Envoyés spéciaux
Ladji M. DIABY
Habibou KOUYATE
Korhogo, 30 janv (AMAP) Le 30 janvier 2004, le Mali et le Burkina Faso se sont affrontés en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations. C’était au stade olympique d’El Menzah en Tunis au compte de la 2è journée du groupe B. Ce jour-là, les Aigles s’étaient imposés 3-1. L’attaquant Frédéric Oumar Kanouté (34è min), les milieux de terrain Mahamadou Diarra (38è min) et Soumaïla Coulibaly (78è min) ont marqué pour les Aigles alors que l’avant-centre Dieudonné Minoungou (50è min) avait réduit la marque pour les Étalons. C’était l’unique rencontre entre les sélections à la phase finale de la CAN.
Aujourd’hui, 20 ans plus tard, jour pour jour, les deux pays s’affrontent en huitième de finale de la 34è édition de la compétition, au stade Amadou Gon Coulibaly, à Korhogo. Pour se hisser aux huitièmes d de finale, le Mali a terminé leader de la poule E avec 5 points alors que le Burkina Faso a été deuxième du groupe B avec 4 unités. Les joueurs du technicien Éric Sékou Chelle ont réalisé une victoire contre l’Afrique du Sud (2-0) et deux matches nuls contre la Tunisie (1-1) et la Namibie (0-0) alors que les joueurs de Hubert Velud ont battu la Mauritanie (1-0) avant de faire match nul contre l’Algérie (2-2) et perdre contre l’Angola (2-0). Mais les rencontres de la phase de poules ne comptent plus et sont dans les oubliettes. C’est une nouvelle compétition dans laquelle le vainqueur passe et le perdant rentre à la maison.
Cette rencontre est particulière pour les deux pays qui seront toutes bien soutenus par leurs supporters. Les deux pays sont frontaliers avec la Côte d’Ivoire et les Maliens et les Burkinabé sont très nombreux à Korhogo. Il faut donc s’attendre à un stade plein comme un œuf si la billetterie le permet.
Le match est important pour les Aigles qui n’ont pas atteint les quarts de finale de la CAN depuis la troisième place obtenue en 2013 en Afrique. Le Mali a été éliminé au premier tour en 2015 en Guinée équatoriale et 2017 au Gabon et en huitième de finale en 2019 en Égypte et lors de l’édition 2021 au Cameroun (disputée en 2022). Cette année, la sélection nationale aspire aller loin.
« Nous avons un bon état d’esprit. On s’est bien préparé comme on a préparé les autres matches. On va aborder cette rencontre comme on a abordé les autres matches. Tous les matches sont des finales pour nous. Il n’y a pas de match à minimiser, toutes les rencontres sont à jouer et à gagner », déclare le défenseur des Aigles, Falaye Sacko.
« Ce ne sera pas facile, mais on va tout donner. Je demande aux supporters de sortir massivement pour nous soutenir et de faire des bénédictions pour l’équipe », conclut-il. Même son de cloche chez Fousseni Diabaté. « On est concentrés. On travaille beaucoup et on essaie de gérer les derniers petits détails pour être prêts », explique l’ailier des Aigles. « Que ce soit la phase de poules ou les huitièmes, pour nous, c’est la même chose. Chaque match est une finale pour nous. Nous avons un objectif, c’est d’aller jusqu’au bout et ramener la coupe au Mali. On est concentrés. On sait que c’est une marche à franchir pour aller bout de notre objectif », ajoute Fousseni Diabaté qui révèle qu’il n’y a pas stress dans le groupe et ni d’atmosphère qui a changé. « C’est toujours la même chose. On est une famille. On veut aller au bout », ajoute-t-il.
Tout comme les Aigles, les Etalons sont aussi confiants pour ce choc des voisins. «Le Mali est une très bonne équipe. Nous sommes aussi une très bonne équipe, avec de très bons joueurs. On va se préparer à atteindre les 200% pour avoir cette victoire qui est très importante. On va voir tout ce que le staff va nous proposer, voir toutes les vidéos », a déclaré Kilian Nikiéma, gardien des Étalons.
« La CAN a commencé il y trois semaines. Il est clair que les choses sérieuses commencent maintenant, Nous n’avons droit à aucune erreur. Une seule victoire à remporter. Nous avons déjà commencé à voir des vidéos des matches de groupe », a-t-il ajouté.
Tout comme le Mali, le Burkina Faso participe à sa 13è CAN après 1978, 1996, 1998, 2000, 2002, 2004, 2010, 2012, 2013, 2015, 2017, 2021. Tout comme les Aigles, les Étalons n’ont pas encore inscrit leur nom au palmarès de la compétition. Tout comme le Mali (1972 au Cameroun), le Burkina Faso n’a disputé qu’une finale (2013 en Afrique du Sud).
Le Mali a été quatre fois demi-finalistes (3è en 2013 et 2015, 4è en 2002 et 2004) alors que le Burkina Faso a été demi-finaliste trois fois (3è en 2017, 4è en 1998 et 2021). Tout comme le Mali, le Burkina Faso vise son premier titre. Il y a deux ans, le Burkina Faso a perdu en demi-finale contre le Sénégal (3-1), futur vainqueur de la compétition. Cette année, Edmond Tapsoba et ses partenaires ambitionnent de faire mieux et le défenseur central du Bayer Leverkusen estime que son équipe est plus forte qu’il y a deux ans. « Nous nous sommes améliorés dans toutes les parties du terrain. Donc, je peux dire que si nous continuons à travailler dur comme ça, nous pouvons aller plus loin que le dernier tournoi », a déclaré Edmond Tapsoba à nos confrères de l’Associated Press.
Dans leurs histoires, le Mali et le Burkina Faso ont disputé 38 matches avec 21 victoires pour les Aigles, 5 matches nuls et 12 succès pour les Étalons. Mais les deux pays n’ont joué que quatre matches officiels. Lors des éliminatoires de la CAN 1968 en Éthiopie, le Mali et le Burkina étaient dans le même groupe. Les Aigles s’étaient imposés à l’aller à l’extérieur contre la Haute Volta (1-0, le 26 mars 1967) avant de remettre ça au retour avec une victoire de 4-0 à domicile, le 02 mai 1967. Mais c’est l’Algérie, la 3è équipe du groupe, qui s’est qualifiée pour la phase finale.
Ensuite, les deux équipes se sont retrouvées à la Coupe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Nigeria et le duel a tourné à l’avantage du Mali, vainqueur 3- 1, le 28 juin 1991. Et enfin, le match de la CAN 2004 remporté par le Mali (3-1). Les autres sont des matches amicaux. Le dernier match entre les deux pays remonte au 09 octobre 2015, remporté 4-1 par les Aigles, en France.
LMD/MD (AMAP)