nos pirogues en plongeant dans l’eau pour extraire le sable. C’est un travail de nuit, même en période de froid», explique-t-il, avant de préciser qu’en plus de tout cela, certains patrons ne payent pas convenablement leurs employés.

NK ?MD (AMA)

Entretien routier : Les contrats des entreprises défaillantes seront résiliés

L’état d’avancement des travaux est estimé à seulement 10%, pour un délai consommé de 90% pour certaines entreprises

Bamako, 28 oct (AMAP) Les autorités maliennes ont décidé que les services techniques vont entreprendre la résiliation des contrats des entreprises dont les défaillances sur les chantiers d’entretien routier ont été dûment constatées, a appris l’AMAP.

Le ministère des Transports et des Infrastructures a lancé, en 2022, deux programmes d’entretien routier, à savoir le Programme spécial 2021 des travaux d’entretien routier dans les Régions de Kayes (Ouest), Koulikoro (près de Bamako), Sikasso (Sud), Mopti (Centre) et le District de Bamako (la capitale) pour un montant de 15 milliards de Fcfa, et le Programme des travaux d’entretien des routes d’intérêt national dont le financement s’élève à 20 milliards de Fcfa.

Ces travaux consistent à prévenir ou réduire les risques d’inondations dans ces villes et atténuer la souffrance des usagers de la route. Plusieurs mois après l’attribution des marchés et malgré la disponibilité des ressources, l’exécution des deux programmes n’est pas satisfaisante.

Aujourd’hui, le constat est alarmant sur certains axes du District de Bamako, avec des routes dégradées et des voies fermées à la circulation. Les usagers subissent des restrictions de circulation parce que les travaux n’avancent plus.

À ce jour, l’état d’avancement des travaux est estimé à seulement 10%, pour un délai consommé de 90% pour certaines entreprises engagées sur le Programme spécial. Pourtant, les ordres de démarrage des travaux ont été émis dès le mois de juin 2022.

Quant au Programme d’entretien des routes d’intérêt national, il ressort du document d’information qu’au niveau des régions, les remises de site ont débuté fin juillet 2022. Et à la date du 30 septembre 2022, aucune mobilisation d’entreprises n’a été constatée sur le terrain alors que le délai consommé est estimé à 60%.

SOUFFRANCE DES POPULATIONS – « C’est dans ce contexte que le département des Transports et des Infrastructures a fait une communication verbale sur la question en Conseil des ministres, le 12 octobre dernier », indique le directeur général des routes, Mamadou Samaké.

«C’est compte tenu de l’urgence de terminer ces travaux et d’abréger la souffrance des populations que les services techniques du ministère des Transports et des Infrastructures ont été engagés à appliquer les dispositions coercitives prévues par le Code des marchés publics et des délégations de service public », a-t-il poursuivi.

 

« Les services techniques vont entreprendre notamment la résiliation des contrats des entreprises dont les défaillances sur les chantiers ont été dûment établies par constat d’huissier», explique M. Samaké.

 

Selon notre interlocuteur, les dispositions seront prises pour confier d’urgence l’exécution des travaux à d’autres entreprises qui ont montré leurs capacités, conformément aux procédures fixées par le Code des marchés publics et des délégations de service public.

En réaction au tollé autour de la communication verbale du département des Infrastructures, le directeur général ajoute : «l’administration n’a fait que rappeler les dispositions coercitives prévues par le Code des marchés publics et de délégations de service public, contre tout prestataire défaillant, en vue de préserver l’intérêt public».

 

FIN DE LA RECRÉATION – Mamadou Samaké assure que les entreprises chargées d’exécuter les travaux ont été interpellées en réunions de chantier, en réunions techniques, par des lettres de mise en demeure, pour résorber le retard accusé au fur et à mesure que les délais s’écoulaient. Malheureusement, ces interpellations n’ont pas été suivies d’effet.

«Des demandes de mise en demeure ont été adressées à certaines entreprises dont les défaillances ont été dûment établies par constat d’huissier. Les bureaux d’ingénieurs recrutés par l’AGEROUTE pour assurer le contrôle et la surveillance des travaux d’entretien routier n’ont pas comblé les attentes», précise Mamadou Samaké. Selon lui, il y a eu des manquements au niveau des bureaux de contrôle.

Ces infractions sont, entre autres, le faible niveau et le manque d’expérience du personnel mobilisé sur les chantiers, le laxisme dans l’accomplissement de la mission et l’incapacité à affirmer l’autorité sur les entreprises. «Les vieilles habitudes ont la vie dure, la vraie raison du tapage des entreprises sanctionnées, c’est le fait que les autorités aient sifflé la fin de la récréation, du laisser-aller et du laxisme», martèle le directeur général des routes.

Selon Mamadou Samaké, par la faute de certaines entreprises et conformément aux principes de la programmation budgétaire, des milliards mis à disposition devront être retournés au Trésor public par le ministère des Transports et des Infrastructures, alors que le besoin d’entretien routier est réel. «Les entreprises n’ont pas été à la hauteur, un point c’est tout», tranche le directeur général des routes.

« Si tel est le cas et conformément aux cahiers de charge, le gouvernement pourrait poursuivre en justice les entreprises défaillantes pour réclamer des dommages et intérêts pour les préjudices subis », rappelle-t-il.

BBC/MD (AMAP)

Banconi-Djalokorodji-Safo : Le tronçon de tous les dangers

Le chantier est ouvert depuis de longues années. Mais cette voie est encore à peine carrossable. La saison des pluies a aggravé la situation pour les populations riveraines qui vivent un véritable calvaire

Par Oumar SANKARE

Bamako, 12 oct (AMAP) Le soleil est déjà haut dans le ciel, en cette matinée. Des ménagères, paniers sur la tête pour certaines, transpirent à grosse goutte, le long de la route reliant Bancononi à Djalakorodji. Aux abords de la voie sont installés de nombreux commerces. Certains marchands portent le cache-nez rendu rouge par la poussière. Même leurs cheveux, leur barbe et leurs sourcils ne sont pas épargnés.

La route Nionsombougou-Banconi, en passant par Djalokorodji et Safo, est aujourd’hui en très mauvais état. De gros trous béants sont visibles par endroits. Les eaux de pluies y sont, certainement, pour quelque chose. Les quelques Sotrama (minibus de transport en commun), qui osent s’aventurer sur cette piste de rallye, font vivre le calvaire aux passagers. «Ouille!», «que Le Puissant nous assiste! » «Quelle misère !» répètent en chœur les passagers d’un Sotrama, dandinant dans tous les sens. «Vous n’avez encore rien vu», leur lance un passant.

Mohamed Diarra, réparateur de moto, la trentaine révolue, est assis dans son atelier. Il regard fixé sur la route. «Nous en avons assez de cette route. Les canaux d’évacuation d’eau sont bouchés de tous les côtés. En cas de pluie, l’eau inonde les maisons et les boutiques», raconte-t-il. « Des femmes ont fait des fausses couches sur cet axe, long d’environ 10 km », renchérit Bamoye Sow, court de taille, teint noir.

Son collègue Alhassane confie : «Un ami a abandonné sa nouvelle maison construite dans le quartier pour retourner dans la grande famille à Médine, avec toute sa famille, à cause de l’état de la route». Comme lui, plusieurs habitants des quartiers desservis par cette voie retournent en location, abandonnant carrément leur habitation.

De l’autre côté de la route, se trouve la résidence du chef de quartier. Traverser cette voie, même à pied, est pénible à cause des trous. Taille moyenne, barbe grisonnante, Yacouba Koné, fils du chef de quartier de Layebougou, nous reçoit. Coiffé d’une casquette, un turban blanc au tour du cou, il décrit la souffrance de la population. «En saison sèche, nous sommes envahis par la poussière. En saison pluvieuse, nous pataugeons dans les eaux stagnantes et boueuses. Les véhicules s’embourbent, les motos patinent. Conducteurs et piétons trébuchent. Des personnes âgées se relèvent avec des fractures», témoigne Koné.

IMPORTANCE CAPITALE – Abdoulaye Diallo, un habitant de Dialakorodji, fait le même constat. «Quatre années après le début des travaux de construction de la route, le chantier est à l’abandon. On a l’impression de circuler sur une piste rurale drainant sur des familles, toutes les eaux venant des collines», décrit Sahidou. «Sur cette route, plusieurs vies ont été fauchées. Les Sotrama roulent à vive allure soulevant la poussière, obstruant ainsi la visibilité. Et bonjour les dégâts ! Nous sommes fatigués d’enterrer les nôtres », dit le jeune commerçant Seydou Dembélé.

Le maire de Dialakorodji rejette toute responsabilité dans cette situation. «La population s’en prend à la mairie à tort. Même dans les Sotrama, on m’insulte», regrette Oumar Guindo, précisant que la construction des routes au Mali relève de la compétence du gouvernement.

La construction de la route Nionsombougou-Banconi a été initiée par les autorités en vue de permettre aux gros camions venant du Sénégal ou de la Mauritanie d’entrer à Bamako , la capitale malienne, sans passer par Kati. C’est une voie de contournement pour les poids lourds afin d’accéder au port sec de la Zone industrielle, en Commune I du district de Bamako. «C’est une route CEDEAO qui est d’une importance capitale pour l’économie nationale», indique Ousmane Diabaté, 2e adjoint au maire, chargé des routes, confirmant que les camions en provenance de la Mauritanie et du Sénégal passent par là car le tronçon Samé est accidentogène.

Sotigui Niaré, 1er adjoint au maire, rappelle que le lancement des travaux à Safo remonte à novembre 2017. « Le peu qui a été réalisé est déjà dégradé», déplore-t-il.

Le ministère des Transports et des Infrastructures rejette, lui aussi, la faute sur les riverains. «Les populations refusent de libérer les emprises de la voie entravant toute progression du travail. L’entreprise burkinabè sur ce chantier a fait faillite car elle louait des engins à coup de millions», révèle Mohamed Ould Mamouni, chargé de communication au ministère des Transports et des Infrastructures. Contacté, le ministère en charge des Domaines n’a pas répondu à nos sollicitations.

OS/MD (AMAP)

Travaux d’entretien routier à Bamako : Ces chantiers interminables qui entravent la circulation

Par Babba B. COULIBALY

Oumar SANKARÉ

 Bamako, 29 sept (AMAP) Dans la capitale malienne, Bamako, plusieurs voies urbaines sont impraticables aujourd’hui. Pas seulement  à cause de la mauvaise qualité de la chaussée. Mais, surtout, à cause des engins et des matériaux de construction souvent laissés à l’abandon par des nombreuses entreprises incapables d’honorer leurs engagements. Les usagers de la route vivent un véritable calvaire.

«Nous voulons des routes en bon état. Les travaux d’entretien routier en cours perturbent véritablement la fluidité de la circulation. Ils ont pris trop de retard. Des embouteillages montres partout. Les déviations improvisées rendent la vie dure aux usagers qui ne maîtrisent pas bien les zones concernées. Les entreprises doivent accélérer la cadence pour libérer les voies afin de soulager les usagers». Ce cri du cœur du conducteur Mohamed Diarra, excédé, résume le calvaire que vivent les Bamakois en cette période d’hivernage.

Hivernage généralement synonyme de cauchemar pour eux. En ce mois de septembre 2022, il pleut encore,  presque quotidiennement, sur Bamako. Le goudron est inexistant sur plusieurs tronçons. Des nids de poules similaires à des « baignoires d’éléphants » essaiment le bitume qui, un peu partout, ressemble à une gruyère.

Pendant ce temps, des chantiers de construction, d’entretien routier et d’ouvrage d’assainissement (caniveaux et collecteurs) sont nombreux à travers la ville, depuis près de trois mois. Des chantiers qui sont au point-mort pour la plupart, si ce n’est à l’arrêt. Des tas de gros cailloux, de sable et de graviers longent les caniveaux et ces routes-là. Réduisant ainsi la largeur des routes qui sont devenues inaccessibles.

Les cas les plus emblématiques aujourd’hui sont les voix traversant le Quartier sans-fil, le marché de Sabalibougou, le quartier Golf… Les entreprises abandonnent matériaux et machine sur place, sans aucune mesure pour faciliter la circulation, en créant des déviations.

Ce phénomène est récurrent ces dernières années. Les populations, à l’image de Moussa Samaké, vivent très mal cette situation. «À cause de ces travaux à durée illimitée, nous éprouvons toutes les peines du monde à rejoindre nos maisons, après le travail ou des courses en ville. Nous sommes, pour ce faire, obligés de prendre des rues adjacentes souvent en très mauvais état ou des déviations de fortune pour y accéder», déplore-il, suant à grosses gouttes.

Sur la rive gauche du District de Bamako, les travaux de réhabilitation du tronçon passant par le marché de Wolofobougou entravent la mobilité des usagers. Ce tronçon est stratégique, car les camions de marchandises, en provenance du Sénégal et de la Mauritanie, empruntent cette voie. Il n’est plus carrossable à cause de son état de dégradation avancé. Les eaux de pluie ont creusé des trous béants, un peu partout, le long du tronçon. Au passage de notre équipe, le contrôleur de chantier était absent. Le chef des ouvriers présent se refuse à tout commentaire sur les raisons du retard dans l’exécution des travaux.

À quelques mètres du pont Richard, des engins de construction barricadent carrément la route. Les motocyclistes et quelques automobilistes manœuvrent, souvent de façon dangereuse, pour pouvoir se frayer un passage. Des travaux de curage et de réhabilitation de caniveaux s’y déroulent.

CINQ MILLIARDS DE FCFA – Selon une source au ministère des Transports et des Infrastructures, le budget des travaux du premier Programme d’entretien routier, réalisé entre février et juin, se chiffre à 5 milliards de Fcfa. Cette phase a concerné la réalisation des caniveaux et la réhabilitation de certains tronçons à travers la ville de Bamako. Il s’agit notamment de la voie passant devant le Palais des Sports, la Cité des enfants à Niamakoro et Bacodjicoroni.

« Concernant le programme actuel, les entreprises peinent à démarrer les travaux », déplore notre interlocuteur, sans préciser le montant exact alloué à cet effet. Selon lui, les entreprises locales qui ont bénéficié des marchés manquent de moyens suffisants. «Nous comprenons la frustration des populations. On a demandé de valoriser les entreprises maliennes. Les travaux d’entretien routier en cours ont été donnés uniquement aux entreprises maliennes. La plupart d’entre elles n’arrivent pas à travailler malgré la remise des sites. L’État leur a pourtant versé les montants», nous confie notre source.

Malgré cela, les travaux n’ont pas encore débuté sur certains sites, selon une note d’information fournie par le ministère des Transports et Infrastructures. Il s’agit des voies RN7-Magnambougou-Banankabougou-RN6, corniche (Magnambougou-3eme Pont), la rue OUA Faso Kanu-École Cheick Anta Diop-Marché Magnambougou, la Rue 883, Tour de l’Afrique-intersection Aéroport, (rue du gouverneur Faladié Sema).

Les travaux de la RN7- IJA – Niamakoro cimétière Faladiè-voie des 30 m, RN7 (UATT)-CNREX-BTP-Niamakoro-Voie des 30 m, RN7-1008 Logements sociaux-Sirakoro, RN6-Niamana , RN7-Base militaire 101 de Sénou, RN7, Daoudabougou-Limite District Sénou, Marché de Sénou au niveau de la RN7 n’ont toujours pas commencé.

«Effectivement, des entreprises sont en retard», reconnaît le président de l’Organisation patronale des entreprises de construction du Mali (OPECOM). Le problème est, selon Boubacar H. Diallo, organisationnel et opérationnel. Il pointe du doigt les changements fréquents demandés par le département des infrastructures. Ce qui, selon lui, rend difficile l’organisation du travail entre les différents acteurs.

Au plan opérationnel, des entreprises ont reçu leur note de service au mois de juillet durant lequel «il est interdit de travailler (Ndlr : faire des goudrons)», dit M. Diallo. « Normalement, insiste-t-il, on ne doit faire que des travaux d’urgence maintenant. Regardez les désagréments que les travaux causent en ville actuellement », ajoute-t-il.

«En saison sèche, quand on barre une rue, on la finit en une semaine et on la remet en circulation. Pendant l’hivernage, on barre la rue, il pleut. On met les gens sur les autres rues qui ne sont pas aménagées, cela provoque des ennuis à tout le monde», explique-t-il.

QUALITÉ, COÛT ET DÉLAI – Toutefois, relativise le patron de l’OPECOM, le département a réalisé de grands travaux durant la saison sèche. Il s’agit de la rue qui passe derrière le champ hippique à Missira. La voix qui relie Suguni Kura, à Djélibougou, Korofina Nord, Banconi, est dégagée maintenant contrairement aux autres années. « La liste est loin d’être exhaustive », dit M. Diallo.

Selon lui, il fallait consolider ces acquis, recenser les travaux dont la réalisation causera moins de contraintes aux usagers et reporter les autres jusqu’à la fin de l’hivernage. Mais, en demandant aux entreprises d’attaquer sur tous les fronts, on occasionne plus de problèmes, contrairement aux objectifs du département en charge des routes «qui est de bien faire afin de soulager les usagers», déplore-t-il. Sans compter, à croire Boubacar H. Diallo, l’incidence sur la qualité, le coût et le délai d’exécution des travaux.

En la matière, rappelle l’expert en génie civil, il est conseillé de se garder de poser le bitume quand il y a 30 mm de pluie. « De même, lorsqu’il y a 5 mm de pluie, on ne fait pas de terrassement », ajoute le patron de l’OPECOM. « Car, argumente-t-il, la compacité des matériaux est liée à la teneur en eau et à l’énergie du compactage ». «La teneur en eau des sols utilisés pour faire les routes est de l’ordre de 7 à 8% maximum. Aussi, la qualité du compactage laisse à désirer, car le goudron gonfle après la saison des pluies. Conséquence ? Il décolle de son terrassement. C’est ce qui explique les nombreux trous sur nos routes», dit Boubacar H. Diallo.

En témoignent les constats sur le terrain. La pluie a déjà creusé des trous sur des routes nouvellement réhabilitées ou construites. Sur certaines comme à Numukè ka carré, le goudron est gondolé par endroits. L’initiative de bétonner les bordures des goudrons avait été saluée. Elle protège le bitume contre les eaux de pluies qui érodent les bordures et la poussière qui le recouvre en saison sèche. Ces travaux sont visiblement bâclés et partiellement exécutés.

Face à ces constats, le président de l’OPECOM pense que les maigres ressources doivent être utilisées judicieusement par les entreprises et ceux qui programment les travaux. Cela en les exécutant pendant la bonne période, à moindre coût, tout en garantissant la qualité.

BBC/OS/MD (AMAP)

 

Douanes maliennes : Des locaux à hauteur d’ambition

Le bâtiment, sur 30 hectares, comprend cinq niveaux (R+4), 147 bureaux, deux salles de conférences, deux ascenseurs, une salle multimédia, deux escaliers de secours, une salle d’archives et un réfectoire.

Bamako, 20 sept (AMAP) Les douanes maliennes disposent, depuis lundi, un bâtiment flambant neuf, sis à Samanko II, dans la Commune du Mandé, près de Bamako, dont le coût de réalisation est de 5 milliards de Fcfa entièrement financé sur le budget national.

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a procédé à l’inauguration de cette nouvelle direction des douanes, en compagnie du Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga et des membres du gouvernement dont le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Ce joyau architectural, bâti sur une superficie de 30 hectares, comprend cinq niveaux (R+4), 147 bureaux, deux salles de conférences, deux ascenseurs, une salle multimédia, deux escaliers de secours, une salle d’archives et un réfectoire pour cent convives situé sur la terrasse supérieure.

Le nouveau bâtiment abrite outre le siège de la direction générale des douanes, le centre de formation des douanes, les futures infrastructures du Centre d’expertise technique, du Centre de formation militaire des agents des douanes, les logements d’astreintes pour les agents en service et un parking de 300 places.

L’immeuble est approvisionné en eau courante par un forage équipé de matériels solaires. L’électricité est fournie par un groupe électrogène de 400 KVA en plus de la connexion au réseau de la société nationale d’électricité (EDM-SA). En termes de symboles, en face de cet imposant édifice, le visiteur s’inclinera devant le monument aux morts et le drapeau national.

Accueilli par la fanfare nationale, le président de la Transition a d’abord salué le drapeau, avant de déposer une gerbe de fleurs au monument des morts. Par la même occasion, des agents ont, pour la première fois, reçu des médailles d’honneur, en signe de reconnaissance pour les services rendus aux douanes maliennes. Pour leur dévouement et engagement au travail, ils ont été décorés de la médaille d’honneur des douanes par le président de la Transition.

PERFORMANCES – L’inauguration de ce nouveau siège, pensé et dédié à la Direction générale de la Douane, premier dans l’histoire de l’administration, est vécue comme un moment de joie par le directeur général, l’inspecteur général Amadou Konaté, et son équipe. Le directeur général a déclaré que ce bâtiment est un véritable joyau architectural, spacieux et fonctionnel, à la dimension des attentes du pays à l’endroit de son administration. « Ce qui, a-t-il-dit, implique l’engagement de tout le personnel pour l’atteinte des objectifs, malgré les nombreux défis ».

Selon le premier responsable des douanes maliennes, cette cérémonie d’inauguration coïncide avec les préparatifs de la commémoration du 22 septembre, mais aussi avec la commémoration des 62 ans de l’existence du service.

«En recevant ce joyau, les douanes maliennes, oublient de façon définitive, l’indignation, l’humiliation subies suite à leur expulsion des bâtiments abritant les services centraux de la direction générale, au centre-ville de Bamako», a soutenu l’inspecteur général Amadou Konaté. Qui a rappelé les performances de son service en dépit du contexte difficile marqué par l’insécurité grandissante et la crise de la pandémie de la Covid-19.

Les agents sont restés mobilisés jusqu’à minuit en décembre 2021, pour réaliser 657,880 milliards de Fcfa sur une prévision annuelle de 656,250 milliards Fcfa, soit un taux de 100,24%, a-t-il salué. En matière de lutte contre les trafics illicites et la fraude, le patron des douanes a évoqué des saisies spectaculaires en 2021 et 2022. Il s’agit, selon l’inspecteur général Amadou Konaté, de 437 kg d’or, 873.954 dollars, 991.510 euros, 30 millions de Fcfa de faux billets, 2,633 tonnes de chanvre indien, 7.499 munitions de guerre, 30 unités de détonateurs, 6.202 unités d’explosifs, 20 tonnes de produits précurseurs, 3 armes de guerres, 76.759.374 comprimés de faux médicaments et 159,5 kg de cocaïne. Plus de 57 kg de viandes avariées remises au service de zoo de Bamako.

UNE PREMIÈRE – Pour le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, c’est la première fois depuis 1960 que l’administration des douanes disposera d’une infrastructure spécialement construite pour abriter les services centraux de la direction générale. M. Sanou a ajouté que c’est également la première fois dans l’histoire du Mali qu’un service central de l’État se trouve logé en dehors des limites territoriales du District de Bamako.

Pour lui, la construction de ce joyau démontre la volonté des autorités d’accompagner les douanes maliennes dans l’exercice de leurs missions notamment la mobilisation des ressources, la lutte contre la fraude et la criminalité transfrontalière, la protection des populations. Elle les met dans des conditions optimales de travail dans le but d’améliorer leur performance et d’assurer l’atteinte des objectifs fixés, a souligné le ministre Sanou. Le patron de l’Hôtel des finances a remercié le chef de l’État pour les actes posés dans le cadre de l’amélioration de leur condition de travail. Il a engagé ses agents à redoubler d’efforts et à plus de rigueur dans le travail et à prendre soin des locaux.

 

AMK/MD (AMAP)

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