Mali: Sept morts dans deux attaques simultanées contre l’Armée (Communiqué)

Bamako, 27 juin (AMAP) Deux attaques terroristes contre deux postes militaires basés à Boni, au Nord-est de la Région de Douentza (Centre), ont fait, vendredi après-midi, sept mors dans les rangs des Forces armées maliennes ( FAMa), annonce une source militaire.

Les FAMa ont «violemment riposté», indique un communiqué du chef d’état-major de l’Armée rendu public, samedi, qui précise que “les blessés ont tous été évacués sur Mopti”.

L’Armée attribue cette attaque à un Groupe armé terroriste (GAT), non encore identifié, à bord de plusieurs véhicules et sur des motos.

Le communiqué ajoute que le chef d’état-major général prie “pour le repos de l’âme des disparus, présente ses condoléances les plus attristées aux familles et souhaite un prompt rétablissement aux blesses”.

« Le chef d’état-major général des Armées renouvelle sa confiance et son soutien aux Forces armées maliennes qui ne ménagent aucun effort pour le rétablissement de la paix et de la sécurité », poursuit le communiqué.

Enfin, selon la même source, le chef d’état-major général des Armées tient à rassurer les populations que les FAMa resteront attachées à leur mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire et de sécurisation des personnes et des biens.

SS/MD (AMAP)

Mali-Guinée Bissau: le général Umaru Sissoco Embalo à Bamako

Bamako, 26 juin (AMAP) Le président de la Guinée-Bissau, le général Umaru Sissoco Embalo, accompagné de ses proches conseillers, est arrivé à Bamako vendredi après-midi, pour une visite d’amitié et de travail de trois jours, a constaté l’AMAP.

À sa descente d’avion, à l’aéroport international président Modibo Keïta Senou, le chef de l’Etat bissau-guinéen été accueilli par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

En plus du chef de l’État malien, le protocole d’accueil du président Embalo était élargi au Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga accompagné de plusieurs membres du gouvernement, au président du Conseil national de Transition (CNT), Malick Diaw.

On notait également la présence d’autres personnalités de haut rang.

Après le cérémonial d’accueil, suivi de l’exécution des hymnes nationaux, les deux chefs d’État ont eu un entretien à huis clos dans le salon VIP du pavillon présidentiel. Au sortir de ce tête-à-tête, le président Embalo a confié à la presse être heureux de retrouver « ses frères maliens ». Occasion pour le visiteur de marque dont la mère est d’origine malienne de réitérer son appui au Mali « qui traverse, dit-il, une situation particulière caractérisée par sa suspension par plusieurs organisations de la Communauté internationale », notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

« Il y a la position de la CEDEAO. En tant que membre de cette organisation, je suis cette feuille de route. Mais cela n’empêche pas que je continue de donner mon appui au peuple malien, chaque fois que cela est possible », a déclaré Umaru Sissoco Embalo.

Au cours de son séjour, l’hôte du Mali aura plusieurs activités dans son programme. Il est invité à un dîner offert par le président Assimi Goïta au Palais de Koulouba. Ensuite, le président Sissoco Embalo visitera le Musée national, samedi matin, avant un déjeuner de travail avec son homologue.

AT/MD (AMAP)

Communiqué du Conseil des ministres du vendredi 25 juin 2021

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le vendredi 25 juin 2021, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil a :

adopté un projet de texte ;

procédé à des nominations ;

et entendu des communications.

AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES

AU TITRE DU MINISTERE DES TRANSPORTS ET DES INFRASTRUCTURES

Sur le rapport du ministre des Transports et des Infrastructures, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant modification du Décret n°99-426/P-RM du 29 décembre 1999 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Conseil Malien des Chargeurs.

Le Conseil Malien des Chargeurs a été créé par l’Ordonnance n°99-036/P-RM du 23 septembre 1999 avec pour mission l’organisation et la représentation professionnelle des chargeurs.

Son organisation et ses modalités de fonctionnement sont fixés par le Décret n°99-426/P-RM du 29 décembre 1999. L’application de ce décret a révélé des insuffisances relatives, notamment, au mode d’élection des membres consulaires qu’il convient de corriger.

Le projet de décret adopté corrige ces insuffisances en remplaçant le mode de scrutin uninominal par le mode de scrutin de liste comme mode d’élection des membres de l’Assemblée consulaire du Conseil Malien des Chargeurs.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES

Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE ET DE LA PROTECTION CIVILE

Directeur Général de la Protection Civile:

Général de Brigade Boukary KODIO.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

Directeur National du Trésor et de la Comptabilité Publique :

Monsieur Boubacar Ben Bouillé, Inspecteur des Services Economiques.

Directeur Général du Budget :

Monsieur Ahmadou Tijani HAIDARA, Inspecteur des Finances.

Directeur Général du Paris Mutuel Urbain :

Monsieur Fasséry DOUMBIA, Gestionnaire.

AU TITRE DU MINISTERE DES MINES, DE L’ENERGIE ET DE L’EAU

Chargés de mission :

Monsieur M’Baye COULIBALY, Journaliste-Reporter ;

Monsieur Abdoulaye SYLLA, Gestionnaire des Ressources Humaines ;

Madame Diahara DIABATE, Gestionnaire ;

Monsieur Lassana TOURE, Consultant dans les mines ;

Madame Fily COULIBALY, Juriste.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE

Secrétaire Général :

Monsieur Adama Yoro SIDIBE, Magistrat.

Chef de Cabinet :

Monsieur Sidi Ahmed OULD SIDI SALEM, Administrateur du Travail et de la Sécurité sociale.

Conseillers techniques :

Madame Mariame MAIGA, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural ;

Monsieur Oumar AG MOHAMEDOUN, Professeur de l’Enseignement supérieur ;

Monsieur Boubacar BALLO, Inspecteur des Services Economiques ;

Monsieur Issa Idrissa MAIGA, Inspecteur des Services économiques ;

Monsieur Demba TOUNKARA, Inspecteur des Services économiques ;

Madame DIARRAH Assa SYLLA, Administrateur civil.

Chargés de mission :

Monsieur Moulaye Abderahmane HAIDARA, Gestionnaire ;

Monsieur Ahmed Hamady YOUSSOUF ALFAKY, Comptable ;

Monsieur Chérif Ag Mohamed IBRAHIM, Professeur de l’Enseignement supérieur ;

Monsieur Ould ALWATA MOHAMED, Ingénieur en Génie civil ;

Monsieur Alhazim AG OUMA, Gestionnaire des Ressources humaines.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION, DE L’ECONOMIE NUMERIQUE ET DE LA MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION

Secrétaire Général :

Madame Assa SIMBARA, Ingénieur Informaticien.

Chef de Cabinet :

Monsieur Sambel Bana DIALLO, Ingénieur des Constructions Civiles.

Conseillers techniques :

Madame Tiouta TRAORE, Journaliste-Réalisateur ;

Monsieur Baba NADIO, Ingénieur de l’Information et de l’Audiovisuel ;

Madame M’Batogoma Aminata SOGOBA, Ingénieur Informaticien ;

Monsieur Souhahebou COULIBALY, Ingénieur Informaticien.

Chargés de mission :

Madame Zeinabou Souma TOURE, Gestionnaire des Ressources humaines ;

Monsieur Harouna BARRY, Gestionnaire ;

Monsieur Modibo Hamadoun DICKO, Juriste ;

Monsieur Malick Ag ELJIMIT, Ingénieur structures du Génie civil ;

Madame Kadeja Mint TALEB, Gestionnaire des Ressources humaines.

AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a pris acte d’une communication écrite relative au document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle sur la période 2022-2024.

Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle permet au Gouvernement d’informer les députés sur l’évolution des finances publiques, sur les objectifs, les orientations et les contraintes de la politique budgétaire à moyen terme en matière d’équilibre budgétaire et financier.

Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle sur la période 2022-2024 prend en compte les priorités d’allocation du Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement durable 2019-2023 et les actions contenues dans le Programme d’Actions du Gouvernement adopté par le Conseil national de Transition.

Il est établi sur la base d’une prévision de croissance réelle de 5,3% en moyenne et un taux de pression fiscale en moyenne de 16,4%.

Les ressources budgétaires sont estimées en 2024 à 2 mille 717 virgule 6 milliards de Franc CFA, elles connaitront une croissance moyenne de 9,5%.

Les dépenses s’élèveraient en moyenne à 2 mille 942 virgule 9 milliards de Franc CFA sur la période 2022-2024 avec un rythme de progression moyen de 5,8%.

Sur la période 2022-2024, la politique budgétaire sera soumise à des contraintes diverses et variées. Ces contraintes sont entre autres l’obligation de respecter les critères de convergence communautaire de l’UEMOA et de la CEDEAO, la mise en œuvre des engagements souscrits avec le Fonds Monétaire International dans le cadre du Programme économique et financier et le service de la dette intérieure.

Les dépenses seront orientées vers la prise en charge des engagements du Gouvernement pour lesquels la priorité sera accordée en termes d’allocations budgétaires, notamment :

le renforcement de la défense et de la sécurité ;

l’organisation des élections générales ;

le renforcement du système judiciaire ;

la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ;

la refonte du système éducatif ;

le maintien des efforts budgétaires en faveur de l’agriculture et de l’investissement ;

la consolidation des acquis sociaux et le renforcement du capital humain.

AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

Le ministre de la Santé et du Développement social a informé le Conseil des Ministres de l’évolution de la maladie à Coronavirus marquée par une diminution du nombre de cas testés positifs par rapport à la semaine précédente.

Le Président de la Transition, Chef de l’Etat, appelle la population au respect strict des mesures de prévention et de lutte contre la maladie.

Bamako, le 25 juin 2021

Le Secrétaire général du Gouvernement,

Mahamadou DAGNO

Chevalier de l’Ordre national

Prix de condiments : Sempiternel sujet de controverse dans les foyers

Par Baya TRAORÉ

Bamako, 25 juin (AMAP) Ousmane Diarra et Assitan Kéita sont mariés depuis plus de 10 ans. Le couple a accepté de nous parler, l’un en présence de l’autre, dans une scène digne de joutes verbales, du vieux sujet de controverse du prix de condiments,

Au sein des couples, ce montant fixé, conventionnellement, à charge pour le mari de remettre à son épouse, tous les matins ou tous les mois, est parfois, un thème de plaisanterie entre époux ou, souvent, carrément, de dispute entre eux.

« Assitan, chaque fois que tu prépares, je te remets 2.000 Fcfa. Tu ne complètes pas le prix de condiments. Tu utilises une partie de cet argent à d’autres fins», dit le mari à son épouse. Alerte, la femme répond aussitôt à l’accusation, soutenant qu’avec 2.000 Fcfa, elle achète un demi kilogramme de viande à 1.500 Fcfa et le bois à 500 Fcfa. Ainsi, le tour du montant est fait. «Après, je complète pour acheter de la pâte d’arachide à 700 Fcfa, des légumes et autres condiments à 400 Fcfa», réplique Assitan Kéita, en enfonçant le clou. En réponse à son époux qui soutient revenir à la maison, parfois, avec des légumes ou de la viande, la dame rétorque : «Tu peux rester six mois sans apporter de condiments. Donc, acceptes que je complète ton prix de condiments ».

Après, en discutant avec nous, Assitan Keita admet que tous les deux doivent faire quelques sacrifices pour contribuer cette charge récurrente de la famille qu’est le prix de condiments. « Sinon, personne ne pourra manger le plat familiale », explique-t-elle. Elle soutient que ce que les hommes donnent « est toujours insuffisant ». « Je vends de la nourriture devant chez-moi. Mes bénéfices sont engloutis dans le prix de condiments », explique-t-elle.

Depuis toujours, de nombreuses femmes au foyer, soutiennent compléter le prix de condiments, en l’arrondissant, pour, disent-elles « faire plaisir aux époux et aux autres membres de la famille ».

De plus en plus, il est admis que les femmes contribuent aux charges du foyer. Elles aident l’homme à assurer à la famille les trois repas quotidiens. Ainsi, contribuer à « la popote », pour les femmes, n’est pas un exercice aisé. Il s’agit, pour elles, de suivre au centime près son budget au quotidien. Le sujet suscite beaucoup de débats dans les foyers maliens. Devant la gestion du prix de condiments, l’homme et la femme sont-ils réellement à charges et responsabilités égales ? La gestion de la « popote » relève-t-elle de la responsabilité de l’homme.

Mme Coulibaly Astou N’diaye, infirmière, est mariée depuis plus de six ans.. Elle habite à Kalaban Coura, dans la grande famille de son mari. Elle, aussi, nous dit qu’elle complète le prix de condiments. Elle soutient que toutes les femmes au foyer en font autant. Mme Coulibaly va plus loin en précisent que celles qui vivent dans les grandes familles sont les plus fatiguées. « Car, justifie-t-elle, dans la grande famille, il faut beaucoup plus de condiments pour que la nourriture soit acceptable ». « Mon mari me donne 1.500 Fcfa, par jour. Je complète cette somme à 2.000 Fcfa pour préparer seulement à midi. Le repas du soir ? C’est moi-même qui m’en occupe. Parfois, je peux dépenser 1.000 Fcfa ou plus», dit la dame.

Quant à Mme Sissoko Oulématou Diagouraga, ménagère depuis quatre ans, elle plaint les femmes qui souffrent beaucoup en ce qui concerne la gestion du prix de condiments. Car, selon Mme Sissoko, « sur les marchés, tout est cher et, tous les jours que Dieu fait, les commerçants augmentent les prix des produits ». En plus de cela, la famille s’agrandit au fil des années, avec l’arrivée des enfants. « Depuis le début de mon mariage, mon mari a fixé le prix de condiments à 1.000 Fcfa, tous les jours. Jusqu’au moment où je vous parle, il il n’a pas augmenté d’un kopek ce montant. Alors qu’avant ce que 1000f pouvait acheter, il ne peut plus aujourd’hui. Elle explique que le prix de la viande, de l’huile, ainsi que des ingrédients de tous les plats ont connu une hausse. «Au début, je pouvais ajouter seulement 100 ou 200 Fcfa. Mais, aujourd’hui, je peux compléter jusqu’à 1.000 Fcfa ou plus. Car, il y a les enfants et la cherté de la vie » dit notre interlocutrice. Face à cette situation, elle plaide la compréhension des hommes qu’elle prie « de revoir (à la hausse) le prix de condiments afin de soulager un peu les femmes ».

Compléter le prix de condiments est plus aisé pour les femmes qui vivent dans des familles nucléaires, qu’importe la somme qu’on vous remet. Penda Touré, agent comptable, en convient. « Je suis mariée depuis 11 ans. J’arrive à gérer ce que mon mari me donne comme prix de condiments, parce que je vis avec mon époux et mes enfants seulement. Donc, même si je complète, ce n’est pas avec un montant très important. Et il y a des jours ou je ne complète même pas », dit Penda. Selon elle, il y a des femmes, qui n’ont jamais complété le prix de condiments. Farima Sacko, ménagère à Lafiabougou, mariée à Ousmane Diaby, depuis plus de 20 ans, est de cette rare catégorie. Cette mère de six enfants, nous affirme qu’elle n’a jamais ajouté un franc au prix des condiments, depuis qu’elle s’est mariée. «Dès le début de mon mariage, mon mari m’a demandé de ne jamais dépenser un rond dans la préparation de sa nourriture quelque que soit sa quantité, sans son accord. Sinon, il ne me le pardonnera jamais de toute sa vie », explique Farima. « Depuis ce jour, s’il manque un condiment qui coûte, ne serait-ce que 25 Fcfa, je lui dis et il paye, sans problème. Il veut être sûr que c’est de sa poche que vient tout ce qui sera mis dans la nourriture de la famille», dit-elle.

De nombreuses femmes de la capitale ne reçoivent pas de prix de condiments de leur époux. Soit parce que le mari est malade, invalide ou en chômage. C’est le cas de Oumou Bakayoko, une femme dévouée à son mari. Mariée avec Aboubacar Zan Diarra, depuis, dix-neuf ans, notre interlocutrice est mère de quatre enfants.

Des chaussures dans les mains, une bassine remplie de marchandises en équilibre sur la tête, le front dégoulinant de sueur, Oumou qui est commerçante ambulante au «marché railda» de Bamako, nous explique qu’elle ne connait même pas le phénomène du complément du prix de condiment, car c’est elle qui pourvoie à cette charge dans son foyer.

La dame assure que depuis le licenciement de son mari, il y a 11 ans, elle est la seule à s’occuper des frais de condiments. «Je ne me plains pas car, quand on parle de mariage, on parle aussi d’entraide. Le mariage n’est pas uniquement l’union» affirme-t-elle.

Ba Bintou Camara, communément appelée « Founè Bintou », qui habite à Médina Coura, du haut de ses 82 ans, explique que depuis la nuit des temps, cette situation existe dans notre pays, certes sous une forme différente de celle d’aujourd’hui. « Avant les femmes étaient dévouées et s’intéressaient beaucoup à la nourriture et l’alimentation du foyer », car, à leur période, tout ce que les femmes recevaient, comme argent, était consacré à faire bouillir la marmite et bien nourrir la famille. « Aujourd’hui, les femmes ne complètent pas beaucoup le prix du condiment. Il y en a qui coupent même dans le montant que leur époux leur remet et les utilisent à des fins propres », soutient la grand-mère. « On ne peut plus manger la nourriture des femmes d’aujourd’hui, car elles n’ajoutent rien. Elles se contentent seulement de ce que le mari donne. Or, le mari ne peut toujours donner de gros montants pour le prix de condiments, car il a d’autres charges », poursuit-elle.

Elle s’explique cette situation chez les femmes de notre temps, par leur forte propension à bien s’habiller lors des mariages et baptêmes. « Du coup, elles ne s’occupes plus de la nourriture du foyer. Ce qui fait qu’elles ont des problèmes dans leur mariage’, dit encore Founè Bintou. « Etre une femme, c’est aussi faire de la bonne cuisine», dit-elle avec sagesse.

Contrairement à Ba Bintou Camara, Mme Keita Maimouna Ouattara, sexagénaire, soutient que toutes les femmes complètent le prix de condiments, « même si le mari est riche ». Selon Mme Keita, la différence entre les temps passé et présent, est qu’avant, les condiments n’étaient pas chers. « A leur époque, argumente-t-elle, il fallait peu d’argent pour compléter le prix de condiment ». « Maintenant, tu peux rajouter le double à ce qu’on te donne», poursuit Mme Kéita. «Les femmes d’aujourd’hui souffrent beaucoup, car le prix des condiments augmente quotidiennement. En plus, les jeunes de notre époque n’ont pas de revenu élevé », argue-t-elle.

Raison pour laquelle, elle conseille à toutes les femmes d’avoir activité économique, donc un revenu, même si les bénéfices sont faibles. « Cela stabilisera leur foyer», pense la sexagénaire.

Oussouby Kanté, ouvrier à Lafiabougou, explique que les hommes doivent accepter que les femmes complètent le prix de condiments. Selon lui, à Bamako, les chefs de famille supportent des dépenses plus qu’il n’en faut. Il cite en exemple des hommes en charge des dépenses d’alimentation, d’habillement, de logement, de santé, la scolarisation des enfants, les frais d’électricité et d’eau. « Notre salaire nous suffit à peine pour les charges de la maison et, souvent, certains n’arrivent même pas à assurer les trois repas quotidiens de la famille. Face à cette situation, beaucoup ont démissionné de leurs obligation et devoir de nourrir les leurs. Et, en ces temps durs, il n’est pas rare de voir des femmes assurer la relève des hommes pour la nourriture», fait-il remarquer.

Moriba Dembelé, enseignant, dit ne pas être d’accord avec Kanté. Selon le pédagogue, les femmes ne complètent pas le prix de condiments. « Au contraire, elles en utilisent une partie pour l’investir dans des tontines journalières », accuse-t-il. M. Dembélé soutient que « sur dix femmes, il y a seulement une qui complète le prix de condiment ».

Pour le sociologue Oumar Touré, les foyers connaissent de réelles difficultés à cause de cette situation. Il affirme que les salaires ne couvrent pas les dépenses du foyer. Ce qui fait que les fins de mois, au lieu d’être des moments de réconfort, deviennent des moments de stress, d’angoisse et de soucis pour la majorité des ménages.

«Les chefs de famille naviguent entre les dépenses de nourriture, les factures, les frais scolaire et de santé », dit-il. Pour le sociologue, de plus en plus, les femmes interviennent, en complément, pour aider l’homme, afin d’assurer aux enfants les trois repas. Une obligation qui, selon lui, est un calvaire actuellement pour les ménages.

BT/MD (AMAP) 

 

 

Mali : Baisse prévue du prix du ciment

Tout le secteur de la construction a été affecté par cette flambée des prix

Bamako, 25 juin (AMAP) Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, et les acteurs du secteur du ciment ont convenu de ramener la tonne du ciment local à 95.000 Fcfa et 100.000 Fcfa pour le ciment importé, a appris l’AMAP, jeudi.

À l’issue d’une rencontre avec les importateurs, unités industrielles et distributeurs, pour trouver des mécanismes de stabilisation du prix du ciment sur le marché national, la réunion a décidé de ramener le prix indicatif plafond du ciment local à 87.000 Fcfa la tonne pour les commerçants et 95.000 Fcfa la tonne pour les consommateurs. Concernant le ciment importé, la réunion a convenu qu’à partir de ce vendredi, la tonne sera vendue aux consommateurs à 100.000 Fcfa.

« Le ministre, après les échanges avec les autorités sénégalaises, a pris l’engagement d’assurer l’approvisionnement correct du pays et la couverture du gap. Si cela est fait, à partir de lundi, le prix indicatif plafond du ciment importé reviendra aux consommateurs à 95.000 Fcfa», a annoncé  le directeur général de la concurrence et du commerce, Boukadary Doumbia, qui a participé à la rencontre.

Le prix du ciment, qui s’était envolé ces derniers jours, a amorcé une courbe descendante. De 5.250 Fcfa, le sac de 50 kg était vendu à 6.500 Fcfa, soit une augmentation de 1.250 Fcfa.

« Depuis bientôt quatre mois, on a assisté à une augmentation du prix du ciment sans savoir réellement pourquoi », confirme Yacouba Kanté, vendeur à Kabala. Il dit se souvenir qu’il n’y a pas longtemps, le sac de ciment était vendu à 4.500 Fcfa. Le détaillant rejette la responsabilité de la hausse du prix sur les importateurs qui, selon lui, augmenteraient les prix sans explication.

« Aujourd’hui, c’est tout le secteur de la construction qui se trouve affecté », confirme Ousmane Diarra, propriétaire d’un entrepôt de matériaux de construction. Selon lui, une nouvelle augmentation du prix du ciment n’est pas à écarter pour la simple raison que la demande est actuellement plus forte que l’offre.

L’entrepreneur en BTP, Moussa Coulibaly, explique que « le Mali est, aujourd’hui, en chantier et la grande partie du ciment consommée sur le marché local est importée du Sénégal ou de la Cote d’Ivoire ».

Sékouba Coulibaly est un grossiste en ciment. Les deux sociétés de production de ciment installées au Mali sont ses principaux fournisseurs (Ciments et Matériaux du Mali et Diamond Ciment). Il explique l’augmentation vertigineuse des prix, en grande partie, par la forte demande. Selon le grossiste, les coupures d’électricité intempestives ont impacté la capacité de production des usines de ciment au Mali.

Concernant l’importation, M. Coulibaly a dit que le Sénégal et la Côte d’Ivoire font également face aux mêmes problèmes. «Il y a une baisse de production de ciment dans ces pays voisins. Ce qui a amené les autorités sénégalaises et ivoiriennes à prioriser les besoins nationaux. Du coup, nos commerçants ne peuvent pas avoir la quantité qu’ils souhaitent importer», souligne-t-il

La flambée du prix du ciment a suscité la réaction de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA). « Le Mali a opté pour la liberté des prix et de concurrence. Cette situation permet aux opérateurs économiques de s’enrichir au détriment des consommateurs. Nous n’avons aucun moyen de faire pression, nous ne pouvons que dénoncer», a déploré Salimata Diarra, présidente de l’ASCOMA.

OS/MD (AMAP)

 

La Cité des Enfants commémore la journée de l’enfant africain

Bamako, 25 juin (AMAP) La Cité des Enfants a commémoré jeudi, à son siège sis à la Cité UNICEF, la journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin mais différée à cause de certaines contraintes, sous la présidence de la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidjé Founè Coulibaly, a constaté l’AMAP.

C’était en présence de la directrice générale de la Cité des Enfants, Amina Cissé Koumaré, du Directeur général adjoint de la Cité des Enfants, Famara Keïta, des représentants de la Mairie de la Commune VI, de la Minusma, de l’UNICEF, de Plan Mali, de la Société civile et de plusieurs communautés africaines au Mali.

Dans son intervention, le représentant du Parlement des enfants, Samba Oumar Diallo a saisi l’occasion pour remercier les autorités et les responsables de la Cité des Enfants pour leur engagement constant dans la promotion des droits de l’enfant dans notre pays. Il a cependant regretté que malgré tous ces efforts, force est de constater que l’effectivité des droits de l’enfant a subi des coups.

Il a rappelé la journée de l’enfant africain, célébrée en mémoire des massacres des enfants sud-africains à Soweto, survenu le 16 juin 1976. « Ces enfants manifestaient pour protester contre la mauvaise qualité de l’éducation qu’ils recevaient et demandaient à être enseignés dans leurs propres langues », a – t-il déclaré.

Samba Oumar Diallo a attiré l’attention des autorités sur la situation des enfants déplacé, réfugiés et ceux soumis à l’esclavage afin d’y trouver des solution urgentes.

Dr Moussa Sissoko, président de la CONAFE a fait un témoignage sur le Mur des enfants qui existait à l’angle de la direction de PMU Mali avant d’être transféré en l’état à la Cité des enfants avec l’appui de la présidente de l’ONG Agir, Keïta Aminata Maïga.

L’initiative de la construction du mur remonte au Forum des artistes et intellectuels réunis à Bamako en mars 1989.

Dans son allocution d’ouverture la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a remercié tous les acteurs impliqués dans la promotion des droits de l’enfant dans notre pays.

« Cette cérémonie est nous occasion pour nous, de rendre hommage à tous les enfants africains et singulièrement ceux qui font l’objet de violences. La participation des différentes communautés africaines à cet évènement est très significative pour nous. Elle symbolise l’unité des peuples africains à favoriser le vivre ensemble à travers le brassage interculturel », a déclaré Mme la ministre.

La cérémonie a été marquée par une animation musicale du mini ensemble instrumental de la Cité des enfants, de la remise de prix à des sélections de football et de Basket Ball qui ont compéti pour la circonstance, du défilé des communautés africaines des enfants de la Centrafrique, du Congo démocratique, du Congo, de la Côte d’Ivoire et du Mali qui ont saisi l’occasion pour véhiculer des messages de paix, de réconciliation, de cohésion, de vivre ensemble et de développement.

La rencontre a pris fin par le dépôt d’une gerbe de fleurs par la ministre au pied du mur de la Cité pour rendre hommage à tous les enfants, victimes d’oppression et d’exclusion.

Kader MAIGA (AMAP)

Moutons de Tabaski : Discussions ministérielles à Bamako pour l’approvisionnement du marché sénégalais

Les ministres malien (g) et sénégalais ont discuté des contours de l’opération entre leurs deux pays

Bamako, 25 juin (AMAP) Le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a eu, jeudi, avec son homologue sénégalais en charge de l’Élevage et des Productions animales, Ali Saleh Diop, une séance de travail sur l’approvisionnement du marché sénégalais en moutons pour la prochaine fête de Tabaski.

«Je conduis la délégation qui, à la veille de chaque fête de Tabaski, se rend au Mali pour discuter avec les autorités. Ces discussions ont pour objectif d’assurer l’approvisionnement en moutons du Sénégal pour la fête de Tabaski. Cette dernière revêt une dimension religieuse, économique et sociale extrêmement importante pour le Sénégal», a déclaré le ministre Ali Saleh Diop.

Le ministre sénégalais a ajouté que l’objectif de ce déplacement au Mali est de faciliter cette opération. «Comme d’habitude, nous avons rencontré une oreille attentive auprès de notre collègue du Commerce. Cette initiative devrait permettre aux marchands de bétail (en l’occurrence les moutons) de mener des opérations lucratives dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant», a souligné M. Diop.

Il a précisé qu’il est porteur d’une «directive présidentielle» qui instruit l’ensemble des ministères sénégalais impliqués afin qu’ils assurent l’aboutissement de cette opération, à travers des facilités d’opérations accordées aux opérateurs maliens pour le plus grand bénéfice de nos deux États.

«Je sors très satisfait des échanges que j’ai eus avec mon collègue en charge du Commerce», s’est réjouit Ali Saleh Diop, qui assure que ces échanges augurent une bonne activité commerciale entre les deux pays.

«C’est une tradition entre le Mali et le Sénégal, à l’approche de chaque fête de Tabaski, de faciliter les transactions du commerce du bétail de nos opérateurs afin qu’ils puissent approvisionner les marchés sénégalais», a rappelé, pour sa part, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed.

Il a ajouté que les discussions ont porté sur tous les contours de l’opération. «La fête de Tabaski est sacrée pour les deux pays. Par conséquent, le Mali va jouer sa partition pour que les marchés sénégalais soient approvisionnés à la satisfaction des populations», a assuré le ministre.

BBC/MD (AMAP)

 

 

Sikasso : Une mission de l’union européenne rencontre les autorités régionales et locales

Sikasso, 25 juin (AMAP) Une mission de l’Union européenne (UE), conduite par son ambassadeur, Bart Ouvry, a rencontré jeudi à Sikasso (Sud), les autorités régionales et locales de la 3ème région, notamment le représentant du Gouverneur, Moussa Diallo et le président du Conseil de Cercle, Yaya Bamba, a constaté l’AMAP.

Outre l’ambassadeur Ouvry, faisaient partie de la mission de nombreux diplomates venant de la Belgique, du Danemark, de la France, de l’Allemagne, de la Suède, des Pays-Bas, de l’Espagne, de la République tchèque et du Luxembourg, des membres de la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) et de la Mission de soutien aux capacités de sécurité intérieure malienne (EUCAP).

Les échanges ont porté sur les réalisations, les difficultés, les perspectives, les projets de développement en cours dans la zone, avant des visites de terrain.

« Sikasso, c’est non seulement le grenier du Mali, c’est une terre fertile mais, aussi, une grande région culturelle surtout celle des Sénoufo. C’est en reconnaissance de cette richesse culturelle que nous venons ici », a déclaré l’ambassadeur de l’UE Bart Ouvry.

Selon lui, cette mission leur permettra d’établir les faits et de voir comment améliorer leur coopération avec les autorités des collectivités territoriales de la région.

« Je remercie la délégation pour ses multiples interventions dans la Région de Sikasso », a déclaré le président du Conseil régional qui a souhaité que ces interventions se multiplient et mettent davantage les collectivités territoriales au centre de la maîtrise d’ouvrage du développement économique, social et culturel.

Yaya Bamba a, enfin, souhaité avoir une zone industrielle dans la région. Toute chose qui permettra de booster les activités industrielles.

La délégation a, enfin, visité les locaux du nouveau bâtiment administratif du Conseil régional de Sikasso qui offre toutes les commodités de travail au personnel de la collectivité régionale.

MD/KM (AMAP)

Covid- 19 au Mali : Quelque 10043 guérisons et 525 décès sur 14396 cas positifs enregistrés

Bamako, 25 juin (AMAP) Quelque 10043 personnes sont guéries de la Covid-19, 525 décès constatés sur 14396 cas positifs enregistrés au Mali avec les 6 nouveaux décelés jeudi, a appris l’AMAP de source officielle.

L’Institut de santé publique (ISP) précise que les 6 nouveaux cas ont été découverts dans la région de Koulikoro et dans les Communes I, V et VI du district de Bamako, avant de déclarer que 144 personnes – contact font l’objet d’un suivi régulier.

Les services sanitaires ont enfin précisé que 133.317 personnes ont reçu la première dose dans le cadre de la vaccination contre la Covid-19 et 46317 personnes la seconde dose.
KM (AMAP)

L’Amap en deuil : Mama Toumagnon, chauffeur- mécanicien est décédé mardi

Bamako, 24 juin (AMAP) Les travailleurs de l’Agence malienne de presse et de publicité (Amap) sont durement éplorés par la perte de leur collaborateur, Mama Toumagnon, chauffeur-mécanicien en service au niveau du bureau régional de l’Amap à Ségou. Il s’est éteint dans la nuit de mardi dernier à mercredi. L’annonce de ce décès a été accueillie dans la surprise et la consternation par ses collègues.

Depuis la ville de Ségou, il ne se passait pas deux jours sans que cet agent n’appelle pour s’enquérir des nouvelles de la maison mère. Nombreux sont ses collègues chauffeurs à avoir échangé avec lui durant le week-end dernier. Tous témoignent des qualités humaines du défunt. Ils s’accordent à reconnaître que Mama Toumagnon était fidèle en amitié mais surtout très attachant. « Il était prêt à servir tout le monde du mieux possible », explique le chef du parc automobile de l’Amap, Fama Bagayogo.

Tous deux ont presque commencé à fréquenter au même moment le garage auto de l’ancien ministère des Télécommunications dans les années 1980. Ses collègues gardent de lui l’image d’un homme affable qui était toujours présent aux évènements sociaux.

Sur le plan professionnel, le chef du parc auto insiste sur la disponibilité de ce chauffeur. Il est fréquent dans une rédaction comme celle du Quotidien national que des reportages tombent même en fin de journée. Mama était de ceux qui ne rechignent pas à la tâche.

Quand il s’agit de voyager en dehors de la ville de Bamako, Mama était toujours disponible mais surtout prêt à allumer le moteur pour avaler des kilomètres pour rallier la destination indiquée.

En 2014, la direction de l’Amap devait muter un chauffeur à Ségou. Aussitôt la proposition faite, il se porta volontaire pour regagner la Capitale des Balanzans à la surprise générale de ses collègues. L’homme n’avait cure des considérations mesquines. Pour lui, il fallait simplement servir la structure et le pays partout où besoin est.

Il était très professionnel dans tout ce qu’il faisait. Il nacquit le 2 avril 1967 à San et fréquente l’école primaire de Torokorobougou de Bamako. Élève assidu, il a été contraint d’abandonner les études et s’engage dans l’apprentissage de la mécanique.

Dans le garage de l’ancien ministère des Télécommunications, il se fait la main dans ce métier. Il y apprend en même temps à conduire et passe son permis. En 2005, il a été recruté à l’Amap et sera affecté à la division publicité. Il fera le tour du pays pour transporter les équipes d’implantation des panneaux publicitaires. En 2010, il rejoint la section reportage de L’Essor, avant d’aller à Ségou.

Mama Toumagnon laisse derrière lui une veuve et cinq orphelins éplorés.

Dors en paix cher collègue.
Youssouf DOUMBIA

Go to Top