A domicile, les Eléphants ont remporté hier leur quatrième titre de champion d’Afrique en dominant le Nigeria (2-1)

Envoyés spéciaux

Ladji M. DIABY

Habibou KOUYATE

Abidjan, 11 fév (AMAP) Les feux d’artifices qui grondent dans le ciel d’Ébimpé, dans la sous-préfecture et commune d’Anyama, les artistes qui passent sur la pelouse du stade olympique Alassane Ouattara (Alpha Blondy, Roseline Layo, Tam Sir et Team Paiya, Serge Beynaud, la musique nigériane, le coupé-décalé, la cérémonie de clôture de la CAN, Côte d’Ivoire 2023 a été riche en couleurs.

«Le coup de marteau» de Tam Sir et Team Paiya cartonne en Côte d’Ivoire depuis le début de la CAN. Le stade olympique Alassane Ouattara en feu. Tout annonce était l’occasion d’égayer les 57.094 spectateurs (selon les données de la Confédération africaine de football).

Quelques minutes avant le coup d’envoi, un tonnerre d’applaudissement a accueilli Didier Drogba, ancien capitaine des Éléphants et Gadji Celi, capitaine de la Côte d’Ivoire lors de son premier sacre en 1992 au Sénégal, qui sont venus présenter le trophée de la CAN. Et s’en suit la musique à l’honneur de l’ancien attaquant de Chelsea que tout le stade chante. Une banderole géante s’est affichée sur laquelle est mentionné « Éléphants commando».

L’annonce de la composition des équipes a été aussi l’occasion pour les supporters de donner de la voix. L’annonce du nom de chaque joueur ivoirien est applaudie.

La Côte d’Ivoire a évolué en 4-3-3 alors que le Nigeria a joué en 3-4-2-1. Comme d’habitude, les Nigérians laissent l’initiative du jeu à leurs adversaires et les Éléphants la prennent volontiers. Devant leurs supporters, chaud-bouillants, le capitaine Serge Aurier et ses partenaires sont déterminés, Seko Fofana, au milieu de terrain, Max Alain Gradel et Simon Adingra dans les couloirs, sont remuants, mais à chaque fois, ils tentent de trouver la tête de leur longiligne avant-centre, Sébastien Haller. Sans succès. Les supporters applaudissent chaque action offensive, les interventions défensives des Éléphants et huent les Nigérians, notamment Victor Osimhen, à chaque qu’ils touchent le ballon. Le Nigeria, en difficulté, hésite à presser au-delà de la ligne médiane, de crainte de libérer des espaces.

La Côte d’Ivoire aurait pu ouvrir le score après la demi-heure, mais la tentative du gauche de Simon Adingra est déviée par Stanley Nwabali (34è min). Les supporters font l’ambiance, leurs joueurs dominent les débats. «héééé, héééé, héééé», scandent-ils. Mais les plus sages s’inquiètent : « Ce n’est pas bon de dominer sans marquer », s’angoissent-ils. Mais le déroulé du match leur donne raison. Les Super Eagles débloquent le tableau d’affichage grâce à leur capitaine William Paul Troost-Ekong qui a marqué de la tête suite à un corner (38è min).

« C’était prévisible. Le Nigeria est très efficace », dit-il. Quelques supporters nigérians exultent alors que c’est silence radio pour les Ivoiriens. Les joueurs s’encouragent sur le terrain et les supporters applaudissent pour les motiver. Le Nigeria semble avoir fait le plus difficile car la Côte d’Ivoire n’a jamais marqué de but dans une finale de CAN alors que le pays en a disputé quatre (1992, 2006, 2012 et 2015). Les deux CAN remportées l’ont été après la séance de tirs au but. A la mi-temps, le Nigeria ne compte que deux tirs dont un cadré, 33% de possession de balle contre neuf tirs dont trois cadré, 67% de possession pour la Côte d’Ivoire.

La Côte d’Ivoire revient fort en deuxième période. La défense nigériane est à la peine. Les Éléphants portent sans cesse le danger dans le camp nigérian, mais le gardien Stanley Nwabali repousse l’égalisation à l’image de son intervention sur la frappe du défenseur ivoirien Kouakou Kossonou (62è min). C’est sur ce corner joué par Simon Adingra, que Franck Kessié, seul au deuxième poteau, place une tête piquée pour remettre les pendules à l’heure (1-1, 62è min). Les supporters fêtent le but de la plus belle de manière. Les Éléphants continuent de dominer les débats. Ils sont accompagnés par les supporters qui chantent et dansent dans les gradins. Les lampes de téléphones sont allumées pour signifier aux supporters qu’ils sont présents et sont avec eux. Le match est à sens unique.

 

Sur le côté gauche, Simon Adingra, intenable, se joue de Temitayo Aina avec un crochet éclair et enchaîne un centre à mi-hauteur du gauche. Haller est plus vif que le capitaine Troost-Ekong au premier poteau et donne l’avantage du bout du pied droit (81è min, 2-1).

La Côte d’Ivoire renverse la tendance. C’est la fête au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé. Les supporters sont tous debout pour la fin du match alors que le Nigeria pousse pour revenir au score. Les sept minutes de temps additionnels sont longues pour les Ivoiriens. «Ce sont les sept minutes les plus longues de la CAN», exprime une supportrice.

90è minute + 7, les supporters réclament la fin de la partie, ce qui n’a pas tardé. « On a organisé la CAN, on l’a remportée. Quelle belle souvenir », exclame un supporter. La joie est débordante au stade. «Le coup de marteau» de Tam Sir et Team Paiya résonne encore, les supporters et les joueurs dansent et se félicitent pour cette 4è sacre du pays.

La Côte d’Ivoire a enfin marqué dans une finale et devient le premier pays à remporter la CAN à domicile depuis l’Égypte 2006, vainqueur de la Côte d’Ivoire (0-0, 4-2 t.a.b.). « Je suis fier d’être Ivoirien. On a dit qu’on va gagner, on l’a fait », déclare un autre supporter. Alors que l’organisation prépare la remise des médailles, la musique coupé-décalé, dont celle de Dj Arafat, et l’hymne de la CAN «Bienvenue à Babi» passent en boucle et les supporters sont «enjaillés». «Je suis très content. Les joueurs ont fait preuve de caractère. On a eu une cérémonie d’ouverture splendide, une cérémonie de clôture époustouflante. C’est magnifique. C’est la meilleure CAN de l’histoire », affirme Mark Eli.

« Nous avons perdu dans ce stade 4-0. Nous remportons la CAN ici. Dieu est fort», ajoute un autre supporter. Les Ivoiriens vont célébrer ce sacre jusqu’au petit matin.

Les autorités ivoiriennes ont déclaré la journée de lundi chômée et payée pour prolonger la fête.

La finale s’est disputée en présence du président Alassane Ouattara, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motspe, le président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino.

Samedi, l’Afrique du Sud a remporté samedi le match de classement pour la troisième place de la CAN, Côte d’Ivoire 2023, en battant la RD Congo (0-0, 6-5 t.a.b.), au stade Félix Houphouët-Boigny. C’est la deuxième médaille de bronze des Bafana Bafana à la CAN et la première depuis 2000. L’Afrique du Sud termine sur le podium d’une Coupe d’Afrique des nations pour la quatrième fois de son histoire, après 1996 (championne), 1998 (finaliste) et 2000 (troisième).

LMD/MD (AMAP)