Mali : Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à la « reprise immédiate » de la transition par des civils

Bamako, 27 mai (AMAP) Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont appelé, mercredi, à la reprise de la transition par des civils au Mali, réagissant à la destitution du président et du Premier ministre par l’armée.

« Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné l’arrestation du Président de la Transition, du Premier ministre et d’autres responsables par des éléments des forces de défense et de sécurité au Mali le 24 mai 2021 », annonce un communiqué du Conseil de sécurité publié à l’issue d’une session spéciale consacrée à la situation au Mali.

Selon la même source, les membres du Conseil ont appelé « à la libération sûre, immédiate et inconditionnelle de tous les responsables détenus et ont exhorté les éléments des forces de défense et de sécurité à regagner leurs casernes sans délai ».

Réaffirmant « leur soutien à la transition menée par des civils au Mal », les membres du Conseil ont appelé à « la reprise immédiate » de cette transition « conduisant à des élections et à l’ordre constitutionnel dans le délai de 18 mois établi, conformément à la charte de la transition ».

Les membres du Conseil ont affirmé, selon le communiqué, « qu’imposer un changement de direction de transition par la force, y compris par des démissions forcées, était inacceptable », exprimant leur préoccupation quant au « risque d’impact négatif » de la situation « sur les efforts en cours pour lutter contre le terrorisme, mettre en œuvre l’Accord sur la paix et la réconciliation au Mali et stabiliser le centre du Mali ».

Tout en réitérant leur soutien à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), pour qu’elle continue de s’acquitter de son mandat, « les membres du Conseil ont réitéré leur détermination à continuer de suivre de près la situation au Mali ».

SS/MD (AMAP)

Mali : Les militaires ont libéré le président de transition, Bah Ndaw, et le Premier ministre, Moctar Ouane

Bamako, 27 mai (AMAP) Les militaires maliens ont libéré, dans la nuit de mercredi à jeudi, le président de transition, Bah Ndaw, et le Premier ministre, Moctar Ouane, arrêtés lundi avec d’autres hautes personnalités.

Après avoir présenté leur démission, mercredi, l’ex-président de la Transition et l’ancien Premier ministre ont été libérés tard dans la nuit du même jour, ont confirmé tôt, jeudi, plusieurs sources officielles.

En libérant discrètement le président et le Premier ministre, l’homme fort du pouvoir, le colonel Assimi Goïta, et les autres putschistes de 2020 satisfont à une demande faite par le Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi ,et partagée par les principaux partenaires du Mali.

Cependant, cette solution semble éloigner les auteurs du coup de force de l’exigence internationale d’un retour rapide à un processus conduit par les civils après ce qui s’apparente à un second putsch en neuf mois.

Ils semblent bien loin de la « reprise immédiate » d’une transition civile dirigée par des civils, également réclamée par le Conseil de sécurité et d’autres.

Au contraire, le colonel Goïta aurait dit à la mission internationale dépêchée mardi à Bamako qu’il comptait prendre la tête de la transition et nommer un Premier ministre, ont rapporté des diplomates s’exprimant sous couvert d’anonymat compte tenu du caractère hautement sensible de ce retour en arrière de neuf mois.

Cette prise des pleins pouvoirs intervient, dans un pays crucial pour la stabilité du Sahel mais en pleine tourmente, après un coup d’Etat auquel la communauté internationale avait résisté, et mené par les mêmes colonels, en août 2020, contre l’ex-président élu Ibrahim Boubacar Keïta.

L’arrestation des autorités civiles de la Transition par le vice-président et ses hommes a suscité une vague de condamnation à travers le monde. Dès l’annonce du coup de force, une frange importante de la classe politique nationale, de la société civile ainsi que des organisations de la communauté internationale n’avait cessé de réclamer leur libération immédiate et sans condition.

C’est ainsi que sur la demande de la France une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations-unies tenue, mercredi soir, sur la situation dans notre pays, a également, condamné avec fermeté ces arrestations et exiger le respect du chronogramme initial de la Transition avec des autorités civiles.

MD (AMAP)

 

Covid-19 au Mali : Quelque 9514 guérisons, 514 décès sur 14256 cas positifs enregistrés

Bamako, 27 mai (AMAP) Quelque 9514 personnes sont guéries de la Covid- 19, 514 décès constatés sur 14256 cas positifs enregistrés au Mali avec les 4 découverts mercredi, a appris l’AMAP de source officielle.

Les services de santé précisent, par ailleurs, que les 8 nouveaux cas ont été enregistrés dans la région de Kayes et le district de Bamako.

L’Institut de santé publique (ISP) déclare également que 1095 personnes -contact font l’objet d’un suivi quotidien avant d’inviter les populations à la sérénité et au respect des mesures préventives.

KM (AMAP)

Situation politique au Mali : Inquiétudes et condamnations

Par Issa DEMBELE

Bamako, 26 mai (AMAP) Retour à la case départ ! De fait, le colonel Assimi Goïta, vice-président de la Transition et ex chef du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), a repris, ce matin, les commandes de l’appareil d’Etat après avoir mis le  »président de la Transition et le Premier ministre hors de leurs prérogatives ». Il leur reproche d’avoir concocté la liste des membres du nouveau gouvernement, sans tenir compte des prérogatives du vice-président. Au-delà, les arguments du colonel Assimi Goïta ont révélé une tension latente au sommet de l’Etat.

La publication de la liste du gouvernement a donné lieu à des remous à Kati. Très vite, les rumeurs faisant état de bruits de bottes entre cette ville garnison et la capitale se sont avérées. Le président de la Transition et le Premier ministre ont été conduits au camp Soundjata Keïta, où l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita avait rendu sa démission, en août 2020. Le climat qui prévalait alors s’empara de nouveau de tout le pays. Les médias en ligne se sont emballés, reprenant en boucle les brides d’informations qui s’échappaient du camp Soundjata. Sur les réseaux sociaux, chacun y allait de ses commentaires. Avec à la clé des fake news délibérément distillés pour soutenir ou accabler les militaires. Les Maliens passeront ainsi un après-midi tout aussi long que celui du mardi 18 août, les regards figés sur les petits écrans de leurs smartphones et postes téléviseurs.

Au même moment, la communauté internationale s’est mise en branle, appelant à la libération immédiate des autorités arrêtées. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA), l’Organisation des Nations unies à travers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Union européenne (UE)… Tous dénoncent une  » tentative de coup de force ». Dans la foulée, la CEDEAO annonce qu’elle dépêchera une mission de médiation au Mali. L’UE, pour sa part, a dit envisager des mesures ciblées contre les dirigeants politiques et militaires qui font obstacle à la transition. Comme pour montrer sa fermeté, le comité local de suivi de la transition, aussi, composé de tous les représentants de la communauté internationale menace: ‘’Les auteurs de l’arrestation du Premier ministre et du président de la Transition seront personnellement rendu responsables de leur sécurité ».

Dans le sillage de la Communauté internationale, des personnalités politiques et organisations nationales ont donné de la voix. L’ancien Premier ministre Moussa Mara ou encore l’ancien ministre Housseini Amion Guindo ont, sur les réseaux sociaux, pris position pour le président Bah N’Daw. Les organisations de défense des droits de l’homme, dont la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), ont dénoncé le caractère « illégal et arbitraire » des arrestations opérées.

Tard dans la soirée, une délégation du Mouvement du juin 5-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a été conviée au Prytanée militaire de Kati par les militaires pour échanger. Peu d’informations ont filtré de la rencontre. Mais elle a, semble-t-il, scellé une sorte de retrouvailles entre les alliés d’hier, après avoir été distanciés par les évènements. Alors que certains responsables de ce mouvement continuent de jubiler, Mme Sy Kadiatou Sow, une figure de proue, s’est démarquée en condamnant le « coup de force » des militaires.

TENSION – C’est ce matin que le vice-président a rompu le silence, à travers un communiqué dont la teneur a été livrée sur la chaîne nationale par un de ses proches collaborateurs. Un communiqué qui révèle une tension latente au sommet de l’Etat. En effet, le Colonel Assimi Goïta a expliqué que Premier ministre Moctar Ouane s’est montré  » incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux » face à la crise caractérisée notamment par des grèves.

Ce qui n’aurait pas empêché le président de la Transition de lui renouveler sa confiance pour former un nouveau gouvernement. Pis, Bah N’Daw et Moctar Ouane sont accuses d’avoir établi la liste du gouvernement ‘’sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la Charte à savoir, la Défense et la Sécurité’’. Toute chose qui, selon Assimi Goïta, ‘’témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition’’. Ainsi, a-t-il jugé utile d’agir pour préserver la charte. Il a assuré que la transition poursuivra son cours normal et que les élections se tiendront courant 2022.

L’émissaire de la CEDEAO réussira-t-il à décanter la situation ? Il avait fallu moult tractations pour que les militaires acceptent de libérer l’ancien chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta et, sous la pression de la CEDEAO, confier la direction de la Transition à Bah N’Daw qui a désigné Moctar Ouane comme Premier ministre.

ID (AMAP)

 

Mali : Le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane ont démissionné

Bamako, 26 mai (AMAP) Le président de la Transition, Bah N’Daw, et le Premier ministre, Moctar Ouane, ont présenté leur démission, mercredi, selon un proche du vice-président, Assimi Goïta.

« Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », ajoute la même source.

Des sources militaires et diplomatiques, sans donner d’autres détails, ont rapporté également l’information confirmant des négociations en cours pour la libération des personnes arrêtées et la formation d’un nouveau gouvernement.

Un conseiller spécial du vice-président avait lu, mardi, à la télévision nationale un communiqué indiquant que le président de la transition et le Premier ministre ont été mis hors « de leurs prérogatives » par le colonel Assimi Goïta.

La déclaration du colonel Goita est intervenue après l’arrestation et le transport, lundi, au camp de Kati, de Bah N’Daw et de Moctar Ouane, à la suite de la publication de la liste du nouveau gouvernement de la Transition.

Dès mardi, une délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avec à sa tête l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, est arrivée à Bamako. Leur mission est de trouver une issue rapide à la crise. La délégation sous-régionale a rencontré les autorités militaires de Kati. Elle devait, aussi, entrer en contact avec le président N’Daw et le Premier ministre Ouane.

Dès lundi soir, les premières réactions sont venues, notamment de la communauté internationale. Dans un communiqué publié lundi, la Mission multidimensionnelle et intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a appelé au « calme » ,tout en exigeant « la libération immédiate du président et du Premier ministre ».

La mission onusienne a indiqué suivre « avec attention les événements » et rester « engagée en appui à la Transition ».

Bah N’Daw et Moctar Ouane ont été arrêtés le lundi 24 mai par des militaires peu après la publication de la liste du nouveau gouvernement et détenus, depuis, au camp militaire de Kati, sur les hauteurs de Bamako.

La démission du président de la transition et du Premier ministre, si elle vient à se confirmer, plongera le Mali dans une crise à l’issue incertaine.

Le colonel-major à la retraite, Bah N’Daw, a prêté serment le 25 septembre 2020 quelques jours après sa désignation par un collège.

MT/MD (AMAP)

 

Grève de l’UNTM : Désastre pour l’informel !

Par Oumar DIAKITE

Bamako, 26 mai (AMAP) Des petits cireurs aux blanchisseurs dans les quartiers, en passant par les boutiquiers, tout comme les vulcanisateurs aux abords des voies publiques…ceux qui exercent ces petits métiers ont vécu un véritable calvaire durant la grève de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), du 17 au 21 mai dernier.

« Je n’ai pas envie d’en parler…Depuis le déclenchement de leur affaire-là (Ndlr, la grève), je n’ai jamais gagné 500 Fcfa par jour alors que je gagnais, quotidiennement, près de 5.000 Fcfa », se plaint Issa Touré, cireur de son état, très triste, derrière ses outils sur un comptoir. Il tient son affaire non loin d’une direction administrative dont les travailleurs sont affiliés à la centrale syndicale de l’UNTM, à Hamdallaye ACI 2000. Le pauvre ! La gorge nouée, il a de la peine à nous parler. « J’utilise mes petites économies depuis trois jours pour apporter la ration alimentaire journalière à ma famille », confie-t-il.

La détresse d’Issa Touré est égale au désarroi d’un nombre important de travailleurs exerçant de petits métiers. Ils affirment, tous, du moins ceux que nous avons approchés, avoir souffert le martyre du fait de la grève de l’UNTM. Chez les blanchisseurs, on déplore avoir reçu moins d’habits à repasser.

« En temps normal, je me lève à 05h du matin pour me coucher au-delà de 23 heures, passant tout ce temps à repasser les habits. Malgré cet effort, certains clients étaient contraints d’attendre un jour de plus sur le rendez-vous fixé », souligne Abba Cissé, au quartier ACI Bocoum, ex Lazaret. Pendant la semaine de grève et, contrairement aux jours fastes, M. Cissé a noté beaucoup moins que la ruée habituelle. « Honnêtement, cette grève fait peur. J’exerce cette profession depuis plusieurs années mais je n’ai jamais enregistré autant moins d’habits à blanchir que cette semaine », témoigne Abba. Faut-il encore dire que cette rareté d’activité chez lui est due à l’arrêt de travail des fonctionnaires qui sont sa clientèle fidèle ?

Chez des boutiquiers des quartiers, la recette journalière est en baisse. Beaucoup de clients ne paient pas comptant. Même si la plupart des acheteurs ne sont pas des fonctionnaires de l’Etat, nombreux sont ceux qui cherchent leur quotidien grâce a l’activité dans les services de l’administration.

« N’est-ce pas que vous n’êtes pas impactés par cette grève de l’UNTM ? Vous enregistrez moins de perte ? » Nous nous adressons à un boutiquier à Bolibana, sur le ton de la taquinerie. « Et Comment ? Nous sommes très touchés comme n’importe qui. Suite à la grève, tout le monde vient prendre les produits à crédit. A ce rythme, comment allons-nous nous réapprovisionner pour continuer notre activité», rétorque notre interlocuteur très inquiet.

De son côté, Ousmane Traoré, gérant d’un service de vulcanisation, affirme très peu ressentir la grève. Toutefois, il signale que le ralentissement dans la circulation routière bamakoise peut réduire les cas de crevaisons. Toute chose qui provoque moins d’entrée d’argent dans sa caisse.

Même certains commerçants au grand marché se plaignent. Aboubacar Waigalo, sans donner plus de détail sur ses gains durant la période de la grève, souhaite une entente entre le gouvernement et l’UNTM. « Il faut que cette grève prenne fin… Beaucoup de secteurs sentent la morosité », souligne-t-il.

L’application du mot d’ordre de grève de cinq jours, la semaine dernière, a ralenti les activités dans la ville de Bamako. Il y a jusqu’aux jumeaux et autres mendiants aux abords des boulevards et feux tricolores de la capitale qui ont reçu moins de jetons dans leur sébile.

OD/MD (AMAP)

Mali : Arrivée de la Mission de la CEDEAO et condamnations internationales

L’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, et le colonel Assimi Goita (Archives)

Bamako, 25 mai (AMAP) Une importante délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est arrivée à Bamako en début d’après-midi, mardi, comme annoncée par plusieurs sources diplomatiques depuis lundi.

Conduite par le Médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, la mission est composée du ministre ghanéen des Affaires étrangères, du président de la Commission de la CEDEAO, mais aussi du Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité de l’organisation.

La mission sous régionale devrait rencontrer les autorités militaires de Kati afin de trouver une issue à cette énième crise politico-institutionnelle du Mali, suite à l’annonce par le vice-président Assimi Goita, d’avoir déchargé le président Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane « de leurs prérogatives ».

Goodluck Jonathan et sa délégation devraient animer un point de presse, après avoir échangé avec les autres parties prenantes.

Au chapitre des réactions, l’Union européenne (UE) condamne un « coup d’Etat inacceptable » au Mali. Les dirigeants européens ont « condamné avec la plus grande fermeté » l’arrestation du président de la Transition et de son Premier ministre. Le président français, Emmanuel Macron, a réagi à la situation qui prévaut, ce mardi 25 mai, à l’issue d’un sommet européen.

« Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n’était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées contre les protagonistes de cette prise de pouvoir », a affirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse.

« Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’État dans le coup d’Etat inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate », a réagi le président français, après que le président de la Transition au Mali, Bah N’Daw, et le Premier ministre, Moctar Ouane, ont été démis de leurs fonctions par le vice-président Assimi Goïta ce mardi.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a, quelques minutes avant Emmanuel Macron, indiqué devant l’Assemblée nationale que la France demandait une réunion d’urgence devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

M. Le Drian a fait savoir, depuis l’Assemblée nationale française. que Paris va « provoquer la réunion (du Conseil de sécurité) ce matin heure de New York (…) pour prendre en considération la grave situation au Mali », a indiqué Jean-Yves le Drian, cité par l’Agence de presse Anadolu.

Le chef de la diplomatie française a condamné « avec la plus grande fermeté » ce qu’il qualifie de « coup de force » initié « à la suite d’un changement de gouvernement ». Il souligne par ailleurs que cette condamnation « ferme est une condamnation unanime » de tous les Etats africains et européens.

Le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a « mis hors de leurs prérogatives », le président Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, selon un communiqué lu mardi sur les antennes de la télévision nationale.

SS/MD (AMAP)

Mali : L’UNTM suspend son mot d’ordre de grève

Bamako, 25 mai (AMAP) L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) suspend son mot d’ordre de grève du lundi 24 mai au vendredi 28 mai 2021 et illimitée à partir du 28 mai, annonce la centrale syndicale dans un communiqué publié mardi.

Par cette décision, intervenue à la suite d’une réunion de la centrale et ses partenaires syndicaux, le même jour, à la Bourse du travail, l’UNTM invite « les camarades à reprendre le travail » dès le mercredi 26 mai 2021, Ce qui signifie la suspension d’une grève générale qui a paralysé le Mali depuis la semaine dernière.

Dans son communiqué, l’UNTM évoque « l’absence d’interlocuteurs fiables devant la nécessité de la concertation, du dialogue social pour la confiance, renforcer la paix sociale, avoir une conversation et la cohésion des opinions dans le traitement des revendications et des accords conclus avec le gouvernement ».

La centrale annonce, également, « la poursuite de la discussion autour de tout mécanisme susceptible de déboucher sur la résolution définitive et diligente du traitement des revendications et l’application des accords conclus » avec le gouvernement ».

MT/MD (AMAP)

Communiqué du vice-président de la Transition

Le vice-président de la Transition, Assimi Goïta,

Le commandant Baba Cissé, conseiller spécial du vice-président de la Transition, Assimi Goïta, a lu le communiqué ci-dessous, ce mardi 25 mai, à la télévision nationale.

« Suite à une crise de plusieurs mois au plan national prenant en compte des grèves et manifestations diverses des acteurs sociaux et politiques, le gouvernement dirigé par Monsieur Moctar OUANE, s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux.

Dans la foulée et de façon unilatérale, le président de la Transition a accepté la démission du gouvernement et reconduit immédiatement le Premier ministre avec pour mandat d’aller å la formation d’un nouveau gouvernement. La conséquence a été une consternation générale marquée par la persistance des grèves de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), dont l’issue est finalement une grève illimitée. Cet état de fait constitue une véritable asphyxie de l’économie malienne et partant, la garantie d’une instabilité aux conséquences incommensurables.

Dans les démarches de constitution d’un nouveau gouvernement le Premier ministre nouvellement reconduit a établi une liste de gouvernement, en accord avec le président de la Transition, sans concertation avec le vice-président en charge des prérogatives à lui conférées par la charte à savoir, la Défense et la Sécurité. Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la Transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la Charte de transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020. Une intention avérée de sabotage de la Transition.

Nonobstant les interpellations et négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’Etat de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali en vue d’amener le Président de la transition et le premier ministre à respecter les prescriptions de la charte de transition, ceux-ci sont malheureusement  restés persistants dans leur posture.

Ainsi, de par le serment prêté en même temps que le président de la transition et tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la transition, s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la Charte de la transition et de défendre la République  en vue  de mettre hors de leurs prérogatives le Président et son Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation.

En cette circonstance, le Vice-Président de la Transition invite les populations à vaquer librement à leurs occupations et les rassure de l’engagement indéfectible des Forces armées de défense et de sécurité, à préserver l’intérêt supérieur du Peuple malien, conformément à l’esprit et à la lettre de la Charte de transition. Au demeurant, le Vice-Président de la Transition tient à préciser que le processus de Transition suit son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022″.

Fait à Bamako, le 25 mai 2021

L’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest  condamnent l’arrestation du président et du PM au Mali

Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO

Bamako, 25 mai (AMAP) Les présidents de la Commission de l’Union africaine (UA) et de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont condamné « avec énergie » l’arrestation, lundi, par des militaires du président de la Transition au Mali, Bah N’Daw et de son Premier ministre, Moctar Ouane, ainsi que de certains de leurs collaborateurs.

Dans un communiqué conjoint, publié tard dans la nuit, les deux présidents déclarent que « cet acte d’une gravité extrême (…) ne peut en aucun cas être toléré au regard des dispositions pertinentes de la CEDEAO et de l’Union africaine ». Par conséquent, ils demandent aux militaires de retourner dans les casernes.

Les présidents de ces organisations africaines, qui indiquent suivre « avec une vive préoccupation l’évolution de la situation politique au Mali », « demandent la libération immédiate et sans conditions des Autorités gardées dans les casernes et invitent les parties maliennes à privilégier l’esprit de dialogue et de responsabilité pour régler les malentendus autour de la mise en place du Gouvernement ».

Ils rappellent qu’ « en tout état de cause, le respect du consensus politique qui a, jusqu’ici, fondé la transition au Mali est la seule voie à privilégier ».

Ils appellent « leurs partenaires internationaux pour une solidarité active envers l’UA et la CEDEAO en soutien au succès de la transition au Mali ».

MD (AMAP)

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