Supporters maliens (Archives)

Envoyés spéciaux

Ladji M. DIABY

Habib Kouyaté

Korhogo, 16 janv (AMAP) Le voyage pour Korhogo s’est transformé à un calvaire pour les supporters maliens. Plus 300 personnes ont quitté Bamako, dimanche matin, dans une dizaine de bus (certaines sources évoquent 5 bus), mais ils n’étaient pas encore arrivés à destination 24 heures plus tard alors que la distance ne fait que 558,1 km. La raison : escortés par les forces de l’ordre maliennes de Bougouni à Kadiana, la derrière ville malienne, les supporters ont été bloqués à la frontière à Nigouni.

«Nous sommes arrivés à la frontière vers 14h et nous avons rempli les formalités avec la présentation des documents, dont le carnet de vaccination. C’est quand nous avons voulu prendre le départ, ils nous ont dit que l’ordre est venu que nous devons justifier notre lieu d’hébergement.

Pourtant l’UNASAM a envoyé un précurseur à Korhogo qui a trouvé un logement et payé les frais. Certains gendarmes sont allés regarder notre lieu d’hébergement et ils ont certifié que nous pouvons être logés là-bas.

Ensuite, ils ont demandé de billet d’entrée au stade et nous avons répondu que nos autorités ont déjà acheté des tickets que nous aurons le jour du match», a expliqué le président de l’Union nationale des associations des supporters des Aigles du Mali (UNASAM), Souleymane Diabaté, joint au téléphone.

«Ils ont ensuite demandé à chaque individu de justifier son hébergement. Vers 23 heures, nous avons décidé de revenir sur notre territoire pour plus de sécurité et éviter les problèmes. Nous avons passé la nuit à Kadiana en plein air, les gens n’ont même pas dormi, en attendant une solution», a ajouté le premier responsable de l’UNASAM qui invite les supporters au calme et à la retenue.

«J’ai dit toujours de garder le calme. Ce n’est pas notre pays. Nous sommes là pour le football et nous faisons tout cela pour le pays. Cette souffrance peut être pour nous une chance pour remporter la coupe», a conclu Souleymane Diabaté.

Si l’UNASAM a pu justifier son logement, plusieurs membres du convoi ne savaient pas où dormir à Korhogo.

Dimanche, la préfecture de Korhogo a adressé un courrier au président de la communauté malienne de Korhogo concernant le «séjour des spectateurs maliens à l’occasion des matches de poule à Korhogo». Le préfet hors grade André Ekponon Assomou indique dans la correspondance qu’il lui revient de façon récurrente, que dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations de football et à l’occasion des matches du groupe E, plusieurs dizaines de cars en provenance du Mali et affrétés par les supporters maliens vont arriver dans la ville de Korhogo. «A cet effet, certains espaces seraient retenus pour recevoir ces milliers de supporters qui y séjourneraient plusieurs jours. Si ces informations sont avérées, cela poserait d’énormes difficultés tant au niveau sécuritaire qu’environnemental, dans la mesure où ces espaces qui n’ont pas été aménagés ne disposent ni d’électricité, ni de toilettes et ne sont pas clôturés. Cela n’est pas acceptable», a écrit André Ekponon Assomou.

«En conséquence, a-t-il poursuivi, il serait indiqué d’orienter les nombreux supporters que la ville de Korhogo a plaisir à recevoir, soit vers des tuteurs éventuels, soit des réceptifs hôteliers (hôtels, résidences meublées), soit encore d’envisager leur retour après chaque match, au Mali».

Approché, un Malien résident à Korhogo met ces couacs dans le panier du manque de communication entre la délégation malienne, les Maliens résident à Korhogo, les supporters des Aigles à Korhogo et les autorités de Korhogo. Notre interlocuteur qui a requis l’anonymat a, en effet, indiqué que les espaces qu’évoque l’autorité de Korhogo ne sont pas réservés pour les supporters qui viennent du Mali, mais plutôt des supporters qui viendront d’autres villes de Côte d’Ivoire, notamment Abidjan qui vont juste regarder le match et retourner dans leurs villes.

Les tractations étaient encore en cours pour laisser passer le convoi.

L.M.D.

H.K.